mardi 15 juillet 2014

De Dad jusqu'au doksa de Lungmoche


Ce matin, la puja a eu lieu un peu plus tôt qu'hier. Si bien qu'après la cérémonie, nous avons eu le temps de manger à l'aise et de se dire un chaleureux au revoir. A huit heures, je quitte le gonpa. La vallée est très large et je marche maintenant sur une route qui est tracée, mais encore en construction. Impossible de me tromper de direction, je dois longer une longue muraille rocheuse et continuer tout droit jusqu'au moment où je vais buter sur une montagne fermant la vallée où je suis. Là, je devrai prendre à gauche afin de rentrer dans une autre vallée qui me conduira jusqu'au col du Yar La. Marcher sur une aussi grande étendue est un peu démotivant car il faut marcher des heures pour constater que le décor n'a guère changé. La seule chose qui change vraiment, c'est la température qui monte en flèche. 



 Hélas, sur cette grande étendue de terre brûlée, il n'y a pas la moindre possibilité de remplir ma gourde. Cela commence à m'inquiéter car il est évident que je ne serai pas tenir toute la journée avec seulement un litre et demi d'eau.  




 Je ne suis pas encore au bout de la vallée, mais au loin, à moins que cela ne soit un mirage, il me semble bien voir quelques bâtiments. Je me dis que s'il y a là-bas un doksa, il doit y avoir forcément de l'eau !! Sur une plaine aussi vaste, les distances sont trompeuses et il me faut encore une longue heure de marche pour arriver à ce point que je fixe indéfiniment. C'est avec un grand soulagement que je constate que je ne me suis pas trompé. Il y a bien quelques bâtiments et de l'eau sort un peu du sol. Je dépose mon sac et je me mets à la recherche de la source. Un peu d'herbe autour d'un trou, elle est bien là. Cela ne coule pas beaucoup, mais toujours assez pour remplir ma gourde de cette eau bien fraîche. Je vais pouvoir continuer ma route sans trop de soucis. Mais avant de quitter les lieux, je fais un petit inventaire pour mieux me rendre compte comment ces gens vivent ici avec leur troupeaux de yaks. Il y a d'abord un grand enclos pour mettre les bêtes en sécurité, puis deux petites maisons pour permettre aux nomades d'y dormir et préparer les repas. C'est le strict minimum mais je suppose qu'ils n'en demandent pas plus et que le plus important ce sont leurs bêtes. 



Qui eux ont droit à une plus grande réserve d'eau.


Le tour du propriétaire étant fait, je vais rechercher mon sac pour reprendre aussitôt la route. C'est alors que je remarque des ânes sauvages dans la plaine. Ils semblent m'observer mais restent à bonne distance.



Le spectacle est attendrissant mais il me faut absolument continuer mon avancée vers le grand doksa de Lungmoche. Je quitte la première vallée pour m'engouffrer directement dans la suivante. Cette nouvelle vallée est encore plus sèche que la précédente mais est nettement moins grande.


Et en moins de deux heures, le Yar La est en vue.


Je commence l’ascension sous un soleil de plomb et un fabuleux arc-en-ciel. 


La montée n'est pas difficile et en moins d'une heure, je suis déjà au sommet.

Sommet qui est orné d'un Latho et de quelques pierres gravées.




 

Il ne me reste plus qu'à redescendre pour retrouver un torrent à sec que je suivrai jusqu'à Lungmoche




Il me faudra une heure pour arriver dans cet ancien emplacement d'un camp de nomades avec des parcs à chèvres entourés de murs de pierres. Ce camp est abandonné depuis déjà quelques années car il n'y a visiblement plus assez d'eau pour abreuver les troupeaux. 
J'ai moi-même dû faire plus d'un kilomètre pour en trouver afin de pouvoir faire ma popote du soir.




 Cette journée particulièrement chaude se termine ici. Demain, ce sera déjà la fin de mon aventure au Kharnak puisque je rejoindrai la route de Manali-Leh pour rallier ainsi Pangchen où je devrais, selon Jean-Louis, trouver les nomades que je cherche depuis au moins cinq jours.

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