mardi 29 décembre 2009

Préparation du voyage au Spiti

Voyage dans les vallées mystiques du bouddhisme Himalayen.


1) La vallée du Spiti dans la région de l'Himachal Pradesh.

La meilleure période pour se rendre au Spiti est de mai à octobre. Durant les autres mois de l’année, le froid et l’enneigement des cols rendent l'accès impossible ou difficile.
Son accès est donc limité par le climat. Mais cet accès a été aussi limité, pendant longtemps, pour des raisons administratives. Même actuellement, il faut encore un permis pour accéder à cette région, permis qui sera demandé à des postes de contrôles de l'armée.
Pour obtenir le permis, nous aurons besoin d’une copie du passeport et du visa, le tout accompagné de 4 photos d'identités couleur identiques.
Au Spiti, dans un environnement aride et grandiose, on visitera des lieux toujours empreints d’une culture bouddhiste séculaire pour entrer dans un véritable sanctuaire de la culture tibétaine. Et, il en reste très peu.
Ce voyage vers ces régions isolées nous mènera sur des routes de montagne souvent étroites et encaissées qui subissent souvent des glissements de terrains avec l’afflux brutal d’eaux des fontes des neiges, des glaciers, de la mousson et des crues subites des torrents qui détruisent les ponts.
Pour aller au Spiti depuis Delhi, nous prendrons le train jusqu'à Kalka, ensuite, après un changement de train typique (Toy train), nous irons jusqu'à Shimla.
Le voyage se poursuivra dès lors dans la vallée de Sutlej jusqu'aux régions du Kinnaur puis, du Spiti sur la frontière entre l'Inde et le Tibet (Chine). C'est là qu'il y aura des contrôles des autorisations de visite aux "check-point".
La Vallée de la Spiti, dans l’Himashal Pradesh, est l’une des régions habitées les moins peuplées au monde. Des habitants isolés qui vivent hors du temps dans un décor grandiose. Un désert de montagnes, de pierres et de glaciers.
Les Spitiens ont les traits proches de ceux des Tibétains. Ici, “Bonjour” se dit “Jule”, dérivé du mot tibétain “Tashi delek”. Ils sont issus de tribus mongoles sino-tibétaines venus du Nord, des nomades Khasas d’Asie centrale, des descendants du clan Shakya du Ladack et des Mudas, premiers habitants de ce désert.
Pour découvrir les villages pittoresques de toute cette vallée, il faut sortir de la route principale et grimper dans les montagnes.
Nous ferons entre autres des villages comme ceux repris ci-après.
Tabo est la seconde ville de cette enclave tibétaine. Des grottes, dans lesquelles les lamas viennent méditer, sont creusées dans la crête qui la surplombe. Le gompa de Tabo, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, date du Xème siècle et préserve des trésors bouddhistes très anciens. Dans la cour du monastère couleur sable, trois eucalyptus offrent quelques parcelles d’ombre pour se protéger du soleil qui tape fort en début d’après-midi. Dans une des petites ruelles de la ville, une femme âgée, souriante, tricote des chaussettes en laine de yak et fabrique des bijoux en turquoise et corail. Des châles et objets venus du Tibet sont étalés dans les petites échoppes. Dans cette région isolée, mieux qu’ailleurs, la culture et l’artisanat tibétains ont pu être précieusement conservés.
La route se dirige ensuite vers Dangkar, ancienne capitale du Spiti, située à 3 870m, 300 m au-dessus de la rivière de la Spiti. Le village est abrupt. La montée à pied dans la terre grise rocailleuse est délicate. Un escalier mène à un stupa qui domine la Vallée. Des drapeaux bouddhistes vert, jaune, bleu, rouge et blanc flottent au vent. Il y a comme un sentiment d’irréel face à la magie de ce lieu. Une sensation de vertige et l’impression de n’être rien face à l’immensité du décor.
Les maisons, surplombant le gompa vieux d’un millénaire, se fondent dans les roches taillées par le vent et le soleil. Une invitation à boire un chai (thé indien) ne se refuse pas. Le thé se déguste autour d’une des tables basses en bois. Chacun se sent ici un peu comme chez soi.
En contre bas du village, pois, blé et orge poussent dans des champs verdoyants. Comme dans le reste de la région, les habitants de Dangkar cultivent d’avril à octobre et stockent des provisions pour l’hiver, long et rude.
La ville de Kaza, centre administratif et carrefour routier, est un passage obligé pour obtenir un permis, indispensable pour poursuivre la route.
Le Spiti est parsemé de monastères bouddhistes. Celui de Ki, village situé a 8km de Kibber, est le plus grand et coloré de la région. 115 moines bouddhistes viennent y prier et manger tous les jours à heure fixe. La tradition, moins rigide que par le passé, veut que le second fils de la famille rejoigne le “gompa” afin de devenir lama.
Perché à 4 205m, Kibber est l’un des villages les plus hauts du monde. Le fond de l’air est frais mais dès que le soleil apparait, la température monte rapidement.
A cette altitude, le souffle est vite coupé et le moindre effort épuise. Mais le sommet de Kibber offre une vue imprenable sur les montagnes et la sensation de dominer le monde.
Ca, c’est la liste des villages les plus importants. Il est évident que nous visiterons des villages plus petits et beaucoup plus éloignés comme ceux de Kalpa, Sanga, Chkul, Nako, Kungri etc ……



