J'ai passé la nuit sur un plateau à plus de 4300 m. .......
J'entame directement une descente encore plus grande qui doit m'emmener jusqu'au pied du Nigutse La.
Il me faudra deux heures pour rejoindre un premier lit de rivière asséché, mais où visiblement, tout le monde n'a pas su passer sain et sauf.
Après cette macabre découverte qui m’incite à faire encore plus attention, je poursuis la descente pour avoir une vue sur le Nigutse La.
Que je le trouve particulièrement impressionnant.
Ici, j'aurai une nouvelle fois des difficultés pour trouver le bon chemin qui doit m'emmener au sommet. Dans un premier temps, j'attaque la partie de droite du versant, mais il n'y a pas de chemin bien tracé et je commence à me poser des questions pour savoir si ce semblant de chemin est bien le bon ? Au plus que je continue, au moins il y a de chemin. Je me dis que ce n'est pas possible, que même plus haut le soi-disant chemin a complètement disparu. Je fais demi-tour pour passer un torrent qui est à sec depuis déjà ce printemps.
Cette fois, je suis dans le bon. J’aperçois un peu plus haut, un chemin qui d'ici semble bien tracé. Lorsque je suis dessus, je peux constater la nette différence avec le chemin de tout à l'heure. Mes certitudes seront consolidées puisqu'une caravane de mules et ses muletiers redescendent du col.
Je passe le sommet, une nouvelle fois, sous une neige fondante et à 5075 m, ce n'est pas le pied.
La chance est une nouvelle fois au rendez-vous, puisque je fais la descente par temps sec.
Je m'engage sur un sentier bien tracé qui me dévoile de magnifiques pitons rocheux aux couleurs diverses. Hélas, le soleil s'amuse à jouer à cache-cache et il est bien difficile d'avoir ce merveilleux décor resplendissant de lumière.
Il ne me reste plus qu'à rejoindre la route qui se trouve à une heure et demie. Après, vu le mauvais temps que j'ai eu sur les différents cols franchis, je me dis qu'il serait dangereux d'aller jusqu'à Photaksar et passer à Ursi par les gorges étroites. Comme je ne veux prendre aucun risque, je décide de suivre la route pour aller directement vers Phanjila avec un stop à Honupatta.
Après ma longue journée, j'arrive épuisé vers 18h à Honupatta. J'ai marché aujourd'hui plus de 9 heures avec un franchissement de col de 5075 m. J'ai plus que mérité un peu de repos. Lorsque je rentre dans le village, une dizaine d'enfants m'accueillent et me font de la pub pour aller dormir chez eux. J'en suis un au hasard, l'adresse sera bonne.
Quand je suis bien installé, l'aîné des deux garçons de la maison veut me prendre en photo avec mon appareil. Ce que j'accepte bien évidemment, je ne voudrais pas briser une carrière toute tracée !!!
A demain.