lundi 17 octobre 2011

Le monastère de Phyang


17 octobre


Dernière journée de balade au Ladakh

Cette fois, cela sent vraiment la fin du voyage. Depuis que je suis rentré de mon trek dans la vallée de la Markha et passé ma formidable soirée au mariage, je ne peux pas dire que beaucoup de choses aient vraiment bougé.
J'ai évidemment dû me reposer, mettre de l'ordre dans mes affaires, aller faire laver ce qui devait l'être et lorsque tout ça était fait, j'ai cherché dans mes guides une petite idée de visite dans les alentours de Leh.
Des endroits sympathiques, ce n'est bien sûr pas ce qui manque, mais je n'avais plus trop envie d'aller loin. Il y avait bien Lamayuru où je pouvais faire en même temps « moonland ». Moonland est le nom donné à ce grand cirque désertique qui marquerait, selon la légende, l'emplacement d'un ancien lac. Hélas le monastère de Lamayuru se trouve à 126 km de Leh et le départ est toujours prévu à 4h30 du mat. Ce qui fait un peu tôt lorsque l'on se sent fatigué et que l'on connait le site pour y être déjà passé trois fois.
Alors comme toujours, lorsque l'on réfléchit de trop, on ne fait forcément plus grand chose !!!! Je suis donc resté à Leh jusqu'aujourd'hui dimanche.
Trouvant le temps un peu long, je me décide dans l'après midi d'aller manger un yaourt. En chemin, je rencontre Jean-Louis qui revient juste de la vallée du Dha. Comme moi, il est crevé de son expédition et je lui propose de venir avec moi au Wok tibétain afin de me raconter tout ça devant un ginger hot lemon.
Comme il y a quelques jours que l'on ne s'est plus vu, nous avons des tas de choses à raconter sur ce que nous avons fait.
Bla bla, bla bla, le temps passe décidément bien vite et nous nous fixons rendez vous pour l'heure du dîner pour lui et le souper pour moi (!). Mais l'heure reste la même pour nous deux, c'est 18h45 et toujours au Wok, qui est un resto qui reste ouvert toute l'année tandis que les restos pour touristes sont déjà fermés depuis belle lurette. Ben oui, c'est comme partout dans le monde, lorsque la saison se termine, les faiseurs de fric s'enfuient les poches pleines, tandis que les autres sont toujours là pour servir leurs clients, qu'ils soient nombreux ou pas.
Le soir, nous nous retrouvons donc comme prévu dans notre petit resto et nous reprenons notre petite conversation de voyageurs.
Jean-Louis me demande ce que je compte faire jusqu'à mon départ pour Delhi ? Je lui réponds qu'il ne reste que deux jours et que je ne sais pas trop quoi faire, vu que je suis fatigué et que je n'ai plus envie de courir très loin.
Il me propose d'aller à Phyang où il y a un gompa qui a été construit en 1531. Il appartient à une lignée peu représentée, celle des Drigungpa, de l'école Kargyud.
Il a aussi l'avantage de n'être qu'à 45 min de Leh et d'être desservi par pas mal de bus. De plus, au retour, je peux encore faire le monastère de Spituk. Ma journée sera ainsi bien remplie.
L'idée me semble très bonne, je corne la page de son guide sur Phyang afin de la retrouver plus facilement demain matin, lorsque je partirai.
Nous sommes les derniers au restaurant, normal il est déjà 21h30, il est grand temps de rentrer chacun dans sa Guesthouse.
Le lendemain matin, je me lève pour aller chercher le bus de 9h qui va à Phyang.
Tip top à l'heure prévue, il se met en route. En effet, il ne faut pas plus de 45 min pour arriver à destination. 
Sur place, je monte directement vers le gompa et redescends un peu dans la vallée afin d'y faire une photo de l'ensemble des bâtiments. La photo faite, je remonte aussitôt pour visiter les lieux. Hélas, tout est fermé car, comme beaucoup de monastères dans la région, il est en rénovation. Je me suis laissé dire que c'est une volonté du Daïla Lama. Il voudrait effectivement faire de cette région (Ladakh et Spiti compris), non pas le Petit Tibet comme on le dit actuellement, mais bien le Nouveau Grand Tibet. Je n'ai évidemment aucune confirmation de ce que j'écris, mais ce n'est pas non plus une idée farfelue, je l'ai effectivement entendu dire plusieurs fois. L'avenir nous le dira !





