D'après mes préparations, je m’apprête à passer une journée interminable. Le Dundunchen La n'est pas le sommet le plus haut que je devrai passer durant mon périple, mais on m'a prévenu que la descente est terriblement longue et difficile. Le dicton dit : un trekkeur prévenu en vaut deux. Je suis ainsi prévenu !!!!
La bonne nouvelle du jour, c'est qu'il fait toujours aussi beau et les couleurs sont de ce fait, toujours aussi resplendissantes. Le topo est scellé, je peux en conséquence démarrer ma journée de marche. Je n'ai pas le temps de penser à m'échauffer les muscles avec une balade cool, l'effort est directement là avec la longue montée menant au Dundunchen pass.
Je ferme la parenthèse et je reviens à mes notes du jour. Comme je disais, nous sommes ensemble au sommet du Dundunchen La. C'est l'occasion de faire des photos de leur groupe avec leur appareil et eux, de moi. Dans la foulée, nous nous échangeons quelques victuailles. Je reçois des pommes de terre cuites, un œuf dur etc .... et eux une portion de viande séchée. Ce repas me change de mes habituelles noodles soupe, saucisson, viande séchée, que j'ai bien l'impression de faire un véritable gueuleton.
Il fait beau, je fais un bon repas, je n'ai pas de rendez-vous à Chiling avec un taxi, je reste forcément plus longtemps sur le top que mes collègues suisses et leur guide. Je fais quelques photos de plus de ce fabuleux décor. C'est donc seul que je vais effectuer cette terrible descente jusqu'à Chiling. Elle est difficile car le sol est instable, les pierres roulent constamment sous mes pieds et il n'y a aucun chemin tracé. Si bien que je descends cette pente abrupte au petit bonhomme la chance.
La seule chose qui me rassure, c'est que la vallée de Chiling est juste au bout de la pente devant moi. Il est donc impossible que je me trompe. La seule chose à faire, c'est d'éviter les obstacles ce qui n'est pas des plus évidents !!
Après quatre longues heures d'efforts, j'arrive au bas de la descente. Il ne me reste qu'à, si je peux dire, rejoindre Chiling par une gorge étroite. Ce dernier tronçon me semble d'une longueur indéfinissable, si bien que lorsque j'arrive à Chiling je suis littéralement sur les genoux.
Je me dirige vers le camping comme un automate. Une fois sur place, un groupe d'américains occupe tout le terrain. Je m'arrête pour leur demander à boire car ma gourde est vide depuis bien longtemps et mon gosier est sec comme une source tarie.
Bien gentiment, les cuistots du groupe me font bouillir de l'eau pour être certain que l'eau qu'ils me donnent soit bonne. La gourde remplie, j'en bois une grosse gorgée et je prends congé des américains. Il y a bien un autre terrain de camping, mais je suis tellement fatigué que je me dis qu'une nuit dans une maison avec un bon repas me ferait le plus grand bien. Je rejoins la route pour aller manger un bout et me désaltérer dans un teashop. Une femme me sert à boire et me fait une omelette vegetables. Pour la digestion, je m'allonge une petite heure dans un coin de la pièce. Lorsque je me réveille, la femme me demande où je vais dormir ce soir ? Je lui réponds que je voulais aller dormir au camping, mais que trop fatigué par la descente du Dundunchen La, je préfère me trouver une maison pour passer la nuit. Elle me dit que chez elle, il y a de la place et si je veux, son fils va directement m'y conduire comme ça, je pourrai continuer à me reposer. Ni une ni deux, nous voilà en route pour sa maison.
Le repas du soir est composé d'un plat traditionnel ladakhi, un bon Titakis. L'adresse est une nouvelle fois très bonne et la femme me propose de rester une nuit de plus avant de partir pour la vallée de la Markha. Vu ma fatigue, ce ne sera pas un luxe. J'accepte l'invitation bien volontiers.
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