lundi 13 janvier 2014

Suite et fin de la préparation Ladakh 2014

Trek Pangchen - Zara - Tso Kar - lac Tsomo Riri & Mahe - Nyamo





La dernière partie de ce trek, me réservera encore bien des surprises, avec la découverte des hauts plateaux des régions du Rupshu & du Korzok, et en point d'orgue, la vue imprenable sur le Tsomo Riri dans la descente du col Yalung Nyau La qui culmine à 5430 mètres.

Info de Jean-Louis : Si tu as le temps, il te faut prendre deux permis avant de partir de Leh pour avoir deux fois 7 jours, en donnant les dates convenables : un permis pour Korzok et un autre pour Nyoma et Mud. Ça correspond à deux zones différentes, donc il n'y a pas de problème, je l'ai déjà fait. Le "check-postier" a quand même fait une drôle de tête quand je lui ai donné le permis de sortie de la zone "Nyoma" puis je lui ai donné le permis pour Korzok. Attention donc !
Aussi non,  il n'y a aucun contrôle de permis sur le trek.
Pour le retour, il y a toujours le check-post à Mahe Bridge, mais il y a maintenant un autre à Upshi.
Jour 39 Pongunagu - Tsokar - Nuruchang 4h

Du camp au pied du lhato contourner l’enclos grillagé par la droite. Rejoindre la piste sableuse puis passer devant le camping « officiel ». Poursuivre de façon monotone sur la piste sableuse à distance des marécages. Ce n’est que lorsque j’arriverai à l’extrémité Est du lac du Tsokar (1h, 4545m) que l’intérêt grandira puisque je pourrai descendre longer l’étendue d’eau en suivant la rive recouverte d’une croûte de sel. Possibilité aussi d’admirer le ballet de quelques volatiles qui ont élu domicile sur les banquettes herbeuses pour y nicher et profiter de l’écosystème spécifique de cette cuvette saline. Tout autour, ce ne sont que chaînes de montagnes érodées qui composent un panorama assez exceptionnel.

Le lac du Tsokar

Rejoindre la piste un peu plus loin pour atteindre un chorten (45mn, 4555m). En montant un peu au-dessus du chorten et que l’on domine davantage le lac, c’est un spectacle permanent d’ombres et de lumières qui façonnent l’espace. Fascinant ! Poursuivre sur la piste pour traverser un « village » et atteindre un mur de manis possédant de beaux spécimens de pierres gravées (15mn, 4560m). Quelques mètres après, traverser le « village » de Riyul et au croisement de pistes, il faut prendre vers la droite pour remonter sur une piste une plaine sableuse à l’herbe rase jusqu’à l’austère village du bout du Monde de Nuruchang (1h10, 4660m). Au-delà de la dernière maison poursuivre vers le fond de la vallée et rejoindre le bord de la rivière qu’il faut suivre quelques temps. Au niveau d’un enclos à bestiaux bâti sur la droite à flanc de moraine, traverser à gué la rivière (belle perspective du fond de la vallée avec ses montagnes enneigées) pour poser la tente rive droite sur le gazon.

Terme de la journée (30mn, 4720m, eau dans la rivière).

Nuit sous tente.

Jour 40 Nuruchang – Rajun Karu 2h45

Deux possibilités d’itinéraires pour rejoindre le plateau de Rajun Karu

- soit après le camp, passage à droite par le large col sans nom que l’on avait en point de mire lors de la montée vers Nuruchang.

- soit un peu plus à gauche le col du Horlam Kongka que l’on atteint en franchissant un petit collet pierreux depuis la base du précédent, ou alors la remontée de la vallée de la Spanglung.

C’est ce chemin que je prendrai. Marcher sur des banquettes herbeuses en rive droite avant que celles-ci ne laissent place à un lit de galets. Atteindre un ancien campement nomade (45mn, 4800m) duquel il faut partir un peu dans la pente sur une trace pour contourner un écart de la rivière. Puis revenir très vite dans le lit de la rivière pour longer la base d’une falaise ruiniforme peu amène (20mn, 4820m) au pied de laquelle on trouve de nombreuses têtes d’urial, le mouflon du Ladakh.
Le parcours le long de la rivière est très agréable car après le virage sur la gauche opéré par la gorge, il se poursuit à nouveau sur des banquettes d’herbe rase épargnant chevilles et genoux du randonneur.

Distinguer à l’avant l’amorce d’un plateau gazonné, la rivière se rétrécit au niveau d’une tourbière.  Il faut franchir d’un saut le torrent et marcher sur la rive gauche. Longer la base d’une moraine détritique (40mn, 4840m). Le chemin court à mi-hauteur sur le rebord droit du plateau désertique et c’est l’occasion de rencontrer les premiers troupeaux des nomades (prendre garde aux chiens lors du croisement d’un des troupeaux).
Se diriger par un faux-plat montant vers l’extrémité de la vallée au pied du col qui s’ouvre entre les deux « collines » d’en face. L’espace devient quasiment sans fin avec en toile de fond des montagnes bombées qui tutoient les 6000m et qui ferment l’espace. Elles semblent être un mur, mais au-delà de leurs passages altiers, elles cachent de nouveau un nouvel espace infini.

Descendre vers le plateau rocailleux au milieu duquel les "résidences" d’été des nomades sont souvent installées.

Campement de nomades à Rajun Karu.

Chacun vaque à ses occupations. Possibilité ainsi assister à de nombreuses scènes de la rude vie de ces habitants des grands plateaux, qui trait les dimos et les brebis, qui fait le fromage, qui lave le pelage des chèvres pashmina, etc.
Les enfants curieux de l’autre, surtout s’il vient d’ailleurs, ne manquent jamais une occasion de rencontrer l’étranger. Ils ne quémandent rien, juste le bonheur du partage d’un instant, un sourire complice. Après le campement des nomades, se diriger vers la rive droite de la vallée et s’établir pour la nuit un peu à l’écart sur des espaces gazonnés au bord de la rivière (1h, 4950m).
La nuit sera sans aucun doute assez froide sous la tente.

Jour 41 Rajun Karu - Kyamuyuri La - Kostse La – Sherma 4h30

Traverser la grande plaine sur laquelle sont implantées les tentes des familles de nomades pour aller chercher le chemin qui démarre sur la droite du thalweg. Commencer par une montée assez douce jusqu’à croiser le lit du petit torrent et passer rive gauche où la pente se redresse pour rejoindre une prairie d’altitude à l’aplomb du col. Contourner par sa gauche et par une trace à flanc dans des éboulis de schiste qui débouche au Kyamuyuri La (1h45, 5430m).

En prenant de la hauteur, belle vue étendue sur le paysage traversé ces derniers jours et plus particulièrement sur la cuvette du lac de Tsokar dont les eaux resplendissent sous les rayons du soleil matinal. Descente dans un large vallon verdoyant. Sur la droite se dévoilent quelques pics encapuchonnés de neige. Ils font partie de la Korzok Range que le passage altier du Gyama La (à plus de 5800m…) permet de traverser pour aller vers le nord.

Dans la descente du Kyamuyuri La.

Dans la vallée fluviale de la Gyamsharma au milieu de laquelle broutent de nombreux troupeaux de moutons et de chèvres sans oublier ça et là quelques yacks placides. Il faut rejoindre les tentes de nomades au pied du Kostse La au lieu-dit Gyama Barma (1h15, 5200m).

Le deuxième col de la journée s’inscrit à la droite d’une crête assez rectiligne qui précède la montagne noire plaquée d’un grand névé. Dès le départ, le chemin propose une pente soutenue qui ne faiblira pas jusqu’au cairn sommital. Le  Kostse La a tout d’un grand, mais seulement 200m de grimpette assez exténuants (55mn, 5380m).
Pour terminer la journée, petite descente tranquille avec à l’horizon quelques nouveaux pics appartenant à la Korzok Range jusqu’à un petit torrent auprès duquel il u a la possibilité de mettre la tente sur des banquettes herbeuses. C’est Sherma (25mn, 5150m, eau dans le torrent).

Jour 42 Sherma - Yalung Nyau La – Korzok 4h30

Du camp de Sherma au bord du torrent suivre le chemin qui contourne le mamelon pour passer au-dessus des campements de nomades et rejoindre le lit de la Kyagar Nugma, large rivière qui prend ses aises entre bancs de galets et tourbières. Arriver à Gyama et il va falloir passer à gué de l’autre côté pour s’engager dans le thalweg qui s’ouvre en face en direction du sud-est. Suivre un chemin bien tracé en rive droite qui présente une pente modérée jusqu’au passage d’un petit ressaut morainique. Traverser de grandes étendues herbeuses à mi-hauteur de la rivière. Finis les pâturages, voici une gorge un peu plus minérale (1h45, 5360m) sans que la pente s’accentue. Longer le lit de galets. Après quelques méandres et un ou deux changements de rive, voici un large plateau d’altitude (25mn, 5400m) bordé sur sa droite de nouveaux pics enneigés appartenant à la Korzok Range.

Arrivée sur le plateau du Yalung Nyau La

Paysage assez surprenant alors que l’on s’attendrait plutôt à devoir être confronté à un col minéral de la plus stricte obédience ladakhie. Eh bien non, il y a bien un col et il correspond à la bordure sud du plateau. Rejoindre en quelques minutes en suivant une trace à flanc qui part sur la gauche. Voici donc le Yalung Nyau La (10mn, 5440m) marqué d’un simple cairn et les sempiternels drapeaux flottant au vent.

