dimanche 12 janvier 2014

Suite de la préparation Ladakh 2014

Pour continuer en beauté mon trek au Ladakh,  j'ai choisi de faire la vallée de la Markha, et de remonter dans la région du Kharnak avant d'aller aux lacs Tso Kar et Tsomo Riri.

Si je connais déjà la vallée de la Markha, je me réjouis d'avance de découvrir le Kharnak qui est une région des hauts plateaux, propice aux amateurs de solitude et d'espaces vierges où les moments de rencontres imprévisibles avec les nomades et leurs troupeaux de chèvres et de yaks restent toujours un grand moment.




Jour 29 Chilling - Skyu 3h

Depuis Chilling, suivre la Zanskar River pendant 5 kilomètres. Arriver au confluent des rivières Markha, Zanskar, il faut prendre une nacelle suspendue à un câble pour passer de l’autre côté de la rivière pour rejoindre Kaya (1h30) et Skyu (20min) dans la vallée de la Markha.
Le petit temple de Skyu renferme de très belles petites statues et des fresques, mais le moine de d’Hemis est rarement là. Autre curiosité, les quelques chortens groupés au centre du village et un petit édifice au toit en forme de dôme abrite quatre gravures de Bouddha debout sculptées sur des pierres plates.  
Nuit sous ma tente.

Jour 30  Skyu - Markha village 4h35

Attention ! Pendant les journées de grand ensoleillement, il faut impérativement franchir la Markha river avant 14h car la fonte des neiges du Kang Yatze déclenche systématiquement une montée subite des eaux. La traversée sans équipement spécial est à éviter. Pareillement, lors des journées de pluie battante qui font grossir les flots et cela sans créneau horaire prévisible, mieux vaut rester alors au chaud à l’étape…

Remontée de la vallée de la Markha.

Une belle journée de marche m’attend avec cette remontée de la vallée de la Markha, jusqu’au niveau du village qui porte le même nom que la vallée.
Du camping suivre le chemin en bordure des champs. Le fond de la vallée est verdoyant contrastant avec les parois où le minéral règne sans concession. De véritables petites forêts se sont créées faisant en sorte que je marcherai à l’ombre bien protégé sous le couvert végétal. Jusque-là le chemin est bon, mais la suite sera moins facile, il me faudra monter et descendre pour éviter quelques rochers qui encombrent la vallée. Autre solution, traverser la rive et autres canaux d’irrigation.

Puis la vallée s’élargit au croisement d’un vallon pentu venant de la droite marqué d’une belle aiguille bifide. Au niveau d’un alignement de chortens posé sur un petit monticule, on dispose d’une belle vue arrière sur les aiguilles rocheuses qui dominent Skyu.
Poursuivre à mi-hauteur de la rivière avant de descendre pour effectuer un passage à gué.  Après continuer au pied d’une falaise. La suite de la marche se déroule au milieu d’un vaste espace creusé par un méandre de la rivière Markha qui se referme assez vite au niveau d’un goulet. Poursuivre à proximité d’un enclos à bestiaux juste avant de franchir la rivière sur un pont de bois. Rester maintenant rive gauche de la Markha river. Passe Hamourja (15mn, 3570m, tente parachute, home stay et camping) puis le « village » de Nagdi (15mn, 3570m, homestay et camping) avec des maisons troglodytes creusées dans la falaise sur la rive opposée. Il s’ensuit la traversée d’une longue portion jusqu’aux 2 tentes parachutes, homestay et camping de Sara (25mn, 3590m). Encore 1km et repasser rive droite sur un pont de bois après lequel on grimpe jusqu’à quelques maisons et longer des champs cultivés.