Détails de ce circuit depuis Delhi jusqu’ à Leh.


Delhi – Chandigarh – Kalka – Shimla (1900 m).

A la gare d’Old Delhi, le Howrah Kalka Mail (107/300/485 Rs couchette/3-tier, clim/2-tier clim) quitte Delhi à 22h50 pour atteindre Chandigarh à 3h25.
10 trains desservent chaque jour Kalka (19/122 Rs 2èm classe/siège) 1 heure, 24 km.
Pas de visite car selon les notes de Pascale lors de notre premier passage, Kalka est une bête ville sans intérêt (ce n’est pas faux !).
Souper au resto Krishna Café : très bon.
De là, 4 trains sur voie étroite entreprennent chaque jour la montée vers Shimla (35/167 Rs 2èm classe/siège) 5 heures, 96 km
Départ à la gare de Kalka pour le « Toy Train » qui serpente entre tunnels (103), forêts de cèdres et forêts de rhododendrons. C’est là que le train commence sa longue montée jusqu’à Shimla. Le paysage est de toute beauté.
Train de montagne. C'est un train qui date de 1903 et qui a été construit par les Britanniques pour se rendre à leurs maisons d'été dans les montagnes. Il est très lent. Des banquettes à 90 degrés. Mais les fenêtres s'ouvrent, les portes aussi, même quand on est en mouvement. On dirait quelque chose qui sort d'un vieux western. Son charme tient surtout au fait qu'il passe dans des paysages de montagnes fabuleux. Avec ses 103 tunnels et ses petites gares, nous pouvons dire que le voyage est inoubliable puisque nous l’avons déjà fait mais dans le sens inverse.
Shimla. Capitale de l'Etat d'Himachal Pradesh, ancienne capitale d'été du Raj britannique, c'est l'une des stations d'altitude les plus courues par les Indiens en période de fortes chaleurs.

Shimla - Sarahan (1 920 m).

Départ après le petit-déjeuner. Montée par Kufri sur Narkhanda, d'où la vue est superbe, et redescente sur Rampur. Montée sur Sarahan (1 920 m). visite du somptueux temple hindou de Bhimakhali, en granite et bois, vieux de plus de 500 ans. (190 km - 6 h de route)

Sarahan - Sangla (3 450 m).

Retour sur la route principale, le long de la vallée de la rivière Sutlej, et en prenant à nouveau les chemins de traverse, nous entrons dans la luxuriante vallée de la Baspa, en plein district du Kinnaur. (90 km). Visite du fort de Kamru qui surplombe le village de Sangla

Sangla - Chitkul (3 450 m) - Sangla.

