jeudi 27 juin 2019

Un peu d'histoire

Si vous suivez régulièrement les articles sur ce blog, vous savez déjà tout sur mon futur trek dans le Solu Khumbu. Cette région est le cœur du pays des sherpas. Si de nombreuses personnes ont déjà entendu parler des sherpas ou sharwas en prononciation locale, peu de gens connaissent leur origine. En fait, les sherpas sont des réfugiés tibétains qui ont fui leur pays, une première fois, dans les alentours du XVe et XVIe siècles pour échapper à la persécution religieuse et ensuite au moment de l’invasion de l’armée chinoise en 1950. S’en est suivi des années d’horreurs pour tout le peuple tibétain et ceux qui en ont eu l’occasion, ont été contraint à prendre l’exode pour éviter le génocide orchestré par Mao Tse Toung. Plus d’un million deux cent mille tibétains ont péri dès les premières années où l’armée rouge a envahi le pays. Mais ce génocide n’est pas seulement humain, il est aussi culturel, linguistique et religieux. Et c’est presque ça le plus terrible, car si la population peut se renouveler, la culture, une fois perdue, ne peut se régénérer. Cela d’autant plus que les manuscrits centenaires ont été brûlés, ainsi que les nombreux monastères. Aujourd’hui, les tibétains sont réduits à n’être qu’une petite minorité insignifiante dans leur propre pays qui n’existe tout simplement plus.  
Les Sherpas font donc partie d’un groupe plus vaste qui habite tout le long de la frontière avec l’ex-Tibet Bouddhiste. En fait, les sherpas sont des tibétains que l’on surnomme « bothia » en népali, pour désigner ceux qui viennent du Tibet. La grande majorité des sherpas viennent du sud-est du Tibet, le Kham, qui est aujourd'hui éclaté entre la région autonome du Tibet et les provinces du Sichuan. Les Khampas sont doté d'un très fort tempérament guerrier et ont déjà résisté aux hordes de Gengis Khan, qui dut négocier avec eux au XIII siècle. Les Chinois quant à eux, ont toujours eu aussi de grandes difficultés à imposer leurs lois aux tribus Khampas avant 1950. 
"Même après, en 1953, les chefs Khampas se tournèrent vers Lhassa, cœur du monde tibétain, pour appeler à l'aide pour un soulèvement massif du Tibet contre la Chine. Mais dans la capitale tibétaine, tout était encore calme et le Dalaï Lama était, selon toute apparence, partisan de la non-violence. Il semblait manquer de l'énergie, du courage et des capacités nécessaires pour réagir au lent empiétement de la Chine. En 1954, malgré la protestation de bon nombre de lhasséens, le Dalaï Lama accepta de se rendre en Chine. Ce faisant, il tombait dans le jeu de Pékin qui, inévitablement, allait l'utiliser à des fins de propagande. Les Kampasle comprirent immédiatement et, lorsque le bruit se répandit que le Dalaï Lama passerait par le Kham en se rendant à Pékin, un certain nombre d'entre eux projetèrent son enlèvement. En prévision de quoi, le 8 juillet 1954, les chinois massèrent des troupes le long de la route Lhassa-Chamdo-Kangting, afin de protéger leur naïf otage contre son propre peuple !" M.P. Les cavaliers du Kham. 
Mais les Khampas ne sont pas rancuniers, puisque c'est eux qui aiderons le Dalaï Lama à passer clandestinement Inde. C'était le 17 mars 1959.
Cela fait aussi partie de l'histoire du Tibet. 

