Le régime, Maggi et eau froide, ça aide, mais c'est loin d'être suffisant pour les efforts que l'on fait jour après jour. Si au moins, nous avions la chance de voir un doksa occupé, cela arrangerait bien nos affaires, étant donné qu'on ne laisse jamais un voyageur sans lui offrir au moins un thé. Hélas, cela n'a pas encore été le cas. Jusqu'ici, les doksas étaient, à notre plus grand regret, vides.
Mais tout ceci fait partie des aléas de l'aventure que nous vivons jour après jour. Le décor qui nous entoure suffit largement à compenser nos manques. Même si parfois, il arrive que certain y laisse leur tête !!!!!
A partir d'ici, il va falloir rester vigilant afin de ne pas se tromper de route si nous ne voulons pas être bloqués au bout de cette vallée par la Niri chu qui va s’engouffrer dans un goulet infranchissable pour nous. Au troisième canyon, il faudra impérativement prendre de la hauteur et poursuivre sur ce qui devrait être une arête.
Pour le moment, je suis surtout captivé par le décor qui nous entoure plutôt que de m'amuser à retenir le nombre de canyon que nous rencontrons sur le chemin.
Ces montagnes me font plus penser à une palette d'un peintre qui travaille dans son atelier qu'à des contreforts en plein Himalaya !!
C'est franchement étonnant de voir une telle diversité de couleurs dans un milieu naturel.
Sans vouloir faire de comparaison, cela me fait penser au désert de Dali dans la région du Lipez au sud du la Bolivie.
Pour vous aider à faire la liaison entre les deux sites voici une photo du désert de Daly (voyage en 2005)
Je referme la parenthèse et je reviens dans ce décor surprenant.
Je demande à Jean-Louis de sortir sa carte car je me demande si nous ne sommes pas arrivés devant le troisième défilé et qu'ici, il nous faut changer de cap. Il me répond que c'est bien possible et nous regardons la carte. Le canyon est bien là, mais nous ne voyons pas le moindre chemin qui monte vers une crête. Pour être assurés ou rassurés avant de poursuivre tout droit, nous entrons quand même dans ce couloir naturel, mais nous ne voyons toujours pas la moindre trace de chemin.
D'accord, je dois m'être trompé, ce sera alors plus loin et nous continuons tout droit en longeant la rivière.
Je ne sais pas dire pourquoi, mais cette décision ne me plait pas et je le dis à mon compagnon de route.
Notre duo est depuis le début uni et visiblement il le reste car Jean-Louis accepte de retourner pour aller voir une dernière fois ce dernier canyon.
A nouveau, nous regardons la carte. Visiblement, un chemin y est indiqué, mais il débute plus loin et non à l'entrée du canyon. Le problème, c'est que nous sommes allés plus loin et nous n'avons rien vu ! Ce n'est pas la première fois que nous remarquons quelques petites anomalies de tracé. Nous restons en conséquence perplexes.
Jean-Louis retourne vers le canyon ........... lorsque tout à coup, un appel m'arrive : Serge, viens voir, le chemin est là !
En effet, il y a bien un chemin. Je me tourne vers Jean-Louis et je lui dis, tu vois, nous ne sommes pas trop de deux pour faire cette aventure !!!!
Heureux, nous montons le sentier et nous nous arrêtons aussitôt sur la première épaule pour manger. Il est 12 h 15.
Inutile de dire que nous sommes satisfaits de la tournure des évènements et il y a comme un petit air de satisfaction dans l'air !!!
Après le repas, nous repartons, mais cette fois nous le savons, c'est dans la bonne direction.
Vu d'ici, on comprend mieux le problème topographique que nous avons eu. A gauche, la rivière et à droite le canyon et le bon chemin.
Si les calculs sont bons, nous devrions arriver au doksa de Lar aux alentours de 17h.
Nous pouvons maintenant continuer notre progression sans souci et sans de crainte de se tromper. Nous avons une vue entière sur le chemin qui va vers le dernier col de la journée.
Mais ce décor va encore nous dévoiler encore quelques surprises.
D'abord, il y a la vue sur le goulet infranchissable que je décrivais tout à l'heure.
Encore un dernier petit col à 3900m. Je précise en disant petit, car effectivement, comme ce col ne fait pas 4000m, il n'est pas, de ce fait, reconnu dans la région. Résultat, il n'a pas de nom et personne n'y met de drapeaux à prières sur son pass. Ça c'est aussi une spécificité de la région. Allez comprendre pourquoi !
Pour terminer la journée, il ne nous restera plus qu'à redescendre ce petit col pour rejoindre l'étape de la journée.
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