jeudi 27 juillet 2017

De Bardan jusqu'au village de Ichar.

Le temps de prendre un repas et de refaire mon sac. Et de laisser les moines diriger les travaux du monastère qui doivent être absolument terminés avant 30 jours car un grand Lama viendra inaugurer, lors d'une fête, le nouveau gonpa. Les moines m'ont bien évidemment invité à cette cérémonie, mais dans un mois, j'espère être sur les plateaux tibétains aux alentours du Tsomo Riri.


Les choses ont un peu traîné ce matin et me voilà en route sur les coups de neuf heures. Je jette un dernier regard sur le gonpa, puis ensuite prendre la direction de Mune, Reru et Ichar où j'ai l'intention d'y passer la nuit, avant de filer sur un des plus beaux monastères du Zanskar, le gonpa de Phuktal.
Toujours en suivant les rives de la Tsarap, le long de laquelle je traverse des hameaux ou villages, les uns après les autres.


Mais la réalité du terrain vient vite me signaler que l'eau est toujours bien présente et que cette fois, il n'y a pas de pont me permettant de passer le torrent les pieds au sec. Il me faut donc me déchausser et trouver un endroit de traversée moins compliquée que les autres. Ce n'est bien sûr pas des plus évidents, vu que la pression de l'eau est la même partout, mais dans ces cas-là, on cherche un endroit où des grosses pierres pourraient servir de voie possible.

Lorsque la difficulté est franchie, il me faut alors remettre mes chaussettes,mes chaussures et me remettre du frisson que j'ai eu, avant de reprendre la marche.



Mais je ne dois pas avoir encore les idées très claires, car quand je suis passé devant ce rocher, j'ai eu la très nette impression de voir une sorte de gravure !!! Aujourd'hui, je ne suis plus du tout certain d’apercevoir quelque chose ...... Aurais-je eu des hallucinations d'altitude ? A vous de juger !!


J'arrive à Reru où un fermier me conseille de traverser le plateau qui est devant moi et qu'après, je trouverai un pont conduisant à Ichar. Là, je suis franchement étonné car j'avais l'habitude de continuer la route et puis, de prendre un chemin de mule longeant le flanc de montagne jusqu'au pont de Ichar !!! Oui me dit-il, mais ça c'était l'ancien chemin et il est nettement plus long. A vrai dire, je suis terriblement sceptique du chemin indiqué et je pense que cela doit se voir sur mon visage car mon homme m'invite aussitôt à monter sur son tracteur pour me conduire par la route jusqu'au pont, puisque lui aussi doit s'y rendre pour aller chercher des pierres. 


Au lieu où je suis déposé, il y a en effet un pont et un début de route en construction. Je ne peux qu'être dans le bon ! Le côté agréable de la chose, c'est que je suis sur un tracé qui m'est totalement inconnu et de surcroît, qui est particulièrement intéressant à suivre. Il y a évidemment la Tsarap qui ne me quitte pas depuis Padum, mais je constate qu'il y a aussi une autre rivière qui vient se jeter dans cette Tsarap Chu. Je parcours des yeux ma carte, mais hélas, je ne vois pas de trace de ce confluent. Je suppose dès lors que ce n'est qu'un simple bras de la Tsarap. Suite à cette étude géographique, je poursuis mon trajet dont le tracé est cette fois une route bitumée. Je ne voudrais pas me faire passer pour un trekkeur insatisfait car les décors sont toujours aussi majestueux, mais devoir toujours marcher sur des routes, alors que précédemment, il n'y avait que de simples chemins de muletier, n'est pas une chose très réjouissante. D'accord, les locaux vous diront que les routes sont une très bonne chose et je suis parfaitement d'accord avec eux car c'est quand même eux qui vivent ici toute l'année. Mais la question est aussi de savoir, si dans un avenir proche, il y aura toujours autant de trekkeurs au Zanskar ?!




Vers les quatorze heures, me voici à hauteur du pont de Ichar. Il ne me reste qu'à monter jusqu'au village et ma journée sera finie pour aujourd'hui.

Plus qu'à, n'est peut être pas le bon mot car le village, par rapport à la route, se trouve bien haut sur la montagne.



Après quarante cinq minutes d'efforts, me voici dans les premières parcelles des champs. Comme le village n'est pas encore à portée de godasses, je me dis qu'une petite halte me permettrait de souffler un peu et c'est comme cela que je dépose mon sac près de femmes qui sont occupées à enlever les mauvaises herbes du champs. Mais je sens immédiatement que quelque chose ne leur va pas. Elles me regardent, rient de moi et pour finir, elles font appel à un homme qui vient aussitôt me demander ce que je fais là ?!! Un peu étonné, je lui dit que je vais au village pour y passer la nuit. Chose qui me semble normale et habituelle !!! Mais pas forcément pour tout le monde à Ichar et l'homme me répond que je dois continuer ma route jusqu'à Spang ou même Mune pour dormir. Voilà bien une première dans mes aventures himalayennes !!! Et pour être certain que je quitte le village, mon homme m'accompagne jusqu'à la route. Thank you thank you for your hospitality, et me voilà reparti pour le prochain hameau qui n'est qu'à trois, voire quatre kilomètres tout au plus.




Une heure après, je suis dans le hameau de Spang. Ici, je n'ai pas un large choix pour trouver une maison pour passer la nuit, vu qu'il n'y en a que trois. Fort heureusement, l'accueil est à l’opposé de celui que j'ai eu à Ichar et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je trouve une porte qui m'est ouverte de bon cœur. 

PS: je ne comprendrai jamais ce qui c'est réellement passé à Ichar, mais un fait est certain, je n'y mettrai plus jamais les pieds.

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