Notable apparition furtive d’une partie du lac Tsomoriri pour l’instant entre deux falaises d’éboulis. S’engager dans la descente. Celle-ci commence par une petite combe herbeuse suivie d’un défilé rocheux très sommaire qui se poursuit par un parcours sur des moraines sableuses. Comme supposé, le panorama sur le bassin du lac Tsomoriri s’agrandit. Un très grand spectacle. Descendre plusieurs verrous morainiques de cette ancienne vallée glaciaire en suivant un chemin sableux qui zigzague au mieux de la pente. A partir de 5100m, la quasi-totalité du lac se dévoile attestant de sa forme allongée et de ses imposantes proportions. Continuer à descendre quelques bosses morainiques avant de suivre le fil d’une moraine centrale qui va conduire à l’entrée d’une cuvette sableuse qui s’est creusée au pied des Mentok I et II, les pics les plus méridionaux de la Korzok Range.
Descente vers Korzok.

Traverser ce « reg » dans toute sa largeur pour atteindre une portion de verdure (1h35, 4675m), puis continuer après un chorten posé en rive droite de la Korzong chu au pied du village des nomades. Atteindre l’extrémité sud de la cuvette pour s’engager en rive gauche le long de la rivière dans un défilé rocheux de toute beauté au milieu duquel paissent de nombreux bovins (10mn, 4670m).
Suivre un chemin aménagé qui rejoint un pont en béton à l’entrée du village de Korzok encore invisible, caché qu’il est par une épaule rocheuse. Un peu plus bas, c’est l’entrée du village (25mn, 4620m.

Nuit sous tente parachute avec un bon repas.

Korzok, ce n’est sûrement pas le plus beau village, mais l’intérêt est sa vue panoramique sur la cuvette du lac du Tsomoriri et les chaînes de montagnes enneigées qui le bordent à l’est (Chamser Kangri et Lungser Kangri, tous deux dépassant les 6600m.

 Jour 43 Korzok – Kyandam (4500 m) 5/6 H


 Le Tsomo Riri fait 19 kilomètres de long pour 3 kilomètres de large.

Le long du lac Tsomoriri.

Le lac se joue du ballet des nuages proposant une alternance de teintes turquoise, bleu pétrole ou indigo. Elles tranchent sur les rouges et ocres des montagnes de la rive opposée. C’est enchanteur ! C’est d’ailleurs ce qui permet de ne pas trouver le temps long sur des longues portions de ligne droite… Enfin, au niveau d’une petite plage (1h45, 4550m), le sentier propose une petite grimpette au milieu de blocs de granit rose pour contourner une calanque rocheuse. On retrouve les étendues sableuses un moment avant de s’engager sur une « Plaine des Sables ». Se rapprocher de l’extrémité du lac où le paysage minéral se teinte progressivement de vert. On passe une bosse et voici le delta de la Phirse chu (2h, 4550m) où quelques animaux paissent sur la tourbière proposant une herbe riche et tendre.

C’est une journée de marche assez longue sur la rive ouest du lac Tsomo Riri. Il me faudra une grosse journée, si pas plus pour aller jusqu'au campement de Kyandam. Dénivelé quasi nul.

 Jour 44 Kyandam- la Vallée du Phirse Chu

Selon mes renseignements, il se peut que les nomades descendent des alpages par la vallée du Phirse Chu. J'ai donc l'intention d'aller à leur rencontre et de faire le bout de chemin avec eux.

Jour 45 & 46 Kyandam – Dungri - Chagarchan La – Retour à Korzok

Après Dungri, je n'irai pas jusqu'au deux petits lacs, mais je quitterai quand même les bords du lac pour me dirigerai vers le col du Norbu La (4970 m) et redescendre dans les vallées et remonter vers le col Chagarchan La (5290 m) avant de redescendre vers le lac pour suivre la berge vers le nord. Au bout du lac, continuer la piste tout droit jusqu'au pont.

Le lac Tsomoriri est l'un des lacs les plus hauts du monde. Il se situe dans le Sanctuaire de Chanthang "Changthang Cold Desert Sanctuary".

La région abrite le grand bharal (Pseudois nayaur), le mouflon du Tibet (Ovis ammon hodgsoni), le kiang (Equus kiang), le loup de Mongolie (Canis lupus chanko), le lynx (Lynx isabellina) et le léopard des neiges (Uncia uncia).

Une tribu de nomades vivant sous tente, les Changpas, habitent et font paître leur bétail dans des pâturages autour du lac. Les Changpas tirent leurs moyens de subsistance de l'élevage et produisent le pashmina, la laine mondialement connue utilisée comme matière première dans la confection des étoles en pashmina (cachemire).

S'il est possible de faire le tour du lac je me lancerai peut être dans cette aventure. Mais selon Jean Louis, l'armée interdit aujourd'hui le passage.
Aussi non, le programme serait : Etape courte, mais étape humide car je devrai traverser le déversoir, au sud du lac. Terrain Marécageux … Nuit sous tentes du côté de Dungri (4500m). Je m’éloigne des rives du lac, pour le col Chagarchan La (5290m). Redescente vers le lac  par Umlungle et Lungser au bord du lac. Après il n’y aura qu’à suivre les bords du lac pour rejoindre la piste qui va à Mahe. A voir sur place. 

Jour 47 Korzok 

Préparation de mon départ pour Mahe. A pied ou en bus, selon la date. Bus les 11, 21 et 31 ou 1er.

Jour 48 Korzok - Mahe

Bus jusqu'à Mahe Bridge. Départ 6h30.
Visites dans la zone de Nyoma.
Avec un permis de 7 jours, j'ai le temps de faire toutes les visites prévues au programme.
Comme la région est au plus près du Tibet, je ne pourrai pas aller plus loin que Nyoma et Mud.

Les conseils de Jean-Louis : 

Les monastères à voir sont :

- celui de Mahe, branche Karma Kargyud, qui doit avoir un festival en même temps que celui qu'on a vu en 2012 à Choglamsar (à confirmer). Le Lhakhang des Tara est récent et moins intéressant que l’autre avec un Lhakhang plus ancien. Il n'y a que deux temples à visiter.

- A Nyoma, il faut trouver la personne qui a la clé. Il y a un temple à chaque extrémité de l'arête rocheuse où il y a encore de belles ruines de l'ancienne forteresse.

- A Mud, Il y a aussi deux temples : un nouveau qui se voit bien et un ancien caché derrière. L'ancien est plus beau.

- Au-dessus de Mahe, il y a la grande nonnerie de Kortsa Chomo Ling. De là, possibilité de faire un dernier trek jusqu’au lac Yaye Tso et rencontrer les transhumants qui sont là en été. Retour sur le chemin qui fait le tour du lac et qui redescend vers la route après le pont de Mahe.

La route de Nyoma passe sous le monastère de Mahe et les quelques très pauvres masures clairsemées du hameau. Ce monastère est l'un des deux Gonpa du Ladakh de l'école Karma Kargyud appelé aussi "bonnets noirs". Vivent ici 12 moines venus du Tibet. L'autre monastère de l'école Karma Kargyud se trouve à Choklamsar.

Outre les cellules et les dépendances qui entourent la grande cour intérieure, le Gonpa contient 2 temples : un Lhakhang récent dédié aux 21 Tara vertes exposées derrière une vitrine, et un Dukahng Gonkhang, plus ancien et plus intéressant : au centre du grand Duhang trône un imposant Karmapa au pied duquel est posé un grand portrait de l'actuel Karmapa. Derrière le trône, une alcôve contient 3 grandes niches occupées par des statues et un chorten. De part et  d'autre de l'entrée de l'alcôve, on a 2 très belles peintures grandeur nature de 2 mahasiddhas âgés et barbus mais plein d'énergie : Tilopa et Naropa (à confirmer). Sur la droite, une porte donne accès à un petit Gonkhang abritant 3 grandes statues des 3 divinités terribles, protectrices du Dharma, les Gonbos. Au centre, Mahakala tient le couperet magique dans la main droite et une calotte crânienne dans la main gauche. Les murs sont entièrement noirs et couverts d'esquisses en traits jaunes.

Nyoma

Quitter les gorges de l'Indus entre Mahe et Nyoma. Le paysage est ici absolument plat. Au loin vers le nord et vers le sud, on aperçoit les crêtes des chaînes de montagne, mais tout autour, il y a quelques bosses rocheuses clairsemées qui émergent du sable.
Depuis 2010, Nyoma n'est plus interdit aux étrangers. La ville est à 20 km de Mahe et à 23 de la line effective de contrôle (Line of Actual Control) avec le Tibet. A l'écart de la ville et nettement séparé, un camp de réfugiés tibétains. Ils survivent surtout de l'élevage.
Visites : Sur l'une de ces bosses rocheuses, au nord du village, on peut voir les restes d'une fortification dont les tours rondes, ou plutôt ce qu'il en reste, rappellent nos châteaux moyenâgeux. Comme partout au Ladakh, la seule chose intacte et entretenue au milieu des ruines, c'est le Gonpa de la lignée Drukpa Karyudpa, rattaché à Stakna, et administré par un Tulku, un lama réincarné, le 9ème Drukpa Choegon Rinpoché.