Au niveau international, les protestations face à l’invasion chinoise peuvent être résumées à quelques brèves déclarations sans effet. L’Inde ne fit pas un geste, l’ONU ajourna la question à la demande de la Grande Bretagne, les Etats Unis et le Népal exprimèrent leur sympathie pour le Tibet sans rien faire d’autre… On peut dire que le Tibet paya alors le prix de son isolement voulu sur la scène internationale, comme le souligne Tenzin Geyche Tethong, secrétaire particulier du Dalaï Lama : « Nous autres tibétains avons vraiment été stupides avant 1950. Au lieu de nous ouvrir au monde extérieur et de forger des relations diplomatiques avec les pays étrangers, nous sommes restés volontairement dans l’isolement et nous maintenions inchangé un système comparable à celui qui existait dans vos pays occidentaux, il y a deux ou trois cent ans ! Le Tibet ne s’était pas le moins du monde préparé à l’arrivée des chinois. Il est clair aujourd’hui que si le gouvernement tibétain avait profité de ces années pour établir des relations diplomatiques avec quelques autres pays, ne serait-ce qu’avec l’Inde, la Chine aurait eu beaucoup plus de difficultés pour clamer sa souveraineté sur le Tibet en 1950 ».

Comme je dis toujours, les tibétains n’ont pas toujours été des tourneurs de moulins à prières. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder une ancienne carte pour se rendre compte de ce qu’était le grand Tibet au temps où ils régnaient en maître dans la région.


Cela dit, les Khampas d'aujourd'hui, s'ils ont préféré les chevaux d'acier aux pur-sang sans se départir de leur noblesse, restent néanmoins un peuple fascinant et mystérieux. Il n'est pas facile de pénétrer ce vaste pays mythique et d'y rencontrer son peuple si attachant et si profondément ancré dans ses traditions. C'est ce que Pascale et moi avons fait en 2009. Nous en avons gardé un souvenir impérissable.

Je ne résiste pas à remettre quelques photos de nos différentes rencontres gravées à jamais sur cette page.














La fameuse imprimerie traditionnelle de Dege fondée en 1729.





Tel était ce voyage de 2009. Avec ces photos, je voulais rendre un hommage vibrant au peuple tibétain, dans l'espoir qu'un jour le monde prenne enfin conscience du drame qui se joue là-bas. Messieurs les politiciens de tous pays, réveillez vous.

Evidemment avec cette parenthèse, on est loin du Népal, mais comment éviter de mentionner pourquoi le cœur du pays des sherpas n'est plus au Tibet.
Avant de refermer la parenthèse, une question se pose ; que va t il se passer pour les tibétains en exil, le jour où la Chine aura la mainmise sur un Népal tellement endetté qu'il ne pourra plus s'en sortir sans son aide. Les chinois qui n'attendent que ça pour "libérer" le pays, pourront encercler encore un peu plus l'Inde. Il faut savoir qu'ils sont déjà bien installés au Pakistan, tellement bien, que le mandarin y est devenu officiellement la deuxième langue nationale. Cela afin de remercier la Chine pour la construction de la route qui part de la frontière chinoise jusqu'à la mer d'Oman. Et tout ça pour ravitailler leurs sous-marins basés là-bas au cas où !!!!
On comprend dès lors les craintes de l'Inde qui se fait encercler de la sorte. Et surtout quand les chinois prétendent que les régions du Spiti, le Ladakh et le Zanskar font eux aussi parties de l'ex Tibet !!
Voilà, j'arrête sur le sujet car on pourrait croire que je fais une fixation sur les chinois !!

mardi 25 juin 2019

Nostalgie d’un exilé

Cette page, je l'ai déjà publiée le 16 septembre 2013.
Comme elle est hélas toujours d'actualité, j'avais envie de la remettre à la une.

Il y a déjà quelques temps, en me baladant dans un endroit glauque afin d'y faire quelques photos, mon attention fut attirée par une feuille de papier traînant à terre. Il y était écrit quelques lignes (hâtives) que je vous livre telles quelles.
Les mots me suffisent, je ne chercherai donc pas à savoir la nationalité de l’esprit qui a écrit ces lignes.
D'ailleurs les possibilités ne manquent hélas pas.



