jeudi 27 février 2014

Blog nouvelle formule

Bonjour à tous et toutes,

Vous le constaterez sûrement par vous-même, depuis votre dernière visite, il y a eu pas mal de changements sur le blog. En premier lieu, j'ai changé le titre de la page d’accueil, car je trouvais que « Voyages vers d'autres Horizons » faisait trop agence de voyage. Afin de marquer la différence, j'ai donc opté pour « Errances en sac à dos ». Et par la même occasion, je reviens aussi à ma première idée, celle de ne parler dans ces pages, que de la région himalayenne, que j'ai personnellement agrandie avec la Birmanie, le Laos, la Thailande et bientôt le Cambodge. Question de suivre le Mékong jusque là.
Dans la foulée, j'ai voulu rendre les choses plus simples pour trouver les pages qui vous intéressent. Pour ce faire, vous pouvez toujours aller, comme dans le passé, dans la section « archives » cliquer sur l'année, puis mois et retrouver alors le titre de l'article publié. Ce qui je le conçois était un peu compliqué. J'ai donc rajouté des libellés, afin de pouvoir sélectionner plus facilement les diverses pages du blog. En un clic dans « catégories » vous trouverez la page de votre choix . Après, il vous sera facile de remonter les articles publiés sur le sujet, par un simple clic sur « Article plus ancien »

Un tout dernier changement (pour le moment), l'adresse du blog n'est plus holidaitrip-himalaya.blogspot.be aller sur : www.errances-en-sacados.be/
Si vous ne faite pas directement la modification, pas de soucis, vous serez aiguillé automatiquement. Merci la technique !!

A très bientôt pour de nouvelles aventures sur Errances en Himalaya

Holidaytrip

lundi 3 février 2014

Biographie de Sandor Korosi Csoma ou Alexandre Csoma de Köros

Pour pouvoir remonter l'histoire, il faut souvent un peu de chance. Cette chance, 'ai dû la forcer durant deux voyages au Zanskar, 2011 et 2012, afin de trouver les preuves du passage d'Alexandre Csoma de Köros'au Zanskar.

Biographie de Csoma

Sandor Korosi Csoma ou Alexandre Csoma de Köros était un voyageur, un philosophe et un orientaliste hongrois, fondateur de la tibétologie. Il est né à Köros en Transylvanie (aujourd'hui Chiuruş), le 27 mars 1784 et décédé à Darjeeling (Inde) le 11 avril 1842.
De juin 1823 à octobre 1824, il séjourne au Zanskar, ancien royaume himalayen dépendant du Ladakh, où il passe près d’un an et demi, devant supporter des températures hivernales de - 40 °. C'est au royal palace de Zangla, où il avait sa chambre qu'il assimila les fondements de la langue tibétaine classique. Il fut pris en charge par le lama Sangye Phuntsog, pour accroître rapidement ses connaissances. Lors de ce séjour, il compulse un grand nombre d’ouvrages en tibétain et se constitue un lexique de vingt mille mots. Il vit de manière ascétique dans une cellule étroite, sans chauffage ni feu et son alimentation sera exclusivement faite de thé de yak beurré et d’orge (sampa).


 Lorsque je me suis retrouvé sur les lieux même où Csoma de Kôros séjourna, j'ai voulu aussi retrouver quelques preuves de son passage. J'avais lu, avant de partir, dans des très anciens livres qu' Alexandre Csoma de Köros avait gravé une pierre dans chacun des lieux où il avait séjourné à Zangla et à Phuktal. Je ne pouvais imaginer que ces gravures avaient disparu. Si bien que lorsque je suis arrivé sur ces lieux, je me suis mis à la rechercher des pierres gravées.
Lors de mon premier passage à Zangla, j'ai même demandé audience au roi afin qu'il me dise où se trouvait la gravure de l’orientaliste hongrois. Hélas il n'était pas au château, mais sa femme m’accueillit et ,'affirma qu'elle n'en avait jamais entendu parler. Je pensais bien à ce moment là que ce trésor était perdu à tout jamais.
Il me restait l'espoir de voir la pierre au Monastère de Phuktal.  

Le monastère de Phuktal 

En octobre 1824, il quitte Zangla pour Sabathou, poste-frontière britannique où il resta six mois. Les autorités britanniques qui le soupçonnent d’être un espion, Csoma rédige à leur demande un rapport sur le but de son voyage et les circonstances fortuites qui l’ont conduit à entreprendre ses études tibétaines. Les Britanniques modifient leur appréhension : ils jugent dès lors que son travail est utile et lui donnent les moyens matériels pour poursuivre son activité. Fort de ce soutien, il retourne au Zanskar.

En novembre 1825, il s’installe au Gonpa de Phuktal, la plus spectaculaire construction monastique du Ladakh. 

