samedi 2 août 2014

Du village de Mud à la nonnerie de Kortsa


Ce matin, j'étais le premier debout. Les lumières étaient belles, je me suis alors décidé à faire un premier repérage de lieux. Le premier bâtiment qui se trouve juste après celui où je dormais, est le nouveau gonpa. Puis se succèdent un Lhato avec ses drapeaux à prières, l'ancien gonpa et la dernière maison du village.


Les deux gonpas et leurs décors sont effectivement très beaux. Je me fais déjà une joie de pouvoir les visiter.
Je retourne donc dans les dépendances des gonpas afin de voir si quelqu'un d'autre s'est levé. Lorsque j'y arrive, le moine est occupé à préparer le petit déjeuner. Au menu : omelette vegetables, chapatis et tea. 
Que demander de mieux pour commencer une journée !!

Comme prévu, c'est après ce bon repas que le moine m'invite à aller visiter les deux gonpas. Il me demande par lequel je veux commencer la visite. Je lui réponds que j'ai toujours une préférence pour les vieux gonpas. Avec un certain sourire, il m'approuve et me précise que je vais alors être gâté car le vieux gonpa date de 1610.



Dès que je passe la porte, je suis directement dans la salle de prières.
Au fond se trouve trois statues, de gauche à droite, il y a Padmasambhava (Guru Rinpoche), Druk Nawang Namgyal et Bouddha Sakyamuni.
La visite continue par la découverte de très belles fresques peintes sur les trois murs de la salle. Pas peu fier, le moine m'explique que toutes les fresques ont été réalisées avec des poudres naturelles tirées de pierres colorées.

Sur le mur d'entrée de part et d'autre de la porte, il y a les quatre lokapalas, qui sont prêts à nous indiquer les quatre directions. Sur le mur de gauche, je retrouve le Bouddha Sakyamuni avec ses deux disciples, ainsi que Guru Rinpoche et une composition de Chuchikjal à 11 têtes.


Toutes ces fresques sont absolument magnifiques.


 La visite se termine, je suis véritablement émerveillé devant tant de splendeurs.

Nous sommes maintenant dans le nouveau gonpa. En face de l'entrée, on découvre directement trois statues. Une de Padmasambhava, Bouddha Sakyamuni et ses deux disciples, et Kunchen Padma Karpo (un grand maître Drukpa).



 Dans le reste de la salle, les peintures murales sont, comme d'habitude dans les nouveaux gonpas, beaucoup trop vives et sans tanin pour qu'elles m'interpellent.
Cela me fait penser à nos grands peintres, qui eux aussi avaient de gros problèmes pour faire accepter au public les couleurs de leurs tableaux. Aujourd'hui, on crie au génie car avec le temps, les couleurs sont devenues forcément plus douces. C'est aussi le cas dans tous ces nouveaux gonpas que j'ai visité jusqu'à présent au Ladakh et ailleurs. 

Mais le moine m'invite à poursuivre la visite dans une autre pièce où les peintures murales sont récentes mais saisissantes car peintes sur des murs entièrement noirs. Cette forme d'art, je l'ai déjà vu dans d'autres gonpas, mais ici, il y a beaucoup de dessins dans la même pièce. 

  

 La visite de ces deux gonpas se termine. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance de rencontrer ce moine. Aussi non, je me serais retrouvé devant des portes closes, avec l'impossibilité de pouvoir découvrir ces chef-d’œuvres de l'art bouddhique. 
Je remercie bien fort mon hôte et je m’en vais vers le Yaye Tso, afin de rencontrer cette fois des transhumants qui restent sur les bords du lac avec leurs troupeaux durant toute la saison d'été. A coup sûr, ce sera une nouvelle fois, un grand moment de ce voyage.


Je quitte le village de Mud et son monastère avec un certain regret, mais ma route est encore longue.


  

En chemin, je rencontre une vieille petite bergère qui surveille ses deux trois chèvres. Visiblement, elle ne s'attend pas à voir un étranger de passage. Elle me demande un sou que je lui donne bien volontiers ainsi qu'une photo du Dalaï Lama. Sa journée ne sera pas perdue. Moi je reprends ma route vers Nyamo.




Lorsque j'arrive sur place, je retrouve, avec plaisir, mon bâton que j'avais oublié la veille. C'est bien, car celui-là, je le traîne depuis le village de Chiling.

Aujourd'hui, il n'y a pas grand monde qui passe en voiture sur la route. Je me dis que cette fois, il va falloir marcher plus longtemps que je ne l'ai fait dans cette vallée. Ce n'est pas trop grave, puisque je suis en avance sur le programme.


Alors je marche ..... je marche et marche encore sur cette route goudronnée. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus joyeux, mais pour passer le temps plus agréablement, je fais des photos.



Et je rencontre même un troupeau d'ânes sauvages.



Vers 11h, j'entends un grondement de moteur. Je me retourne, c'est bien une voiture qui arrive. Elle sera mon sauveur, puisque c'est avec elle que je continuerai les derniers kilomètres qui me séparent encore de Mahe. 


  

45 minutes plus tard, je serai devant le gonpa de Mahe.


Il est presque midi, je refais une pause casse-croûte avec les cantonnière, mais cette fois, c'est moi qui fait les noodles soupe. 
Le repas se passe dans la grosse rigolade, cela se passe tellement bien que le chef de chantier se sentira obligé de venir calmer un peu les ardeurs !!!!
Tout le monde s'est bien amusé, on se quitte à nouveau tout comme la première fois.


La balade est rendue difficile par la grande chaleur régnant dans ces montagnes.
  

On a beau me souhaiter un grand julley, ce n'est pas pour cela que j'avance plus facilement !! 

  

Même dans la difficulté, le moral est toujours là.


Lorsque j'arrive à la nonnerie de Kortsa, je ne vois personne.


A travers le carreau, je fais une photo de la grande salle de prières.




 Je finis quand même par trouver deux nonnes, elles me demandent si je veux un thé.
J'ai eu tellement soif durant la balade que je ne peux pas refuser.


Pendant que je bois mon thé, je demande s'il serait possible de dresser ma tente sur les terres du monastère ? Là j'essuie un refus  catégorique !
J'explique qu'il n'y a pas d'autres endroits tout près d'ici où il y a de l'herbe pour installer ma tente et que dormir sur des cailloux, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
Mes mots ont touché l'endroit sensible et c'est du bout des lèvres qu'on m'autorise à mettre ma tente près de la source. 


A demain au lac Yaye Tso.

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