samedi 23 juin 2012

Le Ladakh n'est pas qu'un désert de pierres

On me dit parfois que mes pages sont intéressantes, mais qu'il y a beaucoup à lire et on n'a pas trop le temps !
Je réponds alors généralement qu'il faut prendre ce site comme un bouquin et tourner ses pages les soirées où il n'y a rien à la télévision. Vous avouerez dès lors que le temps vous en aurez puisqu'il n'y a pas souvent quelque chose de bien sur ce petit écran là !!
Venez donc alors par ici et vous voyagerez bien confortablement assis chez vous.
Mais pour ceux qui n'ont vraiment pas le temps, je propose ici un condensé de mes découvertes himalayennes en 2011. Je crois que c'est un bon aperçu de mes prochaines pérégrinations sur cette terre bénie des dieux.


Trek au Zanskar



Découverte de quelques monastères
au Ladakh


Trek dans la vallée du la Markha


Trek dans la vallée de la Noubra


Je termine par un des plus beaux et plus grands mariages ladakhi auquel j'ai eu la chance d'être invité.


                                                          


jeudi 21 juin 2012

Le compte à rebours est enclenché



.......... Il me reste moins d'un mois avant le départ. 
Ticket d'avion, passeport, cartes, programme, pharmacie, vêtements, appareil photo ...etc, tout est presque étalé dans mon bureau. Cela lui donne un petit air d'échoppe du bazar de Leh, mais il faut bien trouver un coin tranquille pour préparer les affaires nécessaires !
Lorsque j'aurai terminé d'étaler toutes mes affaires, je pourrai alors remonter mon sac à dos de la cave. Son hibernation est fini, le moment est venu pour lui de retrouver sa fonction première, celle de voyager. 
Qu'il se rassure, cette fois ce sera un voyage au long cours, puisqu'il ne retrouvera sa cave qu'à la fin de l'été, après trois mois de bons et loyaux services.
Je peux dire que c'est un sac à dos robuste et de bonne famille (Eagle Creek travel Gear), c'est son 14ème voyage et il est encore là presque comme au premier jour. Au fil des années, j'ai bien été obligé de lui faire quelques liftings car c'est quand même lui qui voyage généralement dans les plus mauvaises conditions. Il a connu les endroits les plus glauques que l'on peut imaginer, tels des soutes de bus aux odeurs pas toujours alléchantes, en compagnie de pneus de rechange, de bidons d'huile, d'outils sans âge, et j'en passe des vertes et des pas mûres afin de vous éviter une phrase trop longue. 
Lorsqu'il n'est pas dans une soute, c'est sur la galerie du véhicule qu'il passe des journées entières à se faire secouer comme un vieux prunier. J'ai même vu un de ses collègues quitter sa place d'un seul bon, pour se retrouver éventré sur la piste défoncée. Encore heureux que dans le bus, une paire d'yeux a vu la chute du malheureux car aussi non l'abandon lui aurait été fatal.
Malgré ces inconvénients et ces dangers, mon sac n'est quand même pas toujours aussi mal loti. Un seul exemple, pendant les journées de trek, c'est lui qui est sur mon dos et il peut dès lors profiter pleinement du décor. Je suis donc certain que c'est avec un certain plaisir que cette fois encore il va remonter de la cave pour revivre une nouvelle aventure. 
Je me souviens, j'avais rencontré son grand frère sur le dos d'un voyageur au Guatemala. On devait prendre un bateau pour Livingston. Lorsqu'il est descendu des épaules de son propriétaire, celui-ci a caché les sangles de son sac à dos derrière un rabat qu'il a fermé avec une tirette. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le sac à dos s'est transformé instantanément en un simple sac de voyage. Je me suis dit voilà la solution pour faire les trajets dans les transports en commun où il est toujours difficile de rentrer avec un sac à dos normal. Depuis lors, c'est le genre de sac que j'ai adopté sans regret pour tous mes voyages.


Les quelques jours qui précèdent un départ me sont toujours très particuliers. Inconsciemment je deviens plus nerveux et cela va durer jusqu'au moment où je vais refermer la porte de mon appartement derrière moi. Par ce simple claquement de porte, mon stress s'envolera comme par magie, dès lors que je sais qu'il sera impossible de faire marche arrière au cas où j'aurais oublié quelque chose. Evidemment c'est une crainte non fondée car depuis le début du compte à rebours, je ne rate pas une occasion pour vérifier ma liste des affaires que je dois emporter et je les compare alors avec ce qui est étalé dans le bureau. J'y suis habitué, c'est un rituel idiot et inexplicable, mais peut être humain !
Les préparatifs de cette "expédition", je n'aime pas trop ce mot car il me semble un peu pompeux en comparaison à ce que les Michel Peissel, Marco Pallis, Alexandra David-Néel ou une Lafugie ... etc ont fait, mais je n'en trouve pas d'autre. Vous excuserez donc ce court moment d’excès tout relatif !
............ Je disais donc que la préparation de cette expédition, de surcroît solitaire, m'a demandé beaucoup d'énergie depuis presque un an : vérifier les renseignements souvent contradictoires, étudier les cartes pour imaginer des trajets tentants qui peu à peu se transformaient en projets réalisables. Il m'a fallu pourtant écarter les pistes qui à coup sûr m'apporteraient probablement des surprises désagréables. "Les idées les plus étudiées cachent parfois des lacunes qui ne se révèlent que sur le terrain".
J'ai tenu compte de tout ces éléments car je suis conscient que la montagne reste un élément dangereux et mon idée de faire ce trek en solitaire n'est assurément pas la meilleure idée qui soit. J'en suis conscient, mais qu'à cela ne tienne, je traverserai le Zanskar de cette façon.

Seule dérogation au programme, c'est le rendez vous déjà fixé avec un autre amoureux de la région, c'est mon ami Jean Louis avec qui nous allons faire la partie Zangla / Shade et qui s'avère beaucoup plus délicate à faire en solitaire. Selon ses informations il m'écrivait ceci : "Entre Zangla Sumdo et le Pangdang La on passe souvent dans l'eau, et il y a beaucoup d'eau. Ensuite, on doit traverser les torrents qui arrivent sur les côtés, mais c'est beaucoup plus facile jusqu'à Shade. Et, début septembre, il y aura encore les transhumants dans les doksas pour nous renseigner. C'est parfois utile parce que les troupeaux font des sentiers partout, et on ne retrouve plus le bon". ......... Nous ne serons dès lors pas trop de deux pour arriver au but.


