dimanche 29 juin 2014

Du Yokma La à Shillakong

Départ à 5h30, de la bergerie se trouvant dans la vallée, juste avant de commencer la grimpette qui mène directement vers un premier monticule, puis vers une moraine conduisant au col du Yogma La.
Tout se passe à merveille et il me faut un peu moins d'une heure pour arriver au pied  de la moraine. Là, je suis interpellé par un homme qui me demande si je n'aurais pas vu un horsemen avec ses bêtes ce matin ?  Je lui réponds que je viens de la vallée et que je n'ai vu personne ! Mais sa question me surprend et je lui demande pourquoi ?! C'est alors qu'il me raconte qu'il est le guide d'un groupe de touristes qui sont au bivouac. Mais il y a eu un désaccord avec le horsemen qui a ensuite quitté le groupe avec ses bêtes. C'est évidemment une situation embêtante !! Heureusement le guide en question a téléphoné à son agence qui lui a envoyé un horsemen de rechange ! Voilà bien une situation qui ne serait pas m'arriver !!!

Je souhaite au guide bonne chance pour la suite du trek et je continue aussitôt le mien. Lorsque j'arrive en haut de la moraine, j'ai une vue imprenable sur la vallée que je viens de quitter. Je continue mon chemin vers le col et je rencontre le horsemen qui doit rejoindre le groupe de touristes. Là, nouvelle question pour savoir où se trouve le groupe ? Je lui réponds qu'il va l’apercevoir lorsqu'il aura passé la moraine. Puis il me demande si je suis passé par le Kanji La et s'il est praticable ? Non, je viens du village de Kanji et je n'ai pas passé le Kanji La. 
Par contre, des touristes rencontrés à Lamayuru m'ont dit qu'ils avaient été obligé de faire demi-tour sur le Kanji La à cause de l'arête remplie de neige verglacée. Sur ces bons renseignements, le horsmen me salue et va rejoindre le groupe de touristes et leur guide. Avec cette dernière question, j'avais évidemment compris que c'était le Kanji La qui était à l'origine de la dispute entre le guide et le premier horsemen. L'un voulait continuer le trek et l'autre voulait protéger ses mules et il est rentré chez lui. C'est bien sûr compréhensible !! En tout cas, cette histoire me prouve bien que j'ai fait le bon choix de vouloir trekkeur seul !! Sur ce, je continue ma progression vers le sommet du Yogma La.





Le décor devient grandiose, mais peu de temps avant d'arriver au pass, le ciel s'assombrit et la pluie commence à tomber. Bien sûr à cette altitude, cela devient rapidement de la neige fondante. Pas le temps de crier  "Ki Ki So So La Gyalo" traduction "les dieux sont vainqueurs, les démons sont vaincus", lorsque je passe le sommet. Je bascule directement sur l'autre flan de la montagne. Je suis tellement frigorifié que je n'ai qu'une hâte, celle de redescendre au plus vite. Tant bien que mal, je me protège de la pluie, mais je veux continuer la descente. Lorsque je me retrouve à la croisée de deux chemins, l'un descendant directement vers le fond d'une vallée, l'autre partant vers la droite, je reste perplexe sur le chemin à prendre. Celui qui va tout droit, ne me semble pas bon car il n'y a rien de l'autre côté pour remonter vers le prochain col, le Nigutse La. En ce qui concerne le chemin de droite, il me semble qu'il m'écarte de trop pour rejoindre après le prochain col. Toujours sous la pluie, je sors de mon sac la carte et mon programme. Sur celle-ci, le sentier est une nouvelle fois mal indiqué. Décidément, ces cartes des éditions Olizane ne sont pas ce qu'il y a de plus exact. J'avais déjà eu à mainte fois l'occasion de le constater, mais cette fois, c'en est de trop et je range cette foutue carte dans mon sac et commence à relire mes notes. Ce sont mes notes qui vont m'éclairer. La descente s’effectue sur un excellent sentier jusqu’à 4.450m avant de partir sur la droite. Le chemin culmine la rivière. Beaucoup de up / down importants. Après avoir passé une portion friable, le chemin parcourt le fond d’une petite vallée bien verte avec des pics couverts de glace qui dominent le décor. Une dernière montée conduit à un petit collet puis c’est la descente jusqu’à la rivière qu’il faut traverser à gué (1h30, 4.410m). Après, remonter le chemin qui se trouve juste en face et continuer jusqu’à la bergerie de Shillakong ". Ok, puisque ce sont les conseils que j'avais trouvé dans le guide de Jean-Louis Taillefer. Je sais que je peux lui faire confiance et je pars donc sur ce chemin de droite. La pluie tombe tellement que je ne ferai aucune photo de cette partie de mon périple et c'est complètement trempé que j'arriverai à la bergerie de Shillakong. Il fait si mauvais temps que je suis tout heureux de pouvoir me protéger sous une tente parachute qui se trouve devant une masure. Le vent souffle à tout va et sous la toile, la pluie semble s'être intensifiée. Pour éviter de prendre froid, je sors de mon sac un pull et je me recroqueville le plus possible en attendant que la tempête s'estompe. Deux heures plus tard, le vent est toujours aussi fort, mais il ne pleut plus. Je décide de rester encore un peu sous cette tente en attendant que le vent ne souffle plus aussi fort. S'il n'y a pas d'amélioration météorologique, je prévois même de passer la nuit ici. L'endroit est peut être désert, mais au moins je suis protégé des intempéries. C'est à ce moment-là que je remarque un homme qui vient vers moi. C'est un berger qui rentre des pâturages. Je me lève pour le saluer et m'excuser d'être rentré sous la tente sans autorisation afin de me protéger de la tempête. Il me répond qu'il n'y a pas de soucis. Il ouvre sa maison et me faire rentrer pour boire un thé. J'en profite pour me rassurer et lui demander si je suis sur le bon chemin ? Il me confirme que je suis dans le bon, mais qu'il est trop tard pour espérer franchir le Nigutse La encore aujourd'hui. Ce n'est pas grave et je lui dis mon intention de continuer encore un peu le chemin dès que le vent tombera. En attendant, nous buvons tous les deux du thé chaud. 
La tempête n'est plus qu'un mauvais souvenir mais la température est fameusement retombée. Qu'à cela ne tienne, il est presque 16h et je vais repartir pour me rapprocher du prochain col.




Je n'irai cependant pas bien loin, car après seulement une heure de marche, je trouve en endroit sympa pour planter ma tente. Et en plus, il y a assez de bouses de yaks pour me faire un feu et me cuisiner une noodles soupe à la viande ce soir.

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