Visite des villages de Rackchham et de Chitkul, le dernier village de la vallée. La particularité des habitants de cette vallée est d'avoir adopté les deux religions que sont l'Hindouisme et le Bouddhisme. (26 km)

PARIKRAMA DU KINNER KAILASH
Hors des Sentiers Battus - Marche spirituelle.
Pour les hindous et les bouddhistes, la parikrama est une circumambulation autour d'une divinité ou d'un lieu sacré comme un temple, un arbre, une montagne, un lac, un lieu de pèlerinage ou même une ville sainte.

La Parikrama du mont Kinner Kailash, la plus célèbre, est une randonnée sportive de six journées de marche. La route commence à Thangi, sur la rive gauche du Satluj par col du Charang jusqu'à la vallée de Baspa. La meilleure période pour la parikrama est le jour hindou de Janam Ashtami (Jour d'anniversaire de Lord Krishna), il est aussi possible de le faire à la fin Juin ou plus tard jusqu'en octobre. Le mont Kinner Kailask, "la demeure éternelle de Shiva", est situé à la frontière indo-tibétaine où l'accès libre pour les étrangers est restreint, un permis d'entrée devant être obtenu auparavant auprès des autorités compétentes.


Sangla - Jangi (2 276 m).

Descente de la vallée jusqu'à la route principale, de plus en plus spectaculaire, que nous prendrons jusqu'à Recong Peo, chef-lieu du district du Kinnaur et montée au milieu des pins jusqu'au monastère bouddhiste, qui jouit d'une vue imprenable sur le Kinnaur Kailash (6.050 m, autour duquel les fidèles shivaïtes effectuent un pèlerinage). Montée jusqu'au village de Kalpa, marche dans les ruelles pour atteindre le complexe de temples hindous et le grand chörten. Puis passage du "check post" (contrôle des passeports et des "Innerline Permits" pour accéder à la suite de la vallée, dont l'accès est limité car proche de la frontière tibétaine). (environ 120 km)
A Recong Peo, il faudra s’occuper de nos "Innerline Permits" pour pouvoir continuer le voyage dans la vallée.

Jangi - Nako (3 682 m).

Départ, il faudra passer aujourd'hui deux check post pour arriver à Nako.
Visite du village haut perché de Nako, à l'écart de la route et du très ancien monastère attribué à Rinchen Zangpo, promenade dans ce petit village de style tibétain construit autour d'un lac et au milieu des champs d'orge. La vue est splendide, le calme total. Un rocher porterait l'empreinte des pas de Padmasambhava... (100 km) 5 h de route, en fonction de l'état de la route

Nako - Tabo (3 650 m)

Retour sur la route principale qui emprunte des gorges où rugit la rivière Sutlej, puis la rivière Spiti, pour atteindre Tabo.
Visite des diverses salles de ce monastère mondialement connu pour la richesse artistique et la symbolique de ses statues et de ses fresques (notamment dans le Tsug Lakhang et la salle des mandalas). (25 km) la route « délicate entre Tabo et Nako a été réparée en 2005)

Tabo - Dhankar (3 890 m) - Lahlung (3 800 m) - Pin Valley (3 500 m)

La journée commence par la visite des deux monastères de Dhankar, juché sur une falaise et offrant un panorama magnifique sur la vallée de la Spiti et la vallée de la Pin, et de Lahlung au fond de l'étroite vallée de la Lingti, aussi impressionnant et beaucoup moins visité que Tabo. Retour sur la route principale avant d'entrer, par le pont d'Attargo, dans la vallée de la Pin : cette vallée, célèbre pour sa faune sauvage, notamment des loups, des ibex (bouquetins de l'Himalaya), de rares léopards des neiges, est une réserve naturelle. A Khungri, visite du vieux monastère Nyingmapa, modeste mais très particulier ; on peut également visiter le monastère moderne, qui abrite une école pour jeunes moines. Possibilité de ballade dans les champs au-dessus du village, pour admirer la vue sur la vallée baignée dans une lumière exceptionnelle en fin d'après-midi.

