Le festival est terminé, tout le petit groupe que nous formions quitte ce matin Korzok avec le bus de Leh. C'est la destination de tout le monde, sauf moi qui vais descendre du bus au pont de Mahe et continuer le long de l'Indus pour découvrir cette région que je ne connais pas.
C'est un peu après 7h que le bus démarre de Korzok. Derniers regards vers le lac Tsomo Riri, qui au petit matin a, tout comme le ciel, une merveilleuse couleur d'un bleu intense.
Un peu plus haut, le lac Thadsang Karu Kyagar Tso, n'a rien à envier à son voisin et resplendit lui aussi de beauté. Ici, on remarque bien que le lac est plus chargé en sel que son grand frère. Les rives sont nettement plus blanches. Preuve de la présence de sel, mais aussi d'évaporation d'eau. Cela, c'est nettement plus grave car auparavant il y avait un troisième lac dans la région, mais celui-là a complètement disparu, suite à ce satané réchauffement climatique.
Est-ce que les drapeaux qui dispersent leurs prières sur tout le plateau, suffiront-ils à stopper ce phénomène qui apporte que du malheur ici et dans le reste du monde ? Je ne le pense pas, c'est surtout aux hommes d'en prendre conscience et vouloir enfin arrêter ce cataclysme.
A 9 heures, nous arrivons au pont de Mahe. C'est ici que je laisse les autres voyageurs dont Julien à qui j'ai demandé de téléphoner à Pascale pour lui dire que je suis dans la région de Mahe et que je vais faire mon circuit comme prévu au programme.
Sur ce, je me dirige vers le check post avec mon permis pour Mahe. Je suis en ordre et le militaire me laisse passer. Avant de continuer à pied jusqu'au monastère qui se trouve à plus ou moins quatre kilomètres du pont, je vais d'abord manger un morceau à la tente parachute du coin.
Pas le temps de faire mes quelques kilomètres à pied qu'un 4X4 occupé par des moines s'arrête à ma hauteur et ils me demandent si je veux aller avec eux jusqu'au gonpa ? Je ne refuse évidemment pas la proposition, et me voilà sagement assis sur le plateau arrière
du pick-up.
Lorsque nous arrivons au gonpa, un moine me propose de l'accompagner jusqu'à la cuisine pour boire un thé avant de visiter le gonpa. Encore une fois, je m'exécute directement !!
Puis un autre moine vient me chercher pour faire la visite.
J'ai droit à une visite complète du monastère. Je vois la vieille salle de prières se trouvant dans le Dukhang-Gonkhang. C'est le plus ancien et forcément le plus intéressant. Je visite aussi le nouveau Lhakang dédié aux 21 Tara et aux différentes pièces où se retrouvent les Rinpoches lorsqu'ils sont en visite ici.
Je fais des photos uniquement dans la vieille salle de prières et aussi dans l'alcôve se trouvant au fond de la salle, car il y a là deux très belles peintures de deux mahasiddhas âgés : Tilopa et Naropa.
J'obtiens aussi l'autorisation de faire des photos dans le vieux Gonkhang où chose rare, les divinités n'ont pas la face voilée. Il faut savoir que le gonpa de Mahe est un des deux gonpas du Ladakh de l'école Karma Kargyud, appelée aussi "bonnets noirs". Cette école provient directement de Lhassa.
A la fin de la visite, il me sera offert une représentation du Karmapa fondateur de cette école entouré de ses successeurs portant le fameux bonnet noir.
Voilà bien un présent qui trouvera une place privilégiée dans l'appartement à Bruxelles.
Il n'est que midi quand je sors du monastère et je me dirige vers la route qui va à Nyoma. Arrivé sur place, je suis invité par des cantonniers et cantonnières à partager leur repas. Je passerai un agréable moment avec eux.
Après le repas, chacun poursuivra son occupation.
.............. et je pars pour Nyoma, en suivant les bords de l'Indus, sous un soleil de plomb et pour quelques kilomètres encore.
Il fait tellement chaud que je me promets, que si un véhicule passe, je fais signe d'arrêter pour me conduire à Nyoma. Je devrai être patient et encore marcher plusieurs kilomètres. Mais mon bonheur arrivera quand même et je serai soulagé de pouvoir enfin monter dans un véhicule pour faire les kilomètres qui me restaient.
Me voilà donc à Nyoma où je me rends directement au monastère de la lignée Drukpa Kargyudpa qui se trouve sur un piton rocheux. A l'entrée du village, il y a ce moulin à prières avec sur le mur du fond le Guru Rinpoche.
Le village, qui n'est pas bien grand, n'est plus interdit aux touristes depuis 2010.
Et forcément, on s'arrête encore de travailler pour voir passer l'étranger !
Au pied du piton, il me faut encore contourner l'obstacle pour pouvoir monter par un chemin jusqu'au gonpa.
Arrivé au-dessus, je visite, comme à mon habitude, directement la vieille salle de prières. Ce sont toujours les plus intéressantes, aussi bien pour ses statues que pour ses fresques.
Ici les fresques rappellent ceux du monastère d'Alchi. Certes, elles ne sont peut-être pas aussi anciennes, mais tout aussi étonnantes.
Hélas, l'autre vieux temple est fermé pour le moment au public. Je terminerai ma visite par le nouveau temple qui est vraiment sans intérêt.
Il est temps pour moi de redescendre dans la vallée et de rejoindre le village de Mud.
Quand j'arrive à la route, une double chance s'offre à moi. Mon premier coup de chance : un bus qui va à Rongo (village toujours interdit aux étrangers) arrive au même moment que moi. Evidemment, puisqu'il passe par Mud, je fais immédiatement signe au chauffeur de s'arrêter. Mon deuxième coup de chance : c'est qu'il y a dans le bus le moine du gonpa de Mud. Il revient de Leh et me propose de rentrer avec lui au gonpa où il y aura une chambre pour moi.
L'occasion est toute bonne et je suis évidemment ravi de l’aubaine.
A la sortie du bus, je comprends immédiatement qu'il nous faudra encore marcher un bout de temps, étant donné que le gonpa se trouve bien à l'écart du village.
Tout comme Nyoma, le village de Mud n'est pas bien grand, il se compose tout au plus d'une dizaine de maison.
Après une grosse demi-heure de marche, le moine et moi arrivons en vue du gonpa.
Il nous faut encore faire une dernière petite grimpette avant que nous puissions déposer nos sacs.
Depuis le monastère, la vue sur la vallée est très belle.
Nous nous rendons directement dans la petite cuisine où le moine nous prépare le thé.
Après quelques gorgées, le moine me demande si je veux visiter les deux gonpas encore aujourd'hui ou si je préfère le faire demain ? Rien ne presse et je lui propose de faire les visites demain matin.
Au gonpa, il n'y a pour le moment pas d'autre moine présent.
Peu de temps plus tard, le frère du moine viendra manger et passer la soirée avec nous.
Vers neuf heures, extinction des feux. La nuit au gonpa sera bonne
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