Nostalgie d’un exilé

Ô ma terre
Mon enfance, jardin de mes souvenirs.
Ô paix tant aimée, tu ne me laisses
qu’un gout amer, amertume semblant de sourire sur mes lèvres, larmes sur mes joues.
L’ombre des oliviers hante, brise mon âme, cherche l’évasion
qui s’écrase sur des murs de lamentations que la haine nous sépare a jamais.
Fils d’Ibrahim ou d’Abraham que la haine nous sépare.
Adieu souvenirs d’enfance ……
Seigneur ! Seigneur … nous sommes privés de tout, mais nous t’aimons et t’implorons du fond du cœur, aide nous à vivre tout simplement.
Ils nous ont tout pris et leurs snipers tirent sur nos enfants.
Toi qui habite ma maison n’as-tu pas honte.
Nos enfants sont martyrs et ta vie est bâtie sur leur sang.
Votre heure viendra en un coup de vent.
Votre empire est comme un château de cartes, il s’écroulera.
Le poing serré, nous sommes la résistance.
Louanges soit faites à toi seigneur car tu es avec les justes et nous combattons avec les anges.


Auteur anonyme que nous avons peut être croisé.

lundi 24 juin 2019

Naissance d’un trek

Je ne suis plus qu’à deux mois du départ pour Katmandou et mon esprit commence déjà à vagabonder à tel point que j’imagine déjà les premières sensations que j’éprouverai lorsque je serai, à nouveau, sur ces sentiers himalayens si chers à mon cœur. Le plaisir de pouvoir côtoyer des hommes courageux, qui le sont plus que moi, me comble dès maintenant de joie. La palette des sages est large, cela va du grand Lama, au simple, mais oh combien courageux, Sherpa. Ces hommes de rencontre m’apporteront, soit un moment d’accompagnement, soit un mot d’encouragement, comme seuls les peuples isolés peuvent vous les offrir. Car ils savent oh combien il est difficile d’arriver jusque chez eux. Et cela encore plus lorsque vous êtes seul et que vous avez, comme moi, la barbe bien blanche. Evidemment, au Népal, on est nettement moins isolé qu’au Ladakh. Lorsqu’on trekke au Ladakh il arrive souvent que l’on ne rencontre personne pendant plusieurs jours. Au Népal, l’isolement complet est pratiquement inexistant. Sur les sentiers, on rencontre aussi bien des caravanes de mules ou de yaks pour les hautes altitudes, que des sherpas et leurs charges incroyables, que des touristes accompagnés souvent d'un guide. Rare sont ceux, qui comme moi, osent s’aventurer seul sur ces chemins où tout peut arriver. Le danger est bien évidemment présent, je ne peux le nier. Mais le risque fait partie de l’aventure et le plus grand risque serait de passer à côté pour rester dans son petit confort !!! Et puis, je retournerai au monastère voir le grand Lama Nawang Paljur au monastère de Pangboche, et qui, l'année passée, m’avait donné sa bénédiction pour être protégé des démons et m'avait aussi invité au monastère pour assister à une puja. Hélas, je n'ai plus eu l'occasion d'y retourner. Cette année, j'irai le voir pour enfin assister à la puja.