Aujourd'hui je brûle de désir de partir et de m'engager sur ces sentiers qui serpentent dans la montagne. Quiconque a l'expérience d'un départ pour l'Himalaya connaît cette impatience.



samedi 9 juin 2012

Calendrier 2012


SAMEDI DIMANCHE LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI
14/07/2012 15/07/2012 16/07/2012 9h50 Bruxelles - Zurich
12h45 Zurich - Delhi
Arrivée à 23h55
17/07/2012
Delhi – Leh Dép 9h25 ar 10h40 + demande de permis pour le Dha
18/07/2012
Journée de repos + Récupérer le permis 19/07/2012 Réservation Lamayuru 20/07/2012
Départ pour Lamayuru Bus 4h30 21/07/2012 Lamayuru + Moonland 22/07/2012 Départ pour Kargil + demande de permis pour Darchik 23/07/2012 Kargil le Bouddha de Sanku 24/07/2012 Retour à Kargil récupérer le permis 25/07/2012 Darchik-Garkhun 14h : taxi Darchik 26/07/2012 Darchik
Viste : gonpa, village et ruines du fort
27/07/2012
Darchik
montée à Manta 28/07/2012
Route : 6 km à pied de Darchik à Garkhun
visite du village 29/07/2012
Garkhun
montée au doksa
Aller-retour 30/07/2012
Route : 4 km à pied
de Garkhun à Dah
visite du village
31/07/2012
Dah
Promenade à Baldes et Sanjak 01/08/2012
A pied de Dah à Chiktan via Sanjak,
Tout sur la route 02/08/2012
de Chiktan à Bodhkarbu 03/08/2012
Bodhkarbu 04/08/2012 Bodhkarbu suite 05/082012 Mulbek 06/08/2012 Mulkek + Shergol 07/08/2012 Shergol 08/08/2012 Shergol - Urgyen Dzong 09/08/2012 Urgyen Dzong - Gyal 10/08/2012
Journée de libre 11/08/2012 Départ pour la traversée du Zanskar Gyal – Vallée de Yoma 12/08/2012 Vallée de Yoma – Pied du Timti La 13/08/2012 Pied du Timti La – Kanji 14/08/2012 Kanji - Dumbur 15/08/2012 Dumbur - Shillakong 16/08/2012 Shillakong - Camp Spong Tongpo 17/08/2012
Camp Spong Tongpo - Photoksar 18/08/2012 Journée de repos 19/08/2012 Photoksar - Sengge La Base Camp 20/08/2012 Sengge La Base Camp - Gongma 21/08/2012 Gongma - Lingshed 22/08/2012 Journée de repos 23/08/2012 Lingshed - Lanak 24/08/2012
Lanak - Oma Chu 25/08/2012 Oma Chu - Pidmo 26/08/2012 Pidmo - Zangla 27/08/2012 Zangla - s'Tongde - Zangla 28/08/2012 Journée à Zangla 29/08/2012 Zangla - Zangla Sumdo 30/08/2012 Zangla Sumdo - Niri Doksa 31/08/2012
Niri Doksa - Ombre Pullu Lar La - Ningri 01/09/2012 Ningri - Gonteng La - Shade 02/09/2012 Balade jusqu'aux Cheminées de fées 03/09/2012 Shade - Phuktal 04/09/2012 Phuktal - Purne 05/09/2012 Purne - Shing 06/09/2012 Shing - (Camping de argyak) Lhakhang 07/09/2012
Lhakhang - Shingo La - Chumik Nagpo - Ramjak 08/09/2012 Ramjak - Zanskar Sumdo - Palamo - Darsha 09/09/2012 Journée à prendre pendant le trek 10/09/2012 Journée à prendre pendant le trek 11/09/2012 Journée à prendre pendant le trek 12/09/2012 Retour à Leh 13/09/2012 Leh 14/09/2012
Arrivée de Pascale à Delhi

15/09/2012
Arrivée de Pascale à Leh
Demande des permis Noubra & Tsomoriri
16/09/2012
Départ pour le monastère de Likir bus à 16h récup. passeports ! 17/09/2012 Début du trek dans le Sham Likir - Sumdo 18/09/2012 Sumdo - Saspotse - Saspotse Gonpa 19/09/2012 Saspotse Gonpa - Yangthang 20/09/2012 Yangthang - Ulle - Hemis Shukpachan 21/09/2012
Hemis Shukpachan - Temisgang 22/09/2012 Temisgang - Nurla - Tar 23/09/2012 Tar - Nurla - Retour à Leh 24/09/2012 Départ pour le lac Tso Moriri Leh - Mahe 25/09/2012 Mahe - Sumdo 26/09/2012 Sumdo - Korzok 2jours de trek 27/09/2012 Journée de trek 28/09/2012
Korzok 29/09/2012 Korzok 30/09/2012 Info Bus vers Leh départ 6h30 Korzok !!! 01/10/2012 Leh 02/10/2012 Départ pour la vallée de la Noubra Diskit - Hunder 03/10/2012 Hunder - Turtuk Le bus quitte Diskit à 15h. On le prendra au passage 04/10/2012 Turtuk 05/10/2012
Turtuk 06/10/2012 Turtuk - Diskit - Sumur 07/10/2012 Sumur - Diskit 08/10/2012 Taxi collectif pour Leh 09/10/2012 la vallée de Sakti Les monastères de Chemre - Takthog - Takpo & Takar 10/10/2012 Suite dans la vallée de Sakti 11/10/2012 Suite & fin du circuit dans la vallée 12/10/2012
Possibilité d'une journée de plus dans la vallée 13/10/2012 Retour vers Leh halte à Tikse & Shey 14/10/2012 Départ de Leh Avion à 11h30 15/10/2012 Delhi 16/10/2012 Delhi 17/10/2012 1h15 Delhi - Zurich
9h10 Zurich - Bruxelles
Arrivée 10h30
18/10/2012
19/10/2012

vendredi 8 juin 2012

Traversée du Zanskar en solitaire



Remerciements

    A  Pascale, ma petite femme qui me laisse
accomplir mes rêves himalayens
           A  Marie France pour son texte d'introduction
         A  Jean Louis Taillefer (spécialiste du ladakh)
                          pour tous ses précieux conseils qui m'ont permis
de monter ce projet à bien
http://ladak.free.fr/

http://ladak.free.fr/public/catalog1.htm
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                     La maison des cinq trésors, demeure des neiges de l'Himalaya


                             S e laisser surprendre par des paysages grandioses

                            E n allant à la rencontre des gens aux coutumes bien différentes des nôtres
                          
                            egarder la nature autrement

                            G arantir le plaisir des yeux

                            E t voilà ce que j'appelle la route du "Bonheur"


                                                   Marie-France Liberty.     
            