Le long de l'arête, on peut visiter 3 temples. Le plus grand, à droite, vers l'est, à 4 lokapakas extérieurs récents et rutilants. A l'intérieur, les fresques sont très abîmées par les fumées d'huile et les infiltrations d'eau. Les murs sont couverts de petits Bouddhas Sakyamuni qui rappellent Alchi, et de statues dont Mahakala Chakdor, Guru Rimpoche et les Gonbos couverts de kataks.

Près de là, se trouve un temple étrange, tout petit et très noir : le Lhamo Temple, qui abrite plusieurs boucliers circulaires posés sur le sol contre les murs sur lesquels on devine des personnages aux coiffes rouges.

Le troisième temple est à l'autre bout de l'arête. il semble peu fréquenté. Trois murs sont peints de personnages de taille moyenne, et le 4ème s'ouvre sur une petite salle qui abrite Avalokitésvara à 1000 bras.
Accès : Des bus publics ou privés desservent Nyoma tous les jours sauf le dimanche depuis Leh, à 182 km. Départ à 8h et arrivée à 17h. Lundi et jeudi, le bus reste à Nyoma et passe la nuit sur la place du village. Mardi, mercredi, vendredi et samedi, le bus continue jusqu'à Kuyul, Mud, Tsarga et Hanle respectivement. Ces jours-là, il faut marcher 1,5 km jusqu'au village et autant au retour jusqu'à la route pour le prendre.

Mud

Hameau à 8 km de Nyoma. Même cadre, même paysage, une seule longue arête rocheuse les sépare. Une douzaine de maisons dispersées parmi les champs d'orge et au-dessus à une centaine de mètres, 2 Gonpa qui abritent 25 moines de l'école Drukpa Kargyud, rattachés au Gonpa de Stakna. Dans les 2 Gonpas, on retrouve les statues de fondateur bouthanais de la lignée : Druk Nawang Namgyal. Le premier Gonpa a été construit en 1610 par le lama Mugzin. il a donné son nom au Gonpa : Mug Gonpa et à la ville où Mug s'est transformé en Mud au fil du temps.

Visites : le vieux Gonpa de 1610 abrite des fresques splendides entièrement réalisées avec des poudres de pierres colorées. Les 4 lokapalas sont à l'intérieur de part et d'autre de la porte. Sur les murs à gauche, on voit Bouddha Sakyamuni et ses 2 disciples entourés des 16 arhats. Au fond, de gauche à droite, on a une peinture de Padmasambhava, une statue de Padmasambhaya, une de Druk Nawang Namgyal, une de Bouddha Sakyanmuni, et une belle composition peinte de Chuchikjal à 11 têtes au centre d'un cercle. Sur le mur à droite, Palden Lhamo à cheval tuant une femme, Druk Nawang Namgyal entouré de 2 disciples, et Chakdor Mahakala, parmi d'autres personnages.

Le nouveau Gonpa a des peintures brillantes et rutilantes. Face à l'entrée, il abrite 3 statues de Padmasambhava, Bouddha Sakyamuni et ses 2 disciples et un grand maître Drukpa : Kunchen Padma KArpo.

Plus loin, Lama, Rongo et la nonnerie Samdup Choling, ainsi que Hanle et encore la nonnerie de Tashi Choling, ne sont pas encore ouverts aux étrangers.

Accès : un bus public (depuis Leh), le mercredi retour le lendemain 8h.

Retour vers Mahe

Kortsa nonnery et le Yaye Tso

Pour aller à Kortsa, on quitte la route de Nyoma à Mahe, pour prendre une petite route de montagne peu fréquentée qui mène à Chushul en 77 km.
Kortsa nonnery, Gakhel Otsal Chosling, isolée en pleine montagne, est à 9 km de Mahe par la route et 7 km à pied. Près de 200 nonnes de l'école Drukpa Kargyud vivent ici. La nonnerie est parrainée par une association anglaise qui l'a dotée d'eau chaude solaire, de serres pour les légumes, de panneaux transparents sur le toit des cellules pour profiter de la chaleur du soleil, et d'une pompe à eau électrique solaire. Il y a l'éclairage grâce aux panneaux solaires  distribués par le gouvernement indien.
Le Yaye Tso est visible depuis le col de Yaye La, à moins d'une heure de marche. En fin d'après-midi, on assistera aux fabuleux spectacles du retour de plus de 5000 chèvres puis de centaines de dimos avec leur petit. Pendant l'été, une partie des habitants de Chumathang et de Mahe, s'installe ici dans de rudimentaires maisons de pierre avec leurs chèvres, et environ 400 femelles dimos ayant un petit. Les autres et les yaks mâles sont plus hauts dans la montagne. En dormant sur place, sous la tente ou à la belle étoile ou hébergé, on assistera le matin entre 7h et 9h à la traite des chèvres et des dimos. La plus spectaculaire est celle des chèvres : elles sont alignées face à face et leurs cornes sont entrecroisées de sorte qu'elles ne peuvent plus avancer ni reculer et que les femmes et les filles peuvent les traire en toute tranquillité. Il faut ensuite décroiser une à une toutes les paires de cornes. C'est la méthode utilisée par les nomades des plateaux.

Retour par le chemin qui fait le tour du lac et qui redescend vers la route peu après le pont de Mahe.

Le programme terminé, il sera grand temps de prendre la direction de Leh si je veux éviter les problèmes de dépassement de permis.

Sur la route, je ferai un crochet dans la vallée de la Chemre Chu afin de me reposer quelques jours au monastère de Chemre.
Je planterai ma tente sur le terrain qui dépend du monastère (il suffit de demander la permission)

dimanche 12 janvier 2014

Suite de la préparation Ladakh 2014

Pour continuer en beauté mon trek au Ladakh,  j'ai choisi de faire la vallée de la Markha, et de remonter dans la région du Kharnak avant d'aller aux lacs Tso Kar et Tsomo Riri.

Si je connais déjà la vallée de la Markha, je me réjouis d'avance de découvrir le Kharnak qui est une région des hauts plateaux, propice aux amateurs de solitude et d'espaces vierges où les moments de rencontres imprévisibles avec les nomades et leurs troupeaux de chèvres et de yaks restent toujours un grand moment.




Jour 29 Chilling - Skyu 3h

Depuis Chilling, suivre la Zanskar River pendant 5 kilomètres. Arriver au confluent des rivières Markha, Zanskar, il faut prendre une nacelle suspendue à un câble pour passer de l’autre côté de la rivière pour rejoindre Kaya (1h30) et Skyu (20min) dans la vallée de la Markha.
Le petit temple de Skyu renferme de très belles petites statues et des fresques, mais le moine de d’Hemis est rarement là. Autre curiosité, les quelques chortens groupés au centre du village et un petit édifice au toit en forme de dôme abrite quatre gravures de Bouddha debout sculptées sur des pierres plates.  
Nuit sous ma tente.

Jour 30  Skyu - Markha village 4h35

Attention ! Pendant les journées de grand ensoleillement, il faut impérativement franchir la Markha river avant 14h car la fonte des neiges du Kang Yatze déclenche systématiquement une montée subite des eaux. La traversée sans équipement spécial est à éviter. Pareillement, lors des journées de pluie battante qui font grossir les flots et cela sans créneau horaire prévisible, mieux vaut rester alors au chaud à l’étape…

Remontée de la vallée de la Markha.

Une belle journée de marche m’attend avec cette remontée de la vallée de la Markha, jusqu’au niveau du village qui porte le même nom que la vallée.
Du camping suivre le chemin en bordure des champs. Le fond de la vallée est verdoyant contrastant avec les parois où le minéral règne sans concession. De véritables petites forêts se sont créées faisant en sorte que je marcherai à l’ombre bien protégé sous le couvert végétal. Jusque-là le chemin est bon, mais la suite sera moins facile, il me faudra monter et descendre pour éviter quelques rochers qui encombrent la vallée. Autre solution, traverser la rive et autres canaux d’irrigation.

Puis la vallée s’élargit au croisement d’un vallon pentu venant de la droite marqué d’une belle aiguille bifide. Au niveau d’un alignement de chortens posé sur un petit monticule, on dispose d’une belle vue arrière sur les aiguilles rocheuses qui dominent Skyu.
Poursuivre à mi-hauteur de la rivière avant de descendre pour effectuer un passage à gué.  Après continuer au pied d’une falaise. La suite de la marche se déroule au milieu d’un vaste espace creusé par un méandre de la rivière Markha qui se referme assez vite au niveau d’un goulet. Poursuivre à proximité d’un enclos à bestiaux juste avant de franchir la rivière sur un pont de bois. Rester maintenant rive gauche de la Markha river. Passe Hamourja (15mn, 3570m, tente parachute, home stay et camping) puis le « village » de Nagdi (15mn, 3570m, homestay et camping) avec des maisons troglodytes creusées dans la falaise sur la rive opposée. Il s’ensuit la traversée d’une longue portion jusqu’aux 2 tentes parachutes, homestay et camping de Sara (25mn, 3590m). Encore 1km et repasser rive droite sur un pont de bois après lequel on grimpe jusqu’à quelques maisons et longer des champs cultivés.

