mardi 27 juin 2006

Ladakh. III

LAMAYURU - TEMISGAM

Lever tard : 9h pour moi, les autres sont déjà debout depuis longtemps.
Petit déjeuner pendant que musiques et danses se jouent dans la cour.


Nous prenons le bus de 11 heures pour aller à Nurla, dans la vallée de l’Indus, en passant par Khalsi où le conducteur du bus s’arrête pour dîner. Les passagers de ce bus sont assez bizarres. Moi, je suis assise dans la cabine du chauffeur, où le bakchich avec l’armée fonctionne sous forme de journaux.
C’est avec plaisir que nous descendons à Nurla, où nous dînons d’un délicieux riz frit.
14h : bus pour Tingmosgang (ou Temisgam), village niché dans la montagne et départ de notre trek pour demain. Nous logeons dans le guest-house « Tsonka Camping, simple et propre.
Je me repose pour demain, tandis que les garçons font le tour du village.

Nous soupons de riz, de lentilles et d’autres légumes, dans la cuisine traditionnelle et très propre (avec les casseroles dans l’étagère) du guest-house. Pas de viande !!! Nous sommes les seuls touristes, la saison ne faisant que commencer. L’hôtelier nous offre un verre de rhum maison, assez fort. Nous l’invitons à boire nos bouteilles de vin Alitalia. L’hôtelier est pompette.
Le wc est aussi traditionnel. Au 2ème étage, dans une pièce séparée, un grand trou, de la terre et une pelle !
Douche avec un petit seau d’eau chaude.

TREK DE 3 JOURS TEMISGAM - HEMIS-SHUKPACHU

7h30 : petit déjeuner avec omelette et chapati.
8h : nous voilà partis avec nos sacs pour notre trek jusqu’à Hemis-Skupachan (ou Schukpachu) prévu en 4 heures (suivant le Lonely Planet). En fait, le trek se fait d’ordinaire dans l’autre sens, Likir-Temisgan. Nous avons choisi le sens le plus difficile.
La montée jusqu'au village Ang est dure, malgré que ce soit de la route macadamisée. Et pas un seul camion en vue. Serge a dur, dur. Moi aussi. Seul Christian a l’air en superforme. Christian nous aide à régler l’armature de nos sacs, cela va déjà un peu mieux.
Après nos 5 km de route, nous arrivons à Ang et continuons par un chemin de mules jusqu’au sommet. Temps beau à menaçant.
3h30 de montée, et on est heureux d’être arrivés en haut. Descente rapide où nous avons quelques gouttes de pluie, pour reprendre ensuite la montée d’un nouveau col, celui de Sermanchan-La (3720 m). Suit une longue descente jusqu’au magnifique village de Hemis-Skupachan et ses merveilleuses montagnes de la chaîne du Laddakh.


Nous nous trouvons une grande chambre dans un guesthouse sympa. Moi je suis  crevée. Serge et Christian repartent faire un tour du village. Nous soupons dans la cuisine du guesthouse : riz + légumes + thé. C’est assez typique.
Fatigue oblige, nous sommes à 21 h au lit.


HEMIS-SHUKPACHU - YANTANG

Lever 7h. Douche froide. Petit déjeuner simple : confiture + chapati + thé.
Au moment de payer, on a la désagréable surprise de constater qu’on nous compte 200 roupies/personne pour les repas (dîner + petit déjeuner) qui n’ont pas été exceptionnels.
8h30 : départ de notre balade jusqu’à Yangtang. Nous suivons la piste en passant un col à 3750 m puis descente vers le village de Yangtang où nous cheminons à travers une vallée encaissée qui débouche sur de nombreux champs cultivés. Bien que le chemin ne soit pas difficile, j’ai dur dur pour finir la balade jusqu'au guesthouse de Yantang où nous arrivons finalement début d’après-midi. 

Le guesthouse est fermé, mais un petit vieux vient nous ouvrir : nous avons 2 chambres donnant sur le toit du guesthouse.