Nul besoin que mon état d'esprit s'emballe puisque je suis encore à la maison. Une fois là-bas, j'aurai suffisamment le temps de profiter des odeurs des petits matins lorsque la brume se lève, du manque d’oxygène, des températures négatives et des repas frugaux, sauf le fameux dal bhat, qui est le plat traditionnel d’une grande partie de l’Asie. Même si, il faut bien le reconnaître, ce plat est certainement le plus nutritif qu’il soit possible d’avoir, il vous sort doucement par les oreilles après quelques jours ! Il ne vous reste alors qu’à vous rabattre vers les pommes de terre rissolées, les pâtes avec un peu de ketchup rallongé à l’eau pour faire un semblant de sauce et des œufs avec des chapatis etc ….. Rien de fort nutritif pour combler toutes les calories dépensées lors d'une journée de marche. Voilà pourquoi, l'année passée, sur les 75 kg au départ, je ne pesais plus que 62 kilos lorsque je suis rentré à la maison !!  C’est d’ailleurs la raison principale, pour laquelle Pascale (mon épouse) a préféré s’abstenir d’une nouvelle aventure de longue durée en haute altitude. Son corps en a trop souffert, puisqu’elle est revenue avec seulement 45 kilos. Il est clair que cela ne peut se renouveler tous les ans, sous peine de courir le risque d’avoir de réels ennuis de santé.
Cette situation est bien sure très regrettable car Pascale voudrait, elle aussi, retrouver l’aventure et ces décors qui font tant rêver, mais hélas, la haute altitude sur une longue période lui ferme l’estomac à tel point qu’elle a toutes les peines à manger le minimum d’une portion raisonnable. Dans ces conditions, il est évidemment plus sage de renoncer et d’attendre que je revienne pour envisager un voyage en Asie du sud-est, comme par exemple le Cambodge et le Laos. Deux destinations qui ne lui poseront pas tous ces problèmes d’altitude.
Maintenant un autre problème pourrait venir perturber mes plans. Et celui-là est plus embêtant puisqu’il s’agit d’une question météo, vu que la mousson est en retard de plus de deux semaines. Cela aura t'il un impact au mois de septembre ?  Personne ne peut le prédire, même pas le "Mr. météo India" !! Je sais que l’enseignement bouddhiste apprend à accepter l’inévitable avec sérénité, mais l’idée de passer des journées de trek sous la pluie ne me réjouit guère.    
En attendant le départ, j’ai bien l'intention de profiter de mes derniers moments à Bruxelles. J'aime cette ville qui, aux yeux des étrangers, ressemble plus à un grand village qu’à une capitale. Je ne peux pas leur donner tort, même si sa petite superficie apporte une vie moins stressante qu’une ville comme Paris. Alors, je profite de cette ambiance et de ses fritkots calorifiques. Avant de me retrouver au Népal, un petit Tibet perdu qui survit, aujourd'hui, à l’ombre de l'ogre chinois.


mercredi 19 juin 2019

La bonne nouvelle pour un transport écologique au Ladakh

Depuis 1974, la région du Ladakh est ouverte aux étrangers. En seulement quelques décennies, le nombre de touristes s'est multiplié pour atteindre la barre des 70.000 en 2008. Lorsqu'en 2009, le cinéma de Bollywood s'est emparé du Ladakh, la région est devenue très vite LA destination à la mode pour tous les Indiens qui en ont les moyens, c'est à dire énormément de monde ! D’un seul coup, tout a changé ! Boustant ainsi le nombre de visiteurs annuels à 180.000 personnes. L’année 2016 a vu ce nombre exploser encore un peu plus, pour atteindre en 2018 le nombre historique de 250 000 personnes dont +/- 180.000 indiens, pour une population totale de 133 000 habitants dans le district de Leh. Ces chiffres font tourner la tête à tous ceux, qui comme moi, sont tombés amoureux de cette région. Chacun de nous vous le dira : Leh n'est plus comme avant, tout a tellement changé. Et comme Jean Louis Taillefer aime le dire : chaque jour passé à Leh est un jour de moins passé au Ladakh. 

Fort heureusement, afin d'éviter, tant bien que mal, les désagréments de cet afflux touristique, des jeunes se battent pour sauver leur région de la pollution. C'est comme cela que Padma m'a écrit pour me dire qu'ils avaient lancé une nouvelle plate-forme de réservation de taxis partagés sur laquelle les internautes peuvent rechercher d'autres voyageurs pour partager un taxi et qu'ils peuvent également publier leurs propres annonces. Cette plate-forme de taxis partagés a été mise au point l’hiver dernier et est en ligne depuis quelques mois, dans le but réduire la pollution due au trop grand nombre de véhicules en circulation.
La pollution touche chacun individuellement plus fort que le réchauffement climatique ! 
La petite équipe espère que cette plateforme se développera et que les gens pourront trouver facilement des compagnons de voyage.
Voici le lien vers la page de taxi partagé:
https://www.leh-ladakh-taxi-booking.com/shared-taxi


Bien entendu, cela ne fonctionnera que si suffisamment de personnes postent et recherchent des annonces.

Voici donc une initiative qui me semble très intéressante et complètement en phase avec ce qui se passe chez nous pour lutter contre la pollution et le réchauffement ...etc.
Bonne chance pour leur beau projet.