Pin Valley jusqu’aux villages de Sagnam & Mud.

Nous poursuivons dans la vallée pour visiter les villages de Sagnam, Mund, Khar & Gulina.

Pin Vallay – Kaza - Kye (3 100 m)

Retour sur la route principale pour rejoindre Kaza, puis le village de Kye : visite du monastère, impressionnant sur son piton rocheux. Le monastère de Kye, au milieu des sommets blancs majestueux.  Kye est un assemblage de cubes blancs posés sur un rocher, ce sont les cellules des moines, avec le monastère tout en haut
Kaza, chef-lieu du sous-district du Spiti, marché très animé, puis continuation jusqu’au village de Kye (53 km)

Kye - Kibber (4 205 m).

Puis, par la piste, arrivée au village de Kibber (4 205 m), réputé comme étant le plus haut village d'Asie électrifié et habité de façon permanente (réputation qui devrait maintenant aller au village voisin de Gete).
Depuis Kibber où nous ferons un trek.
Le trek commence par un chemin tracé dans la haute région du Spiti à travers des champs d'orge et de petits pois. Visite du joli hameau de Gete avec ses quelques maisons. Nous continuons ensuite 45 min jusqu'à Tashigang.
Découverte de Tashigang, village de 20 âmes avec son mini gompa, monastère sans moine. C'est le royaume du silence, des étendues sans fin, de la nature impressionnante, des aigles qui planent très haut dans le ciel.
Continué par un sentier régulier puis une descente de 30 min mène au lit de rivière de Shila Nalla. Nous conseillons de partir tôt afin de traverser la rivière dans de bonnes conditions. Arrivée à Langza, après une longue montée.
PS : s'il est impossible de traverser la rivière et que le pont provisoire est détruit, nous serons dans ce cas obligés de retourner vers la route.
Après la rivière, marche aisée. En cours de route, visite du village d'Hikkim, puis après 30 min de marche, arrivée à Komic, célèbre pour son monastère, l'un des plus haut du monde et pour ses fossiles.
De là retour à Kibber via Kaza.

Kibber - Rangrik - Lossar (4 080 m).

Route chaotique mais magnifique jusqu'au dernier village de la vallée du Spiti, Lossar, au pied du col du Kunzum. Bivouac. (108 km - 5 h 30 de route)

Lossar - Chandra Tal (4 270 m) par le Kunzum La (4 551 m).

Longue route difficile pour monter au col du Kunzum (fermé 8 mois par an), mais au sommet, quelle récompense ! La vue panoramique sur les hauts sommets enneigés et les glaciers immenses (notamment le Bhara Shigri, l'un des plus grands d'Asie) est magique. On entre à cet instant dans le district du Lahaul. Randonnée agréable d'environ 3h (en descente) depuis le col jusqu'au lac d'altitude du Chandra Tal ("lac de la lune") aux eaux turquoises d'une pureté extrême. Balade autour du lac dont l'équilibre écologique est très fragile.
Il faudra quand même se renseigner sur la possibilité de savoir dormir là haut.
Retour sur la route

Lossar – Manali (2 050m)

Lossar sera notre dernière étape dans cette partie de la vallée du Laheul.
Maintenant, nous filons directement sur Manali et rejoindre le village de Vashisht où nous attendrons Christian pour continuer notre route vers Leh.

Fin de la première partie, la suite du voyage sera consacrée à la vallée du Zanskar et de la Noubra dans la région du Ladakh.

samedi 7 novembre 2009

Au pays des Khampas. VIII



Cette balade nous a permis de voir d'autres villages aux alentours et aussi de monter jusqu'au sommet d'une montagne avant de redescendre dans la vallée et retourner ainsi par l'autre versant à Tagong. Durant la balade, nous avons été invité par une vieille femme à rentrer chez elle afin d'y boire un thé au lait de yak et de manger la tsampa agrémentée de fromage, de beurre et de yaourt de la même origine animale.