* Préambule *


Mon premier coup de foudre pour la haute montagne commença en 1960. J'avais huit ans et je venais de recevoir pour ma saint Nicolas le dernier album d'Hergé " Tintin au Tibet ". 
Ce fut pour moi une véritable découverte, jamais une bande dessinée ne m'avait fait autant voyager. Ces grands décors montagneux blanchis par des neiges éternelles où s'accrochaient des monastères dans lesquels pouvaient vivre des moines complètement isolés du monde, me semblait totalement incroyable.
L'histoire de Tintin me préoccupait que très peu, je ne me demandais même pas où se trouvait le Tibet, mon seul plaisir était de me laisser emporter dans ces montagnes qui étaient inaccessibles pour moi autrement que par le livre que je tenais entre les mains.
Le premier contact était établi, maintenant , il ne me restait qu'à attendre le moment propice pour aller voir moi-même ces montagnes et ces monastères perdus dans la chaîne himalayenne.

J'étais encore très loin de mes rêves, si loin qu'à cet âge là, je ne pouvais même pas imaginer la distance qui séparait l'Himalaya à mon plat pays. Je savais juste que mon héros avait pris l'avion pour y aller.

................ Et l'enfance passa. Après, à l’adolescence, les voyages au long cours m'étaient impensables vu le prix des tickets d'avion à l'époque. Il y avait bien une solution, celle des hippies qui partaient, besace sur le dos, vers l'Inde ou le Népal. Même si cette forme d'aventure ne m'aurait pas déplu, je n'ai toutefois jamais eu le courage de refermer la porte de mon deux pièces mansarde et de prendre ainsi la route.
.............. Les vies conjugales, divorces et séparations, les enfants qui devaient grandir, plaisir et soucis de la vie, tout cela a donné un sérieux coup d'arrêt à mes rêves himalayens. Mais quelque part, je savais que ce n'était qu'une grande parenthèse et qu'un jour, j'irai jusqu'au bout de mes rêves.

Pendant cette longue période, je voyage quand même un peu : Europe, Maghreb, mais toujours pas d'Himalaya en vue.

Connaissant à peine celle qui allait devenir ma future femme, nous prenions déjà la poudre d’escampette à Istanbul, en Syrie et surtout dans l'Atlas marocain où nous avons fait plusieurs voyages.
Le virus du voyage était à nouveau en moi et très vite commença les grandes aventures du bout du monde.

Pascale rêvait du Mexique ................ nous avons été au Guatemala, Pérou, Bolivie, Argentine, Équateur et enfin au Mexique.
Après l'Amérique du sud, nous avons eu l'occasion d'aller à Bangkok pour aller dire bonjour à un copain qui habitait là-bas. Évidemment, nous avons poussé une pointe jusqu'au Triangle d'or. C'est là au bord du Mékong, alors que nous regardions la rive laotienne, que j’ai dit à Pascale que j'aimerai traverser !
Ce fut chose faite dès l'année suivante et nous avons fait tout le pays jusqu'à la frontière cambodgienne.
Les portes de l'Asie étaient ainsi ouvertes et nous avons encore voyagé en Birmanie. Les rêves himalayens de mon enfance se rapprochaient à grand pas.
C'est alors qu'une deuxième découverte, encore plus forte que la première, se produisit lorsque par le plus grand des hasards, je découvris sur une brocante (vide grenier pour les français) le livre de Michel Peissel : «Mustang, Royaume Tibétain Interdit ».
J'ai littéralement dévoré les 290 pages de ce livre. Immédiatement après avoir refermé ce premier bouquin, je rachète sur internet un deuxième Peissel « Zanskar, royaume oublié aux confins du Tibet »
Cette fois s'en était vraiment de trop, l'Himalaya deviendra une véritable obsession que plus rien ne pourra arrêter.
Je ne voulais plus perdre de temps. Avec Pascale et un copain français (Christian) que nous avions rencontré au Guatemala alors que nous étions bloqués au lac d'Atitlan par le cyclone Mitch, nous décidons de faire, non pas le Tibet, puisque les frontières sont trop souvent fermées pour envisager d'entreprendre un voyage en indépendant rendu quasi impossible par les Chinois depuis qu'ils ont envahi ce pays, mais bien d'aller dans la région que l'on appelle le petit Tibet, le Ladakh.

Je ne fus pas déçu du voyage, je retrouvais exactement les images de l'album de mon enfance et 46 ans après Tintin, je découvrais à mon tour les monastères accrochés à flanc de montagne.
Les monastères de Mulbek, Lamayuru, Rizong, Alchi, Likir, Tikse, Stakna, Hemis, je voulais tout voir, rencontrer les moines et les ladakhis afin de connaître un peu plus leurs traditions ancestrales. (voir juin / juillet 2006)

Après les treks dans l'Atlas, je découvrais ceux de L’Himalaya ......... je ne serai jamais rassasié, j'en demande toujours plus. Avec Pascale, nous faisons l'année suivante le trek dit « le balcon des Annapurnas » (novembre / décembre 2008), nous ferons encore le Yunnan & le Sichuan dans la région du Kham à l'est du Tibet autonome, afin d'aller à la rencontre des Tibétains (octobre / novembre 2009).