Serge et Christian se baladent dans le village, dans les rizières, entrent en contact avec les paysans. Serge offre même sa paire de lunettes de rechange.








Le repas est par contre toujours la même : riz + lentilles, toujours dans la cuisine de l’hôtelier. Le papa fait tourner son moulin à prières ou brasse le lait dans une petite baratte pour en faire du beurre.






YANGTANG – RIZONG - ALCHI
Lever tôt. Nous décidons de raccourcir notre trek en descendant le long de la rivière pour rejoindre le monastère de Rizon. Il fait chaud aujourd’hui.

Malgré les explications des villageois, nous nous trompons de chemin et devons traverser la rivière en se déchaussant : l’eau est glacée.




Enfin le macadam. Nous cachons nos gros sacs et montons au monastère de Rizong, situé dans un amphithéâtre naturel. Bouddhas massifs.













En redescendant, nous sommes pris en stop par un moine en jeep. Heureusement, car la route pour rejoindre la route principale est encore longue (5 km).
Nous buvons chacun 2 fantas en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tellement que nous avons soifs et manquons de sucre.
Bus jusqu’au croisement pour aller à Alchi. Et là …. 


Stop en camion pelle à 5 ou 10 km/heure avec les écoliers. Terrible et heureux car vu les dénivelés et nos sacs !
Il commence à pleuvoir. Logement au guesthouse Choskhop où nous avons 2 chambres dont la nôtre possède un petit salon. Nous devons demander des seaux d’eau chaude pour la douche. Une douche chaude. Quel plaisir !
Au bout du village, resto Zimkhong-Holiday où nous faisons un vrai festin : noodle soup + tomato soup + 3 eegs noodles et une portion de patokas arrosés de 2 bières, de 2 fantas et de 2 eaux, Christian se prenant un petit dessert, un gâteau cake banane miel.


ALCHI – LIKIR - ALCHI
Alchi est un petit village situé sur la rive gauche de l’Indus. Il compte de nombreux chortens.
Lever tardif.




Après le petit déjeuner, nous allons visiter les 2 gompas de Alchi, bâtis sur un terrain plat au 11e siècle. Très belles fresques de style cachemeri et imposants bouddhas au 2ème gompa (celui de la roue de Dharma).
Sur le site, de nombreux chortens décorés à l’intérieur.





dimanche 25 juin 2006

Ladakh. II


Balade jusqu’à un ancien lac, Moon Land vieuw (Terre de lune), d’origine glaciaire aujourd’hui disparu, où la couleur ocre des roches et le silence sont impressionnants. Ce n’est que descente avec une série impressionnante d’épingles à cheveux à flanc de montagnes, descente qu’il faut évidemment remonter. Mais le spectacle en vaut la peine.




 Vers 18h, voilà la cour intérieure du gompa qui s’anime de musique et des moines danseurs faisant d’abord leurs répétitions, puis des danses, chacun à son tour ou ensemble. Nous sommes aux premières loges. C’est impressionnant.
19h30 : enfin, l’électricité est là. Nous soupons à l’hôtel Niranjana, de soupe de tomates, de rolls (petits amuse-gueules au fromage ou aux légumes), de plats parfumés au fromage et aux légumes. Mais pas de viande. Eh, il y a de la bière !

LAMAYURU

Nous nous levons tôt pour assister dès 7 heures à l’office (pûjâ) où une dizaine de moines assis en tailleur devant des petites tables de 50 cm de haut, récitent des prières (mantra). Tout en récitant les mantras, il y a toute une petite vie, les moines buvant du thé et mangeant de la tsampa. Certains s’arrêtent quelques minutes pour parler avec leur voisin, rire ou bailler, le tout dans une ambiance calme et propice à la réflexion. On s’y sent bien et en fermant les yeux, on est transporté dans un autre monde. C’est un moment fascinant.
Vers 9h, tout comme nous, les moines partent déjeuner. Nous participons vraiment de près à la vie du gompa.