 Après ce moment bien sympathique, nous poursuivons vers les hauts pâturages d'où nous avons une vue fantastique sur les plus hauts sommets de la région. 


   
















Le plus dur est maintenant fait, il ne nous reste plus qu'à redescendre pour retrouver notre hôtel où une douche bien chaude nous attend..
C'est sur cette balade que nous terminons notre séjour à Tagong. 

Nous allons maintenant commencer notre descente vers le lac Lugu, qui sera notre dernière étape avant de retrouver Kunming. Mais comme nous l'avons déjà dit, vu les impondérables du transport, le circuit peut être modifié à tout moment.
A bientôt, même si nous savons que vous attendez nos mails mais hélas pas de connexion internet. Elles ont été supprimées dans cette région depuis les derniers évènements politiques.

7 novembre


De Tagong à Sade

Bien oui c'est avec un peu de regret que nous avons quitté Tagong ce matin. C'est vrai que cette étape nous a vraiment beaucoup plus, que ce soit par son ambiance, sa population accueillante ou même son site qui nous offrait tous ces splendides paysages. Nous avons été comblés. Mais les meilleures choses ont une fin et c'est donc sur le coup de 8h30 que nous avons embarqué dans un véhicule pour rejoindre Xinduquiao qui se trouve sur la grande route qui va de Litang à Kangding.
Là, nous avons trouvé aussitôt un autre transport pour le village de Sade. Ici la route commence a ressembler fortement à celle que nous avions prise entre Doacheng et Litang. Rien d'étannant en soit puisque ces deux routes sont parallèles, mais distantes de 200km, et qu'elles traversent la même région.






A 12h30, nous sommes arrivés à Sade, qui est un tout petit village encastré dans une belle vallée profonde. Hélas plus aucun véhicule ne continue à descendre sur Jiulong et on nous dit qu'il va falloir dormir ici car le seul bus qui passe est prévu pour demain matin 10h.
Rien de grave, nous prenons une chambre dans un hôtel et nous faisons une balade sur un chemin qui longe la rivière. Le coin est sympa, il n'y a donc pas lieu de trop regretter cette halte forcée, même s'il est vrai que l'on aurait préféré continuer notre route.

8 novembre


Suite du circuit

Grasse matinée puisque le bus n'est que pour 10h. Cela fait du bien, il faut bien avouer que les occasions ont manqué de le faire durant ce voyage. Comme me le disait Pascale, elle est heureuse que nous n'avons pas été jusqu'à Serxü, le voyage aurait été trop chargé.
Sans aucun doute et de plus, nous aurions fait souvent les mêmes décors alors que maintenant le circuit est beaucoup plus varié. Nous pensons franchement que le choix a été judicieux.
A 9h, nous sommes à l'arrêt du bus. Nous ne sommes pas seuls, il y a encore 3 passagers qui feront le voyage avec nous.
9h45, le bus arrive et nous constatons qu'il ne reste que 3 places de libre. Le temps de déposer les sacs et les 3 autres voyageurs avaient déjà pris les places. On me donne un petit siège et je m'installe au milieu des rangées, alors que Pascale partage un siège avec une autre personne. Le problème est résolu, nous pouvons démarrer. Pour arriver à Jiulong, nous devons dans un premier temps, continuer dans la vallée encaissée, puis comme c'est de coutume, la route gravit un énième col depuis le début de notre voyage. Celui-ci est toutefois moins spectaculaire et peut-être un peu moins beau que les précédents. Une fois le col franchi, il faudra encore une bonne demi-heure pour arriver à destination.
Nouvel arrêt obligatoire car il n'y a plus de bus aujourd'hui pour continuer notre voyage. Heureusement, que nous avons le temps car à ce rythme-là, je pense bien que nous aurions raté l'avion du retour. Avant de s'installer à l'hôtel, nous réservons nos places pour le bus de demain, qui nous conduira directement à Xichang. De là, nous ne savons pas encore trop ce que nous allons faire, puisque nous avons 2 solutions. La première est d'aller directement au lac Lugu, la deuxième est de retourner au Yunnan pour visiter la ville de Dali. Le choix est difficile, mais la nuit porte conseil, on verra demain.
A peine installés à l'hôtel, je regarde par la fenêtre. Une voiture de police passe juste à ce moment-là et l'un des policiers me remarque. Aussitôt, le véhicule s'immobilise et quelques secondes après, on frappe à notre porte. Nous ouvrons et 2 policiers se présentent pour une série de questions et vérification de nos passeports. Les 2 ploucs de service ne comprennent pas trop nos documents et font appel à un officier parlant un peu l'anglais. Le 3ème larron arrive, nouvelle série de questions et il nous demande même de lui présenter nos tickets de bus pour savoir quand nous allons quitter la ville. Tout cela ne suffit pas, il nous demande des photocopies de nos passeports et visas. Sur ce, un 4ème policier arrive et un attroupement commence à se former devant l'hôtel, par la curiosité des gens. Les policiers s'en vont au commissariat emportant avec eux nos photocopies, heureusement pas nos passeports, et les réponses à leurs questions.
Depuis, nous ne les avons plus revus et nous supposons qu'il s'agit d'un excès de zèle de leur part ou que d'autres évènements politiques se préparent dans la région. Question sans réponse, mais ce ne serait pas étonnant, car depuis quelques jours, nous avons constaté de nombreux mouvements de troupes. Nous espérons que la fin des vacances ne sera pas perturbée. Vive la Chine !!!

