vendredi 31 août 2012

Suite du trajet Phuktal / Purne

.................. Il est 13 heures et de toute évidence, ce ne sera pas une grosse journée de marche. Dans un maximum de deux heures, je serai chez Dolma à Purne et j'ai bien l'intention de m'arrêter là.
Comme l'adresse est bonne, j'en profiterai pour me faire un bon repas et boire autre chose que de l'eau. Cela me fera que du bien avant d'entamer la dernière partie de ce trek.


Pour rejoindre Purne, je choisis de prendre le chemin du bas. Il est en bon état et il longe presque tout le temps la Tsarap. Nul besoin de me fatiguer inutilement en partant vers les hauteurs. Après 18 jours de trek effectifs, il est normal que je cherche à m'économiser un peu. 
Des yeux, je cherche Jean-Louis qui devrait être sur le chemin d'en face, mais je ne le vois pas. Il fait sûrement une pause à la cascade qui est au début de son sentier.


                                                            
Je longe un mur de Mani, mur de pierres entassées gravées de l'inscription "Om Mani Padme Um". C'est la prière murmurée par tout le monde à longueur de journée et elle signifie "salut ô joyau dans la fleur de lotus". En regardant bien les pierres, j'y trouve aussi des représentations de Bhouddha gravées dans la roche.

Je continue vers Purne. J'ai beau être passé plusieurs fois dans ces gorges, c'est toujours un véritable plaisir de passer par ici.


 Sur l'autre rive, il y a une grande pente instable. Pour être déjà passé là-haut, je sais que c'est là que se trouve le sentier qui va au village de Char. Instinctivement, je regarde une nouvelle fois vers les hauteurs de cette falaise. C'est là que devrait passer mon compagnon de route, mais je ne remarque rien qui ressemble à un trekkeur. 

C'est vrai que la piste qu'il a choisie, monte vraiment très fort et presque continuellement jusqu''à Char. Dans ces conditions, il ne doit forcément pas être aussi loin que moi, je ne m'inquiète donc pas et je poursuis mon chemin.


Purne est maintenant en vue, mon footing d'aujourd'hui est presque terminé. J'arrive chez Dolma, une heure et demie après être passé sur le pont de Phuktal. Ce n'est pas un record, mais je m'en moque, je ne suis pas ici pour battre des records, je veux avant tout profiter de mon environnement. C'est d'ailleurs ma devise depuis le début, non pas du trek, mais du voyage.




Lorsque je suis sur place, je me dirige directement vers le petit shop qui se trouve près de l'ancien terrain de camping, le nouveau étant un peu plus loin sur la piste. J'y dépose mon sac, je bois une limonade et j'en profite aussi pour manger un bout de chocolat. Visiblement mon corps me réclame du sucre. 
Comme Dolma n'est pas là et que je ne souhaite pas aller dormir chez sa soeur, je fais le choix de dormir dans ma tente et de commander à manger pour ce soir.
Sur le terrain de camping, il y a déjà un groupe que j'avais déjà rencontré près du doksa du Rotang La. Le terrain est assez grand et je n'ai aucun souci pour trouver une place autre part que dans les tendeurs des tentes de mes voisins. Cela n’empêchera toutefois pas d'avoir des contacts. La tente installée, je retourne au shop avec mon programme et mes cartes pour me rendre compte de ce que je vais faire dans les quatre prochains jours avant de rejoindre à Darcha la route Manali / Leh.
La bonne nouvelle, est que je n'ai plus qu'un gros col à franchir, le Shingo La (5100 m).

Je pensais rester ici un jour de plus, mais finalement, pour ne pas casser le rythme, je décide de continuer mon aventure dès le lendemain.

En fin d'après-midi, les participants du groupe viennent à leur tour à la table du shop pour boire un coup. Evidemment, nous parlons comment nos aventures respectives se sont déroulées depuis notre rencontre, puisque nous avons fait presque la même route depuis ce jour là.
Le passé c'est bien, mais nous parlons aussi de la fin du trek. 
Eux vont rejoindre la route de Manali / Leh à Sarchu. Leur programme est audacieux car ils devront encore passer deux cols et pas les moindres, le Tonde La (5100 m) et surtout le Phirtse La (5490 m), puis continuer le long de la Chumig Marpo et terminer sur les rives de la Lingti Chu. La responsable me dit que ce trajet est très beau et me propose de poursuivre l'aventure avec eux. Le projet me plairait bien, mais je reste perplexe sur le fait que je ne sais pas si je suis encore capable de passer un col comme le Phirtse La ?! 
Au fil de ma réflexion, mon doute ne s'apaise pas et je suis dès lors obligé de refuser l'invitation. Je continuerai donc seul vers Darcha.