Au niveau d’un groupe de maisons, on suit sous les frondaisons le canal d’irrigation quelque temps avant de revenir à découvert pour entrer dans le village de Chaluk aux maisons plus que rustiques et sommaires.
Au-delà on poursuit à flanc de falaise sur un bon sentier en direction du groupe de chortens posé sur une épaule morainique. Une fois sur le site (35mn, 3700m) ce qui surprend ne sont pas les chortens blancs érigés mais l’importance des murs de manis recouverts de pierres gravées. Au bout de l’alignement religieux on distingue à l’avant que la vallée dans laquelle on va pénétrer semble moins rébarbative que la précédente, plus resserrée avec la Markha qui s’y amuse à passer d’une rive à l’autre selon son humeur. Descendre au milieu d’un ensemble de chortens blancs et rouge sang pour aller traverser une rivière qui sort d’un profond canyon. Tout de suite après c’est Thinlespa (10mn, 3685m, tente parachute). La suite se déroule en rive droite de la vallée. On arrive au confluent de la Markha et d’une rivière très chargée en sel et en salpêtre, comme en attestent les traces laissées sur les bancs de sable gris (30mn, 3730m, 2 darchoks).

Continuer dans la vallée qui part légèrement sur la gauche dans la direction d’une maison blanche adossée à la falaise. Au-delà, voilà la surprise de la journée : la traversée a cru de la Markha, tonique et revigorante. Voici de retour en rive gauche pour un dernière petite demi-heure de marche le long de la rivière avec au loin le village de Markha qui s’annonce, d’abord par une première homestay puis une deuxième juste avant de franchir le pont de bois (15mn, 3780m).

Il ne reste plus que quelques minutes de marche pour atteindre le pied du vieux village construit sur une falaise (10mn, 3790m, 2 campings). Visite du Gonpa de Shamunatha « perchée » sur la gauche du collet.
Nuit sous tente.

Jour 31 Markha village – Umlung 2h45

Du camping monter et passer un collet dans lequel trône un mur de chortens, représentation de la Trinité bouddhiste Rigzum Gönpo. De là on domine le village de Markha.

Au-delà, on remonter la large vallée fluviale. Après un peu plus d’une demi-heure de marche, c’est une nouvelle traversée de la Markha. Après la traversée, il vaut mieux garder les sandales pour marcher sur un plateau d’alluvions et atteindre un ensemble de mâts auxquels sont accrochés des darchoks. Au pied de l’aiguille élancée s’ouvre le profond canyon de la Chacham Togpo. C’est le départ de l’itinéraire qui permet de rejoindre le plateau de Khar Nag et au-delà Zangla.

Voici la deuxième traversée de la rivière à l’aplomb d’une falaise. Poursuivre rive droite au milieu d’une superbe gorge. On passe une série de chortens et de murs de manis annonçant le monastère de Tetsa perché sur une épaule une cinquantaine de mètres au-dessus de la Markha (35mn, 3830m). Cette fois j’ai bien l’intention de monter jusqu’au Gonpa pour avoir une vue imprenable sur la vallée.
Redescendu je continue le long de la rive jusqu’à contourner à l’aide de quelques pierres l’épaulement que vient lécher la rivière. A partir d’ici les pieds resterons au sec.
C’est le départ d’un petit chemin tracé au pied de la pente d’éboulis, sentier qui nous emmène jusqu’à Umlung (30mn, 3860m, 2 tentes parachutes). On peut admirer le charmant « village » de 2 familles surplombant la vallée couverte ici-bas de champs d’orge.

Lors de mon passage en 2011, j’ai été très bien accueilli par ces deux familles que je me suis promis qu’à mon prochain passage, je resterai dormir. Je profiterai aussi pour donner les photos que j’avais faites.

Jour 32 Umlung – Plateau du Nyimaling 6h

Ce matin, il ne faudra pas trop tarder avant de partir car j’aimerais bien rejoindre Nyimaling ce soir.

Démarrer à proximité des murs de manis. Un savant droite-gauche amène à suivre la bordure du canal d’irrigation taillé à flanc de la moraine fluviale. Le suivre permet d’aisément franchir un rognon rocheux. Il faut rentrer à présent dans une large vallée couverte d’arbustes avec à l’horizon les formes adoucies du plateau du Nyimaling qui s’annoncent. Juste après, la vallée de la Markha s’infléchit vers la droite et permet de découvrir l’altier sommet du Kang Yatze II et ses 6175m, le sommet principal n°I restant occulté par celui-ci (en fin de compte, on verra plus tard que les deux sommets sont séparés par une arête orientée NW-SE).