Le voyage dans le pays des Khampas se termine ici, nous rejoignons le Yunnan où ce sera vraiment la fin du voyage avec le retour à Dali et Kunnming




16 novembre

 Kunming - Hong-Kong – Londres - Bruxelles


Altitude : 1.900m

Plus de température.
Lever : 8h. Faire les sacs.
Petit déjeuner au buffet de l'hôtel.
Je vais jusqu'à l'agence Bank of India pour revendre nos yuans, mais le responsable euro n'est pas, il faut revenir lundi (ça va pas non, nous, on sera plus là !)
11h30 : taxi jusqu'à l'aéroport.
15h20 : l'avion décolle pour Hong-Kong. J'ai une quinte de toux et les masques apparaissent.
C'est avec soulagement que 2 heures plus tard, nous arrivons à Hong-Kong à 17h30 (heure locale). Il douche sur la ville.
Nous patientons jusqu'à l'embarquement suivant prévu à 23h55 pour Londres, en mangeant des noodle soup et en buvant un citron chaud au miel, mais aussi en mangeant des frites !!!
L'avion est en retard.


En 12 heures de vol, nous rallions Londres. Cette fois-ci, la nourriture de la Cathay est décevante, on avait été habitués à meilleur.
5h du mat, nous atterrissons à Londres-Heathrow. Changement de terminal du 3 au 5, avec la navette. Retrait des cartes d'embarquement pour notre dernier vol Londres-Bruxelles.
Celui-ci a un peu de retard et nous arrivons à Bruxelles vers 11h. Taxi jusqu'à la maison.

FIN.



Total transports :

85 heures de bus, minibus et camion.
15 heures 15 de vol retour Kunming-Bruxelles, sans compter les escales.

  
Ce que nous n’avons pas aimé :

§  les crachats des chinois en tous lieux. Un problème très audible.
§  Les chinois qui jettent leurs papiers et détritus par terre.
§  Les chinois qui fument en tous lieux, même si c'est interdit.
§  la saleté des hôtels et restaurants.
§  les toilettes publiques collectives dans les villes et aéroports.
§  l'état des routes très inégal, parfois même en très piteux état.
§  les prix exorbitants demandés par certains chauffeurs de minibus.
§  La pollution et les embouteillages des grandes villes.