Monastère de Phuktal jusquà Purne

Ce matin, je me suis levé avec le soleil. Le temps de remballer ma tente, je pars directement vers le monastère. Un quart d'heure plus tard, j'arrive là où les gorges s'élargissent. Au fond, j'ai en vue la dernière montée avec son stupa qui est au sommet.

Visiblement, je me suis levé un peu trop tôt car le soleil n'a pas encore passé les cimes qui me dominent. Pas d'autre solution que d'attendre que l'astre illumine les lieux.



 J'ai quelques problèmes pour faire mes photos, étant donné que le soleil joue au chat et à la souris avec les nuages. Difficile dès lors d'avoir toujours la même luminosité.
Lorsque j'arrive en haut, même si ce n'est plus l'étonnement, je suis toujours aussi ébloui par la vue qu'on a juste avant de redescendre vers le monastère. Comme dirait l'autre à la fin de ses émissions télévisées, c'est le paroxysme de la beauté de ce biotope exceptionnel haut en couleurs ....... !!!!!!


Avant de descendre, je tends mes drapeaux à prières. C'est la troisième fois que je le fais ici, on peut donc dire que c'est presque une tradition. Cette fois, je le fais aussi en sorte de clin d'oeil pour mon resto lao-thaï bruxellois préféré


Après avoir mis les drapeaux, Je ne vais pas directement au Gonpa car je veux d'abord aller voir le genévrier sacréBizarrement, je ne me suis jamais donné la peine de monter jusque là, mais cette fois-ci, je ne fais pas l'impasse. 
Mon idée fut la bonne : là-haut, la vue est tellement impressionnante que je me dis que cela aurait été dommage de rater ce spectacle de 360°.




Je retourne sur mes pas afin de rejoindre le chemin qui mène au Gonpa. Je le revois, là devant moi. Vu de ce côté, il a tendance à paraître moins majestueux, mais la vue reste quand même étonnante.

J'arrive dans l’enceinte du monastère. Un moine entame la conversation en me demandant d'où je suis parti aujourd'hui ? J'explique mon périple et pourquoi j'ai dormi non loin d'ici. Il me dit que si je veux manger à midi sur la terrasse avec les autres moines, je serai le bienvenu. Pour avoir déjà mangé ici, je sais que ce n'est pas un resto étoilé, mais j'accepte l'invitation avec grand plaisir. En attendant le gong qui prévient que le repas va être servi, je fais quelques photos...



...des différentes salles de prières, puis la terrasse qui va jusqu'au bord de la falaise.
Pas encore de nourriture mais les choucas sont déjà là !



 Au fond de la grotte se trouve plusieurs petits bâtiments qui devaient sûrement avoir été des cellules pour les moines.


 Quand à la cuisine, elle se trouve dans une autre grotte.
Le riz et les légumes mijotent.


Il est presque midi, le gong va retentir et les moinillons sont déjà à l’affût.




L'appel vient de se faire entendre, tout le monde se dirige vers la terrasse quatre à quatre.

Je monte un peu plus haut que la terrasse pour faire une photo d'ensemble, lorsque dans mon viseur, j’aperçois Jean-Louis. 

Je suis évidemment content de le revoir, mais ma première réaction est quand même de me dire, qu'est-ce qu'il fait ici ?!
Je descends à mon tour pour prendre place sur la terrasse. Un moine me fait signe de m’asseoir à côté de lui. Je devrai attendre la fin du repas pour avoir les explications de mon compère car dans un monastère, on ne parle pas pendant les repas !


Le repas terminé, je lui témoigne mon étonnement de le retrouver ici. Il me répond qu'il est bien monté au lac, mais que là-haut, il a préféré faire demi-tour et revenir sur Phuktal. Il me dit aussi qu'après Phuktal, il va rentrer à Padum par le village de Char et non par Purne. J'explique à mon tour mes aventures, surtout mes problèmes de passage au niveau de l'éboulement. Jean-Louis me dit que lui a préféré remonter vers les crêtes plutôt que passer l'éboulis. Je ne peux que lui donner raison, c'était le meilleur choix. Sur ce, nous allons rechercher nos sacs pour repartir ensemble jusqu'au pont. 


 De mon côté, je suis décidé de continuer l'aventure jusqu'à Darcha. Jean-Louis qui a déjà fait la route, me donne les derniers conseils pour que je puisse terminer sans encombre. Un dernier regard vers ce monastère qui est vraisemblablement le plus beau du Zanskar.


Au pont, nos routes vont se séparer, mais cette fois, ce sera pour de bon.
Rendez-vous à Leh.