samedi 28 juin 2014

Kanji - Dumbur ou le début des chemins Himalayens 2014

Hier soir, j'ai veillé un peu plus tard qu'à l'ordinaire. Je voulais profiter d'être installé dans une chambre confortable, avec en plus, de la lumière jusque tard dans la nuit, pour me replonger dans mes préparations et me remémorer une dernière fois les chemins que je devrai emprunter dans les prochains jours. 
Sillonner la montagne seul comporte toujours un risque supplémentaire. Mais être seul, c'est aussi se donner la possibilité de laisser vagabonder son esprit ou de trouver des longs moments de réflexion que l'on ne peut pas forcément avoir lorsque l'on est à plusieurs. 
Heureusement, ce n'est pas ma première expérience du genre et je sais que sur les chemins himalayens, on n'est jamais très longtemps isolé. Il y a souvent un berger ou un muletier dans les parages et en cas de coup dur, la solidarité qui règne entre les personnes exposées aux éléments rigoureux, est et reste encore une règle absolue. Combien de fois n'ai-je pas entendu dire, alors que j'étais invité à boire un thé dans une maison, que sans cette solidarité, vivre dans un hameau en Himalaya serait tout bonnement impossible. A méditer !!
Il est un peu plus de 8h, j'ai terminé mon petit déjeuner, refermé mon sac et me voilà prêt pour démarrer ma journée de trek. Dans la maison, il n'y a que moi. Je laisse de l'argent sur la petite table de la chambre et je referme toutes les portes derrière moi. Mais un peu avant de quitter Kanji, j'entends des appels venant du village. Je me retourne et je vois que la propriétaire de la maison où j'ai logé m’interpelle. Je fais forcément demi-tour pour savoir ce qu'elle veut me dire. Lorsque j'arrive à sa hauteur, elle me fait un geste avec ses doigts pour me faire comprendre que j'ai oublié de payer. Je lui réponds qu'il n'y a pas de problème, que l'argent est sur la petite table de la chambre. Là, la dame est confuse et s'excuse avec un grand sourire. Nous nous adressons l'un l'autre un grand juley puis nous pouvons reprendre ce pourquoi nous nous sommes levés aujourd'hui.


Je reprends donc mon chemin vers Dumbur. En ce premier jour de trek, je ne suis pas très gâté par la météo. Le ciel est encore bien gris et la température ne me semble pas très élevée en ce début de journée. J'espère qu'au fil du temps, le soleil va faire son apparition et dissiper cette petite brume. Arrivé en vue de la première bergerie se trouvant sur le chemin, mes désirs sont concrétisés.

Je n'ose pas trop approcher de la maison car un chien monte la garde et semble prendre son rôle au sérieux !!! Cela me dissuade de visiter les lieux. Mais les aboiements font sortir le berger de sa maisonnette pour venir voir ce qui fait hurler son chien. Lorsque le berger constate que ce n'est qu'un voyageur, il calme son chien et m'invite par un signe de la main, à venir le voir. Comme je ne suis nullement pressé, j'accepte l'invitation avec plaisir. Lorsque j'arrive près de lui, les juley, juley fusent et l'homme me propose de boire un thé dans sa pièce qui lui sert de cuisine. 

Les pièces principales d'une maison sont toujours disposées de la même façon. Il y a bien entendu un feu, quelques casseroles, une étagère avec des tasses et quelques épices, du thé etc .... Puis il y a aussi une autre étagère qui sert de petit Autel pour y célébrer Bouddha, avec une bougie à huile et quelques offrandes sur un plateau. S'ajoute à cet Autel la photo du DalaÎ Lama que j'ai pris l'habitude d'offrir lors de toutes mes rencontres. Avec l'expérience, c'est assurément le cadeau qui fait le plus plaisir dans ces régions du monde. Deux thés, un peu de fromage séché accompagnent notre rencontre. Hélas, je me débrouille très mal en ladakhi et la conversation est forcément réduite à sa plus simple expression. Mais heureusement, il y a cette langue universelle qui sauve tous les humains voulant communique et qui se nomme la gestuelle. 
Le temps passe trop vite. Je prends congé de mon hôte, reprends mon sac et poursuis le chemin qui me conduira forcément vers d'autres rencontres.







Le trek est agréable. Pas besoin de forcer la marche, Dumbur est en vue et il n'est pas encore 11h.


Lorsque j'arrive dans le hameau de Dumbur, je suis accueilli par deux personnes. 
L'accueil est tellement convivial que je décide de rester ici pour la nuit et je monte ma tente juste à côté de la bergerie.



Pour le repas du soir, il y aura du dal avec des légumes, des fèves et j'apporterai, pour changer un peu de l'ordinaire, de la viande séchée qui accompagnera parfaitement le plat.
En dessert, j'aurai droit à du fromage et du yaourt accompagné de sucre.
Le reste de la soirée se passera comme cette fin de journée, dans la bonne humeur.
Demain, les choses sérieuses vont commencer puisque je vais attaquer mon premier col, le Yokma La qui culmine à 4720 mètres.

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