Au niveau d’un groupe de maisons, on suit sous les frondaisons le canal d’irrigation quelque temps avant de revenir à découvert pour entrer dans le village de Chaluk aux maisons plus que rustiques et sommaires.
Au-delà on poursuit à flanc de falaise sur un bon sentier en direction du groupe de chortens posé sur une épaule morainique. Une fois sur le site (35mn, 3700m) ce qui surprend ne sont pas les chortens blancs érigés mais l’importance des murs de manis recouverts de pierres gravées. Au bout de l’alignement religieux on distingue à l’avant que la vallée dans laquelle on va pénétrer semble moins rébarbative que la précédente, plus resserrée avec la Markha qui s’y amuse à passer d’une rive à l’autre selon son humeur. Descendre au milieu d’un ensemble de chortens blancs et rouge sang pour aller traverser une rivière qui sort d’un profond canyon. Tout de suite après c’est Thinlespa (10mn, 3685m, tente parachute). La suite se déroule en rive droite de la vallée. On arrive au confluent de la Markha et d’une rivière très chargée en sel et en salpêtre, comme en attestent les traces laissées sur les bancs de sable gris (30mn, 3730m, 2 darchoks).

Continuer dans la vallée qui part légèrement sur la gauche dans la direction d’une maison blanche adossée à la falaise. Au-delà, voilà la surprise de la journée : la traversée a cru de la Markha, tonique et revigorante. Voici de retour en rive gauche pour un dernière petite demi-heure de marche le long de la rivière avec au loin le village de Markha qui s’annonce, d’abord par une première homestay puis une deuxième juste avant de franchir le pont de bois (15mn, 3780m).

Il ne reste plus que quelques minutes de marche pour atteindre le pied du vieux village construit sur une falaise (10mn, 3790m, 2 campings). Visite du Gonpa de Shamunatha « perchée » sur la gauche du collet.
Nuit sous tente.

Jour 31 Markha village – Umlung 2h45

Du camping monter et passer un collet dans lequel trône un mur de chortens, représentation de la Trinité bouddhiste Rigzum Gönpo. De là on domine le village de Markha.

Au-delà, on remonter la large vallée fluviale. Après un peu plus d’une demi-heure de marche, c’est une nouvelle traversée de la Markha. Après la traversée, il vaut mieux garder les sandales pour marcher sur un plateau d’alluvions et atteindre un ensemble de mâts auxquels sont accrochés des darchoks. Au pied de l’aiguille élancée s’ouvre le profond canyon de la Chacham Togpo. C’est le départ de l’itinéraire qui permet de rejoindre le plateau de Khar Nag et au-delà Zangla.

Voici la deuxième traversée de la rivière à l’aplomb d’une falaise. Poursuivre rive droite au milieu d’une superbe gorge. On passe une série de chortens et de murs de manis annonçant le monastère de Tetsa perché sur une épaule une cinquantaine de mètres au-dessus de la Markha (35mn, 3830m). Cette fois j’ai bien l’intention de monter jusqu’au Gonpa pour avoir une vue imprenable sur la vallée.
Redescendu je continue le long de la rive jusqu’à contourner à l’aide de quelques pierres l’épaulement que vient lécher la rivière. A partir d’ici les pieds resterons au sec.
C’est le départ d’un petit chemin tracé au pied de la pente d’éboulis, sentier qui nous emmène jusqu’à Umlung (30mn, 3860m, 2 tentes parachutes). On peut admirer le charmant « village » de 2 familles surplombant la vallée couverte ici-bas de champs d’orge.

Lors de mon passage en 2011, j’ai été très bien accueilli par ces deux familles que je me suis promis qu’à mon prochain passage, je resterai dormir. Je profiterai aussi pour donner les photos que j’avais faites.

Jour 32 Umlung – Plateau du Nyimaling 6h

Ce matin, il ne faudra pas trop tarder avant de partir car j’aimerais bien rejoindre Nyimaling ce soir.

Démarrer à proximité des murs de manis. Un savant droite-gauche amène à suivre la bordure du canal d’irrigation taillé à flanc de la moraine fluviale. Le suivre permet d’aisément franchir un rognon rocheux. Il faut rentrer à présent dans une large vallée couverte d’arbustes avec à l’horizon les formes adoucies du plateau du Nyimaling qui s’annoncent. Juste après, la vallée de la Markha s’infléchit vers la droite et permet de découvrir l’altier sommet du Kang Yatze II et ses 6175m, le sommet principal n°I restant occulté par celui-ci (en fin de compte, on verra plus tard que les deux sommets sont séparés par une arête orientée NW-SE).

Poursuivre par une grimpette pour rejoindre un mur de manis (30mn, 3950m). Franchir le lit d’une rivière issue du Matho Kangri faisant partie de la grande chaîne montagneuse du Stok Kangri avant de passer une deuxième série de murs de manis. Un instant occulté par les hautes falaises, voici que réapparait à l’horizon le Kang Yatze II avec l’arête sommitale du I qui commence d’émerger. Traverser une plaine herbeuse (15mn, 3970m, tente parachute). Poursuit jusqu’aux quelques maisons qui font partie du village de Hankar (15mn, 4000m). Puis, hors du chemin qui suit le lit de la rivière, on traverse les champs de céréales.

Tout dépendra de l’heure de mon arrivé à Hankar, mais normalement je ne ferai que passer et me dirigerai directement vers Nyimaling.

A Hankar il me restera 5h de marche.

A peine être passé les premières maisons du village, dépasser le bâtiment qui contient un moulin à prières et voici directement une petite grimpette jusqu’à un collet qui domine le village de Hankar (10mn, 4060m). Redescendre tranquillement vers la dernière maison du village que l’on contourne par le haut en suivant le chemin marqué de murs de manis et de chortens. On traverse une petite rivière avant de longer les champs en terrasse plantés d’orge.
Le Kang Yatze II a réapparu et c’est dans sa direction qu’il faut poursuivre pour retrouver la rive de la Markha River. Laisser partir sur la droite la « route » du Kharnak qui emprunte le pont de bois (30mn, 4050m) et suit le lit de la Langthang Chen. Continue rive droite en bordure du torrent. S’engager sur la gauche dans un défilé où le rognon rocheux en rive gauche présente de belles orgues et, au-delà, la falaise de grandes dalles verticales.

Montée sur le plateau du Nyimaling

Poursuivre sur le chemin du bas jusqu’à une petite grimpette qui permet de contourner une zone d’éboulis friable qui tombe directement dans la rivière. Puis c’est un long faux-plat montant qui est proposé avec de belles vues sur la falaise de la rive gauche découpée en strates du plus bel effet. On arrive au pont de bois sur la Markha (45mn, 4100m) et passer en rive gauche pour atteindre le lieu-dit Tachutse (10mn, 4140m). Continuer en rive en s’élevant un peu en direction d’un enclos à bestiaux. Au préalable, traverser une large rivière en provenance directe des glaciers du Kang Yatze. Il est facile d’imagine que c’est elle qui est à l’origine des crues de la Markha tous les après-midis ensoleillés. La rivière traversée, marcher très légèrement  vers la droite pour suivre un excellent sentier qui remonte un thalweg en rive gauche. Belle vue à l’arrière sur l’ensemble de pics décharnés qui caractérisent cette région du Ladakh.

Profiter d’un replat pour passer rive droite et repartir en montée progressive assez pentue jusqu’à atteindre un collet dans la moraine de gauche (50mn, 4450m). Pour une belle vue, il faut prendre suffisamment d’altitude et de recul pour apprécier l’enfilade de la vallée de la Markha jusqu’aux lointains pics du Chomotang. En poursuivant le regard vers la droite, on tombe sur un bel ensemble de pénitents rouge carmin qui ne dépareilleraient pas au cœur du paysage.

Repartir en suivant le fil de la moraine en direction d’une butte sur laquelle a été érigée une multitude de cairns. On marche à flanc pour atteindre un collet derrière lequel, oh surprise, un charmant laquet a trouvé sa place dans un creux de la moraine (20mn, 4550m). Et en montant de quelques mètres sur la droite, on accède à son « grand frère », parfait miroir des Kang Yatze I et II.
Quittant cet endroit enchanteur, poursuivre la montée en direction du plateau du Nyimaling. D’abord en direction d’un large collet d’où l’on distingue nettement pour la première fois le Konmaru La, porte de sortie vers la vallée de l’Indus, puis d’un deuxième. Derrière, suivre un sentier étale à flanc de moraine herbeuse puis prendre pied dans le large vallon dans lequel on retrouve la Markha pour atteindre le « village » de Nyimaling (1h, 4740m, tente parachute, plusieurs emplacements de campings, eau sortant de la moraine de droite 2mn avant d’arriver au camp).

La nuit sera froide sous ma tente face aux habitations sommaires des nomades éleveurs de yacks.


Les infos pour la suite du trek au Kharnak, je les ai récoltées dans l’excellent guide pratique de Jean-Louis Taillefer, Ladakh Zanskar.  Merci à lui pour ces précieuses informations.


En plus de son guide, il a aussi un site à l'adresse suivante http://ladak.free.fr/

Jour 33 Nyimaling – Yakrupal (pied du Zalung Karpo La) 4800m. 7h30

Le début de la journée peut être différent selon l'endroit où l'on a dormi :

- depuis Nimaling, on peut prendre un raccourci peu fréquenté, en montant au camp de base du Kang Yatse et en continuant jusqu'au Konka Nongpo La (5080m.), puis en descendant à l'emplacement de camp de Langthang Chen dans la vallée vers le Zalung Karpo La.

- depuis Nimaling, on peut aussi descendre vers Hangkar, en passant près de deux petits lacs (le second est juste au-dessus du premier), puis au camp de Tachutse, et  depuis Tachutse, on descend jusqu'à une passerelle qu'on franchit pour passer rive droite du torrent de Nimaling. Un bon chemin dans des gorges amène à une seconde passerelle qu'on franchit aussi, et qui ramène rive gauche à l'entrée de la vallée de Langthang Chen qu'on va remonter pendant tout le reste de la journée.