Public Relations and Marketing
Leh-Ladakh Taxi Booking
 

contact@leh-ladakh-taxi-booking.com


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Since 1974, the region of Ladakh is open to foreigners. In just a few decades, the number of tourists has multiplied to reach the 70,000 mark in 2008. When in 2009, the Bollywood cinema seized Ladakh, the region quickly became THE fashionable destination for all the Indians who have the means, that is to say a lot of people! Suddenly, everything has changed! Thus busting the number of annual visitors to 180,000 people. The year 2016 saw this number explode a little more, reaching in 2018 the historical number of 250,000 people of which +/- 180,000 Indians, for a total population of 133,000 inhabitants in the district of Leh. These numbers make all those who like me fall in love with this region turn heads. Each of us will tell you: Leh is not like before, everything has changed so much. And as Jean Louis Taillefer likes to say: every day spent in Leh is one day less spent in Ladakh.

Fortunately, to avoid, as best as possible, the inconvenience of this tourist influx, young people are fighting to save their region from pollution. That's how Padma wrote to me that they had launched a new shared taxi booking platform where people can search for other travelers to share a taxi and they can also post their own ads. This platform of shared taxis was developed last winter and has been online for a few months, with the aim of reducing pollution caused by too many vehicles in circulation.

Pollution affects everyone individually stronger than global warming!

The small team hopes that this platform will develop and that people will be able to easily find traveling companions.

Here is the link to the shared taxi page:
https://www.leh-ladakh-taxi-booking.com/shared-taxi

Of course, this will only work if enough people post and search for ads.

Here is an initiative that seems very interesting and completely in tune with what is happening here to fight against pollution and warming ... etc.

Good luck for their beautiful project.

Public Relations and Marketing
Leh-Ladakh Taxi Booking

Les taux d'oxygène aux différentes altitudes

Tous amoureux de haute montagne, rêvent un jour de tenter une aventure personnel en enchaînant plusieurs sommets pendant un trek. Pour réussir une telle prouesse, il faut être en excellente condition, aussi bien morale et physique : 

Une condition morale : pour rester concentré dans les passages compliqués.

Une condition physique: pour ne pas souffrir de l'altitude et ne pas devoir abandonner au court de chemin

Il faut savoir que l'altitude modifie énormément les capacités; plus l'a personne monte haut, plus il éprouve des difficultés à marcher, et surtout de respirer.

Qu'est-ce que l'altitude:

L'altitude se traduit par une baisse de la pression atmosphérique (en millibars ou en millimètre de mercure); plus on monte, plus la pression baisse; par exemple à 0 m d'altitude elle est de 760 mmHg, alors qu'à 4808 m elle est de 416.3 mmHg et à 8846 m de 236.3 mmHg. La pression à une certaine altitude diffère selon le climat et la saison : la pression est plus haute en été qu'en hiver dû aux températures et aux cumulus. L'altitude se traduit aussi par la baisse de la pression d'O2 dans l'air ambiant : il y a toujours 21% d'O2 mais la quantité d'O2 baisse, car la pression atmosphérique baisse en altitude et la température baisse aussi.

Les effets de l'altitude sur l'homme:

Chez l'homme, l'altitude agit surtout sur l'organisme par la diminution de la pression partielle de l'oxygène dans l'air inspiré, par la diminution de l'air totale, par l'abaissement de la température, par l'action du rayonnement solaire. Il s'en suit une hyperventilation, c'est à dire une augmentation de la respiration, une tachycardie, augmentation de fréquence cardiaque, et une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang (polyglobulie) pour réagir à l'hypoxie.
Une personne située au niveau de la mer utilise 100% de son VO2 max, alors qu'une autre ne peut utiliser que 70% de son VO2 max à 4808 m et que 20% à 8846 m. La vie devient donc impossible à partir d'une certaine altitude. 