Poursuivre par une grimpette pour rejoindre un mur de manis (30mn, 3950m). Franchir le lit d’une rivière issue du Matho Kangri faisant partie de la grande chaîne montagneuse du Stok Kangri avant de passer une deuxième série de murs de manis. Un instant occulté par les hautes falaises, voici que réapparait à l’horizon le Kang Yatze II avec l’arête sommitale du I qui commence d’émerger. Traverser une plaine herbeuse (15mn, 3970m, tente parachute). Poursuit jusqu’aux quelques maisons qui font partie du village de Hankar (15mn, 4000m). Puis, hors du chemin qui suit le lit de la rivière, on traverse les champs de céréales.

Tout dépendra de l’heure de mon arrivé à Hankar, mais normalement je ne ferai que passer et me dirigerai directement vers Nyimaling.

A Hankar il me restera 5h de marche.

A peine être passé les premières maisons du village, dépasser le bâtiment qui contient un moulin à prières et voici directement une petite grimpette jusqu’à un collet qui domine le village de Hankar (10mn, 4060m). Redescendre tranquillement vers la dernière maison du village que l’on contourne par le haut en suivant le chemin marqué de murs de manis et de chortens. On traverse une petite rivière avant de longer les champs en terrasse plantés d’orge.
Le Kang Yatze II a réapparu et c’est dans sa direction qu’il faut poursuivre pour retrouver la rive de la Markha River. Laisser partir sur la droite la « route » du Kharnak qui emprunte le pont de bois (30mn, 4050m) et suit le lit de la Langthang Chen. Continue rive droite en bordure du torrent. S’engager sur la gauche dans un défilé où le rognon rocheux en rive gauche présente de belles orgues et, au-delà, la falaise de grandes dalles verticales.

Montée sur le plateau du Nyimaling

Poursuivre sur le chemin du bas jusqu’à une petite grimpette qui permet de contourner une zone d’éboulis friable qui tombe directement dans la rivière. Puis c’est un long faux-plat montant qui est proposé avec de belles vues sur la falaise de la rive gauche découpée en strates du plus bel effet. On arrive au pont de bois sur la Markha (45mn, 4100m) et passer en rive gauche pour atteindre le lieu-dit Tachutse (10mn, 4140m). Continuer en rive en s’élevant un peu en direction d’un enclos à bestiaux. Au préalable, traverser une large rivière en provenance directe des glaciers du Kang Yatze. Il est facile d’imagine que c’est elle qui est à l’origine des crues de la Markha tous les après-midis ensoleillés. La rivière traversée, marcher très légèrement  vers la droite pour suivre un excellent sentier qui remonte un thalweg en rive gauche. Belle vue à l’arrière sur l’ensemble de pics décharnés qui caractérisent cette région du Ladakh.

Profiter d’un replat pour passer rive droite et repartir en montée progressive assez pentue jusqu’à atteindre un collet dans la moraine de gauche (50mn, 4450m). Pour une belle vue, il faut prendre suffisamment d’altitude et de recul pour apprécier l’enfilade de la vallée de la Markha jusqu’aux lointains pics du Chomotang. En poursuivant le regard vers la droite, on tombe sur un bel ensemble de pénitents rouge carmin qui ne dépareilleraient pas au cœur du paysage.

Repartir en suivant le fil de la moraine en direction d’une butte sur laquelle a été érigée une multitude de cairns. On marche à flanc pour atteindre un collet derrière lequel, oh surprise, un charmant laquet a trouvé sa place dans un creux de la moraine (20mn, 4550m). Et en montant de quelques mètres sur la droite, on accède à son « grand frère », parfait miroir des Kang Yatze I et II.
Quittant cet endroit enchanteur, poursuivre la montée en direction du plateau du Nyimaling. D’abord en direction d’un large collet d’où l’on distingue nettement pour la première fois le Konmaru La, porte de sortie vers la vallée de l’Indus, puis d’un deuxième. Derrière, suivre un sentier étale à flanc de moraine herbeuse puis prendre pied dans le large vallon dans lequel on retrouve la Markha pour atteindre le « village » de Nyimaling (1h, 4740m, tente parachute, plusieurs emplacements de campings, eau sortant de la moraine de droite 2mn avant d’arriver au camp).

