dimanche 29 octobre 2023

Paiya / Musey (petit village en dessous de Lukla)

Le 29/10/2023 

C'est ma dernière étape sur des chemins sans trekkeurs. Demain, j'aurai dépassé Lukla et je serai alors sur "l'autoroute" allant vers Gokyo, l'Everest Base Camp et d'autres destinations dans la région du Khumbu.


Lorsque je démarre ma journée, Paiya est toujours endormi. Pourtant, dans un coin du village, il y a une maisonnette dont la porte est ouverte avec de la lumière à l'intérieur. Lorsque je passe devant, un militaire en sort en me faisant signe de venir le voir !! En fait, je me rend alors compte que c'est un Cheek Post et que je dois montrer mon passeport pour que le pauvre plouc inscrive dans un grand cahier, le jour et l'heure de mon passage, numéro de passeport et de visa. C'est tout. Moi étonné qu'il y a ça ici, je me dis qu'avec le nombre de touristes qu'il va voir passer aujourd'hui, sa journée est sûrement déjà faite. Il n'est pourtant que 7h  !!!!
En remettant mon sac sur le dos, je remarque que j'ai une vue sur le versant de la montagne que j'ai eu tant de mal à descendre hier. Le constat est affligeant en constatant que les déblais de la route ont provoqué l'arrachage total des arbres sur les deux parties du flanc de cette montagne. La preuve est là devant moi et on est forcé de se dire que la nature paye un prix très fort au nom de la modernisation.


Bon, je ne suis pas Greta Thunberg, je suis d'ailleurs trop vieux pour prendre sa place, mais ce n'est pas non plus une raison de se taire.
Je l'ai dénoncé tout en sachant très bien que cela ne suffit pas et je continue à présent sur mon chemin de randonneur .......



......... entouré d'un décor qui reprend le dessus sur la bêtise humaine.


Le cadre est tellement beau que je fais même un selfie.


Je l'ai fait au bon moment car ensuite, le chemin redescend une nouvelle fois pour rejoindre la rivière et franchir un pont.



Mais comme je suis dans l'Himalaya, après une descente, il y a forcement une montée. C'est ce qu'on appelle le Up and down. N'est-ce pas monsieur ?!


Mais le temps passe et me voilà doucement à la fin de mon étape.
J'entre dans le village de Musey.


Ici aussi, cela a bien changé en 4 ans. Comme il y a des nouvelles maisons, le village me semble plus grand et je suis obligé de demander à quelqu'un si je ne suis pas trop loin pour trouver mon lodge. Non non, me dit la dame, c'est juste un peu plus loin sur la gauche. Namaste ....

Cette fois, j'y suis et l'accueil n'a pas changé. Avant même d'entrer dans la chambre, je reçois quelques momos. La fille de la maison est occupée sur son gsm à faire des jeux. Cela m'intrigue un peu et je regarde ce qu'elle fait. C'est ainsi que je remarque qu'elle est connectée à la wifi !!! Ni une ni deux, je sors mon gsm et je lui demande de me connecter aussi à la wifi. Comme pour tous les enfants du monde, pour elle, c'est un jeu d'enfant et en moins de deux, j'ai mon gsm de retour. J'entre directement en contacte avec Pascale pour lui dire que tout va bien et que ma journée de marche est finie. 


Cette fois, je peux aller prendre une douche et retrouver ma chambre d'où j'assiste au passage des différentes caravanes.


Le 30/10/2023

Musey / Bengkar

Une étape spéciale commence pour moi aujourd'hui. En effet, ce soir, je vais retrouver une connaissance de 2018. La dernière fois que je suis passé à Bengkar, Lhakpa m'avait demandé de l'accompagner jusqu'à la cascade pour faire une photo. 4 années plus tard, je reviens avec, évidemment, cette fameuse photo dans mon sac. Elle est bien emballée dans un rouleau de carton, car l'agrandissement fait 30x40. Je suppose qu'après tout ce temps, la surprise sera grande !!
Mais n'allons pas trop vite, pour le moment, je suis encore dans ma chambre et le soleil commence à franchir la montagne se trouvant à l'arrière de Lukla. Par la fenêtre, je vois le premier hélicoptère qui arrive déjà pour débarquer les premiers touristes de la journée sur l'aéroport de Lukla. Les avions ne viendront que par après.



Pour changer de mes habitudes, cette fois, je déjeune avant de partir. Il est 7h30, je quitte Musey pour rejoindre Bengkar à 6 heures de marche. 




Le profil de l'étape est quasi le même qu'hier, sauf que je vais à nouveau franchir la rivière Dudh Kosi, cette fameuse rivière de lait que j'ai déjà franchi, il y a maintenant 4 jours. Mais pour pouvoir faire cette traversée, il faut d'abord passer plusieurs cols et faire un grand détour afin de retrouver les mêmes gorges plus loin, où le cours d'eau continue sa course. Il aurait été plus facile de rester dans les gorges de la rivière, mais l'équipe d'Edmund Hillary n'a jamais trouvé un passage possible. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, tout trekkeur qui emprunte l'ancien chemin de l'Everest est obligé de faire le détour des anciens.