  




Fin de matinée, nous partons en balade, nous descendons les 5 km de la vallée jusqu’au croisement des 2 rivières. Là, nous prenons à droite pour remonter la rivière sur 6 km et arriver à Wanla et son monastère rouge. Le village en soi n’a rien de spécial, mais la balade pour y arriver est très belle. En fait, il existe un trek Lamayuru-Wanla passant par un col, mais c’est plus facile par la route.
Peu de monde sur la route, nous nous croyons un peu hors du temps. Juste un berger qui poursuit son âne et un bébé biquette, celui-ci changeant de direction et nous suivant jusqu’au village. Serge et Christian montent au monastère. Moi, avec mon rhume et ma sinusite, j’ai un peu de mal à trouver ma respiration.
Retour assez rapide vers le croisement où nous faisons du stop pour remonter les 5 km de montagnes et de lacets jusqu’au monastère de Lamayuru, où nous apprécions une bonne bière.
Repos pour moi.
Vers 18h, musique et danses dans la cour.
19h30 : souper : idem qu’hier. Douche chaude en soirée.



jeudi 22 juin 2006

Premier voyage au Ladakh. I

SRINAGAR - KARGIL

Réveil à 5h45 : on découvre le lever du jour sur le lac Nagin. Nous partons à 7h20 de l’hôtel et disons adieu à cette adresse merdique.
Nous rejoignons le croisement avec la route principale où notre rickshaw d’hier arrive. Il nous conduit par les rues désertes (c’est vendredi, càd jour férié pour les musulmans) jusqu’à la gare des bus. 

8h : notre bus « de luxe » (soi-disant) démarre. C’est de la folie pour sortir de Srinagar. Mais, bientôt, nous arrivons au pied de la montagne que le bus gravit péniblement.
Beaucoup de contrôles militaires.

Un peu avant Sonmag, tous les véhicules sont déviés et bloqués sur un grand parking pendant plus d’une heure. En fait, des convois militaires doivent passer. Eh oui, nous ne sommes pas très loin de la frontière pakistanaise et la ligne de contrôle indiquant la région sous administration indopakistanaise.







Bien que les visiteurs étrangers ne semblent pas être pris pour cible, nous sommes dans une région troublée où le danger est très élevé.
Enfin, nous roulons à nouveau, mais à quelques kilomètres du col Zojl La (3529 m) de la chaîne du grand Himalaya, nouvel arrêt et là pour quelques heures. Le col Zojl représente la frontière géographique entre le Cachemire et le Ladakh.



Il y a un camion en panne à l’endroit le plus étroit de la route et tout est bloqué. L’armée contrôle la circulation, celle-ci fonctionnant selon un système de convois ascendants et descendants : si on arrive au mauvais moment, l’attente peut durer plusieurs heures. L’armée ne fait passer les véhicules que par convoi de 4 ou 5 véhicules, dont d’abord les jeeps. La vue est super belle, mais quand même. 




Enfin, à 19h, nous redémarrons. La piste devient de plus en plus difficile, encore enneigée et verglacée par endroits. Le paysage est magnifique, mais il commence à faire nuit. 
Il faut de plus s’arrêter aux check points et, en tant qu’étrangers, remplir plein de papiers.
Serge a une terrible migraine.
Nous arrivons enfin vers minuit et demi à Kargil (2.700 m). Nous cherchons un hôtel, mais, à cette heure tardive, tout est fermé. Un jeune homme nous montre des chambres ultra-simplistes. Après cette journée terrible (plus de 16 heures de route pour 204 km au lieu de 12 heures), nous voulons un peu mieux. Il nous entraîne, dans un taxi, à la sortie de la ville, à l’hôtel Highland. Pas mal. Il est passé 1 heure du mat. Serge n’est vraiment pas bien et on ne veut pas trop réfléchir.


