samedi 14 juillet 2018

Jour J : La découverte du "secret chorten" de Malakhartsé

Douche un peu froide, suivi du petit déjeuner : omelette, chapatis, confiture, miel et thés. 
Nous démarrons la montée au château. 


Arrivés en haut, nous constatons que la porte est ouverte et nous pouvons le visiter, à part une pièce, celle de la salle des prières. Comme hier au monastère de Tongde, on a une très belle vue sur la vallée et le village de Zangla.


Je connais évidemment le château comme ma poche et je peux ainsi servir de guide à Pascale. Nous arrivons dans la chambre d'Alexandre Csoma de Kőrös, où il séjourna de juin 1823 à octobre 1824. Je rappelle quand même que ce monsieur, né le 27 mars 1784 et décédé à Darjeeling (Inde) le 11 avril 1842, est un explorateur, philologue et orientaliste qui a rédigé le premier dictionnaire tibétain-anglais et lorsqu'il était ici. il à gravé une pierre pour preuve de son passage, tout comme  celle de Phuktal. Cette pierre, je connaissais son existence grâce au livre de Michel Peissel et j'en avais parlé à Monica (responsable de la rénovation du château) qui ignorait complètement ce détail. L'année suivante, lorsque je suis arrivé à Zangla, Monica m'a dit : viens avec moi au château et une fois sur place, elle me montra cette fameuse pierre que son équipe avait enfin retrouvée. 
restant de pierre de Zangla
Pierre de Phuktal

Je raconte ça, car aujourd'hui, lorsque nous sommes entrés dans cette pièce, la pierre avait disparu et avait été remplacée par  ...... du n'importe quoi. L’horreur le plus total. Heureusement, j'avais, à l'époque, fait une photo de cette fameuse pierre gravée.

Voici donc ce que je découvris durant notre visite.


Pas besoin de rester trop longtemps sur des mauvaises impressions, je ne suis pas ici pour changer l'histoire, partons vers ce qui sera un des moments forts de ce voyage.


Nous poursuivons par la piste, puis par un simple chemin jusqu'au doksa, où nous voulons remettre deux photos. Mais nous nous faisons rattraper par un jeune homme qui va aussi au doksa. Nous lui remettons les deux photos et nous lui disons que nous voulons aller au "secret chorten" de Malakhartsé. Il répond qu'il n'y a jamais été, mais ses parents lui en ont parlé en disant qu'y arriver était un exploit !!! Puis il rajoute : je vais dans cette direction chercher mes yaks dans la montagne, je vais donc vous faire passer les deux premiers gués. 
Nous longeons ensemble le petit canal d'irrigation jusqu'au bout. Là commence la série de passages à gué. Nous devons évidemment enlevé nos godasses. Aidés par Tokpa Dorje, c'est bien sûr plus facile. Ce sont les autres gués qui seront nettement plus compliqués. Heureusement, l'eau n'est pas trop froide, mais il y a quand même du courant.

Nous voilà seuls avec notre destin ....... Quelques passages de rivière plus loin, nous suivons les explications qu'on nous a données et là, on peut apercevoir le stupa haut perché. Commence pour nous une escalade qui est presque de l'alpinisme. Je suis obligé d'aider Pascale, en lui tenant la main, la tirant, la poussant, enfin, tout est bon pour arriver à notre objectif. C'est vraiment casse gueule. 







Enfin, nous sommes à hauteur du stupa. Lorsque nous y entrons, nous sommes littéralement émerveillés et nous comprenons très vite pourquoi ce stupa est secret. Toutes les fresques sont dédiées à la femme et elles sont plutôt "légères". Inutile de dire que pour une certaine tranche de la population, cela ne passerait pas du tout. Voilà pourquoi ce stupa est secret et que j'ai mis des années pour entendre parler de son existence et de sa localisation.
En tout cas, ces œuvres, qu'il m'est impossible de dater, ni de savoir par quelle "confrérie" ces fresques ont été peintes, ont été faites par de grands artistes.  Elles sont bien là et rien que pour nous deux.

 





La grande question, est de savoir combien de temps ce stupa va encore tenir, car lorsqu'on relève la tête, on est forcé de se poser la question !!



 La visite est terminée, il est temps de penser à faire le chemin en sens inverse, ce qui ne sera pas plus simple !!


En bas, il nous faudra affronter une nouvelle fois la pression de l'eau.



 Le "secret chorten" de Malakhartsé, c'est comme le Tar La, on y va qu'une fois dans sa vie !

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