Du haut du monastère, j'ai, comme toujours, une vue fantastique sur la vallée qui l'entoure. Puisque j'ai la journée devant moi, je décide de faire un tour et d'aller jusqu'au pied des montagnes.


 La balade est effectivement très chouette, mais lorsque j'arrive près des montagnes, je me rends compte qu'il ne reste plus rien de la fin du village. 

La terre est nue de végétation et des tonnes de pierres ont remplacé les maisons et les champs.
Sans aucun doute, ce sont encore les dégâts apparents de l'année passée. Décidément, le Ladakh a vraiment du mal à cicatriser ses plaies. Il faut dire que toute cette région a été littéralement sinistrée et que tout ça ne se répare pas en un jour, ni même une année.
Pendant ma marche, je rencontre pas mal de villageois qui reconstruisent encore leur maison, je ne parle même pas de leurs champs où là rien ne pousse depuis le déluge qu'ils ont subi.
Ici je ne reçois pas de tasse de thé, mais simplement quelques sourires avec le julley. Il y en a même qui me demandent de prendre quelques photos d'eux car le drame, c'est le passé et l'avenir est là dans la reconstruction de la maison.



Je continue ma balade, les dégâts sont de plus en plus apparents. Effectivement, c'est de ce côté-ci que l'eau, venue d'un canyon situé juste derrière, s'est littéralement déversée sur cette partie du village.





Plus bas, quelques maisons sont partiellement épargnées. Les gens n'y habitent plus, mais vivent bien dans une cabane pré-fabriquée qu'ils ont reçue du gouvernement.




                 

Sur tant d'horreurs, j'ai continué mon chemin et je me suis dirigé vers la grand route qui va à Leh. 



Un bus est arrivé et je suis monté pour rentrer directement à Leh. Je n'avais plus l'envie d'aller visiter le dernier monastère de mon voyage. J'en resterai là pour cette année.
Demain, ce sera ma dernière journée ici à Leh, je préparerai mes sacs car mercredi, je m'envole pour Delhi à 6h50 .............. il faudra donc mettre le réveil car il parait que je ne peux pas louper le rendez-vous de dimanche prochain à Bruxelles. En effet il vaut mieux .......... c'est l'anniversaire de ma petite femme. 

samedi 15 octobre 2011

Mariage ladakhi


Lorsque j'arrive, une partie des invités sont là depuis cette après midi, les autres arriveront ce soir. Sous la tente, la fête bat son plein et au fil du temps, il y a de plus en plus de monde. A l'extérieur, les cuisiniers s'activent pour préparer des repas pour tous les invités. C'est vraiment incroyable, je me croirais à un bal des mille et une nuits, tellement que les robes des femmes sont belles et les coiffures «tutma», coiffure de deux tresses attachées ensemble au bas du dos, sont sans erreurs.
Les hommes, eux, sont tous aussi en habits traditionnels, le goncha, qui est une grande robe portée par dessus les autres vêtements et qui est de couleur unique, le brun.

La mariée est splendide sous sa coiffe de peirak, composée de deux grandes « oreilles » de peau de mouton noir et d'une longue bande de cuir couverte entièrement de turquoises.

Comme dans toute les fêtes au Ladakh, le chang (boisson d'orge fermentée) coule à flot.
Pour le moment, il n'y a que les femmes qui dansent, les hommes commenceront plus tard dans la soirée.

Le contraste avec l’intensité du rythme de la musique et des danses est surprenant. Autant la musique est puissante, autant les danseuses font de petits pas en tournant sur elles-même, comme pour mieux montrer leurs robes resplendissantes.

Je fais mon possible pour faire mes photos, mais hélas, le soir tombe déjà et je n'arrive pas toujours à pouvoir montrer ce que je désire. Je verrai au décompte final ce que le résultat donnera. J'espère quand même avoir réussi quelques photos car je suis conscient que le moment est unique. Ici peu de familles peuvent organiser un tel mariage de leurs enfants.






















Je resterai à la fête jusqu'à 9 heures du soir. Hélas après, je serai obligé de jeter l'éponge pour aller me coucher. La journée a été très longue et il est grand temps de retrouver mes rêves dans les bras de Morphée.