On débute cette vallée sur la rive droite jusqu'à un gué obligatoire après 30 minutes On passe rive gauche et 30 minutes plus tard on dépasse les ruines de Tamachen, avant de repasser un nouveau gué 5 minutes plus tard. Nouveau gué 20 minutes après dont on peut retarder la traversée en navigant entre les berges et les bras à sec, mais il faudra quand même se déchausser une nouvelle fois, puis recommencer 35 minutes plus tard. On finit ces traversées sur la rive droite pour continuer une longue montée régulière pendant une heure jusqu'au campsite de Tikyu.

Après 1h10, on traverse un double torrent venant de la gauche, et peu après on passe rive gauche par un gué facile. On laisse le torrent principal pour remonter, après l'avoir traversé, le petit torrent qui descend du Zalung Karpo La. Moins d'une heure plus tard, on est au campsite de Yakrupal dont l'herbe est toujours méticuleusement tondue par quelques yaks qui ne font aucune difficulté pour céder leur place.

Jour 34  Yakrupal – Zalung Karpo La 5200m – Tsogra 4200m. 6h00

La vallée s'étire interminablement vers le col. Le torrent n'est plus qu'un petit ruisseau qu'on traverse plusieurs fois sans difficulté maintenant. Quelques pierres bien placées permettent de passer sans se déchausser. Devant deux vallées en Y, on traverse pour prendre celle de droite. Au bout de deux heures d'ascension depuis le départ, on est au sommet du col. On se trouve devant d'immenses et magnifiques falaises. Le vent est toujours glacial à cette altitude.
La descente est abrupte et les nombreux lacets poussiéreux sont taillés dans de l'argile grise. On perd rapidement de l'altitude pour retrouver le fond de la vallée et un autre 326 - Ladakh Zanskar, guide pratique torrent qu'on traversera lui aussi plusieurs fois. Après 1h30 de descente on passe au camp de Kyurik, juste après un gros torrent arrivant de la gauche.

On continue à naviguer à droite et à gauche du torrent, mais les traversées sont faciles. 30 minutes plus tard, on passe devant le grand camp de Pilingsa, rive gauche. On revient peu après rive droite, et une bonne heure plus tard, on arrive aux ruines de Tsogra, ou Sorra : de nombreuses bergeries, un vieux moulin à eau, et en face sur la rive gauche, au sommet d'une très haute falaise, les ruines d'un fort. Autour des bergeries, l'espace plat est immense pour installer la tente. Mais toujours pas un arbre, pas un buisson. Rien que le désert, et par ci par là un brin d'herbe, pas une touffe seulement un brin. C'est pourtant ici que les nomades du Kharnak passent les mois de janvier et de février, les plus froids de l'hiver, avec les yaks seulement. Si l'on est peu nombreux, on peut aussi continuer jusqu'à Tantse, 1h30 plus loin, pour installer sa tente dans une clairière au milieu des saules, où l'on aura beaucoup de bois mort pour cuisiner. Ne pas le brûler inutilement, il pourra servir à d'autres ; le bois est presque aussi rare que le pétrole au Ladakh.
Éviter l'endroit si on est nombreux car c'est l'un des rares carrés d'herbe du quartier et les nomades n'apprécient pas de la voir écrasée par les promeneurs.

jour 35  Tsogra - Dat 4200m. 6h00

Après Tsogra, un sentier continue rive droite vers le Zangskar. On passe rive gauche par une traversée à gué dans un torrent devenu plus large. Gorges profondes qui reçoivent le torrent de Dat. On est dans une forêt de saules. Après deux nouvelles traversées nu-pieds, on trouve un bon emplacement de camp dans une large clairière, 1h30 après le départ. C'est le camp de Tantse 4500m. On continue dans la vallée de gauche, sur la rive gauche qu'on gardera tout le jour.

Tout est plat, la marche est facile le long de la rivière. L'eau est claire, ce qui est rare en juillet, et presque tiède, ce qui est encore plus rare. 45 minutes après Tantse, on laisse un large vallon vert sur la droite pour s'engager dans un canyon plat bordé de hautes falaises ocres, très beau passage. On sort du canyon au bout de 30 minutes et 30 minutes plus tard on traverse le large camp de Khizurkyam : des ruines, des restes de murs d'enclos et une profonde vallée sur la gauche ainsi qu'une passerelle de fer pour y accéder. On reste sur la piste, rive gauche. Après 30 minutes, on longe un grand Lhato couvert de drapeaux à prières et entouré de très larges murs de manis, comme d'immenses tables couvertes de pierres gravées. On rencontrera encore des ruines, une série de 10 murs de manis sur un petit plateau, des torrents à sec, puis un chorten suivi de deux murs de manis avec de splendides gravures juste à l'entrée de la plaine de Dat.

A cet endroit, les deux hameaux de Shehyen et de Dango sont à 15 minutes l'un de l'autre. Au-dessus du premier, Shehyen, se trouve Dat gonpa qui conserve encore de belles fresques. Ce monastère est au centre d'une enceinte constituée d'anciennes habitations. On imagine qu'il abrita autrefois une importante communauté de moines qui se protégeaient ainsi des vents glacés pendant un hiver qui dure près de 10 mois sur ces plateaux. Un moine de Hemis est affecté à la garde de ce gonpa. Il encaissera cette nuitée et les précédentes.
Pour planter la tente, il faut dépasser Dango et traverser le ruisseau. La plaine est large, on a l'embarras du choix.
A Dat, beau Gonpa à visiter. Il y aussi de magnifiques pierres manis à voir sur les murs juste avant d'arriver.

Jour 36  Dat - Yar La 4950m - Lungmoche 4650m. 5h30

Très vite la vallée devient large et plate. On marche maintenant sur une piste, une "jeepable road", dont on voit le bout très loin. Une longue muraille rocheuse à gauche fait de l'ombre toute la matinée. C'est tout droit et tout plat. Après plus de 2h30 de marche rapide pour se réchauffer, une montagne de terre sombre ferme la vallée. On peut sortir à droite ou à gauche. La piste part à gauche vers le soleil levant.
La nouvelle vallée est très sèche, avec beaucoup d'edelweiss. Au bout d'une heure, on traverse un minuscule ruisseau, et on commence à gravir le Yar La qui est une grosse colline de terre. 40 minutes plus tard, c'est le sommet avec un grand Lhato et de belles pierres gravées.

La descente se fait dans de la terre nue. On retrouve un large ruisseau au bas du col, puis on arrive à Lungmoche en 1h depuis le col. Lungmoche est l'emplacement d'un camp de nomades avec ses parcs à chèvres entourés de murs de pierre, ses emplacements de tentes et quelques habitations qu'on pourrait croire en ruines. Elles ont seulement des murs parce qu'il n'y a pas d'arbre à des dizaines de km à la ronde, et qu'il est donc impossible de construire un toit. En 328 - Ladakh Zanskar, guide pratique arrivant, il suffit de recouvrir les murs avec les pans de la tente en poil de yak pour avoir une maison avec un toit. Les nomades passent le mois de septembre ici.


Les nomades ne s'arrêtent plus à Lungmoche. On peut faire Dat-Panchen dans la journée, ou Dat-Yangthang un peu avant. Si les nomades ne sont pas à Panchen, tu fais ensuite Panchen-Pangunagu, sinon, il faut rester un jour ou deux avec eux.


Petit détail : A Dat, le moine encaissera les nuitées de Tsogra et Dat, et à Panchen, les nomades encaisseront les nuitées de Lungmoche (si tu y dors), et de Panchen. Tous ont le carnet à souche.

Jour 37  Lungmoche - Pangchen 4700m. 7h30

Après Lungmoche, on continue à descendre la large vallée en suivant la piste carrossable. Le torrent de plus en plus large coule tout à droite. 2h15 plus tard, la vallée se termine dans une nouvelle vallée perpendiculaire, encore plus large et plate, parcourue par une rivière, la Zara Chu, bordée par une piste sur ses deux rives. On aperçoit plusieurs murs de mani le long de la piste de la rive gauche opposée. 
On remonte vers la gauche pendant 2h30 pour arriver au village nomade de Yakhang, occupé seulement en août. Ici, les maisons sont de vraies maisons, et tout en haut du village, la plus grande maison est un monastère de nonnes : Padma Otbar Chosling ou Tshang Khang Ritröd. En 2008, cinq nonnes y habitent.

En juillet, pour rencontrer les nomades, il faut continuer jusqu'à Pangchen. Pour cela, on reprend la piste jusqu'à une passerelle métallique qui permet de traverser et de prendre la piste de la rive gauche. Pangchen est au fond d'une vallée adjacente facilement repérable par les nombreuses traces des animaux. Il faut 2h30 à 3h00 depuis Yakhang. L'endroit est surprenant. Le vallon est étroit, un torrent coule au milieu des tentes noires installées de part et d'autre. Le soir, les yaks en liberté circulent au milieu des enfants qui jouent. Les femmes traient les chèvres parquées. Un tuyau de poèle fumant dépasse sur chaque tente. Le modernisme avance.

Jour 38  Pangchen - Pangunagu (Tso Kar) 4590m. 5h30.

