Lever tôt, refaire le sac, aller manger une bonne omelette, dire au revoir et prendre le chemin pour le Shingo La et ses 5095 m.
Pour donner le topo des lieux, voici une photo qui montre le camp de base, la vallée d'où je suis venu après mes passages à gué et à droite le Gumburanjon. Lorsque je fais demi-tour, j'ai devant moi une grande partie de la montée vers le pass.
Pour atteindre le sommet, j'en aurai pour plus de deux heures trente.
Pour le moment, je suis sur un faux plat, mais l'ascension vers les glaciers est tout proche.
Ce ne sont sans doute pas des glaciers impressionnants, mais il faut quand même faire attention où on met les pieds sous peine de risquer de passer au travers.
J'ai laissé le glacier pour reprendre un peu de hauteur sur ce flanc, car dans le resserrement, il y avait trop d'eau qui venait d'autres cimes et qui s'infiltrait sous le glacier. Ici, j'ai trouvé plus de stabilité pour ma progression. Dernière ligne droite avant le sommet.
Les drapeaux de prières sont là, ils indiquent le pass du Shingo La.
Nouveau cri du coeur pour un Ki Ki So So Lha Gyal Lo.
Le temps est trop mauvais , il faut que je redescende au plus vite.
J'étais persuadé que le plus dur était derrière moi, mais j'allais très vite déchanté et être confronté au problème de l'eau qui me poursuit depuis le début de ce voyage.
Pourtant, la civilisation m'a rattrapé.
Je pouvais donc logiquement me dire que mes ennuis étaient terminés.
Mais pas du tout, je me suis fait bloqué par un torrent.
Je tente bien évidemment de mettre un pied dans l'eau, mais je me rends compte très vite que la pression est trop grande et que je n'arriverai jamais à passer.
Je descends dans la vallée en espérant trouver un passage possible. Mais là en bas, ce n'est pas mieux et il me faut remonter jusqu'au torrent qui traverse la route dans l'espoir de voir un véhicule arriver.
Je fais un signe au chauffeur pour que je puisse monter dans le camion afin de franchir le torrent en sécurité. Je pensais être sauvé, mais voilà qu'au beau milieu du torrent, un pneu du camion rentre dans un trou formé par la pression de l'eau et nous voilà bloqués. Le chauffeur essaye tant et plus de sortir son véhicule de cette mauvaise posture, mais rien n'y fait. Nous voilà bel et bien bloqués.
Cela semble un gag, mais de toute évidence, le chauffeur ne sait plus quoi faire.
Seule solution, commencer à klaxonner pour attirer l'attention du conducteur du bulldozer.
Le message est passé et celui-ci se met en route pour faire le kilomètre avant d'arriver chez nous.
Une fois sur place, tout ira très vite. Une poussée bien puissante sur la benne du camion, le projettera bien après le torrent. Nous sommes tirés d'affaire, mais la benne en a pris un sérieux coup !!
Le voyage peut se poursuivre, même si l'eau continue à dévaler de toutes parts.
Je peux rejoindre Darcha par une vallée nettement plus calme.
"Les dieux sont vainqueurs, les démons sont vaincus"
"Ki Ki So So Lha Gyal Lo"
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