dimanche 6 août 2017

En route pour le Tsomo Riri

Voilà des années que j'attends ce moment, c'est dire que ce matin je pars le cœur particulièrement léger.
Je viens de me renseigner sur le lieu de départ du chemin qui part dans la vallée de Sumkhar Togpo ? On me dit que je dois traverser le camp militaire, puis prendre tout de suite à droite et c'est là que commence la vallée menant vers le Tsomo Riri. Là, j'ai un gros problème, car je n'ai pas de permis pour aller dans la région du lac, et j'ai bien l'impression que lorsque je vais passer le corps de garde, on me demandera mon passeport et mon permis. ............ Que faire ?!

Un coup d’œil sur mes cartes, soit je prends le risque de passer par la caserne ou je fais le tour par le Tso Kar !





Pendant que je cogite le coup devant une verre de thé,  un 4x4 d'une agence de vayage de Leh vient se garer sur le parking de la tente restaurant où je suis. Quatre hommes en descendent et viennent s’asseoir à une table voisine de la mienne. Je les laisse bien sûr commander leurs repas à leur aise, avant de leur lancer un julley et d'expliquer mon problème. Un des  quatre guides me dit de venir à leur table pour qu'ils donnent leur point de vue. Et la discussion s'engage. Tu viens d'où ? Du Zanskar ! Tu n'as donc pas de permis ? Non ! Ah ! Alors écoute, étant donné que la situation est très tendue en ce moment entre les chinois et les indiens au sud du Tsomo Riri, il est incontestable que les militaires ne vont jamais te laisser passer. Et avec un petit sourire en coin, il poursuit en me demandant comment je vais ressortir du Tsomo Ririr ? Toujours avec le sourire, je réponds que je connais les chekpoints !!! Ok, alors on te propose de te prendre avec nous jusqu'à la hauteur du Tso Kar et de là, tu te débrouilleras plus facilement, vu que la voie est plus libre par là. Sur ce bon marché, je paye un thé à tous et les laisse terminer leur repas.
Il faut reconnaître que durant ce voyage beaucoup d’impondérables sont venus perturber mon projet.



Une petite heure de transfert et les guides me déposent à l'endroit que nous avions convenu.
Avant de nous quitter, ils me souhaitent bonne chance. Julley et merci pour vos conseils. 


Me voilà à nouveau livré à moi-même. Sur ces grands plateaux tibétains, je vais mettre plusieurs heures à les traverser et encore plus pour atteindre le Tso Kar.


Quatre heures de marche et voilà les abords du lac Tso Kar. Il me faut encore patauger dans cette eau salée pour être sur la rive.



Voilà le sel qui, lorsque les frontières chinoises étaient encore ouvertes, était transporté jusqu'au désert de Gobie.


Encore aujourd'hui, un petit commerce est en place par les habitants de Pongunagu, mais évidemment, c'est à une petite échelle régionale.



Je longe à présent la rive afin de rejoindre la piste qui va au hameau de Nuruchang.





 Même sans soleil, ce lac reste un endroit surprenant.



J'étais un peu perdu sur cette énorme étendue et je suis tout heureux de pouvoir vérifier que la direction que j'ai prise est la bonne.



Un pick-up arrive, il s'arrête à ma hauteur et le chauffeur me dit que je peux monter dans le caisson arrière.



Nous sommes à peine sur les hauteurs du lac que le moment est choisi par le chauffeur et sa famille, pour faire une halte casse-croûte. C'est bien vu puisqu'il est quand même déjà treize heures.



Après le repas, nous nous risquons même à faire quelques pas de danse.



Une caravane passe, cela nous rappelle qu'il y a encore de la route à faire. Surtout pour moi puisque je ne vais plus rester longtemps avec la famille qui prendra d'ici quelques kilomètres, la direction de leur village. 


 Je ne suis plus très loin de Nuruchang. Pour l'instant, je passe un dokse d'hiver, qui est forcément vide en cette saison, puisque les bêtes sont dans les pâturages.





Même celui de Nuruchang est complètement à l'abandon.





Il n'est que quatorze heures trente, je me dis que je peux encore marcher quelques heures afin de me rapprocher le plus possible du Horlam Kongka La (4900 m)



J'ai de l'eau, un terrain plat herbeux pour y mettre ma tente et quelques bouses de yak séchées pour me préparer un repas chaud. que demander de mieux.

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