dimanche 9 juillet 2017

Direction Dzong Bao

Hier soir, Tzering a tellement bien apprécié mon repas que ce matin, lorsque j'ai refait mon sac, j'ai laissé le restant du paquet de pâtes dans le coin cuisine. Comment faire autrement lorsque l'on est si bien accueilli ? Comme convenu, aujourd'hui, c'est donc Tzering qui prépare le repas. Ce sera un petit déjeuner traditionnel, pour touristes, avec des chapatis, omelette, confiture et thé. Durant le repas, les derniers sourires sont échangés car nous avons tous les deux, passés des bons moments de franche rigolade. Hélas, le voyageur ne peut rester très longtemps au même endroit et l'heure des au revoir a déjà sonné.


Une dernière photo en souvenir et nous nous quittons comme deux vieux amis. Voilà encore une adresse où je me promets de revenir au plus vite, tout en espérant que la prochaine fois, ce sera avec Pascale, afin qu'elle puisse aussi connaitre le sourire incroyablement beau de Tzering. 


Me voilà reparti pour d'autres rencontres, qui je l'espère, seront toutes aussi fortes en émotions. Dernier regard sur Tungri et la nonnerie qui se dessinent encore au loin.


Pour ceux qui ne connaissent pas la plaine de Padum, voici une carte de mon tracé qui les aideront à me suive plus facilement et pourquoi pas, de préparer leur voyage.




Après une heure à marcher sur une route déserte, j'observe au bord de la rivière Doda, des drapeaux et des khatas flottants au vent. Etant donné que cet endroit se trouve exactement entre le gonpa de Sani et la grotte de méditation de Dzong Bao, je me dis que c'est peut-être bien l'endroit où je peux découvrir une trace d'un des pieds de Guru Rinpoche.


 Je constate que d'autres khatas sont posés à même le sol. Lorsque je m'en approche, je vois très nettement une trace ayant une forme de pied. Maintenant à savoir si, comme toutes les autres traces, elle appartient effectivement, comme le dit la légende, à Guru Ripoche, Naropa et autres, là n'est pas la question, puisque les gens d'ici en sont persuadés. 

Maintenant le plus dur reste à faire. Car le moment est venu de suivre un chemin sur le flanc de la montagne qui se trouve devant moi  et de monter jusqu'à la grotte où Guru Ripoche a médité lorsqu'il a quitté le monastère de Sani.
Pour mon plus grand bonheur, le chemin est particulièrement raide et évidemment, très peu tracé. Si bien que mon regard le perd facilement et qu'il me faut souvent le chercher.
Lorsque je m'arrête pour constater ma progression, j'ai la chance d'avoir une vue étonnante sur le Zanskar.


Cela fait plus d'une heure que je transpire et que je crache mes poumons, pourtant le sommet est encore loin d'être atteint et la grotte n'est toujours pas en vue !


Il me faudra encore plus de trois quarts d'heure avant d'enfin pouvoir la deviner sur la paroi. Encore heureux que des drapeaux de prières indiquent son emplacement sinon, on ne la verrait pas. Mais elle est bien là, c'est déjà ça de gagné. La suite sera encore moins évidente puisqu'il faut maintenant que je trouve un passage pour atteindre la grotte. Après plusieurs essais infructueux, je n'arrive toujours pas à trouver un dégagement assez sécurisé pour poursuivre ma progression. Vingt minutes plus tard, je dois me rendre à l'évidence, je n'y arriverai pas sans prendre d'énormes risques. Je décide donc de faire demi-tour. Je ne dormirai donc pas dans la grotte cette nuit.



Dernier regard vers le gonpa de Sani là bas tout en bas .......

....... et il ne me reste plus qu'à redescendre. J'aurai fait deux heures trente d'efforts uniquement pour pouvoir contempler ce merveilleux cadre himalayen. Au moment même, je ressens bien évidemment une petite déception, mais le plaisir d'être là l'emporte très rapidement et je redescends le coeur léger tout comme si l'aventure avait réussi. Il ne me faudra qu'une petite heure pour retrouver la route et poursuivre vers le village d'Hongshet.
En chemin, je retrouve un rocher avec des khatas. J'en conclus qu'il doit sûrement encore y avoir une trace.

C'est effectivement encore la trace d'un pied.

Après tous ces efforts consentis, ma gourde est presque vide et dans cet environnement particulièrement sec, la déshydratation est assez rapide. Gros problème en perspective puisque le village d'étape est encore à nonante (quatre-vingt dix pour les français) minutes d'ici.



C'est avec la bouche complètement déssèchée que j'arrive à la première maison du village. Je demande aussitôt de l'eau. On me rapportera ma gourde remplie d'eau, accompagnée  aussi d'un thermos de thé. La chaleur de ce breuvage et de cet accueil m'ont fait le plus grand bien. Je n'ai plus eu qu'à monter ma tente dans un coin de jardin et me préparer à manger.
Demain, ce sera une nouvelle journée de grimpette puisque j'ai au programme la visite d'un très vieux monastère perché très haut dans la montagne. En plus de cette visite, je serai à la recherche de scuptures sur pierre et roche, de divinités bouddhiques et pré-bouddhiques. Programme alléchant en perspective.

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