Au départ de Pangchen, les drailles des chèvres sont un bon raccourci, sinon, en suivant la piste on redescend jusqu'à la vallée de Zara qu'on va remonter dans la poussière jusqu'au camp de Zara. Quelques chortens, quelques murs de mani, des habitats sommaires, puis la piste plonge sur More Plains où l’on retrouve la route Manali-Leh après 4 heures de marche depuis Pangchen.
On suit la route en direction de Manali pour prendre l’embranchement vers le Tso Kar. Il faudra quitter cette route qui se dirige directement vers Tukje pour prendre la piste vers Pangunagu en contre-bas.

On ne voit pas le Tso Kar depuis Pangunagu. Il faut continuer la piste vers Nuruchen pendant 30 minutes pour avoir de beaux points de vue sur le lac et ses rives blanchies par le sel.
Jean Louis Taillefer.

samedi 11 janvier 2014

Préparation Ladakh 2014

Pour cette nouvelle aventure au Ladakh, je me suis simplement amusé à tracer un chemin sur la carte afin de monter un circuit réalisable. Ce tracé n’est pas très original, puisqu’il est composé de plusieurs treks bien connus dans la région. Je commencerai donc par la partie que j’avais préparé pour le départ de ma grande traversée du Zanskhar en 2012 et que j’avais été obligé de changer pour cause de trop d’eau dans les gorges pour rejoindre Kanji. De Kanji, j’irai jusqu’à Photogsar pour ensuite remonter vers le nord en empruntant les gorges qui vont directement à Sumdo et Phanjila et poursuivre jusqu’à Tar. Après, ce sera le fin du trek du Sham jusqu’à Mang Guy. Retour vers le sud par le Serdultran La afin de rejoindre cette fois le trek de Lamayuru / Chilling. A Chilling, je passerai le Zanskhar Chu pour faire le début de la vallée de la Markha jusqu’à Nyimaling et continuer vers le Kharnak
Après la région du Kharnak, j’ai l’intention de continuer dans la région du Rupshu, entre le Tso Kar, le Tsomo Riri et terminer à Mahe, Nyoma. Région qui a été ouverte au touriste en 2010.
Afin d'arriver à monter ce trek, il est normal que j'ai glané la plupart des renseignements sur de nombreux sites web traitant du sujet et je ne peux évidemment pas tous les citer. Merci à eux pour leur collaboration bien involontaire, mais néanmoins indispensable.


Première partie du voyage.




Jour 1 Bus de Leh - Shergol
Départ de Leh mardi 16/06 avec le bus de Kargil qui part à 4h30.
Il y a deux petites épiceries à Shergol avec des biscuits, de l'huile et des bougies. Une guesthouse : Manaypa guesthouse dans la plaine. Ou bien avec une tente, possibilité de camper au départ de la gorge vers Urgyen Dzong. Visite du gonpa troglodyte vers 18h ou 19h où on a la plus grande chance de trouver le Lama.
  
Jour 2 Shergol - Serzing - Ermitages d'Urgyen Dzong

Direction le monastère d'Urgyen Dzong, situé dans une vallée reculée, à 5 h de marche de Shergol. Il faut 2h pour monter depuis Shergol, ou 1h30 depuis le début de la gorge. 
Pour Urgyen Dzong : la piste contourne le gonpa de Shergol à flanc de colline jusqu'à Serzing et passe sous le village (grosses et riches maisons ladakhis). 5 mn plus loin, un pont  permet d'accéder à la vallée de Pokhar. La piste carrossable se termine et un petit pont en dur fait passer sur la rive droite. On remonte vers un petit canal. Une ouverture dans un très long mur de pierres donne accès au sentier qui va remonter ce petit affluent de la Pokhar, et s'enfoncer dans des gorges vertigineuses sur près de 2 km avec échelles de bois ou de fer pour les passages délicats, et parfois des escaliers. A la sortie sur la gauche, une rude montée dans une pente de terre mène à 2 monastères (et à 2 sources). En face, dans la falaise, les ermitages d'Urgyen Dzong. Cadre magnifique ! Lieu de méditation de Padmasambhava au 8ème siècle. Je resterai 1 nuit et repartirai en début d'après-midi après être monté sur les cimes qui entourent le site.
Retour à Shergol  et nuit au Maneypa guesthouse, ou Thinlas guesthouse

Jour 3 Emitage d'Urgyen Dzong

Balade vers les cimes qui entourent le site. Il paraît qu’il y a un petit lac sacré dans les parages. Matinée sur place. Les moines viendront soit le matin, soit le soir, soit les deux, pour les prières et les bougies. 

Jour 4 Ermitage d'Urgyen Dzong - Shergol - Mulbek

Retour à Shergol 1h-1h30, puis petite route au début et sentier jusqu'à Mulbek : + 2h.

Jour 5 Mulbek

Balade sur les hauteurs de Mulbek jusqu'au vieux monastère. Il risque bien d'être fermé, mais la vue sur la vallée est belle.

Jour 6 Mulbek

Attendre Christian qui doit venir de Kargil, puis balade dans les gorges non loin de Mulbek.

Jour 7 Mulbek - Vers le monastère gelugspa de Gyal
Continuer à pied avec Christian jusqu’à Wakha.
Sur la route en direction de Leh, sur la gauche de la route, peu visible, un monastère école de nonnes, Jangchup Choling nonnery. Si une nonne est libre, il faut demander à visiter les très beaux temples : un Lhakhang très décoré de fresques et de thankas, une « library » avec les 108 volumes du Tangyur, la chambre du Dalaï Lama (pour sa visite en 2003), un Tara Lhakhang avec les 21 Tara Vertes et une petite salle de prières. Ce Chomo Gonpa est rattaché au Gonpa de Rinzong, de l’ordre Gelugpa.

Quitter Wakha en direction de Gyal où depuis la nonnerie, on traverse le vallon en passant devant le poste de police.
50 m après la mosquée, prendre un sentier qui descend sur la droite vers Khargol, hameau de trois grosses maisons. De là, continuer vers la rivière dont on traverse le bras principal sur une passerelle. En arrivant devant le moulin à eau détruit, partir sur la gauche dans un petit canal à sec. Après avoir zigzagué entre les saules, on arrive devant un long escalier. Prendre les premières marches puis les laisser quand elles tournent à droite et continuer droit devant. Le sentier est étroit au début, puis bon jusqu’en face de Gyal et très bon ensuite jusqu’au hameau de Gyanchoks. On entre dans le hameau par un grand shorten- passage. Dépasser largement le hameau et quand les falaises laissent place à une grande pente de terre, prendre un sentier qui monte au-dessus de la falaise. Arrivé en haut, la surprise est énorme : on se trouve devant un plateau immense d’une horizontalité géométrique, sans herbe et sans la moindre trace d’animal. Le retour est une promenade vertigineuse au bord de la falaise avec des vues plongeantes spectaculaires sur Gyanchoks d’abord et sur Gyal. Ce monastère troglodyte est rarement ouvert. Ce Gonpa est rattaché au Gonpa Gelugpa de Likir.

Jour 8 Gyal / Lamayuru
Départ depuis le Gyal Gonpa pour rejoindre la route Leh Kargil. Christian retourne à Kargil et moi je vais à Lamayuru. 

Jour 9 -10 -11 Lamayuru

Deux jours de festival au monastère + une journée de balade pour aller voir le vieux monastère de d'Atitse.
Le J11 deux processions partent du gonpa, l’une par le haut et l’autre par le bas pour aller jeter dans deux bûchers différents tous les tormas et autres figurines qui ont servi pendant le festival.
Pour aller à Atitse, très belle balade le long de la rivière avant de prendre le vallon vers Atitse. Ne pas suivre la route.

ATITSE, 4065 m 

Dans la montée du Photu La, à 8 km de Lamayuru, le hameau d'Atitse possède un très vieux gonpa du XIIIème siècle, contemporain du Sengge Lhakhang de Lamayuru et du Sumtsek d'Alchi. Le vieux temple renferme une statue de Padamsambhava, trois petites statues des protecteurs dont Vajrapani le Maître des Secrets, et Achi Chokyi Drolma le protecteur du Dharma des Drigung Kargyud. Une collection de très vieilles tormas est exposée dans une vitrine. On descend sous terre, pour voir la cuisine et la grotte dans laquelle a médité Naropa (1016-1100), pièces minuscules, sombres et très basses.
En contrebas du vieux temple, se trouve le temple plus récent des mille Taras.
Accès :
Monter à pied à Atitse depuis Lamayuru est une promenade facile. Il faut rejoindre le virage où se trouve l'hôtel Moonland, suivre les chortens et les murs de mani jusqu'au dernier tarchen. Là, on descend sur la rive gauche du ruisseau qui arrive du Photu La. La marche le long du torrent se fait dans une gorge et la rive gauche est creusée de nombreuses cheminées de fées très photogéniques. Quand c'est possible, on rejoint la rive droite qu'on remonte sur un bon sentier jusqu'à ce qu'il plonge dans le lit du ruisseau. Juste en face, un vallon remonte doucement vers la route qu'on traverse exactement au départ de la piste carrossable d'Atitse. Un panneau montrant Milarepa avec la main à l'oreille le confirme.
Pour le retour on reprend le même chemin, plus court, plus intéressant et plus agréable que la route.

Jour 12 Lamayuru - Yogmal

Retour à Yogmal pour la suite du circuit. Visite du monastère de Yogmal.
Continuer sur 1,5 km juqu’à Katsa Khor pour être hébergé.

