vendredi 31 août 2018

Du Spiti au Kinnaur

L'étape de Gyu, marque notre dernière journée au Spiti. Ce matin, nous allons partir vers le Kinnaur. Bien que cette région soit surnommée "le trésor caché de l'Himalaya", nous n'y ferons que deux étapes : Chiktul et Sarahan. 


On aurait tellement voulu faire le Trek "Kinner Kailash Parikrama" (qui était au programme), mais la météo ne se prête guère pour faire ce circuit difficile et de plus, il est obligatoire de se procurer un “inner line permit” 
Ce trek est une " Parikrama " ou " Kora " (circumambulation) autour du mont Kinner Kailash qui commence au village de Thangi puis passe par les hameaux de Charang et Chitkul. 


Nous voilà donc encore à Gyu, où nous avons fermé nos sacs après une dernière visite au moine Gelugpa Sangha Tenzin en haut de la colline. 
Cette fois, c'est le départ à pied bien évidemment ! Nous traversons le village où c'est le moment de rassembler les biques pour les conduire aux alpages, tandis que les vaches restent bien pénardes chez elles ! Et que d'autres villageois rentrent les provisions pour nourrir les bêtes durant l'hiver.



Ce fut un sacré bon moment qui ne s'oubliera pas.



................... et nous reprenons la vallée. Cette fois, plus de camion militaire pour nous prendre en charge. Fort heureusement, la route descend continuellement jusqu'à l'embranchement avec la grand route. 


 
Route qui nous conduira à Chiktul via Reckong Peo.


Lorsque nous arrivons sur la grand route, nous poursuivons à pied, étant donné que nous ne connaissons pas les horaires de bus.
 

Après 8 km, nous arrivons à Sumdo où il y a un arrêt de bus avec des gens qui attendent. Nous patientons donc avec eux.


Installés dans le bus, nous voilà partis pour une série de cols à passer tout en circulant sur une route qui devient de plus en plus réfractaire à tout véhicule.




Heureusement, cela passe toujours .... ou presque !!


Nous avons pris tellement de retard qu'il nous faut passer la nuit à Reckong Peo qui est le centre administratif du Kinnaur. Les touristes n'y restent que la nuit avant de continuer leur périple. Ce sera notre cas.

jeudi 30 août 2018

de Tabo à Gyu

On n'allait pas rester sur une déception pour finir la région du Spiti.
Nous voilà donc partis pour le village de Gyu, car nous avons rendez-vous avec un drôle de personnage. Et lui, nous savons qu'il sera bien là !!!!
Mais il faut encore aller jusque là et ce n'est pas une mince affaire. Tout d'abord, il faut faire du stop pour rejoindre l'embranchement avec la route pour Gyu, car les taxis depuis Tabo sont hors de prix. Nous nous sommes donc à nouveau retrouvés dans la benne d'un pick-up et comme le chauffeur roulait tombeau ouvert, il m'était impossible de faire une photo vu que je devais me tenir. Encore un trajet de fou, dans un décor paradisiaque !!
Mais nous sommes quand même arrivés en entier à l'embranchement des deux routes.


Après, il nous reste qu'à faire le reste du trajet à pied, soit 8 km dans une vallée pas très large au début mais qui le deviendra au fil des kilomètres.


 

Au bout de trois kilomètres à peine, un camion de l'armée s'amène, il monte à la caserne de Gyu. Il faut dire que ce village n'est qu'à quelques kilomètres du Tibet, il y a évidemment de la surveillance dans l'air !!!
Le chauffeur est sympa, il nous embarque, naturellement dans la benne, jusqu'au village.

 

 
Le trajet nous semble plus long que les quelques kilomètres qui étaient annoncés. Mais bon, on est installé +/- confortablement, on ne va pas commencer à se poser des questions inutiles.


Au début du village, nous sommes invités à descendre, pas besoin de rentrer jusque dans la caserne !!!
Il va falloir maintenant chercher une GH.



Nous demandons dans deux maisons qui sont plutôt sympa, mais hélas, nous essuyons à chaque fois un refus. Puis une autre personne nous dit que nous devons aller jusqu'à la maison un peu plus loin, que c'est une guesthouse pour nous. C'est à ce moment là que nous comprenons que les étrangers ne peuvent pas aller dormir n'importe où. Sûrement une demande de l'armée qui préfère savoir où on est.
En effet, nous sommes cette fois, à la bonne adresse et nous pouvons y laisser nos sacs. La chambre est confortable et par le suite, nous constaterons qu'on y mange aussi très bien.
Tout cela est bien beau, mais il est temps d'aller voir celui qui nous attend dans le temple situé en haut du village.


Pour ne pas passer trop près de la caserne, nous faisons le tour par la route. Mais le fond de la vallée nous semble sympa et nous décidons d'aller l'explorer un peu avant de monter au gonpa.

 


Il est temps maintenant de monter jusqu'au gonpa. 
Le grand temple neuf au-dessus du village cache le petit temple en béton au toit jaune qui abrite la momie.


Nous y sommes.
J'ai une terrible envie de voir cette momie, mais aussi, je désire prendre mon temps pour la voir. Je sais pertinemment bien que ce moment sera très fort, peut-être même le plus fort de tout ce voyage, alors je dois être prêt pour cette rencontre.


 Cette fois on rentre.



Cette momie est celle du moine Gelugpa Sangha Tenzin mort à 45 ans en 1475 (datation au Carbone14). Son corps enfermé dans un petit chorten à Ghuen, à 6 km de Gyu a été découvert en 1975 à la suite d'un tremblement de terre qui a fissuré ce chorten. La police l'a surveillé pour éviter le vol et a extrait la momie en 2004 pour la placer à trois km de là dans un petit temple à Gyu (gardé par l'armée) où on peut la voir aujourd'hui. 
Cette momie est remarquablement bien conservée, avec une peau intacte et possédant encore des cheveux sur la tête. Le moine est mort dans la position assise, avec une corde autour du cou et des cuisses pour maintenir son corps en position de méditation (une pratique ésotérique enregistrée dans quelques documents bouddhistes).
Contrôlé par la police des frontières indo-tibétaine et isolé dans l’Himalaya, le village est très difficile à atteindre, mais le temple où la momie repose reste toutefois ouvert au public.


Que dire lorsqu'on est face à un homme de cet âge. Ok c'est une momie, je suis entièrement d'accord, mais il y a quelque chose en plus. C'est comme si elle voulait nous apprendre encore quelque chose ...

... au risque de me faire passer pour un cinglé ou pire encore, pour un malade mental. En tout cas, je ne suis pas resté insensible devant Gelugpa Sangha Tenzin.



Après ce tête-à-tête, Pascale et moi avons été sur le toit du grand gonpa, pour y admirer la vue, revenir au temps présent ...


 

... et retrouver le village de Gyu









............ La suite de nos aventures sera postée.