Mi-juin 1827, il est à Kanam, au Kinnaur (ou Kinawar, nord du comté indien de Bishawar) où il va travailler trois ans et demi sur l’intégralité du canon bouddhique tibétain, le Kanjur (''bKa’-gur'', 108 volumes) et son commentaire, le Tanjur (''bsTan-‘gyur'', 225 volumes), soit un ensemble de 4569 textes différents. Traduits du sanscrit entre les VIIe et IXe siècles, ces textes furent ensuite retraduits dans les langues mongole, mandchoue et chinoise à partir du tibétain. Il a retrouvé son maître Sangje Phuntsog et travaille dans un environnement favorable. Cette période est la plus féconde. Il achève sa grammaire et son dictionnaire tibétains, prépare une version anglaise de la terminologie bouddhiste (''Mahavyutpatti'') et rassemble de nombreux matériaux ayant trait à la littérature tibétaine, dont le bouddhisme constitue l’assise.

Une fois arrivé à Phuktal et après avoir assisté à la Putja du matin, je m'informe auprès du grand Lama si la pierre gravée d'Alexandre Csoma de Köros était toujours au monastère. L'affirmation fut directe, mais lorsque je demandais de la voir, il m'a été répondu que le moine qui avait la clé du temple était absent et qu'il ne reviendrait que dans une quinzaine de jours. Décidément la malchance s'acharna sur moi et je me dis que cette découverte sera pour un autre voyage. 

Le temps passa et c'est en 2012 que j’entrepris un nouveau voyage au Ladakh et au Zanskar. Avec cette fois, le ferme espoir de découvrir la seule pierre qui était conservée, celle de Phuktal. Quant à celle de Zangla, j'avais perdu tout espoir de la voir. 

J'étais donc loin de penser que cette fois, la chance allait me sourire. Lorsque j'arrive à Zangla, Monica, une hongroise responsable de la restauration du old palace et qui a déjà consacré dix ans de sa vie pour réaliser ce projet complètement fou et qui est loin d'être terminé, me dit, avec un large sourire, qu'elle a quelque chose à me montrer au château ! Lorsque nous arrivons sur les lieux, elle m'invite à rentrer dans une pièce en me demandant si ce n'était pas ça que je cherchais ?
La pierre de Csoma de Köros était là, du moins ce qu'il en restait, car l'équipe de Monica l'avait retrouvée sous un monticule d'autres pierres.
Vu les affirmations que la reine m'avait faites lors de ma dernière visite, cette découverte fut pour moi une énorme surprise, Mais l'important, c'est qu'elle était bien là. J'avais peine à croire qu'à la vue de cette pierre, je remontais l'histoire de plus de 188 ans. C'était complètement incroyable.


Je me disais que cette fois, la partie risquait d'être gagnée, puisqu'au monastère de Phuktal, on m'avait bien confirmé la présence de l'autre pierre.
Deux jours plus tard, je me mettais en route pour le monastère de phuktal. Lorsque je suis arrivé, c'était l'heure de la putja. Après la cérémonie, j'ai eu cette fois l'occasion de voir le moine qui avait à son trousseau la fameuse clé qui allait me faire découvrir la deuxième pierre. J'ai pu ainsi compléter le "puzzle" qui me donnera la preuve du passage de Csoma de Köros au Zankar.


Par chance, cette deuxième pierre qui se trouve à Phuktal, même si elle est aussi cassée,  est au moins restée entière.

Concernant Alexandre de Köros, la boucle n'est cependant pas totalement bouclée pour moi. Je dois à présent aller dans le village de Kanam au Kinnaur où il resta au monastère. 
Ce fut le troisième voyage de Csoma qui alla à Kanam par la vallée de Sutlej. La raison pour laquelle Csoma choisit d'aller à Kanam était la collection complète du Kangyur et du Tengyur, la Tibean bouddhiste Canon détenue par le monastère. C'est à Kanam où Csoma de Köros est devenu convaincu que le lama est un grand maître et un vrai maître des enseignements bouddhistes. Pendant les trois ans que Csoma a passé à Kanam, cela a été sa période la plus productive. Il a complété sa grammaire tibétaine et écrit un manuscrit pour le dictionnaire de la terminologie bouddhiste et autres pièces savantes. Csoma est resté dans le monastère de Kanam d'Août 1827 à Octobre 1830. Il serait bien étonnant qu'il n'y aurait pas une autre pierre gravée qui traîne là-bas. 
En mai 1841, il démissionne de son poste de bibliothécaire et revient à son dessein initial : retrouver le berceau de la culture hongroise (magyare). Son intention est de se rendre à Lhassa, puis de continuer sa route à travers l'immense plateau tibétain et au-delà jusqu’aux steppes mongoles. Il quitte Calcutta le 9 février 1842 et se dirige à nouveau vers le nord. En cours de route, il contracte la malaria et meurt à Darjeeling sans être entré au Tibet. Un monument commémoratif fut érigé sur sa tombe dans un cimetière bordant la route menant de Darjeeling à Lebong.



Csoma de Koros tomb and monument(Darjeeling)