La nuit sera froide sous ma tente face aux habitations sommaires des nomades éleveurs de yacks.


Les infos pour la suite du trek au Kharnak, je les ai récoltées dans l’excellent guide pratique de Jean-Louis Taillefer, Ladakh Zanskar.  Merci à lui pour ces précieuses informations.


En plus de son guide, il a aussi un site à l'adresse suivante http://ladak.free.fr/

Jour 33 Nyimaling – Yakrupal (pied du Zalung Karpo La) 4800m. 7h30

Le début de la journée peut être différent selon l'endroit où l'on a dormi :

- depuis Nimaling, on peut prendre un raccourci peu fréquenté, en montant au camp de base du Kang Yatse et en continuant jusqu'au Konka Nongpo La (5080m.), puis en descendant à l'emplacement de camp de Langthang Chen dans la vallée vers le Zalung Karpo La.

- depuis Nimaling, on peut aussi descendre vers Hangkar, en passant près de deux petits lacs (le second est juste au-dessus du premier), puis au camp de Tachutse, et  depuis Tachutse, on descend jusqu'à une passerelle qu'on franchit pour passer rive droite du torrent de Nimaling. Un bon chemin dans des gorges amène à une seconde passerelle qu'on franchit aussi, et qui ramène rive gauche à l'entrée de la vallée de Langthang Chen qu'on va remonter pendant tout le reste de la journée.

On débute cette vallée sur la rive droite jusqu'à un gué obligatoire après 30 minutes On passe rive gauche et 30 minutes plus tard on dépasse les ruines de Tamachen, avant de repasser un nouveau gué 5 minutes plus tard. Nouveau gué 20 minutes après dont on peut retarder la traversée en navigant entre les berges et les bras à sec, mais il faudra quand même se déchausser une nouvelle fois, puis recommencer 35 minutes plus tard. On finit ces traversées sur la rive droite pour continuer une longue montée régulière pendant une heure jusqu'au campsite de Tikyu.

Après 1h10, on traverse un double torrent venant de la gauche, et peu après on passe rive gauche par un gué facile. On laisse le torrent principal pour remonter, après l'avoir traversé, le petit torrent qui descend du Zalung Karpo La. Moins d'une heure plus tard, on est au campsite de Yakrupal dont l'herbe est toujours méticuleusement tondue par quelques yaks qui ne font aucune difficulté pour céder leur place.

Jour 34  Yakrupal – Zalung Karpo La 5200m – Tsogra 4200m. 6h00

La vallée s'étire interminablement vers le col. Le torrent n'est plus qu'un petit ruisseau qu'on traverse plusieurs fois sans difficulté maintenant. Quelques pierres bien placées permettent de passer sans se déchausser. Devant deux vallées en Y, on traverse pour prendre celle de droite. Au bout de deux heures d'ascension depuis le départ, on est au sommet du col. On se trouve devant d'immenses et magnifiques falaises. Le vent est toujours glacial à cette altitude.
La descente est abrupte et les nombreux lacets poussiéreux sont taillés dans de l'argile grise. On perd rapidement de l'altitude pour retrouver le fond de la vallée et un autre 326 - Ladakh Zanskar, guide pratique torrent qu'on traversera lui aussi plusieurs fois. Après 1h30 de descente on passe au camp de Kyurik, juste après un gros torrent arrivant de la gauche.

