mercredi 23 juin 2010

Zanskar. IV

23 juin

Cha / Phuktal

La journée commence tôt. Nous fermons nos sacs et passons directement au petit dej, càd chapati, dal et thé au lait ou thé au beurre de yach of course. Avec ça, nous sommes prêts pour repartir de bon pied !
Pour rejoindre le chemin de Phuktal, nous sommes obligés d'éffectuer une première grosse grimpette et passer ainsi par les champs avant de filer enfin vers le monastère.
Nous partons avec le propriétaire de la guest house qui lui va travailler dans son champ et nous montre, par la même occasion, le chemin à prendre.
Des femmes sont déjà en plein travail et nous demandent où nous allons ? A Phutkal. Ho attention, il y a un torrent à passer ! Oui ! Et l'eau sera à quelle hauteur demande t'on ? Plus haut que les genoux ! Ok cela va aller, on est déjà passer avec plus d'eau.


Le chemin est difficile, je dois faire très attention où je mets les pieds afin d'éviter tout obstacle. Attention, attention il y a un éboulement et au milieu de celui-ci, nous devons aussi contourner un rocher. Il ne faut surtout pas tomber car la chute serait fatale. Je dois maintenant récupérer le sac afin que Christian soit le plus léger possible pour passer cette mauvaise passe. Nous sommes passés tous les deux, Cette fois nous nous en sommes encore bien sortis, mais Christian commence à douter et me lance un "on n'y arrivera pas". Je lui réponds "Oh que si qu'on va y arriver, on le fera à son aise mais on arrivera à Phuktal. L'échec serait vraiment dommage car autour de nous, le décor reste grandiose et nous espérons que les difficultés ne se représenteront plus car cette fois ci c'était chaud chaud !!.


Pour le moment, il nous semble que nous montons beaucoup, la vue en est d'autant plus époustouflante. Les derniers kilomètres se passent dans une vallée encore plus étroite que les précédentes. Nous sentons que nous arrivons, bientôt le monastère sera devant nous.

A force de monter, il faudra bien redescendre à un moment donné. Nous sommes au plus haut, cette fois nous allons redescendre, mais avant, je fais une petite pose, question de reprendre mon souffle. C'est une évidence, nous approchons étant donné que la piste part à pic vers la rivière.
Je demande à Christian s'il voit le passage du torrent ? Non encore rien pour le moment, mais il ne saurait tarder puisque nous arrivons au bout des gorges.
En effet, le voici. Une nouvelle fois, nous devons nous déchausser et mettre les pieds dans l'eau. Cette eau est tellement froide que je ne sais pas passer d'un seul coup, je suis obligé de faire marche arrière pour réchauffer mes pieds sur la rive que je viens de quitter. Pendant que je me réchauffe, Christian passe en une opération, mais ne veut pas revenir pour reprendre son matériel photo. Après réflexion, nous décidons que je lui lance son sac. Après coup, il s'avère que cela ne fut pas notre meilleure idée car son sac a bien falli prendre l'eau. Mais bon, tout est bien qui finit bien et le coup de chaleur est passé et je rejoins Christian sur la berge.


Nous arrivons au but ! Nous sommes à la hauteur du pont qui vient de Purne. Une dernière petite grimpette et nous voyons les premiers drapeaux à prières. 

Ce n'est qu'une fois sous les drapeaux que nous voyons le monastère de Phuktal et son site fabuleux.
Lorsque je le découvre, j'en suis tout simplement émerveillé. Je n'arrive pas à croire que Phuktal est enfin devant nous. Je ne sais pas si c'est à cause des difficultés du trek mais je dois bien avouer que mes yeux s'embrument avec le réel plaisir d'être là.
Quelques photos souvenirs pour immortaliser l'évènement et nous nous dirigeons vers le monastère qui est perché bien haut sur la falaise.





Nous entrons dans le monastère et nous en faisons le tour, hélas la grande salle est en rénovation. Nous nous dirigeons vers une salle plus petite qui est une véritable merveille car rien n'a changé au fil des siècles.
Toute la longue histoire du monastère est ainsi devant nous.

Nous sommes si loin dans l'Himalaya qu'il est vraiment surprenant de trouver des constructions aussi harmonieuses dans leur environnement.
Nous demandons s'il est possible de dormir au monastère. Hélas avec les travaux, de nombreux corps de métier logent ici et il n'y a plus de place pour nous. Que cela ne tienne, il y a une guest house à l'entrée du site qui fera très bien l'affaire.
Le soir, nous mangeons avec les moines l'éternel plat de dal. J'y ai toutefois trouvé une variante puisque le dal au épinard, je le mange avec beaucoup de jus, si bien que je le transforme un peu en potage. Ce qui passe déjà un peu mieux.
Le soir, nous rentrons dans notre guest house avec de merveilleuses images plein la tête.