KARGIL - MULBEKH

Lever 8h30. Serge va mieux. Et enfin un bon petit déjeuner. Cela a beau être un bel hôtel, il n’y pas d’eau chaude courante et on nous apporte un grand seau d’eau chaude pour se laver !
Un bus nous emmène dans le centre-ville de Kargil où nous nous rendons au kiosque info.
Nous essayons de téléphoner en Belgique, mais les parents ne sont pas là.
Kargil se situe à mi-chemin entre les vallées alpines du Cachemire et les plaines fertiles de la vallée de l’Indus. Kargil est une longue artère commerçante (Main Bazar) flanquée de ruelles adjacentes. Pas terrible. Ville très musulmane (chiite) et cela se ressent.
Après plusieurs allers et venues entre le parking des bus et celui des taxis, nous prenons le bus de 14h pour Mulbekh : 2 heures de route pour 45 km et nous voilà dans ce petit village très calme, situé dans une vallée fertile et verdoyante, aux montagnes pelées. Cela ressemble un peu à Tamtattoucht (Maroc).


Nous avons quitté les régions musulmanes pour notre première halte bouddhiste.
Nous trouvons à loger pas cher au "Bungalow Tourist" aux chambres confortables et bien tenues, et partons en repérage jusqu’au petit monastère bouddhiste Chamba où un bouddha, statue de Maitreya, le bouddha du futur, haut de 9 mètres est sculpté dans le rocher. 






Nous poursuivons jusqu’au village.
En face du monastère Chamba, nous dînons au resto-hôtel Paradise en compagnie d’un anglais parlant plusieurs langues. Nous rentrons qu’il fait nuit sous un ciel rempli d’étoiles. Nuit froide.

MULBEKH

Lever 8h. Petit déjeuner au resto d’hier soir où nous discutons avec un québécois.
Nous partons en balade. D’abord au monastère situé en haut d’une montagne. Dur, dur, car Mulbekh est situé quand même à 3.240 m d’altitude. Le monastère (gompa) est fermé, mais le panorama sur les vallées environnantes est superbe !!!


Après être redescendus, nous reprenons la route jusqu’au hameau suivant où nous traversons la rivière par le pont. 




Là, une autre rivière vient rejoindre la rivière principale Wakha Rong. 
Nous remontons pendant une heure le canyon de l’autre rivière par des gorges étroites et profondes. 
A part 2 ânes, il n’y a personne et le paysage est magnifique.

Nous rebroussons chemin quand le sentier est interrompu par les rochers et rejoignons le croisement de rivières. Nous remontons la rivière principale Wakha Rong par l’autre côté. Mais Serge a présumé de ses forces, il est fatigué. C’est notre premier jour de marche en altitude !! Nous arrivons enfin au resto Paradise où nous buvons une bière.



Le vent se lève et il commence à faire frais. Retour à l’hôtel « Bungalow Tourist » où Serge, fatigué, se repose une heure.
Ensuite, petite balade de 2 km jusqu’au village de Wharka, qui est un alignement de petits magasins, pas terribles.
Souper au resto Paradise.
Nous demandons de l’eau chaude à l’hôtelier.






MULBEKH - LAMAYURU


Lever 5h15 pour attraper le bus de 6h, destination Lamayuru.
La route est à flanc de montagnes et passe par les cols Fatu La (4102 m) et Numika La (3728 m) et des régions désolées.

Lamayuru est un petit village situé à 3.390 m, accroché à la montagne, bâti dans un cirque de roches moutonnantes à la couleur ocre. Le monastère gompa Tharpa Ling du Xème siècle (qui veut dire lieu de liberté) domine le village, entouré de montagnes. C’est le plus ancien gompa du Ladakh.
Nous trouvons à loger dans le guest-house Niranjana de style ladakhi juste à côté du gompa. Un peu cher, mais comme d’habitude, Christian discute le prix : nous avons 2 chambres avec salle de bain commune pour 1050 roupies indiennes.

Notre chambre 205 donne sur la cour intérieure du monastère, celle-ci étant destinée à accueillir des festivités.
Je me repose pendant 2 heures (sinusite) pendant que les garçons font le tour du village.
13h : nous dînons avec une noodle soup.