Les bons plans de Jean Louis Taillefer.
Yogmal avec le bus de Kargil. Arrivée vers 14h. Pour se faire déposer au bon endroit, repérer le croisement de Kanji dans la descente du col, la route traverse plus bas la rivière et passe en rive gauche, puis on voit des camps militaires à droite et à gauche de la route. Sur la côté droit, on aperçoit une nonnerie au pied d'une petite falaise de l'autre côté de la rivière , on passe contre le mur d'enceinte du plus grand Lhakhang du Ladakh, puis devant une resthouse toujours vide, et la route descend dans un premier vallon et remonte de l'autre côté. On traverse les maisons dispersées d'un premier hameau, puis d'un second au dessus duquel on voit sur la gauche les ruines de l'ancien village de Bodkharbu. La route descend alors dans un second vallon : c'est là qu'il faut crier STOP – JULEY.
Un deuxième pont est en construction pour doubler la route sur le ruisseau. Un panneau avec un dessin de Milarepa, la main à l'oreille, et le nom Sang Snga Gonpa au départ d'une petite route qui remonte le long de la rivière du vallon. C'est là qu'il faut aller. La route commence côté gauche, c'est dire rive droite. On voit un premier hameau sur la rive gauche : Bargyap contre les falaises à l'entrée, puis un pont fait passer à droite (rive gauche). On passe sous une grande école : Mahabhodi school, puis on arrive au hameau de KatsaKor. Là, une famille a une chambre pour m'héberger, donc libre quand je n'y suis pas ! ! ! On a fait 2 km depuis la route.

Pour visiter le gonpa : En continuant, on passe sous un troisième hameau Shaklon, puis on arrive à Yogmal, surmonté par un grand et vieux gonpa. Ça fait 2km de plus, donc 4 km depuis la route.

Jour 13 Yogmal / pied du Timti La

Attention Serge.

Après avoir publié mon circuit voici ce que j'ai reçu: Tu vas être déçu, mais voici mon expérience sur ce trajet. Je suis arrivé à Kanji depuis Yokmal après avoir fait le YokmaLa et le Timti La. Ces deux cols ne sont absolument plus pratiqués.
Le Yokma La est un petit col où les chèvres et les moutons passent l'été. Il y a plein de traces horizontales, mais aucun sentier qui conduise au sommet. Alors, on monte en zigzagant mais c'est 100 fois plus pénible que de suivre une trace en réglant son pas et son souffle une fois pour toutes. Beau spectacle de vallées étroites et de sommets de roches déchiquetées depuis le col. Bien entendu, on cherche le Timti La qu'on doit passer le lendemain, et on ne voit qu'un col dans une gorge étroite et verticale. On descend donc sans savoir ou passer.

Le lendemain, on s'aperçoit que la vallée se termine dans des goulets creusés par l'eau dans le rocher, mais aucun sentier ne permet de les éviter, donc il ne reste que la solution de monter dans cette gorge étroite. Elle est presque bien au début avec une trace le long du ruisseau, mais très vite, il n'y a plus de trace, et la pente se relève de plus en plus. On arrive alors dans des petits éclats de schiste noir et humide qui couvrent la pente jusqu'au sommet. Avec le poids du sac, on s'enfonce à chaque pas et on redescend plus que ce qu'on a monté ! Je pensais être obligé de passer la nuit dans cette pente. J'en suis quand même sorti au bout de 8 heures : parti à 8h le matin, j'étais au sommet à 16h. La descente de l'autre côté n’était pas plus engageante, mais ça allait plus vite. A 18h, j'étais sur la route de Kanji, ouf ! Il me restait 2h de marche à pied sur la route. Je suis arrivé à Kanji de nuit à 20h.

Bonne chance.

Jean Louis.

Deux possibilités pour continuer le trek :

- soit faire demi-tour et remonter la vallée de Yoma. Dépasser les dernières maisons. Laisser les vallées de droite. 300 à 400 m avant que la vallée ne se transforme en gorge, traverser le torrent et commencer la montée. Sentier bien visible et raide, au début sur une croupe. Rejoindre le Yoma La 4250 m 2h. Descente facile. Dépasser plusieurs emplacements de camps et rejoindre un sentier dans le flanc droit. Passer deux crêtes, puis toujours de flanc jusqu'au fond de la vallée. Possibilité de rejoindre la route Kargil / Leh à Bodhkarbu, en suivant la vallée. Remonter cette vallée à droite pendant 30 m pour aller camper au début du vallon menant au  Timti La.
- la deuxième solution, est de continuer depuis le Gonpa de Yogmal vers le village de Jaglon et poursuivre la vallée jusqu’ l’embranchement avec la piste qui descend du Yoma La, puis tout droit pour aller camper au début du vallon menant au  Timti La. A voir sur place.

Les bons plans de Jean Louis Taillefer
Remonter la route jusqu'à Yongmal et au dernier village Phu. Puis continuer au feeling sur le bord puis dans le lit à sec de la rivière. Quand on sent que c'est le moment, on commence l'ascension du Yoma La sur la gauche, avec parfois un semblant de sentier, jusqu'au col où l'on peut rencontrer un berger et son troupeau.
La descente est évidente de l'autre côté : tout droit. MAIS, le vallon débouche sur des falaises infranchissables. Aller sur la droite, vers une falaise et une petite cascade, et un sentier que l'on aperçoit sur un petit épaulement.
Voir ma correction (en tirets noirs) sur la carte : on remonte franchement sur la droite en franchissant le ruisseau issu de la cascade, pour éviter les falaises du bas, et suivre le sentier jusqu'au lit de la rivière. Dans les pentes abruptes de l'autre côté du vallon, on voit le Timti La. Quand on ne le connaît pas, on se dit que ça ne peut pas être ça !, mais si !

Il faut s'avancer un peu le long du ruisseau qui descend du Timti La pour trouver de bons emplacements de camp dans l'herbe au bord du ruisseau. Journée de 6h de marche.

Jour 14 Pied du Timti La / Kanji
Aujourd'hui, il faut passer le col du Timti La 4450 m 3h . Plus on monte et plus la pente se redresse. Il n'y a plus de sentier. C'est un des rares endroits du Ladakh où un bâton peut être utile et aider à garder l'équilibre dans les aiguilles de schiste noir où l'on s'enfonce à chaque pas.
Le début de la descente n'est pas plus agréable. La pente est raide. Ensuite, on cherche le meilleur passage tantôt à droite, tantôt à gauche du torrent sec. Les parois sont verticales à droite et à gauche, et même au fond où le vallon tourne sur la gauche. Jusqu'au dernier moment, on se demande s'il y a une issue et si on est sur la bonne voie. L'arrivée sur la route de Kanji se fait par un saut de 2 m de haut entre deux falaises espacées de 2m. 

Jour 15 / 16 Kanji / Dumbur

repos le matin au camping de Kanji. Petit restaurant-épicerie au camping. Rien dans le village. Un très intéressant et très vieux gonpa à voir. Une grand-mère a la clé.

après-midi : montée à Dumbur.
Passer au bas du village de Kanji et rentrer dans la gorge de gauche pour suivre la rivière en rive gauche et trouver le départ d’un sentier en légère montée pour franchir d’un gros éboulement de terrain. On passe une bergerie avant de poursuivre toujours rive gauche de la rivière.  Belles vues à l’arrière sur les roches travaillées par la surrection. A partir de là, le sentier disparaît et il faut suivre le lit de la rivière jusqu’au moment où on arrive à un torrent venant de la droite qu’il faut traverser. Sur la droite un groupe de bergeries pour arriver à une étendue gazonnée. Après il faut continuer le chemin vers la gauche et trouver un coin pour établir le camp en bordure de champ (2h30, 4.085m). A Dumbur, je resterai une journée. Dans l’après-midi, partir en balade dans le vallon qui part à droite pour rejoindre les petites bergeries de Kathimu. (3h A/R avec 250m de dénivelée).
Possibilité de dormir sur place et profiter ainsi pour goûter les produits fabriqués par les transhumants. Fromage frais et séché, yaourt (curd). 


Jour 16  bergeries de Kathimu / Dumbur 

Retour dans la journée à Dumbur.

Jour 17 Dumbur / Shillakong

La journée commence directement par la montée vers le col ! Du camp à 4.085m, on remonte la vallée en direction d’un monticule (moraine centrale d’un ancien glacier) sur lequel on poursuivre en suivant une arête jusqu’à un cairn (1h20, 4.350m). Le sentier continue sur une moraine avant de prendre à gauche sur un bon sentier. Ce sentier conduit au col du Yogma La (1h45, 4710m) dans lequel flottent, comme toujours, quelques drapeaux de prières. Je passe le sommet en lançant la phrase "Ki Ki So So La Gyalo" traduction "les dieux sont vainqueurs, les démons sont vaincus". J’espère qu'ainsi je serai protégé durant toute la traversée.
La descente s’effectue sur un excellent sentier jusqu’à 4.450m avant de partir sur la droite. Le chemin culmine la rivière. Beaucoup de up / down importants. Après avoir passé une portion friable, le chemin parcourt le fond d’une petite vallée bien verte avec des pics couverts de glace qui dominent le décor. Une dernière montée conduit à un petit collet puis c’est la descente jusqu’à la rivière qu’il nous faut traverser à gué (1h30, 4.410m). Après, remonter le chemin qui se trouve juste en face et continuer jusqu’à la bergerie de Shillakong (15mn, 4.500m, eau de « source », quelques places de camping).