24 juin

Phuktal / Purne


Ce matin, nous retournons au monastère pour assister au puja qui se passe sur la grande terrasse. Tout comme à Key, les choucas ont envahi les lieux et c'est par dizaine qu'ils planent au-dessus de nos têtes. Bien sûr, les moines ont un malin plaisir à leur distribuer quelques petites boulettes de tsampa pendant le puja.

Celui-ci terminé, je monte sur les hauteurs du monastère afin d'y pendre, comme promis, non pas des clochettes car ce n'est pas dans les habitudes de la région, mais 3 séries de drapeaux à prières.
Il y a une série qui enverra ses prières du côté du Québec, une autre pour mes petits enfants et en particulier pour mon premier petit fils qui est né pendant ce voyage et enfin la dernière série sera pour ma petite chérie qui est rentrée depuis trop longtemps à Bruxelles.








Les drapeaux flottent maintenant au vent au dessus de ce monastère. Je vais pouvoir quitter Phuktal sur la pointe des pieds sans oublier évidemment de faire une dernière photo de mes drapeaux porteurs d'espérance.



Au revoir Phuktal, ce fut une aventure longue et compliquée pour arriver jusqu'à toi mais c'est sûrement aussi cela qui en a fait toute la beauté de cette aventure, c'est certain, je reviendrai avec Pascale.

Un dernier regard et nous devons déjà penser au chemin du retour, mais ce sera par l'autre versant qui est sûrement plus facile.









De Phuktal au village de Purne, il ne nous faudra qu'une heure trente. On aurait pu le faire plus vite, mais nous avons aimé regardé de l'autre berge, le chemin que nous avons fait pour arriver à Phuktal. Avec une vue différente et un peu de recul, cela nous a donné encore des sueurs froides. Nous constatons aussi que le dégel des glaciers a commencé et la dernière cascade traversée avant notre arrivée au monastère est devenue infranchissable. Heureusement qu'à l'heure du constat, nous sommes sur l'autre rive.









25 juin

Purne / Ichar

Les souvenirs de notre passage au monastère de Phuktal sont encore bien présents dans nos têtes. Hélas maintenant, il faut continuer notre trek sans perdre trop de temps. 
Pour la journée d'aujourd'hui, nous décidons de nous libérer du poids du sac en prenant un cheval et son horseman jusqu'à Sule. L'affaire est conclue et nous partons en premier, tandis que le horseman et sa monture nous rejoignent normalement d'ici une petite heure.




Cela c'était l'idée de départ, mais notre horseman est parti tellement tard de Purne, que nous avons dû l'attendre pendant deux heures au village du rendez vous et cela sans succès. Le problème, c'est qu'il avait avec lui notre nourriture et surtout notre eau. Pas très intelligent sur ce coup là ! 

Cela nous obligea à faire une marche forcée de 4 heures sans une goutte pour nous désaltérer. Inutile de vous dire que lors de notre passage dans le premier village rencontré, nous nous sommes invités dans la maison la plus proche pour avoir un verre de thé. La maison nous a été ouverte et nous avons une nouvelle fois pu constater à quel point les populations qui habitent ces montagnes si reculées ont du coeur. Encore un grand merci à eux.



Après cette halte bienfaisante, nous pouvions continuer notre chemin. C'est alors que la fille de la maison est venue nous prévenir que plusieurs cavaliers arrivaient. Cela ne voulait pas dire que notre horseman faisait partie du groupe, mais nous étions au moins soulagés de savoir que des cavaliers arrivaient.
Ok, notre horseman est là. Je lui dis immédiatement que je ne suis vraiment pas heureux de ses services. Il s'excuse et l'affaire est oubliée. 
Sur le coup de 15h, nous sommes au pont qui franchit la Lungnak River. C'est là que nous devons passer la nuit. L'endroit n'est pas très sympa et comme il est encore tôt, je dis à Christian que j'aimerais continuer jusqu'au village d'Ichar qui n'est qu'à 2h.

Comme prévu, nous laissons là notre horseman, nous reprenons nos sacs et nous continuons sur Ichar. Nous avons le bon rythme et après 1h30, nous sommes déjà au pied du village fortifié. Mais le plus difficile reste à faire. En effet, il nous faut maintenant monter jusqu'au village. Pour l'avoir fait à notre premier passage, nous savons que cela allait faire mal au jambes tellement la pente est raide.
Je ne suis pas certain mais je pense qu'il m'a fallu plus d'une heure pour arriver aux premières maisons.


La guest house du village d'Ichar est, en tout point, notre plus belle étape de ce trek. Imaginez qu'après tous ces nombreux plats de dal, nous avons eu droit, pour la première et dernière fois, à un plat en sauce avec du mouton. Je ne peux pas vous expliquer cette faveur, mais sur le moment, je ne me suis vraiment pas posé de question et j'ai mangé mes morceaux de viande en me léchant les babines. Il ne manquait que le petit bout de chocolat comme dessert pour combler mon bonheur !!!!

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