Retour en Inde pour faire cette fois les vallées sacrées du Kinnaur et du Spiti pour terminer à Manali où Christian (l'ami français) viendra nous rejoindre avant de monter une nouvelle fois au Ladakh (mai / juin 2010).
C'était prévu, une fois arrivés à Leh, Pascale rentre à Bruxelles et je continue avec Christian au Zanskar. Cette fabuleuse vallée que m'avait fait découvrir Michel Peissel dans son livre.
Le Zanskar, c'est avant tout une vallée perdue à 4.000 mètres d’altitude, la plus élevée qui soit habitée dans l’Himalaya. Nous allons jusqu'au monastère de Phukthal, les moines vivent là retirés dans leur monastère accroché au flanc d’une falaise perdue.
Le voyage est sublime. Mon seul regret, c'est que Pascale n'est pas là, alors que nous avons fait tous les grands voyages ensemble, j'aimerais tellement pouvoir partager avec elle tous ces décors fabuleux.
Qu'à cela ne tienne, l'année prochaine, je reviendrai ici avec elle et nous ferons alors toute la vallée du Zanskar jusqu'à Zangla en passant par tous les villages qui sont décrits dans le bouquin de Michel Peissel. Nous continuerons jusqu'à Phuktal et nous rentrerons à Padum par le s'Tongde La en passant par le plus éloigné des villages au Zanskar, Shade.

Lorsque je rentre à la maison, mon enthousiasme la persuade de tenter cette aventure.
Nous faisons le Zanskar et nous poussons aussi une petite pointe de deux jours jusqu'au lac Tsomoriri. Question de voir de quoi il a l'air.
Après ces deux aventures, Pascale rentre une nouvelle fois à Bruxelles et je continue le voyage seul, pour faire la vallée de la Noubra et la vallée de la Markha (août / septembre / octobre 2011).

Le temps passe trop vite, j'ai presque 60 ans et je n'ai pas encore fini d'user mes chaussures dans l'Himalaya. Aujourd'hui, je me suis mis en tête d'entreprendre une aventure encore plus folle, celle de traverser le Ladakh en solitaire. Non pas depuis Lamayuru comme les agences le font, mais bien depuis la frontière pakistanaise dans la vallée du Dha en passant par les petits gonpas troglodytes dans la région de Mulbek, là où les moines vont pour méditer. Puis je continuerai à descendre vers le Zanskar pour finir mon trek à Darsha, hameau qui se trouve sur la route Manali / Leh.
La traversée terminée, je rentrerai à Leh où Pascale viendra me rejoindre et nous retournerons alors, mais pour une plus longue période que la première fois, voir les eaux turquoises du lac Tsomoriri. Nous ferons aussi un trek dans le Sham et dans la vallée de la Noubra.

         .  La préparation complète de ces deux circuits est déjà publiée sur ce blog (voir janvier 2012).
         .  Les dates qui sont insérées dans le texte correspondent aux articles qu'on retrouve dans le blog et qui décrivent le voyage en question.


                                                                                                           *********************

jeudi 7 juin 2012

La tête est déjà au Ladakh alors que les pieds sont encore à Bruxelles


Leh Royal Palace   
Les préparations du voyage vont bon train, je peux dire que la plus grande partie du circuit est aujourd'hui sur papier. Cela me permet, à quatre mois du départ, de pouvoir mieux visualiser l'aventure que je vais faire, et si c'est nécessaire, j'ai encore l'occasion de faire quelques réajustements de dernière minute suivant les conditions atmosphériques qu'il aura eu pendant cet hiver au Ladakh.
Lorsque l'on sait que les journées sans gel s'étalent généralement que sur une période de quatre mois par an, on comprend mieux pourquoi, il n'est pas facile de choisir le moment propice pour pouvoir espérer un tant soit peu, éviter les mauvaises surprises météorologiques.

Tous les trekkeurs de l'Himalaya en conviennent, le choix de la saison est évidemment très important voire primordial si on veut que le trek se déroule de la meilleure façon qu'il soit. C'est pourquoi la fin de l'été voire le début de l'automne semble être est une bonne période pour ne pas être trop confronté aux rivières et torrents qui ont des débits trop important lors des passages à gué.

Evidemment, pour me compliquer un peu plus l'organisation du programme, j'ai appris que cette année il y avait eu plus de neige que la normale dans la région Ladakh - Zanskar.
En conséquence et même si je ne vais passer que vers le 20 août, je me demande déjà si la partie qui va de Zangla à Shade, ne sera pas trop compliquée à faire, car ce tronçon comporte de nombreux passages à gué importants.
Hélas, il me sera bien difficile d'avoir les renseignements sur la faisabilité de ce tronçon avant d'arriver à Zangla.
Il sera impératif de prendre les renseignements lorsque j'arriverai à la guesthouse de Tsering. Celui-ci saura parfaitement si c'est possible de rejoindre Shade par le Rotang La. C'est une piste importante, elle fait partie de la "voie normale" de la traversée du Jumlam. A voir sur place.

S'il y a trop de risque, je ferai alors un essai par le s'Tongde La, il y a là aussi une piste qui conduit à Shade. Nous l'avons vu l'année passée, c'est exactement le même topo que par le Rotang La et nous avions déjà été obligés de faire demi-tour après notre accident (voir septembre 2011 Zanskar VI).

Il est inutile de me casser dès à présent la tête avec tous ces problèmes d'eau. Lorsque je serai sur place, je trouverai bien une solution. Je connais la région. Si de Zangla, il faut faire le grand tour par Padum, Ichar, Mune, Purne avant de monter le Shingo La, je ferai alors le grand tour. Pas d'autre solution, les forces de la nature sont toujours plus fortes que notre courage.
Le seul regret que j'aurai si je dois emprunter cette voie là, c'est que je ne pourrai pas passer à Shade pour aller faire un Julley à Rigzing. Cette femme a été d'une gentillesse incroyable pour nous après l'accident, qu'il est tout à fait normal de vouloir la revoir pour lui exprimer une nouvelle fois ma gratitude.

Ce n'est hélas pas le premier problème d'eau que je rencontre depuis que je monte ce périple. J'ai déjà été obligé d'apporter quelques ajustements : au départ, je projetais de rejoindre le hameau de Lingshed en franchissant le Kanji La (5250m) tout en contournant par le sud le massif des Chomotangs avant de retrouver l’itinéraire principal au niveau de Lingshed six jours plus tard.
Mais Jean Louis Taillefer me l'a tout de suite déconseillé en insistant sur le fait que cette partie du trek n'était praticable qu’à partir de la mi-septembre à cause de la hauteur des eaux de certains torrents. De plus, et toujours selon Jean Louis, cette portion est une variante de la diagonale du Zanskar qui est très peu fréquenté. J'allais donc me retrouver complètement isolé et en cas de problème, je risquais fort de ne jamais voir arriver quelqu'un pour m'aider. Ces arguments, dont je souligne la justesse et le bon sens, m'ont évidemment rapidement fait changé d'avis. Voilà pourquoi j'ai choisi de rejoindre directement l'axe principal du trek Lamayuru - Zangla, après avoir visité les monastères troglodytes de la région de Mulbek et franchi le Timti La.

