mercredi 15 août 2012

Descente vers Nyete, passage du Papir La et dormir à Hanumil



Le sentier qui mène jusqu'à Nyete est chaotique. Pour le suivre, je dois constamment passer d'une rive à l'autre, descendre d'altitude puis remonter pour contourner une cascade ou un pont de neige, tout ça entre des parois austères et un chaos rocheux de tout instant.  


Sur le chemin, je croise une caravane. Comme toujours, c'est l'occasion d'avoir des infos du muletier sur l'état du chemin. A mon tour, je lui donne les miennes. Après c'est souvent les mêmes questions qu'on me pose : You are alone? where do you come from ? and you're on the road for how long ? Après j'ai encore droit à une dernière question, and how old are you ? Là généralement, c'est alors que j'étonne le plus et reçois un geste de respect ! 
Cela fait évidemment plaisir, mais il est difficile pour eux de faire une comparaison. Car ici la vie est si difficile à ces altitudes et il est tout à fait normal qu'une personne de 60 ans semble forcément plus âgée que moi. Mais je le répète, cela fait plaisir.


Lorsque j'arrive au camp de Nyete, tous les groupes sont déjà partis et je peux ainsi prendre mon petit déjeuner à l'aise. Cette fois, je reçois une omelette avec des chapatis. Un véritable régal après toutes les Noodle Maggis. Pourtant, je ne voudrais pas faire croire que je me plains. Car je suis persuadé que sans les paquets de cette "madame Maggi", j'aurais eu plus difficile de vivre, en autonomie, ces semaines de trek. Je resterai donc honnête en remerciant très fort cette "Maggi" !!!!


En attendant, c'est le ventre plein que je continue mon périple. 
Et là aussi, je ne peux pas me plaindre de la beauté de cet Himalaya que je traverse.


Pourtant il sait me faire souffrir en m'imposant à longueur de temps ce fameux Up & Down si cher au ladakhi. La photo suivante démontre une parfaite illustration de ce phénomène qui m'épuise jour après jour.


Je vais devoir descendre jusqu'à la rivière et remonter immédiatement le col que vous voyez au fond de l'image. C'est à dire, subir un dénivelé négatif de 600 mètres pour 500 mètres de positif. Cela me coûtera plus de 2 heures d'efforts.  
Vive le Up & Down !!!

Me voilà en bas, je passe la Oma Chu, un affluent du Zanskar et je me dirige directement vers le tea shop tout en gardant un oeil sur ce chemin qui remonte.



Trois chevaux sont devant le "ranch". A l'intérieur, je trouve, en pleine discussion, le horseman et le patron qui me propose immédiatement un thé.
Peu de temps après, arrive un deuxième horseman accompagné d'une femme.


C'est une franco-allemande de 71 ans. Cela fait des années qu'elle fait le Ladakh, mais vu son âge, il lui faut un cheval pour faire les chemins compliqués. Avec elle devant quelques thés, nous avons une longue discussion sur la région et la future route et aussi sur le Tibet. Ce fut un véritable plaisir, mais on ne faisait que se croiser et nos routes allaient se séparer aussitôt. Juste pour le souvenir, je propose de faire une photo avec le patron et l'un de ses muletiers. Pour confirmer le bonheur d'être là, nous lançons un grand julley dans la vallée. Puis chacun reprendra son chemin. 
Je me lance dans mon ascension et arrivé en haut, je refais deux photos : une pour faire la différence plus tard avec l'autre versant et l'autre, c'est un autoportrait. 


J'arrive au  sommet avec soulagement. Je sais que c'est mon dernier col avant de revoir enfin "mon" Zanskar.


C'est maintenant la grande descente. Là tout au bout, je pourrai dire : Zanskar me voici !


 Le chemin est pourtant encore long avant de pouvoir déposer mon sac à Hanumil.


Je le ferai 4 h 30 après avoir franchi le Papir La.

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