samedi 12 juin 2010

Srinagar

12 juin

Srinagar

He bien, Srinagar n'a pas changé, c'est toujours plein de soldats et hier, il y a eu un mort. De ce fait, la vieille ville est fermée pour toute la journée. Décidément rien ne change vraiment au Kachmir !
Nous allons aujourd'hui à l'autre bout du lac pour voir la campagne environnante.








Nous resterons ici jusqu'à lundi matin, le temps de pouvoir encore faire un tour en shikara sur le lac et d'aller jusqu'à la vieille ville. Après il sera temps de rejoindre Kargil et de filer sur Lamayuru avant de poursuivre au Zanskar.

Bonne soirée à vous tous.

13 juin

Une journée à Srinagar

Srinagar, une ville qui ne cessera jamais de m'étonner.
Imaginez une ville coupée en deux où chaque partie vit une situation totalement différente. D'un côté, celui que je nommerai "côté paix" avec son lac et tout le côté touristique que cela apporte. Et puis, il y a l'autre côté, "côté guerre", avec le quartier de la vielle ville et tout le côté militaire que cela apporte.
Pour avoir vécu les deux situations en quelques heures, je peux vous dire que c'est plus que saisissant.
Le matin, nous allons faire un tour de shikara sur le lac. Pendant trois bonnes heures, nous nous sommes laissés glisser au fil de l'eau dans le silence apaisant des chenaux. Ici, pas de moteur pour faire avancer la barque, c'est à la rame que le shikara man la fait avancer.








Nous découvrons la vie de tous les jours pour quelques poignées de familles qui vivent là. Confortablement assis dans notre shikara, nous découvrons les différents quartiers et les jardins flottants où mûrissent au soleil de nombreux légumes. Dommage que les différents marchés du lac soient déjà terminés, cela aurait donné encore plus de charme à la balade. Hélas pour voir cela, il faut venir vers 4h du mat et c'est peut être un peu tôt !!
On termine la visite du lac et nous allons chercher les tickets de bus de demain pour Leh, via Kargil où nous logerons.
La transaction ne dure pas longtemps et nous avons nos trois tickets pour le bus qui part en principe demain à 7h30.
De la station de bus, nous montons dans un rickshaw pour aller jusqu'à la vieille ville. Lorsque nous arrivons sur place, nous sommes accueillis par un barage militaire. Notre rickshaw man demande à un des militaires s'il peut nous conduire à la mosquée qui est un peu plus loin.
D'abord il essuie un refus mais, après avoir vu que nous étions des touristes, nous pouvons  continuer dans le rickshaw.

De l'autre côté du fil barbelé, c'est l'image d'une ville morte que nous avons devant nous. Je me souviens alors d'une phrase qu'un kachméri m'avait dit à Vashist. A Srinagar, tout est calme maintenant, c'est fini toutes ces histoires, la ville est pleine de touristes. 





Ca oui, mais pas dans la vieille ville où tout est effectivement calme car il n'y a pas un chat dehors. Rien que des militaires ........... et nous.
C'est presque irréaliste comme situation. Nous avons l'impression d'évoluer dans un décor de cinéma où nous jouons les trois paumés au milieu d'un champ de bataille.
Tout autour de nous, il n'y a que les restes d'une bataille et les militaires qui sont litéralement surpris de nous voir là devant eux, avec un air de se dire "qu'est ce que ces 3 touristes viennent faire ici ?!!



 Comme on nous laissait nous balader, nous avons décidé de continuer à explorer cette ville morte. Encore de quoi faire quelques photos chocs !!
De toute façon, ce ne doit pas être trop dangereux de circuler dans la ville puisque dans les rues il n'y a qu'un camp !!



Dans une ruelle, nous entendons des cris d'enfants qui jouent. Nous constatons qu'il y a quelques badauds qui regardent les plus jeunes jouer au cricket. Ce sera la seule animation que nous verrons durant notre balade dans la vieille ville.

Pour la première fois, nous voyons les visages de l'autre camp. Malgré notre présence, le jeu continue dans la bonne humeur et les quelques badauds viennent jusqu'à nous pour savoir quel est notre pays d'origine et si c'est la première fois que nous venons au Kashmir ?
Les sourires se font dans la conversation et on est loin d'imaginer que dans quelques heures, ces mêmes jeunes vont en découdre à coup de lancers de pierres avec les militaires. C'est sûrement de cette façon qu'un jeune est mort hier.
D'ailleurs à ce sujet, des jeunes sont venus me voir pour m'expliquer la mort du jeune en question.
Le comment, le pourquoi, je ne veux pas trop savoir car je n'aurai qu'un son de cloche et ne serai donc pas me faire une opinion. Mais là n'est pas mon but, je veux simplement répondre que la mort d'un jeune est toujours très regrettable, surtout dans ces conditions là. Que pour la famille, cela doit être terrible mais sans oublier de dire que la vengeance ne sert à rien.














Vers 17h 30, nous sommes témoins des premières échauffourées de la jounée. Une personne vient vers nous et nous dit qu'il faut partir car la nuit va bientôt tomber, que cela va devenir chaud. Nous suivons ce bon conseil, nous nous engoufrons dans un rickshaw et rentrons directement à l'hôtel.










Soirée au resto avec, évidemment, quelques commentaires de ce que nous avons vécu cet après midi. 

............. C'était, une journée ordinaire de trois vacanciers au Kachmir.



Et pour oublier tout ça, Christian nous sort une bouteille de son sac. Ca c'est sympa.

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