Pourquoi vouloir s'obstiner à faire ce qu'il est prévu. En montagne, le temps et les éléments sont souvent capricieux. Du grand ciel bleu, on peut se retrouver en quelques minutes dans un brouillard le plus épais avec de surcroit des différences de température importantes.
Le matin, une rivière peut être franchie sans difficulté alors qu'en fin d'après-midi, elle est parfaitement infranchissable à cause de la neige qui a fondu pendant la journée. En montagne, il faut tenir compte de tous ces éléments. C'est bien pour cela qu'il est intéressant de demander l'état des pistes lorsqu'on traverse un village. Les autochtones se font toujours un plaisir d'informer le voyageur de passage et de lui offrir un bon thé ladakhi (salé au beurre de yak rance) avec de la tsampa.

Aujourd'hui, les pages de mon carnet de voyage sont encore blanches. Je me dis que si je parviens à faire le circuit dans son intégralité, vu le nombre important de sites à voir, de cols à franchir (18 en tout, dont 5 sommets à plus de 5000 m et 13 à +/- 4500 m), de villages ou hameaux à traverser avec ses occasions de belles rencontres, je risque alors bien de vivre une aventure pour le moins enrichissante, qui me permettra, à coup sûr, de remplir les pages de mon carnet de nombreuses anecdotes insolites, que je me ferai un plaisir de vous raconter.

Karsha Gonpa

mercredi 6 juin 2012

Suite de la préparation du Ladakh

Retour à Leh pour attendre l'arrivée de Pascale.

Lorsque Pascale sera là, il faudra alors s'occuper des permis pour aller au lac Tso Moriri et ceux de la vallée de la Noubra.
Avant de partir au lac qui culmine à 4.500 m, nous ferons un trek dans le Sham afin d'aider Pascale à s'acclimater à l'altitude.
  
Tour du Sham.

Trek Likir - Khaltse

Départ en bus (16h30) depuis Leh pour Likir.



La région de "Sham" (mot qui signifie "bas" en tibétain). Elle conserve de nombreux très vieux monastères comme Alchi, Mangyu et Sumdah Chung, dans leur état d'origine, ou d'autres, comme Rizong ou Likir, entièrement restaurés.  Il faut aussi s'arrêter pour visiter les restes de Basgo, une des premières places fortes des premiers rois du Ladakh.
Le trek entre Likir / Temisgang n'est pas difficile, et super joli (tout est joli là-bas). Pas de mules et muletier. Pour ce trek, il y a moyen de dormir dans les guest houses des villages qu'on traversera.
Basgo

Nous nous arrêterons d'abord à Basgo avant de rejoindre Likir.
Pour y aller bus de Leh 
Tia - Temisgang 11h, celui de Alchi 12h et celui de Saspol à 14h.

Capitale du Bas-Ladakh (Sham + Purig + Baltistan) au XV ème siècle, il ne reste de la citadelle de Basgo que des ruines et deux temples. 
Le plus grand temple, Chamba Lhaklang, conserve de belles fresques anciennes du XV ème siècle qui couvrent murs et plafond. L'autre temple Serzang Lhakhang, on y voit une statue de Maitreya en cuivre plaqué d'or et une copie du Kangyur en lettre d'or et de cuivre.
Au pied de cet ensemble, le long de la route actuelle, se trouvent de très grands chörtens parfois peints, de longs murs de mani et de belles pierres sculptées.
Le site est plutôt spectaculaire. Dans le village, au pied de la forteresse, a été construit le premier mendong (mur de "manis") du Ladakh à l'initiatve du grand roi Sengge Namgyal au début du XVII° siècle. 

Pour rejoindre Likir, prendre le bus qui vient de Leh et qui part à 16h.

*LIKIR

En 1115, le 5èmeroi du Ladakh, Lhachen Gyalpo, offrit ces terres au lama Duwang Chodjé pour construire un monastère.
Likir aurait été le premier monastère à instaurer le système des lamasseries.
Les anciens bâtiments ayant été détruits par le feu, le monastère actuel a seulement 200 ans.
Il abrite une centaine de moines de l'ordre Gelugpa (phon.: guéloukpa); il est réputé pour la sévérité de sa discipline. Le supérieur est un jeune frère du Dalaï Lama.
Une grande cérémonie avec des danses rituelles a lieu du 27° au 29° jour du 12° mois lunaire du calendrier tibétain.
Le 15 septembre 1997, la plus grande statue de Bouddha du Ladakh, plus de 21 mètres de haut, y a été consacrée.

Sumdo - Saspotse - Saspotse Gonpa

Remonter un long vallon jusqu'à Saspotse puis continuer tout droit jusqu'au Saspotse Gonpa et le Saspotse Lha Khang, qui est un peu plus loin du Gonp.
Nuit au monastère.

Saspotse Gonpa Sumdo - Yangtang

Redescendre la piste jusqu'à Sumdo, après la piste est difficile à suivre au milieu des saules et des buissons. Elle remonte ensuite un long vallon sec jusqu'au Charatse La (3.650m). Après le col,  suivre la piste jusqu'au hameau de Yangtang (3.600m) avec de grandes maisons serrées au bord d'un plateau.

YANGTANG - Ule - Hemis Shukpachan

On remontera jusqu'à Ule. Pour cela, on continue sur la route en direction de Hemis Shukpachan jusqu'au pont sur le Ule Tokpo, le torrent qui descend de Ule. Le chemin part juste avant le pont et remonte la rivière rive gauche jusqu'à une belle passerelle où l'on passe à droite. Le chemin s'améliore et passe auprés de nombreuses cheminées coiffées. Ule, hameau de 15 habitants.
Redescendre jusqu'à la route, au pont prendre à droite, suivre la route sur +/- 1 km puis prendre une piste qui descend à gauche, on rejoint ainsi la piste normal qui vient de Sumdo. Prendre à droite vers Hemis Shukpachan.
Hemis Shukpachan, est le village où nous avions déjà logé en 2006.

