Cette nuit fut diluvienne, à tel point que l'eau a commencé à entrer dans ma tente. Evidemment, c'était de ma faute car, par fainéantise, je n'avais pas mis toutes mes sartines (piquets) à ma tente. Si bien que c'est en pleine nuit et sous la pluie que j'ai bien dû les mettre, sous peine que mon sac de couchage prenne l'eau. Ce qui aurait été très embêtant !!!!
Heureusement ce matin, la météo est nettement plus clémente. Je peux ainsi replier ma tente et fermer mon sac à dos à l'aise et c'est à 7h30 que je franchis le torrent pour commencer directement l'ascension vers le Brévent.
Etant donné que je suis sur un autre versant, j'ai en vue le Col d'Anterne ainsi que toute la vallée que j'ai descendue.
Les premiers pics du massif du mont Blanc apparaissent.
Trois heures après le début de mon ascenssion, je commence à sentir les premières bises de vent, signe que le sommet n'est plus très loin.
Je suis sur la face nord de la montagne et les premières névés apparaissent.
A 11h, j'aperçois le haut cairn qui marque le Col du Brévent 2368 m. Est-ce que là en haut, le Mont Blanc va t'il sortir de sa brume ?
15 minutes plus tard, le soleil apparait comme par enchantement .....
... ainsi que le Mont Blanc. Le spectacle est total et je resterais bien plus longtemps pour admirer cet époustouflant panorama du massif du Mont Blanc avec le glacier des Bossons, qui est la plus grande cascade d'Europe. .........
........... Mais je ne suis pas pour autant au bout de mes efforts, car si je suis bien au Col du Brévent, ce n'est pas pour cela que mon ascenssion est finie puisqu'il me faut encore monter jusqu'au sommet du Brévent, culminant à 2526 m.
Pour y arriver, il faut passer des éboulis et même des échelles. Heureusement que celles-ci sont bien fixées au flanc de montagne car le passage est déjà assez R&R comme ça. A certains endroits, on est d'ailleurs pas très loin de l'escalade !!!
Cette fois, je pense bien que le plus dur est fait et que le sommet du Brévent est bien là. Je suis à 2526 m.
Bien évidemment, nous sommes en France et ici, il y a un moyen, moins écologique certes, mais nettement plus rapide pour arriver au sommet du Col ...... c'est le téléphérique depuis Chamonix.
Moi le trekkeur invétéré, je vais naturellement descendre jusqu'aux Houches par mes propres moyens. Mais le courage a un prix, ce sera les 1600 m de dénivelés négatifs que je devrai me taper pour terminer l'étape selon mes convictions !!!
Un dernier coup d'oeil uniquement sur le glacier des Bossons, car le Mont Blanc, lui se cache un peu.
C'est parti pour la descente vers les Houches.
Le téléphérique est déjà bien loin ..... et même trop loin pour changer d'avis !!!
Lorsque j'arrive au refuge de Bel Lachat, je m'arrête pour boire un verre et souffler un coup. La propriétaire me dit que le refuge restera fermé une bonne partie de l'été car n'y a plus d'eau potable dans son établissement. Ce que j'entends est presque incroyable mais c'est, hélas, bien la vérité. J'ai quand même la possibilité de boire un ice tea tout en discutant avec la dame.
Une toute dernière photo du massif du Mont Blanc et je repars pour ne plus m'arrêter avant de rejoindre Les Houches.
Au ravin de Lapaz 1690 m, je constate qu'il est équipé de rampes pour facilité la descente. Ce n'est pas un luxe car le tracé est devenu compliqué. Cent mètres de dénivelés plus bas, j'arrive au Merlet où je suis au milieu des bois. Il me faudra encore une bonne demi-heure pour être aux portes des Houches 1008 m. Il est 17h30 et mes genoux n'ont pas trop aimé cette descente sans fin.
Cette nuit, je ne la passerai pas sous ma tente. J'irai dormir au Gîte Michel Fagot au centre du village. Il m'a été conseillé par la propriétaire du refuge de Bel Lachat. Je ne regretterai pas d'avoir suivi son conseil car le lieu est très agréable et on y mange bien.
A demain.
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