jeudi 21 juin 2012

Le compte à rebours est enclenché



.......... Il me reste moins d'un mois avant le départ. 
Ticket d'avion, passeport, cartes, programme, pharmacie, vêtements, appareil photo ...etc, tout est presque étalé dans mon bureau. Cela lui donne un petit air d'échoppe du bazar de Leh, mais il faut bien trouver un coin tranquille pour préparer les affaires nécessaires !
Lorsque j'aurai terminé d'étaler toutes mes affaires, je pourrai alors remonter mon sac à dos de la cave. Son hibernation est fini, le moment est venu pour lui de retrouver sa fonction première, celle de voyager. 
Qu'il se rassure, cette fois ce sera un voyage au long cours, puisqu'il ne retrouvera sa cave qu'à la fin de l'été, après trois mois de bons et loyaux services.
Je peux dire que c'est un sac à dos robuste et de bonne famille (Eagle Creek travel Gear), c'est son 14ème voyage et il est encore là presque comme au premier jour. Au fil des années, j'ai bien été obligé de lui faire quelques liftings car c'est quand même lui qui voyage généralement dans les plus mauvaises conditions. Il a connu les endroits les plus glauques que l'on peut imaginer, tels des soutes de bus aux odeurs pas toujours alléchantes, en compagnie de pneus de rechange, de bidons d'huile, d'outils sans âge, et j'en passe des vertes et des pas mûres afin de vous éviter une phrase trop longue. 
Lorsqu'il n'est pas dans une soute, c'est sur la galerie du véhicule qu'il passe des journées entières à se faire secouer comme un vieux prunier. J'ai même vu un de ses collègues quitter sa place d'un seul bon, pour se retrouver éventré sur la piste défoncée. Encore heureux que dans le bus, une paire d'yeux a vu la chute du malheureux car aussi non l'abandon lui aurait été fatal.
Malgré ces inconvénients et ces dangers, mon sac n'est quand même pas toujours aussi mal loti. Un seul exemple, pendant les journées de trek, c'est lui qui est sur mon dos et il peut dès lors profiter pleinement du décor. Je suis donc certain que c'est avec un certain plaisir que cette fois encore il va remonter de la cave pour revivre une nouvelle aventure. 
Je me souviens, j'avais rencontré son grand frère sur le dos d'un voyageur au Guatemala. On devait prendre un bateau pour Livingston. Lorsqu'il est descendu des épaules de son propriétaire, celui-ci a caché les sangles de son sac à dos derrière un rabat qu'il a fermé avec une tirette. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le sac à dos s'est transformé instantanément en un simple sac de voyage. Je me suis dit voilà la solution pour faire les trajets dans les transports en commun où il est toujours difficile de rentrer avec un sac à dos normal. Depuis lors, c'est le genre de sac que j'ai adopté sans regret pour tous mes voyages.


Les quelques jours qui précèdent un départ me sont toujours très particuliers. Inconsciemment je deviens plus nerveux et cela va durer jusqu'au moment où je vais refermer la porte de mon appartement derrière moi. Par ce simple claquement de porte, mon stress s'envolera comme par magie, dès lors que je sais qu'il sera impossible de faire marche arrière au cas où j'aurais oublié quelque chose. Evidemment c'est une crainte non fondée car depuis le début du compte à rebours, je ne rate pas une occasion pour vérifier ma liste des affaires que je dois emporter et je les compare alors avec ce qui est étalé dans le bureau. J'y suis habitué, c'est un rituel idiot et inexplicable, mais peut être humain !
Les préparatifs de cette "expédition", je n'aime pas trop ce mot car il me semble un peu pompeux en comparaison à ce que les Michel Peissel, Marco Pallis, Alexandra David-Néel ou une Lafugie ... etc ont fait, mais je n'en trouve pas d'autre. Vous excuserez donc ce court moment d’excès tout relatif !
............ Je disais donc que la préparation de cette expédition, de surcroît solitaire, m'a demandé beaucoup d'énergie depuis presque un an : vérifier les renseignements souvent contradictoires, étudier les cartes pour imaginer des trajets tentants qui peu à peu se transformaient en projets réalisables. Il m'a fallu pourtant écarter les pistes qui à coup sûr m'apporteraient probablement des surprises désagréables. "Les idées les plus étudiées cachent parfois des lacunes qui ne se révèlent que sur le terrain".
J'ai tenu compte de tout ces éléments car je suis conscient que la montagne reste un élément dangereux et mon idée de faire ce trek en solitaire n'est assurément pas la meilleure idée qui soit. J'en suis conscient, mais qu'à cela ne tienne, je traverserai le Zanskar de cette façon.