Hemis Shukpachan - ANG - Temisgang

Cette étape permet de voir les plus beaux paysages du trek. Passage par la vallée de Wulle, Puis montée pendant environ 1 heure vers Mebtak La(3.800), continué vers le Lago La (3.820m), une heure de marche, puis descendre vers le petit hameau de Ang. Poursuivre la descente jusqu'à Temisgang. C'est la vallée la plus riche du Ladakh. Ici, les abricots, les pommes, les noix sont abondantes, les maisons sont belles.

Temisgang - Nurla - Tar

De Temisgang descendre sur Nurla (1h) et à la sortie se reposer avant l'effort en se laissant tenter par les deux restaurants au bord de l'eau de part et d'autre du torrent.
Ensuite rejoindre la passerelle sur l'Indus à 500m de là en direction de Leh. Après la passerelle, le sentier s'enfonce dans les gorges étroites et fraîches, le long d'un petit torrent enjambé plusieurs fois par des ponts de bois ou de pierre. Au bout d'une heure, on dépasse une première maison (Tar Yokma) avant de s'enfoncer dansun canyon étroit et profond. On en sort brusquement pour découvrir Tar(2h).
Le sentier se perd au pied du village. Il faut rester au bord du ruisseau jusqu'à une passerelle près de la première maison. On traverse et dépasse les deux premières maisons et on continue jusqu'à la troisième et dernière maison sur cette rive: Kutipa, l'unique guesthouse du village. Famille agréable et bonne cuisine
Le petit Lhakhang de Tar reçoit parfois la visite d'un moine de Lamayuru.
Le retour
Redescendre à Nurla en 1h30, et prendre un des bus partis le matin de Kargil, Dah ou Témisgang (demander l'heure de passage, en principe vers 11h - 11h30).
Il y a trois autres possibilités :
1 - Franchir le Tar La et rejoindre Urtsi, puis Wanla et Lamayuru. Mais ATTENTION, le Tar La (5250 m) est un col terrible dont l'ascension par ce côté est plus pénible que l'ascension du Mont Blanc par la voie normale. Logement sans problème chez l'habitant à Urtsi, plusieurs n'attendent que ça.
2 - Franchir le Ipti La, ne pas descendre sur le village d'Ipti mais suivre le sentier à droite à flanc de montagne jusqu'au col que l'on voit en face, le Mangyu La, puis monastère de Mangyu et logement à Mangyu. Rejoindre la route de Leh le lendemain par la passerelle de Gera ou suivre la route de Gera jusqu'à Alchi.
3 - Franchir le Ipti La et redescendre sur Ipti, hameau minuscule, et rejoindre l'Indus et la grand'route. (5 h en tout depuis Tar)

Le lac Tso Moriri, sûrement le plus beau lac du ladakh

Nous y avons déjà été l'année passée, pour deux journées, ce qui est nettement trop peu pour s'imprégner de la beauté de l'endroit. Nous avons donc décidé d'y retourner cette année.

Récemment ouvert aux étrangers en raison de sa proximité de la frontière chinoise, le plateau Tibétain du Nord est une terre vierge avec des paysages magnifiques. Cette région se caractérise par de hautes et arides plaines, des sommets enneigés et des lacs d'altitude aux eaux limpides. Le lac Tso Moriri qui se situe à une altitude de 4.500m est le plus grand des lacs de l'himalaya Indien.
Cette région reculée, est accessible seulement quelques mois par an et est habitée par un peuple d'origine Tibétaine : les Changpas, bergers nomades de yaks et chèvres de pashmina. Ce peuple est le témoignage d'une culture unique.

Permis valable 7 jours. La demande se fait soit dans une agence ou directement au bureau du tourisme dans la rue où se trouve le parking des taxis près de la poste.


Remontée de la vallée de l’Indus en direction de la frontière tibétaine. Après Upshi, nous poursuivons le long de l’Indus jusqu’au pont de Mahé, souvent dans des gorges. Après Mahe, nous quittons la vallée pour entrer au coeur du Rupshu, la région la plus isolée du Ladakh. Par une piste sablonneuse, nous rejoignons le fameux lac Tso Moriri, aux couleurs turquoises.
On appelle le Rupshu (ou Changtang) la partie indienne de l’immense plateau tibétain qui s’étend sur plus de 2000 Km d’est en ouest. L’altitude moyenne du Rupshu est de 4500 m, trop haut pour une vie sédentaire. Seuls les nomades vivent là, avec leurs yaks et leurs chèvres.

Mahe - Sumdo

Mahe le point de contrôle principal pour accéder au Tso Moriri, Après c'est la route qui traverse une gorge étroite, il y a 15 km pour le village de Sumdo qui se trouve à l'intersection de la route qui remonte au Tso Kar .
On y trouve des gueshouses, sinon, au TCV (Tibetan Children Village).

Sumdo - Korzok

Départ pour Korzok, Je détaille le trajet, mais il est clair que si nous avons la possibilité de nous faire prendre en stop, ce ne sera pas de refus. Inbouddha !
Le trajet de +/- 45 km traverse un paysage extraordinaire sur la piste du lac.
En route nous passerons le Nusgur La (4.800m), le col Kyargar La (4.900m) pour arriver au lac Kyagar Tso. Balade à travers des terres arides habitées par des colonies de marmottes (Phya en ladakhi). Après c'est la descente vers le lac Tso Moriri.

Le grand lac Tso Moriri, dont la couleur bleue saphir change avec le soleil.

Le village de Korzok se situe à 4.620 m au bord du lac Tso Moriri est, parmi les collines arides, la seule installation permanente du Rupshu, Le reste de la région est habité par les nomades Chang-pa, réfugiés du Tibet. Les nomades vivent sous tentes et suivent une ancienne routine bien établie, d'un pâturage à l'autre. Les quelques champs d'orge de Korzok sont probablement les champs les plus hauts du monde.
En haut du village, le monastère se présente comme une immense bâtisse rectangulaire dont un côté, plus élevé, abrite le temple.
Les 3 autres côtés qui ferment la cour intérieure sont destinés aux habitations des moines et aux dépendances (cuisine, entrepôt, garde-manger, etc..).

Le monastère de Korzok porte le nom de Monastère Thupten Drubgyud Tendar Chöling, nom donné par His Holiness, le 14ème Gyalwang Karmapa. Il a été fondé ente 1851 et 1861 pendant l'année du Cheval de Terre, grâce aux financements du chef du village de Rukso, près du lac Tso Moriri. Le monastère fait partie des monastères de Jang-Lang Na Gonpa, situé près du Mont Kailash au Tibet.