Après 4 heures de marche et beaucoup d'efforts, car la fatigue commence à se faire sentir, le premier pont enjambant la rivière Dudh Kosi est là. Phaking n'est plus très loin.


Arrivé au village, je m'arrête à la terrasse d'un lodge pour boire un thé. Il est midi, je me prends aussi un fried vegetable macaroni.
A 13h, j'entame enfin mes derniers kilomètres avant Bengkar.


J'arrive à une première cascade. Puis il faut encore longer la rivière avant d'arriver à la cascade où j'ai photographié Lhakpa.


Elle est là, mais je constate qu'il y a nettement moins d'eau qu'il y a 4 ans.
Bengkar est en vue. ..... Pour entrer dans le village, j'ai une série d'escaliers en up and down, puis j'arrive seulement au lodge de mon ami. Son épouse est dehors, elle me regarde et va directement prévenir son mari qui est à l'intérieur. Lhakpa arrive, hey papa, C'est comme cela qu'il m'appelle depuis notre première rencontre. Les retrouvailles sont chaleureuses.


Le voilà avec sa photo.


Le soir, son frère est venu spécialement pour voir cette fameuse photo.


Demain, journée de repos et lessive avant de reprendre la direction de Namche Bazar.


samedi 28 octobre 2023

Kharikhola / Paiya

 Comme dirait Francis Cabrel, le jour se lève à peine et je suis déjà debout. Mais je n'ai pas de larmes sur mes joues car ici, il n'y a pas de trafic qui m'attend, vu que je suis tout seul sur le chemin. En traversant le village, je ne rencontre que deux femmes sur la place qui s'occupent déjà à enlever les détritus déposés par le vent durant la nuit.  
 



Jusqu'à présent, le parcours a été pour le moins assez relax. C'est à partir d'ici que les choses sérieuses vont commencer. Ce ne seront effectivement pas des larmes qui vont couler sur mes joues, mais bien des gouttes de transpiration.


Car au fur et à mesure que je prends de l'altitude, les rayons de soleil ne tardent pas à faire monter la température et, en même temps, à offrir des belles couleurs au décor.


A 8h, j'arrive à Bupsa. 


Ce sera l'endroit de ma pause déjeuner. 
Je commande des chapatis and two 
eggs whth one hot lemon pour me rafraichir le gosier plus un coca, que je prendrai avec moi. 
Le déjeuner terminé, je vais jusqu'au gonpa, qui est également fermé.


En contre-bas, il y a des enclos pour ânes et j'aperçois que le muletier est occupé à nourrir ses bêtes. Avec la route, je suis étonné que cela existe encore à Bupsa. Je vais donc jusque là.


Je remonte retrouver mon sac pour redémarrer vers le Kari La.
La partie jusqu'au sommet n'est pas la plus intéressante car d'abord, elle se fait très souvent sur des portions de route et lorsque je croise les anciens chemins, je me rends compte que vu la construction de la route, tous ces raccourcis vers le sommet sont dans un état lamentable à cause de tous les remblais. Je suis donc quasi obligé de marcher très souvent sur cette route. Evidemment, le trajet est plus long puisqu'il faut faire tous les virages. J'arrive enfin au sommet à 12h30.
De là haut, je vois d'un côté le chemin que j'ai fait les jours précédents et de l'autre, Paiya, lieu de mon étape du jour.


Il y a aussi un cabanon où il est possible de manger. J'en profite bien sûr pour me commander une sherpa soup qui me ravigotera avant d'entamer la descente qui s'annonce. 


Avant de redémarrer, je ressors ma bouteille de coca de mon sac, il me suffit que de quelques gorgées pour me sentir sur les starting blocks. Les premiers 500 m. se font encore sur la route.


Ensuite, je trouve une balise m'indiquant le chemin à prendre pour descendre directement sur Paiya.
............ C'est à partir de là que les choses vont nettement se compliquer. Je n'en dirai pas plus car ici, le choc des photos en diront beaucoup plus que le poids des mots !




La lutte contre les éléments durera plus de deux heures avant que le chemin ne devienne meilleur.



Lorsque j'arrive au lodge le Dreamland, cela ne s'invente pas, je n'ai qu'une seule chose à faire avant d'entrer dans ma chambre. C'est de nettoyer mes bottines à grandes eaux, car elles sont enrobées d'une mixture de boue, d'urine et de crottes. L'eau ne suffit pas, je dois aller demander une brosse auprès du patron du lodge. C'est tout dire !
Cela a été, de toute évidence, la descente la plus compliquée depuis mon départ. J'ose espérer qu'il n'y en aura pas d'autres comme celle-là. 
Le repas et la nuit seront réparateurs.