On continue à naviguer à droite et à gauche du torrent, mais les traversées sont faciles. 30 minutes plus tard, on passe devant le grand camp de Pilingsa, rive gauche. On revient peu après rive droite, et une bonne heure plus tard, on arrive aux ruines de Tsogra, ou Sorra : de nombreuses bergeries, un vieux moulin à eau, et en face sur la rive gauche, au sommet d'une très haute falaise, les ruines d'un fort. Autour des bergeries, l'espace plat est immense pour installer la tente. Mais toujours pas un arbre, pas un buisson. Rien que le désert, et par ci par là un brin d'herbe, pas une touffe seulement un brin. C'est pourtant ici que les nomades du Kharnak passent les mois de janvier et de février, les plus froids de l'hiver, avec les yaks seulement. Si l'on est peu nombreux, on peut aussi continuer jusqu'à Tantse, 1h30 plus loin, pour installer sa tente dans une clairière au milieu des saules, où l'on aura beaucoup de bois mort pour cuisiner. Ne pas le brûler inutilement, il pourra servir à d'autres ; le bois est presque aussi rare que le pétrole au Ladakh.
Éviter l'endroit si on est nombreux car c'est l'un des rares carrés d'herbe du quartier et les nomades n'apprécient pas de la voir écrasée par les promeneurs.

jour 35  Tsogra - Dat 4200m. 6h00

Après Tsogra, un sentier continue rive droite vers le Zangskar. On passe rive gauche par une traversée à gué dans un torrent devenu plus large. Gorges profondes qui reçoivent le torrent de Dat. On est dans une forêt de saules. Après deux nouvelles traversées nu-pieds, on trouve un bon emplacement de camp dans une large clairière, 1h30 après le départ. C'est le camp de Tantse 4500m. On continue dans la vallée de gauche, sur la rive gauche qu'on gardera tout le jour.

Tout est plat, la marche est facile le long de la rivière. L'eau est claire, ce qui est rare en juillet, et presque tiède, ce qui est encore plus rare. 45 minutes après Tantse, on laisse un large vallon vert sur la droite pour s'engager dans un canyon plat bordé de hautes falaises ocres, très beau passage. On sort du canyon au bout de 30 minutes et 30 minutes plus tard on traverse le large camp de Khizurkyam : des ruines, des restes de murs d'enclos et une profonde vallée sur la gauche ainsi qu'une passerelle de fer pour y accéder. On reste sur la piste, rive gauche. Après 30 minutes, on longe un grand Lhato couvert de drapeaux à prières et entouré de très larges murs de manis, comme d'immenses tables couvertes de pierres gravées. On rencontrera encore des ruines, une série de 10 murs de manis sur un petit plateau, des torrents à sec, puis un chorten suivi de deux murs de manis avec de splendides gravures juste à l'entrée de la plaine de Dat.

A cet endroit, les deux hameaux de Shehyen et de Dango sont à 15 minutes l'un de l'autre. Au-dessus du premier, Shehyen, se trouve Dat gonpa qui conserve encore de belles fresques. Ce monastère est au centre d'une enceinte constituée d'anciennes habitations. On imagine qu'il abrita autrefois une importante communauté de moines qui se protégeaient ainsi des vents glacés pendant un hiver qui dure près de 10 mois sur ces plateaux. Un moine de Hemis est affecté à la garde de ce gonpa. Il encaissera cette nuitée et les précédentes.
Pour planter la tente, il faut dépasser Dango et traverser le ruisseau. La plaine est large, on a l'embarras du choix.
A Dat, beau Gonpa à visiter. Il y aussi de magnifiques pierres manis à voir sur les murs juste avant d'arriver.

Jour 36  Dat - Yar La 4950m - Lungmoche 4650m. 5h30

Très vite la vallée devient large et plate. On marche maintenant sur une piste, une "jeepable road", dont on voit le bout très loin. Une longue muraille rocheuse à gauche fait de l'ombre toute la matinée. C'est tout droit et tout plat. Après plus de 2h30 de marche rapide pour se réchauffer, une montagne de terre sombre ferme la vallée. On peut sortir à droite ou à gauche. La piste part à gauche vers le soleil levant.
La nouvelle vallée est très sèche, avec beaucoup d'edelweiss. Au bout d'une heure, on traverse un minuscule ruisseau, et on commence à gravir le Yar La qui est une grosse colline de terre. 40 minutes plus tard, c'est le sommet avec un grand Lhato et de belles pierres gravées.