Ce que nous avons aimé :

§  la gentillesse et les sourires des tibétains.
§  les momos et la nourriture chinoise.
§  la sérénité des monastères.
§  les couvertures chauffantes.
§  le sentiment de sécurité, car peu de criminalité.
§  la beauté des paysages montagneux.  

mardi 3 novembre 2009

Au pays des Khampas. VII

3 novembre

De Garzé direction Luhuo

Départ de Garzé par une nouvelle route de cols pour rejoindre Luhuo. Directement, nous sommes frappés par le changement de décor. Finies les grandes steppes, ici il n'y a que des vallées où s'est engouffrée la rivière Da Chu. Au fil des kilomètres, nous traversons des villages uniquement tibétains.
Dans la camionnette, nous sommes avec 3 autochtones qui vont à Kangding. Puisque notre destination est sur la même route que la leur, nous décidons qu'une fois arrivés à Luhuo, nous poursuivrons notre voyage ensemble, question d'avoir un mini van plus facilement à 5 que pour nous 2.
Après 2h30 de route pour seulement 96 km, c'est dire que les routes sont difficiles, nous arrivons dans la ville de transit.



Il est 13h30 et nous cherchons, surtout les 3 tibétains, un van pour continuer la route. Comme pour me confirmer mes impressions sur la difficulté de voyager dans ces régions, nous n'avons rien trouvé à prix raisonnable. Nous avons donc été contraints et forcés de rester loger ici pour prendre un bus le lendemain matin. Ici impossible de faire du stop car dans la ville, il y a beaucoup de voiture de police qui rodent et aussi des pelotons entiers de soldats. Les chauffeurs ne se risquent sûrement pas de prendre quelqu'un avec eux. Le bus de demain matin sera donc la meilleure solution.

Je ne sais pas si Benoît, un ami qui est passé par ici il y a seulement 5 mois, a eu autant de difficultés à voyager de ville en village, mais nous, c'est vraiment la galère de ce côté là. Enfin, ce n'est pas bien grave, on fait avec, mais cela devient quand même un peu lourd.
Dommage car aussi non, le voyage se passe bien. La sécurité est totale, nous n'avons pas de problème de santé, la météo est bonne et nous voyons et vivons des choses fantastiques. Que demander de plus, si ce n'est que de pouvoir mieux bouger !!

Bon, puisque nous sommes bloqués, nous allons faire un petit tour jusqu'au monastère perché dans la montagne. La balade est belle et elle me donne l'occasion de faire des photos.
Nous ne savons pas si la région est sensible, mais nous sommes vraiment étonnés par le nombre de soldats dans les rues. Depuis que nous sommes en Chine, nous n'avions jamais vu un tel déploiement ( j'en ai profité pour retoucher une photo ) ............... et pendant ce temps là, les tibétains font tourner leurs moulins à prière et font le tour des stupas tout en récitant leurs prières. C'est vraiment surréaliste !!!!






















Bonsoir à tous

4 novembre

De Luhuo à Tagong

Nous avons enfin trouvé un transport pour Pamai. Il est 8h30 et nous prenons la route avec une famille tibétaine. Nous savons que nous serons protégés des mauvais sorts car les 5 tibétains n'arrêtent pas de faire des prières. C'est bon enfant et cela donne une espèce de rhytme au voyage.