Comme on peut le voir l'altitude à des actions négatives, mais elle peut toutefois avoir des actions bénéfiques sur l'homme. En effet il n'est pas rare que des sportifs de haut niveau passe un séjour d'une semaine à plus de 3000 m, pour accroître leur taux de globules rouges. Les globules rouges transportent l'oxygène et plus on en a, plus le corps est oxygéné, on a donc une meilleure condition physique au niveau de l'endurance lorsque l'on redescend à une altitude nettement plus basse. 

Qu'est-ce que le "Mal Aigu des Montagnes" ?

Le "mal aigu des montagnes" touche presque toutes les personnes allant en haute altitude. En dessous de 3000 m il est très rare qu'une personne souffre de ce mal, il n'apparaît le plus souvent qu'à partir de 3500 m. 
Le "mal aigu des montagnes" est dû à une mauvaise acclimatation à l'altitude à cause du manque d'oxygène. 

Quelles sont les conséquences du "mal aigu des montagnes"?

Le "mal aigu des montagnes" peut avoir des conséquences mineures, qui ne sont toutefois pas à négliger, mais aussi très graves, qui peuvent entraîner la mort du sujet atteint.

Les signes bénins de ce mal sont : des maux de têtes, une respiration courte, des insomnies, de la fatigue et des nausées.

Les signes très graves de ce mal : sont une diminution du volume des urines, l'apparition d'oedèmes (gonflement) qui sont souvent localisés aux yeux, à la face, aux mains, aux chevilles.
Mais ces oedèmes peuvent être très graves et parfois même mortelles. 

L'OPHA, l'oedème pulmonaire de haute altitude (de 3000 à 4500 m), provoque l'étouffement, la cyanose des lèvres et des oreilles, et des crachats rouges (de sang).

L'OCHA, l'oedème cérébral de haute altitude (de 3500 à 5500 m), se traduit par une grande lassitude, des vomissements, des maux de tête épouvantables qui ne peuvent être soulagés avec de l'aspirine, des vertiges jusqu'au coma. Une fois ces signes ressentis, la personne a une chance sur deux de mourir.

Que faire lorsqu'on est atteint du "mal aigu des montagnes"?

La conduite à tenir lorsqu'on est atteint du "mal aigu des montagnes" dépend de sa gravité.

S'il est léger,  1g d'aspirine suffit et si le lendemain l'état est satisfaisant le sujet peut repartir mais en modérant son allure.

Si l'aspirine n'a aucun effet, le sujet est alors atteint d'un "mal aigu des montagnes" modéré. Il doit continuer de prendre de l'aspirine et stopper sa marche; s'il continue, son état peut s'aggraver. Il doit se reposer et si son état s'améliore il peut reprendre sa marche.

Il existe aussi le "mal aigu des montagnes" dit sévère. Si un sujet en est atteint, il faut impérativement qu'il descende et prenne des médicaments comme de l'aspirine et de l'acétazolamide. Si son état ne s'améliore pas il est alors utile de mettre le sujet dans un caisson hyperbare. Le caisson hyperbare à 220 mbars permet une guérison rapide. Le caisson hyperbare fait augmenter la pression : on peut par exemple se sentir à 3200 m alors qu'en réalité on est à 7000 m.

Comment prévenir le "mal aigu des montagnes"?

Il existe 3 règles d'or de la progression en altitude : Ne pas monter trop vite trop haut, monter suffisamment haut pour s’acclimater et ne pas rester trop haut trop longtemps.

La première chose à ne pas faire est de vouloir monter tout de suite le plus haut possible.
En effet, il ne faut pas perdre de vue que l'acclimatation à l'altitude se fait de façon progressive et il ne faut donc pas hésiter à allonger les périodes de marche d'approche. Ainsi "se hâter lentement" permet de "monter plus haut". Toutefois, l'altitude atteinte doit être suffisante pour déclencher les mécanismes d'acclimatation.

