Ce matin, lorsque je me suis levé à 5h15, il y avait un brouillard à couper au couteau. Comme j'étais debout, j'ai continué comme si de rien n'était et avant d'aller manger, je refermais déjà mon sac.
Au restaurant, j'avais deux photos en face de moi. La première, celle du camp numéro un de l'Everest et la deuxième celle de Edmund Hillary et de son sherpa, Tenzing Norgay lors de leur ascension du 29 mai 1953.
Je pensais alors que l'année passée, Pascale et moi n'avions été que jusqu'au camp de base et que trouvions que c'était déjà pas si mal. Alors que dire de l'exploit que ces deux là ont fait.
................ Ces grands hommes me feront toujours rêver.
Le repas terminé, je vais dehors pour me rendre compte de l'évolution du brouillard.
Bien qu'il soit toujours là, il a quand même tendance à vouloir se lever.
Ni une ni deux, je me charge de mon sac et en route pour le Cho La. Il est très exactement 6h. Etant donné que j'ai déjà repéré le départ du chemin, il m'est facile de m'y rendre sans perte de temps. Ce n'est que quand j'arrive dans la grande plaine que j'ai la bonne surprise de voir le brouillard se lever. La lumière est belle, j'en profite pour faire des photos du Cholatse qui culmine à 6440 m et de ses voisins.
Le jeu de cache-cache que le Cholatse fait dans le brouillard est absolument étonnant.
Pendant se temps là, le Cho La se dévoile aussi.
Hélas, pas pour très longtemps. Si bien que dans l'ascension, je n'y verrai plus grand chose.
Ce qui est tout de même rassurant, au cas où ce brouillard devrait poser problème, c'est que je ne suis pas tout seul.
2h30 après mon départ, je suis devant la première difficulté.
C'est un couloir composé de gros éboulis.
Le passage n'est pas trop compliqué, même s'il donne quelques sueurs froides.
Et pour me trouver un deuxième souffle, je regarde un moment la plaine d'où je viens et en même temps l'Ama Dablam qui est encore quelque peu dans son nuage.
Le souffle retrouvé, je passe à côté d'un petit lac, pour arriver directement aux abords d'un glacier.
Ici, je fais comme les autres. Je refais une halte pour aller chercher mes crampons dans mon sac et je les mets aux pieds afin de marcher en sécurité sur la neige verglacée.
Mais je dois encore un peu avancer, pour pouvoir me rendre compte par où je dois passer pour rejoindre le pas du Cho La.
Mes premiers pas sont surprenants, mais je m'habitue très vite aux crampons.
Il me faudra quand même trois quart d'heure pour arriver au sommet du Cho La.
Encore une dernière butte à franchir avant de voir le sommet et ses drapeaux de prières.
C'est avec un italien que nous fêtons ce passage qui n'est pas vraiment le Cho La Pass, comme on a l'habitude de le dire, car le véritable Cho La Pass est plus au nord et son sommet est à 5690m. Ici nous sommes plus exactement sur le Chhugyuma La à 5420 m.
J'aurai mis 4h30 pour y arriver. Il me reste un bon 3 heures pour arriver à Dragnag.
Dernier regard sur le glacier, il est temps de redescendre car je commence à avoir froid et le brouillard retombe.
Lorsque je découvre la descente, mon réflexe est de remettre mes crampons car à première vue, elle semble pas si évidente que ça. J'en aurai la confirmation, lorsque je serai dessus. En fait, c'est un long couloir d'éboulis enneigés, qu'il faut franchir en suivant une rampe de cables d'acier.
Avec la neige, on ne se rend pas bien compte des difficultés.
Quand il n'y en a plus, cela donne ceci !
Fort heureusement qu'après, cela devient plus simple.
C'est le moment que je choisis pour reprendre quelques forces.
Au menu, saucisson et fromage.
Je n'ai maintenant plus qu'une longue descente avant d'arriver à Dragnag (Thaknak).
Lorsque je rentre dans le hameau, je suis accueilli par un troupeau d'une dizaine de thars (bharals).
C'est un beau spectacle pour terminer cette journée.
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