Seule dérogation au programme, c'est le rendez vous déjà fixé avec un autre amoureux de la région, c'est mon ami Jean Louis avec qui nous allons faire la partie Zangla / Shade et qui s'avère beaucoup plus délicate à faire en solitaire. Selon ses informations il m'écrivait ceci : "Entre Zangla Sumdo et le Pangdang La on passe souvent dans l'eau, et il y a beaucoup d'eau. Ensuite, on doit traverser les torrents qui arrivent sur les côtés, mais c'est beaucoup plus facile jusqu'à Shade. Et, début septembre, il y aura encore les transhumants dans les doksas pour nous renseigner. C'est parfois utile parce que les troupeaux font des sentiers partout, et on ne retrouve plus le bon". ......... Nous ne serons dès lors pas trop de deux pour arriver au but.


Aujourd'hui je brûle de désir de partir et de m'engager sur ces sentiers qui serpentent dans la montagne. Quiconque a l'expérience d'un départ pour l'Himalaya connaît cette impatience.



8 commentaires:

  1. J'ai lu cet article avec intérêt et comprends cette fébrilité ( un mélange de plaisir et d'angoisse). Cliquant sur les photos, j'ai souri en découvrant la "une" du Soir...Amitiés

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    1. En effet "fébrilité" est le mot qui convient le mieux pour qualifier mon état actuel.
      Pour la "une" du Soir .... encore heureux que je ne suis pas dans les faits divers !
      Kiss

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    2. Bonjour,
      je lis avec grand intérêt tous vos articles en attendant moi aussi le jour du grand départ. Nous partons à deux le 5 août pour LEH (5semaines) sans trop avoir décidé du ou des treks que nous ferons. A la lecture des guides, j'ai une affinité pour l''itinéraire Lamyuru - Hémis par la Markha mais les renseignements que nous arriverons à avoir ou nous sur place nous ménerons peut-être sur d'autres sentes. Nous ne savons pas encore si nous prendrons un guide et des mules ou bien si nous porterons la tente... C'est une première pour nous dans l'himalaya et une première pour moi tout court. Si vous avez le temps de nous donner des conseils ou autres encouragements avant votre départ, je suis preneuse. Bons préparatifs et bon voyage !

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    3. Il est clair qu'au Ladakh il n'y a pas un trek moins intéressant que les autres, tous sont très agréables à faire puisque le Ladakh est le paradis du trekking. Evidemment il faut bien faire un choix dans la longue série qui y est proposée et aussi savoir ce que nous voulons voir.

      Comme c'est une première pour vous,il est inutile de penser, et vous l'avez bien compris, de vouloir faire la traversée Lamayuru / Darsha, c'est sûr et comme il y a des treks plus faciles, autant en profiter.

      Votre idée Lamayuru / Chiling / vallée de la Markha / Hemis me semble parfait pour remplir dans un premier temps agréablement vos 5 semaines au Ladakh.

      La période d'acclimatation : Je vous propose de faire les monastères le long de l'Indus. (Shey, Tiksey, Stakna etc) Pas Hemis puisque vous reviendrez de la Markha par là.

      Départ pour Lamayuru (visite du Gonpa, du Mooland et balade dans les champs).
      Le trek Lamayuru / Chiling : Attention quand même, les étapes sont longues car il faut arriver à un village chaque jour pour trouver une homestay. Au cas où vous auriez une tente, le problème ne se pose évidemment pas.

      Pour les étapes et trouver le chemin, je ne serais trop vous conseiller d'acheter le guide de Jean Louis Taillefer. C'est un guide bourré de tous genres d'informations pour les bourlingueurs du Ladakh Zanskar.
      Encore une fois ce n'est pas de la pub que je fais, c'est juste un conseil pour un guide qui vous éclairera sur vos différentes interrogations pour votre préparation du séjour et
      des treks.

      La suite du trek dans la Markha : il y a déjà pas mal d'infos dans mes pages.

      Pour terminer votre séjour, vous pouvez envisager de faire la vallée de la Noubra et si vous avez encore le temps et l'envie le lac Tsomo Riri.

      Votre premier contact avec le Ladakh sera alors complet.

      J'espère que j'ai répondu à vos interrogations.

      Bon voyage là bas.

      PS: pour le guide voir http://ladak.free.fr/public/catalog1.htm

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  2. Bonjour,

    Je vais faire un partie de votre trek une dizaine de jour après vous. Moi je vais commencer à Kanji, puis passer par Nieraq, Labar la et Namtse la pour rejoindre Zangla ensuite le même chemin que vous jusqu'à Purne. Pour la fin j'hésite encore entre le Phirtse la et le Shinkun la (cela dépendra de la forme). Votre blog m'a permit de trouver plein d'info sur le parcours. Merci et bon voyage. Gilles.

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    1. Bon voyage à toi Gilles.
      Attention à toi après Zangla, la piste n'est pas simple du tout.
      je ne suis d'ailleurs pas certain de moi, même si il faut que je repasse à Shade cette année.

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  3. Bon voyage beau fils et revient en pleine forme pour soigner ta petite femme !!
    Bise

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    1. Je vais faire mon possible belle maman.
      A bientôt
      Bise
      Le beau ... Serge

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