Jour 18 Shillakong / Camp Spong Tongpo

Du camp, monter vers la gauche en direction du « village » de Shillakong. Contourner la montagne par la gauche et rester plus ou moins à la même hauteur pour rejoindre le sommet d’une colline (30mn, 4.600m). On poursuit tout droit pour un nouveau passage à gué et remonter directement de l’autre côté sur un plateau jusqu’à un collet (25mn, 4.620m). Une fois en haut, il faut redescendre dans un vallon pour rejoindre le sentier qui mène au col. Franchir un thalweg dans lequel coule un torrent. Maintenant le sentier est bien tracé sur une langue d’éboulis noirs (50mn, 4.685m) et continuer jusqu’à un plat (1h10, 4.910m). En face de nous, les pentes du Sniugurtse La. La montée est impressionnable, mais le chemin est fort fréquenté et il s’avèrera au fils des pas, moins difficile qu’il en a l’air. Après une heure d’effort, c’est le passage du col (1h, 5.100m, appelé aussi Kongma La). Après le col, belle descente avec un premier lacet bien large avant de rejoindre le milieu du vallon. Puis le sentier s’engage entre de magnifiques pitons rocheux. La suite de l’itinéraire parcourt une large vallée. Le sentier sort enfin de la pierraille et traverser de larges espaces gazonnés. Puis on suit une moraine herbeuse jusqu’au confluent de deux torrents (1h25, 4.600m). Fin de la journée.

Jour 19 Camp Spong Tongpo / Photoksar

Rejoindre le petit col qui se trouve sur la droite et basculer de l’autre côté sur un sentier qui descend vers le fond de la vallée. Lorsqu’on se trouve à hauteur du pont, laisser le sentier tout au fond de la vallée et partir hors sentier vers le bas pour rejoindre la rivière (35mn, 4.510m). Remonter, puis s’engager dans le thalweg qui se présente juste devant. Après être monté dans le lit d’une rivière à sec, on débouche sur un petit plateau juste avant le col (40mn, 4.690m, buvette, jonction avec le sentier « officiel » qui arrive de Hanupatta et Lamayuru). Poursuivre en direction du col en s’engageant dans une vallée étroit. Une dernière montée sur la gauche, c’est le passage du sommet du Sirsir La (30mn, 4.805m). Pour la descente, ne pas prendre l’ancien sentier qui est beaucoup trop pentu et est en très mauvais état. Suivre la piste sur 500m sur le versant Photoksar et trouver dans le premier virage le départ d’un nouveau sentier qui rejoint le fond de la vallée. Puis c’est tout droit jusqu’au moment où se dresse un chorten (55mn, 4.340m) offrant une vue panoramique sur la vallée et le village de Photoksar. Il ne reste plus qu’à descendre jusqu’au village (20mn, 4.220m). 

Jour 20 Photoksar

Journée de repos et balade jusqu'au glacier qui se trouve en face du village.

Jour 21 Photoksar / Phanjila

Cette fois pour rejoindre Phanjila, je voudrais passer par Askuta et Sumdo. Mais je devrai quand même me renseigner pour voir si ce circuit est possible. S’il ne l’est pas, je n’aurai pas d’autre solution, que de refaire le Sisir La, le hameau d’Amat et Hanupatta avant d’arriver à Phanijila. Selon ma carte, cela devrait passer par Askuta.

Quitter le village de Photoksar par le haut (vers le Gonpa) et prendre les gorges sur la gauche. Continuer jusqu’au pont qui enjambe la Yapola Chu. Avant d’arriver à Askuta, il y aura encore deux ponts à traverser. Après le troisième pont, laisser le chemin de droite qui va à Riongka et bifurquer à gauche vers Sumdo. Longer la rivière jusqu’à un nouveau pont, après ce sera directement Sumdo. Dernier hameau avant Phanjila. Village étape.
Jour 22 Phanjila / Tar

Quitter la piste qui va à Wanla, pour prendre à droite, la piste qui va au hameau de Tsumpata et le village d’Ursi. Entre ces deux bourgs, il y a sur la droite la piste du trek Lamayuru / Chilling (que je prendrai plus tard, après avoir fait Mang Guy et passer le Serdultran La qui culmine à plus de 5250 m).

Quand on est dans la gorge au départ d'Ursi, on longe à un moment une courte pente raide sur la gauche suivie d'un grand rocher. On a tendance à continuer tout droit au fond en suivant un bon chemin emprunté par les locaux pour conduire leur troupeau vers des pâturages. Et bien, il faut prendre son souffle et grimper en zigzag en suivant une petite trace dans cette pente raide sur la gauche pour retrouver au-dessus le sentier qui conduit au col. Si on continue tout droit, on n'arrive nulle part. C'est le seul piège, ensuite la trace est unique et visible.
 La longue montée qui va au Tar La, col qui, aux dires des habitants de Tar, est très difficile ! Jean-Louis Taillefer me l’a confirmé en me disant que le chemin est très bien marqué mais il faut environ 5 heures jusqu'au sommet du Tar-la et environ 3 heures jusqu'au village de Tar. La journée sera longue mais pas d’autre solution si je veux rejoindre ce hameau et aller faire un julley à la famille Kutipa.

Jour 23 Tar

Journée de repos

Jour 24 Tar / Mang Gyu
Pour cette étape, qui est splendide, j’espère avoir un meilleur temps qu’en 2012.

Cela commence directement après le village par une belle montée jusqu’au pass du Ipti La. Puis se diriger vers le Mang Gyu La qui est à la même altitude. Mais avant d’y arriver, il me faudra marcher de flanc, dans une succession de crêtes et de vallons avec une vue constante sur le minuscule hameau de Ipti.
Attention de ne pas me tromper cette fois dans la descente pour rejoindre le village de Mang Gyu. Eviter tant bien que mal de bifurquer sur la droite car la fin de la descente est très compliquée de ce côté-là.

Jour 25 Mang Gyu / Hinju
Nouvelle grosse journée aujourd’hui, puisque je vais devoir passer le pass du Serdultran La à 5250 m avant de retrouver le chemin du trek qui va de Lamayuru à Chilling. Encore une fois, je ne trouve pas d’info sur ce passage de col. Je devrai donc me renseigner à Mang Gyu sur l’accessibilité de cette voie qui visiblement, est peu fréquentée par les agences. En chemin, je laisse le hameau de Zum et après le col, je devrai retrouver un autre hameau, celui d’Angshang. (Ici, camping et tente-restaurant)
Prends des notes sur l'étape Mang Gyu – Hinju, ce ne doit pas être une promenade de tout repos !

Après c’est l’entrée dans la vallée de Hinju. Visite du village et des vergers d'abricotiers. Ce village a trois niveaux principaux, l'inférieur, le principal et le village supérieur. Je passerai sur les 3 niveaux afin de trouver un coin pour dormir chez l’habitant ou sous ma tente. Normalement, il y a deux homestays sur la première partie. Quelques mètres plus loin, on passe sous un shorten décoré des 4 lokapalas aux 4 coins et on longe une belle maison avec l’inscription peu visible « Langtopa GH » sur la porte. Une petite pièce propre sert de chambre d’hôte. Très bonne cuisine.
Visite du petit Gonpa Drigung Skura Rinchensgang

Jour 26 Hinju / Konzke La / Sumda Chenmo
Après 30 min. on passe à Angshang, deux maisons et un grand camping avec tente restaurant.

Départ par une montée facile au début qui passe le camp de base du Konzke La devant des camps de bergers et se termine en lacets plutôt raide au bout de 4 h. Depuis le passage, vue spectaculaire sur la chaîne du Ladakh et du Karakoram. Début de la longue descente vers la vallée. Plusieurs emplacements de camp dans la descente. On arrive à Sumda Chenmo 3h30 après le col. Le village est coupé en deux par un petit torrent. La première partie offre 2 campings, 2 homestay et un temple récent. La partie du bas possède 2 guesthouse et une curiosité à voir absolument : une statue appelée Shid.kiy.bDag.po de 2.60 mètres sculpté dans un seul tronc de genévrier et 9 autres murtis plus petits, datés au carbone 14, du VIIIème  siècle. C’est tout ce qu’il reste du Sumda She Gonpa, fondé par Rinchen Zangpo au XIème siècle.
De l’autre côté du torrent, la vue est fermée par une longue barrière rocheuse d’une hauteur impressionnante.

Jour 27 Sumda Chenmo / Dungdungchen La / Chiling

Un bon sentier récent quitte le village, traverse les alpages en descendant au torrent qu’on franchit sur 3 rondins au lieu-dit Lasgo ( 1h ). Plusieurs emplacements à l’ombre des saules. On remonte en face vers le lac Lanak La. ( 1h ), puis on redescend légèrement vers le lieu-dit Lanak ( camping et parachute restaurant 40 min. ). Commence alors une longue montée vers le Dungdungchen La ( 1h30 ) au milieu de quelques grands rochers au début. La descente sur Chiling est interminable ( 3h ). Tea-shop, camping, homestay. ( 6 des 7 maisons de Chiling sont des homestay ).

En cas de mauvais temps, à partir de Lasgo, on peut rejoindre la route de Chiling en moins de 2 heures en suivant la rivière. On arrive à Sumdado. Chiling est alors à 10 km.
Dans la montée du Dundunchen La, il y a un camp avec tente-restaurant au lieu-dit : Lanak. Ça permet de couper en deux l'étape Sumda Chenmo – Chiling.

Jour 28 Chilling

Journée de repos.