Lac de montagne long de 45 km, le Tso Moriri est le plus grand des lacs de l'Himalaya Indien et rejoint la frontière chinoise du Tibet.

Loin du monde moderne

Cette région reculée, est accessible seulement quelques mois par an. Elle a été classée par la convention Ramsar comme site Ramsar et est protégé par le 'Department of Wildlife Protection' qui veille à la préserver comme un sanctuaire important pour la faune, hébergeant des marmottes, léopards de neige, kiangs (ânes sauvages), aussi bien que diverses espèces d'oiseaux. La pêche et la navigation y sont interdites.

Balade le long du lac

Etant donné que le permis n'est valable que 7 jours, il sera impossible de faire le tour complet du lac et d'aller jusqu'à Mahe à pied. Nous allons donc nous limiter. 
On peut aussi monter au-dessus de Korzok, c'est nettement plus haut, mais on a le lac en enfilade.

Il faudra aussi se renseigner car normalament il devrait avoir un bus qui par de Korzok pour Leh, le 1er octobre.

Retour à Leh en bus

Vallée de la Noubra

Le permis.

Il s'agit d'un permis collectif pour 4 personnes minimum, délivré par une agence de voyage de Leh moyennant 50 ou 100 roupies par personne. Il est valable une semaine. Il faut fournir une photocopie des 4 premières pages du passeport, celles qui portent le nom et le visa. Une combine permet de circuler seul ou à 3 avec le permis collectif. Il faut entre 24 et 48h pour l’obtenir.
Avant le départ : faire au moins 3 photocopies du permis : 2 exemplaires pour les check post à l'aller et autant pour le retour.

Vallée interdite, vallée heureuse, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer cette superbe oasis encaissée entre les deux chaînes du Karakorum.
Ouverte depuis 1994, elle fut un passage obligé des caravanes, le long d’une des routes de la Soie qui permettait les échanges sino-indiens.
Dans une zone de dunes, proche de la vallée, circulent encore quelques chameaux « de Bactriane », victimes de la fermeture des frontières suite à l’invasion chinoise du Tibet en 1950 qui empêcha leur retour vers les déserts de Gobi et du Taklamakan.
Isolée du reste du Ladakh, la vallée de la Nubra est étonnamment prospère, grâce à un micro climat clément, qui lui permet notamment de produire les meilleurs abricots du Ladakh.
Elle fut, dans le passé, un centre important pour les caravanes qui rejoignaient Yarkand, au sud de la Route de la Soie. En témoignent encore les quelques dizaines de chameaux de Bactriane qui arpentent les dunes de la vallée de la Shyok.
Les maisons à toit plat, blanchies à la chaux, et les monastères bouddhistes sont aujourd’hui les composantes humaines principales de l’univers ladakhi, vastes espaces minéraux colorés, parsemés d’oasis verdoyantes. 



Vers la vallée de la Nubra

Départ en bus ou en taxi 4x4 collectif pour Diskit. 

Bus : mardi, jeudi, samedi à 5h30 6h00. 69 Rs 118 km
Taxi : il faut aller jusqu'à la route de la Noubra, 1 km après la sortie de Leh, les taxis sont là, sur une petite place à partir de 6h30. facile à trouver.

La route

La passe de Khardung à 5.600 m d'altitude offre une superbe vue sur l'Himalaya et le Karakoram. Epoustouflants paysages de montagnes. Passage des cols de Sasir et Karakoram. Continuation pour Diskit. Emotions quand le bus doit croiser des camions sur cette route sinueuse et étroite, marches arrière impressionnantes... Ki ki so so Larghyalo ! (les dieux sont vainqueurs) dit-on chez les Bouddhistes tibétains lorsqu'on a triomphé d'un danger.
Au départ de Leh, à 3.515 m, la route s'élève dans le paysage désertique propre à tout le Ladakh. Elle va monter jusqu'au Kardong La ("La" = col) qui culmine à 5.620 m. Le panorama est grandiose, la démesure des chaînes montagneuses himalayennes laisse le spectateur pantois et béat.
40 km entre Leh et le sommet du col. Au début de la descente, un arrêt à 12 h dans un camp militaire pour le contrôle des passeports permet de prendre un repas en faisant la queue au milieu des militaires. C'est ensuite la longue descente vers la Nubra. Malgré son altitude, ce col est le seul à rester praticable toute l'année, car les chutes de neige sont ici très faibles à cause de l'extrême sécheresse de l'air. Il ne reste jamais fermé plus de deux ou trois jours.
Un peu plus loin, on paie 100 roupies pour entrer dans la réserve naturelle que constitue la vallée de la Nubra. Après un autre check post à 14 h à l'entrée de Khalsar, on atteint le large fond plat de la vallée. 6 km plus loin, les panneaux de la seule bifurcation de la région indiquent : Diskit 15 km, Hunder 24 km et Sumur 15 km.

Géographie

La vallée de la Nubra est le point le plus au nord de l'Inde, à 2.500 km du cap Comorin, l'extrémité sud de l'Inde. Cette large vallée à fond plat est à 3.000m au dessus du niveau de la mer, soit 500 m de moins que la vallée de l'Indus à Leh. Les températures y sont donc plus élevées.

Diskit :

La vallée de la Nubra. En ladakhi, Nubra signifie "verte", on peut donc espérer y voir un peu de verdure. Ca changera de la roche que l'on voit aux alentours de Leh.
Pour loger, le l'Olthang Guest House, est une très bonne adresse.
La "Sunrise Guest House" à Diskit offre un excellent hébergement autant pour le confort que pour la qualité de la nourriture.
Diskit et Hunder. Ces deux villages sont situés à l'endroit le plus large de la vallée de la Shyok, au pied de la montagne et loin de la rivière. Diskit, ville principale de la vallée, est protégée par un très beau monastère (de l'ordre gelukpa) perché, dont l'accès est jalonné par une kyrielle de 108 chortens. Beau point de vue sur la confluence entre Shyok et Nubra.
Les maisons sont très dispersées et les rues sont en fait des chemins bordés de buissons épineux larges et serrés. POURQUOI ? Parce que chameaux, chevaux, yaks, ânes, chèvres et moutons vivent en totale liberté, et ces haies d'épines protègent les jardins et les champs de céréales de tous ces voraces brouteurs.