La descente se fait dans de la terre nue. On retrouve un large ruisseau au bas du col, puis on arrive à Lungmoche en 1h depuis le col. Lungmoche est l'emplacement d'un camp de nomades avec ses parcs à chèvres entourés de murs de pierre, ses emplacements de tentes et quelques habitations qu'on pourrait croire en ruines. Elles ont seulement des murs parce qu'il n'y a pas d'arbre à des dizaines de km à la ronde, et qu'il est donc impossible de construire un toit. En 328 - Ladakh Zanskar, guide pratique arrivant, il suffit de recouvrir les murs avec les pans de la tente en poil de yak pour avoir une maison avec un toit. Les nomades passent le mois de septembre ici.


Les nomades ne s'arrêtent plus à Lungmoche. On peut faire Dat-Panchen dans la journée, ou Dat-Yangthang un peu avant. Si les nomades ne sont pas à Panchen, tu fais ensuite Panchen-Pangunagu, sinon, il faut rester un jour ou deux avec eux.


Petit détail : A Dat, le moine encaissera les nuitées de Tsogra et Dat, et à Panchen, les nomades encaisseront les nuitées de Lungmoche (si tu y dors), et de Panchen. Tous ont le carnet à souche.

Jour 37  Lungmoche - Pangchen 4700m. 7h30

Après Lungmoche, on continue à descendre la large vallée en suivant la piste carrossable. Le torrent de plus en plus large coule tout à droite. 2h15 plus tard, la vallée se termine dans une nouvelle vallée perpendiculaire, encore plus large et plate, parcourue par une rivière, la Zara Chu, bordée par une piste sur ses deux rives. On aperçoit plusieurs murs de mani le long de la piste de la rive gauche opposée. 
On remonte vers la gauche pendant 2h30 pour arriver au village nomade de Yakhang, occupé seulement en août. Ici, les maisons sont de vraies maisons, et tout en haut du village, la plus grande maison est un monastère de nonnes : Padma Otbar Chosling ou Tshang Khang Ritröd. En 2008, cinq nonnes y habitent.

En juillet, pour rencontrer les nomades, il faut continuer jusqu'à Pangchen. Pour cela, on reprend la piste jusqu'à une passerelle métallique qui permet de traverser et de prendre la piste de la rive gauche. Pangchen est au fond d'une vallée adjacente facilement repérable par les nombreuses traces des animaux. Il faut 2h30 à 3h00 depuis Yakhang. L'endroit est surprenant. Le vallon est étroit, un torrent coule au milieu des tentes noires installées de part et d'autre. Le soir, les yaks en liberté circulent au milieu des enfants qui jouent. Les femmes traient les chèvres parquées. Un tuyau de poèle fumant dépasse sur chaque tente. Le modernisme avance.

Jour 38  Pangchen - Pangunagu (Tso Kar) 4590m. 5h30.

Au départ de Pangchen, les drailles des chèvres sont un bon raccourci, sinon, en suivant la piste on redescend jusqu'à la vallée de Zara qu'on va remonter dans la poussière jusqu'au camp de Zara. Quelques chortens, quelques murs de mani, des habitats sommaires, puis la piste plonge sur More Plains où l’on retrouve la route Manali-Leh après 4 heures de marche depuis Pangchen.
On suit la route en direction de Manali pour prendre l’embranchement vers le Tso Kar. Il faudra quitter cette route qui se dirige directement vers Tukje pour prendre la piste vers Pangunagu en contre-bas.

On ne voit pas le Tso Kar depuis Pangunagu. Il faut continuer la piste vers Nuruchen pendant 30 minutes pour avoir de beaux points de vue sur le lac et ses rives blanchies par le sel.
Jean Louis Taillefer.

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