Conclusion

Les contraintes liées à l'altitude ne sont pas à prendre à la légère. Il est impensable de vouloir partir faire une grande ascension sans l'avoir soigneusement préparée : bien plus que la montée terminale, il faut soigner sa marche d'approche qui est la clé d'une bonne adaptation à l'altitude.
Enfin, malgré l'échec que cela représente, mieux vaut savoir s'arrêter et redescendre plutôt que continuer en choisissant d'ignorer les signes du "mal aigu des montagnes" et prendre ainsi le risque de très gros soucis. 
Bon à savoir

Du niveau de la mer au top du Mont Everest

Niveau de la mer :    100 % de taux d'oxygène
            1000 m :         88 %
            2500 m :         73 %
            3000 m :         68 %
            3500 m :         64 %
            4000 m :         60 %
            4500 m :         57 %
            5000 m :         53 %
            5200 m :         52 %
            5500 m :         50 %
            6000 m :         47 %
            7000 m :         41 %
            8000 m :         36 %
            8848 m :         33 %

vendredi 14 juin 2019

Le voyage se précise


Si mes préparations 2019 sont terminées depuis fort longtemps, il me fallait encore prévoir la période durant laquelle cette aventure allait se dérouler. Aujourd'hui, c'est chose faite, ce sera du 2 septembre au 29 novembre. A noter que j'ai fait attention de bien respecter le délai des 90 jours de mon visa pour réserver mes vols. Il me semblait inutile de renouveler les problèmes que nous avions connus l'année passée avant de pouvoir monter dans l'oiseau de fer de la compagnie Etihad. Je ne vais pas revenir une nouvelle fois sur ce départ que j'avais qualifié à l'époque de "cauchemardesque", puisque tout a déjà été dit sur une page de ce blog à la date du 18 juin 2018.

Aujourd'hui, moins de trois mois avant le départ, les choses se précisent donc. Il ne me reste qu'à soigner mes genoux pour être certain de pouvoir partir. En effet, depuis déjà deux ou trois ans, mes rotules ont tendance à me dire que ces longs treks Himalayens commencent à bien faire et qu'ils voudraient un peu de repos !! Ils en rêvent tellement que mon kiné est obligé de faire des miracles pour que je puisse au moins repartir avec l'espoir de finir le circuit que je me suis préparé pendant l'hiver. Mon kiné m'a prévenu, cette fois, encore plus que les autres années, il sera impératif de partir avec un sac ultra léger. Pour ne rien regretter en cas d'échec, je suis bien décidé à n'emporter que le "very" strict nécessaire, pour arriver à un maximum de douze kilos sur les épaules. Ce ne sera évidemment pas beaucoup, car ce poids inclut les deux litres d'eau de ma gourde !!
Mais avant de penser au poids de mon sac, je vais aussi devoir faire attention à mon PMC. Cela, pour évidemment soulager mes genoux durant le passage des différents cols qui sont à mon programme. Je rappelle quand même qu'il comprend le Pikey Peak, le Nangkar Tshang, Chhukhung BC, le Tashi Labsta La BC, l’Ama Dablam BC, le Mera Peak BC, la remontée de la vallée de Gokyo, le Tashi Labsta et aussi le Sunder Peak, le Gokyo Ri ou encore l’incontournable Kala Patthar et le BC Everest. Ce programme est effectivement ambitieux et il ne permet pas que mon poids soit pris à la légère. J’ai donc six kilos à perdre avant le départ.

Inutile de dire que je rêve déjà de parcourir, une nouvelle fois, ces chemins qui m'emmèneront jusqu'au pied de l'Everest, appelé aussi Chomolangma1 "Déesse mère des neiges" en tibétain ou Sagarmatha "Mère de l'Univers"en népalais.
L'année passée, j'étais accompagné de mon épouse. Cette fois, je serai à nouveau seul, comme je l'ai été dans la plupart de mes grands treks dans l'Himalaya. Être seul dans un univers aussi grand, m'apporte cette sensation de n'être qu'un point minuscule dans ce décor en quatre dimensions. Jour après jour, l'état d'esprit change, le stress des grandes villes se fond en moi pour faire place à la sérénité et l'humilité dans sa plus belle forme. En tout cas, c'est ce que je ressens lorsque je suis sur ces sentiers et je réalise fort bien, malgré les difficultés d'un tel trajet, que c'est un privilège de pouvoir évoluer dans un tel environnement qui peut me faire évader de la sorte.