Question décor, cela ne change guère à celui d'hier. Nous longeons toujours la rivière Da Chu et cela va durer jusqu'à Dawu, où nous allons bifurquer pour nous diriger sur Pamai.
Hélas nous n'en sommes pas encore là car c'est maintenant autour de notre chauffeur de chercher des clients. Il lui en faut 3 pour continuer le voyage. Il a bien essayé de nous faire payer plus pour partir immédiatement mais nous n'avons pas été d'accord. Nous voila donc une nouvelle fois en rade. Il est 11h 20 et nous attendons la suite !
La suite est venue très rapidement. Il a fallu moins d'une heure à notre chauffeur pour remplir son van. Comme prévu, nous avons quitté les rives de la Da Chu pour immédiatement prendre une route de col (il y avait longtemps!). Ce col ci est moins haut que ceux que nous avons déjà faits mais je ne voudrais quand même pas le faire à vélo.
La route n'est pas meilleure ni moins bonne, elle ressemble comme à ses petites soeurs de la région et après deux heures, nous sommes à Pamai.
Nous pensions loger dans cette ville mais un couple de chinois nous demande si nous ne voulons pas continuer notre route sur Tagong car ils leur manquent 2 personnes pour partir ?
Inutile de vous dire que pour une fois que ce sont les autres qui sont demandeurs, nous apprécions fortement !!
Nous n'allons pas nous faire prier car nous savons qu'à Tagong, il y a énormément de chose à voir et à faire. Et en avant pour notre dernière étape de la journée. Ce n'est pas que la distance entre Pamai et Tagong soit très grande mais la route est mauvaise, les chinois étant occupés à en construire une nouvelle, que nous sommes secoués comme de vieux pruniers pendant plus de 1h30.
Lorsque nous arrivons à Tagong, c'est véritablement la surprise et une bonne surprise. Tout le village est centralisé autour de plusieurs monastères et ceinturé par de nombreuses montagnes.





Ici il y a de quoi faire comme visites et balades. Nous pourrions y rester jusqu'à la fin de nos vacances mais nous n'y resterons que quelques jours car le voyage est loin d'être fini.
PS : un grand merci à Mimi et Dany pour la bonne adresse sympa du resto Sally où nous avons repris des forces avec un plat yak-tomates et un autre yak piquant. Mais puisque Tagong est l'endroit des surprises, nous en avons eu une autre. Pendant notre repas nous avons vu débarquer 4 français. Une petite conversation s'ensuit sur ce que nous avons fait et ce qu'il nous reste à faire. Par déduction, les 4 français se rendent compte que nous avons des amis en commun. Et ces amis en question c'est vous Mimi et Dany !!!! Quant aux 4 français, ils se prénomment, Claude & Christine ainsi que Dominique & Géraldine. Bien oui, le monde est tout petit et comme vous n'étiez pas là, on a bien sûr parlé de vous !!!!!

6 novembre

Séjour à Tagong

Depuis que nous sommes arrivés à Tagong, nous sommes rentrés dans ce monde tibétain que nous avons loupé en début de voyage.
Selon les dires d'un américain qui revient juste de Lhassa, le vrai Tibet c'est ici. Là bas il n'y a plus rien de vrai et en plus, vous avez les militaires armés jusqu'aux dents partout dans les rues. Ici, il n'y a pas encore un seul chinois, mais pour combien de temps encore puisqu'une route toute moderne est en construction. J'ai bien peur que les choses vont changer à très court terme, il est donc plus qu'urgent de venir visiter ce village. Avis aux amateurs.
Pour ma part, je commence seul, par le monastère de Tagong pour écouter le puja. Hélas, celui-ci ne ressemble pas beaucoup à ceux du Laddakh, ici ils sont sans musique. Juste quelques chants et beaucoup de textes. Lorsque l'on ne comprend pas, c'est forcement un peu long !


















Après je suis retourné chercher Pascale à l'hôtel pour commencer à découvrir les lieux.
Nous commençons avec la visite du monastère que je viens de quitter, puis nous allons faire un tour derrière le bâtiment principal pour voir la centaine de shortens


















Nous poursuivons vers les pâturages à la sortie du village où paissent paisiblement des yaks avec en toile de fond, le glacier Zhara Lhatse et le nouveau monastère, qui est encore vide et qui servira sans doute d'attraction touristique lorsque la route sera terminée.



















 Nous continuonq la balade sur la petite montagne qui surplombe la ville. De là-haut, très belle vue d'ensemble sur le village et ses bâtisses.



Nous allons cette fois de l'autre côté du pont pour poursuivre notre balade le long de la rivière, hélas très polluée par de détritus de toute sortes.
La journée se termine devant un tea pot chez Sally avec les 4 français.
Pour la journée de vendredi, nous décidons d'aller faire la balade que l'américain nous avait conseillé de faire. Elle consiste à faire le tour de la montagne qui est du côté de la rivière.