Visite du monastère. Montée à pied (1h00) et la puja est à 6 h du mat. Balade dans le village.



A pied et avec nos sacs, on rejoindra le village de Hunder qui est à 7 km. Très belle balade par la route ou à travers les dunes en direction du Karakorum et du K2.
Rejoindre le petit monastère. Là, c'était le point ultime autorisé aux étrangers. La frontière chinoise est à 120 km. Mais depuis 2 ans, les étrangers peuvent aller jusqu'à Turtuk, avant dernier village avant la frontière pakistanaise.
Dunes et chameaux mais ce n’est pas le Sahara non plus ! Il est impossible de s'y perdre car relativement petit, bourré d'oasis, et les villages ne sont jamais espacés de plus de 8-9km, du moins à l'ouest.
Marche facile le long de la Shyok : belles dunes où se promènent encore des chameaux de Bactriane.
Le Moon Land Guest house. Situé dans un grand jardin agréable. Chambres simples et le seau d’eau chaude est gratuit !
Beaucoup de maisons dispersées au milieu de champs d'orge et de blé.
Nuit à Hunder.
Le lendemain, nous visiterons le vieux gonpa gelugpa. Il abrite une grande statue de Chamba Bouddha entouré des Bodhisattavas.
Sur la colline, au-dessus du gonpa, deux petits temples : le premier est orné de grandes fresques peu travaillées et d'une grande statue de Bouddha, le second a des fresques trés abîmées et abrite une statue de Chamba Bouddha avec deux de ses disciples. Leur situation
haut perchée offre une vue imprenable sur la vallée. En redescendant de la colline, il faut contourner le mani wall dans le sens rituel et, arrivé au milieu du mur du côté de la rivière, avancer vers le lit de la rivière perpendiculairement au mur. On passe alors près d'un rocher de moins de 2 m de haut sur lequel est gravé une esquisse de Chamba Bouddha. La tradition populaire affirme que cette gravure est naturelle et ne provient pas de la main de l'Homme. Une lampe à huile brûle en permanence à ses pieds.
Rejoindre la route et continuer à pied jusqu'au moment ou le bus de Turtuk, qui part à 14 h de Diskit, nous ratrappe.

A Turtuk, il faut monter au village pour trouver la Maha guesthouse.

Nous resterons 2 ou 3 jours au village afin d'avoir le temps de faire les différentes balades.

Cette fois, nous allons aussi monter jusqu'à la cascade que se trouve tout en haut dans la montagne à l'arrière du petit monastère. Je ne l'ai pas fait l'année passée car le courage me manquait d'aller si haut. Cette fois, je ne laisserai pas passer l'occasion.

Retour vers Diskit

Balade jusqu'au monastère et dans les alentours.

Diskit vers Sumur et le reste de la vallée


Sumur est le premier village important de la vallée. Un vieux gonpa désaffecté est devenu un endroit propice à la fabrication du Tchang, cette bière d'orge qu'on boit dans tout le Ladakh.
Sumur possède un grand monastère dont la situation est moins spectaculaire que celui de Diskit, mais qui mérite d'être visité. Il sert de séminaire pour les futurs moines de la vallée et héberge 60 jeunes moinillons.

Panamik est connu pour ses sources chaudes.
Mais il est inutile d'y aller pour la raison suivante : les sources ont été phagocytées par les militaires du camp voisin, qui en ont fait leur laverie à linge et leurs bains-douches privés.
En 2006, les militaires sont partis et un projet de réhabilitation a été lancé.
La vie suit son cours à son rythme, même dans les endroits les plus reculés de la planète.

La limite pour les «foreigners» a été repoussée quelques km plus loin, jusqu'à Hargam. C'est de là que part la route qui emprunte un pont tout neuf sur la Nubra et permet d'aller au monastère d'Enza (5 moines), puis à Murgi, Kuri, Charasa (fin de la route, 1 guesthouse) et Burma. Un minibus fait le trajet Diskit-Charasa tous les jours.
Charasa mérite une visite, c'est le plus bel endroit de la vallée.

Retour à Leh.
Les bus qui vont à Diskit un jour, reviennent à Leh le lendemain. Avec seulement deux arrêts aux checkposts, sans pause repas, il faut 7 heures pour rentrer à Leh.
Prévoir de quoi manger.

La vallée de Sakti


La vallée de sakti, est tout simplement une vallée mythique, puisque c'est le début de la route des caravanes qui reliait Leh - Rudok - Lhasa. Voilà pourquoi j'ai voulu absolument finir ce voyage ici.

Plusieurs bus quotidiens font les 40 km qui séparent Leh à cette vallée

Bus pour Sakti, Chemrey, Taktok
4 fois par jour, sauf dimanche
retour immédiat
8h, 10h, 12h, 17h30
Durée 2h 
Nous remonterons la vallée vers les villages et monastères pendant trois jours.

A 45 km de Leh, vers le col de Changla, le village et la Gompa de Chemre sont perchés en haut d’un pic rocheux. On pense que la Gompa a été construite au 17e siècle par Stagtsang Raspa sous le patronnage du roi Sengge Namgyal. Ce monastère appartient aux Drugpa Kargyudpa, «  l’ordre des bonnets rouges ».

Pour dormir, il y a un tourist bungalow tenu par un moine à Takthog, 5 km plus loin.
Le bungalow est au pied du vieux gonpa. Attention,le moine ne prendpas la peine d'ouvrir le portail du jardin car il est rare qu'il y a des touriste. Il faut contourner le pilier du portail ou escalader le mur pour signaler sa présence. Bonne chambre, très bon dîner et breakfast léger.

Takthog qui veut dire «  le toit de roche «  car les murs et le toit de la Gompa sont taillés dans la pierre.
On dit qu’au 8e siècle Padmasambhava s’y arrêta pour méditer lors de son voyage pour le Tibet. Le monastère de Takthog est construit autour de cette grotte.
C’est le seul monastère de la secte de Nyingmapa dans tout le Ladakh. Nyingmapa est l’ordre monastique tibétain le plus ancien et il met l’accent sur les enseignements secrets du tantra.
Dans la montagne de l'autre côté de la vallée, on aperçoit la petit tâche verte de Tsanpo gonpa.

Au retour sur Leh, nous nous arrêterons à Stakna, Tikse et Shey.