vendredi 8 juin 2012

Traversée du Zanskar en solitaire



Remerciements

    A  Pascale, ma petite femme qui me laisse
accomplir mes rêves himalayens
           A  Marie France pour son texte d'introduction
         A  Jean Louis Taillefer (spécialiste du ladakh)
                          pour tous ses précieux conseils qui m'ont permis
de monter ce projet à bien
http://ladak.free.fr/

http://ladak.free.fr/public/catalog1.htm
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                     La maison des cinq trésors, demeure des neiges de l'Himalaya


                             S e laisser surprendre par des paysages grandioses

                            E n allant à la rencontre des gens aux coutumes bien différentes des nôtres
                          
                            egarder la nature autrement

                            G arantir le plaisir des yeux

                            E t voilà ce que j'appelle la route du "Bonheur"


                                                   Marie-France Liberty.     
            

* Préambule *


Mon premier coup de foudre pour la haute montagne commença en 1960. J'avais huit ans et je venais de recevoir pour ma saint Nicolas le dernier album d'Hergé " Tintin au Tibet ". 
Ce fut pour moi une véritable découverte, jamais une bande dessinée ne m'avait fait autant voyager. Ces grands décors montagneux blanchis par des neiges éternelles où s'accrochaient des monastères dans lesquels pouvaient vivre des moines complètement isolés du monde, me semblait totalement incroyable.
L'histoire de Tintin me préoccupait que très peu, je ne me demandais même pas où se trouvait le Tibet, mon seul plaisir était de me laisser emporter dans ces montagnes qui étaient inaccessibles pour moi autrement que par le livre que je tenais entre les mains.
Le premier contact était établi, maintenant , il ne me restait qu'à attendre le moment propice pour aller voir moi-même ces montagnes et ces monastères perdus dans la chaîne himalayenne.

J'étais encore très loin de mes rêves, si loin qu'à cet âge là, je ne pouvais même pas imaginer la distance qui séparait l'Himalaya à mon plat pays. Je savais juste que mon héros avait pris l'avion pour y aller.

................ Et l'enfance passa. Après, à l’adolescence, les voyages au long cours m'étaient impensables vu le prix des tickets d'avion à l'époque. Il y avait bien une solution, celle des hippies qui partaient, besace sur le dos, vers l'Inde ou le Népal. Même si cette forme d'aventure ne m'aurait pas déplu, je n'ai toutefois jamais eu le courage de refermer la porte de mon deux pièces mansarde et de prendre ainsi la route.
.............. Les vies conjugales, divorces et séparations, les enfants qui devaient grandir, plaisir et soucis de la vie, tout cela a donné un sérieux coup d'arrêt à mes rêves himalayens. Mais quelque part, je savais que ce n'était qu'une grande parenthèse et qu'un jour, j'irai jusqu'au bout de mes rêves.

Pendant cette longue période, je voyage quand même un peu : Europe, Maghreb, mais toujours pas d'Himalaya en vue.

Connaissant à peine celle qui allait devenir ma future femme, nous prenions déjà la poudre d’escampette à Istanbul, en Syrie et surtout dans l'Atlas marocain où nous avons fait plusieurs voyages.
Le virus du voyage était à nouveau en moi et très vite commença les grandes aventures du bout du monde.

Pascale rêvait du Mexique ................ nous avons été au Guatemala, Pérou, Bolivie, Argentine, Équateur et enfin au Mexique.
Après l'Amérique du sud, nous avons eu l'occasion d'aller à Bangkok pour aller dire bonjour à un copain qui habitait là-bas. Évidemment, nous avons poussé une pointe jusqu'au Triangle d'or. C'est là au bord du Mékong, alors que nous regardions la rive laotienne, que j’ai dit à Pascale que j'aimerai traverser !
Ce fut chose faite dès l'année suivante et nous avons fait tout le pays jusqu'à la frontière cambodgienne.
Les portes de l'Asie étaient ainsi ouvertes et nous avons encore voyagé en Birmanie. Les rêves himalayens de mon enfance se rapprochaient à grand pas.
C'est alors qu'une deuxième découverte, encore plus forte que la première, se produisit lorsque par le plus grand des hasards, je découvris sur une brocante (vide grenier pour les français) le livre de Michel Peissel : «Mustang, Royaume Tibétain Interdit ».
J'ai littéralement dévoré les 290 pages de ce livre. Immédiatement après avoir refermé ce premier bouquin, je rachète sur internet un deuxième Peissel « Zanskar, royaume oublié aux confins du Tibet »
Cette fois s'en était vraiment de trop, l'Himalaya deviendra une véritable obsession que plus rien ne pourra arrêter.
Je ne voulais plus perdre de temps. Avec Pascale et un copain français (Christian) que nous avions rencontré au Guatemala alors que nous étions bloqués au lac d'Atitlan par le cyclone Mitch, nous décidons de faire, non pas le Tibet, puisque les frontières sont trop souvent fermées pour envisager d'entreprendre un voyage en indépendant rendu quasi impossible par les Chinois depuis qu'ils ont envahi ce pays, mais bien d'aller dans la région que l'on appelle le petit Tibet, le Ladakh.

Je ne fus pas déçu du voyage, je retrouvais exactement les images de l'album de mon enfance et 46 ans après Tintin, je découvrais à mon tour les monastères accrochés à flanc de montagne.
Les monastères de Mulbek, Lamayuru, Rizong, Alchi, Likir, Tikse, Stakna, Hemis, je voulais tout voir, rencontrer les moines et les ladakhis afin de connaître un peu plus leurs traditions ancestrales. (voir juin / juillet 2006)

Après les treks dans l'Atlas, je découvrais ceux de L’Himalaya ......... je ne serai jamais rassasié, j'en demande toujours plus. Avec Pascale, nous faisons l'année suivante le trek dit « le balcon des Annapurnas » (novembre / décembre 2008), nous ferons encore le Yunnan & le Sichuan dans la région du Kham à l'est du Tibet autonome, afin d'aller à la rencontre des Tibétains (octobre / novembre 2009).

Retour en Inde pour faire cette fois les vallées sacrées du Kinnaur et du Spiti pour terminer à Manali où Christian (l'ami français) viendra nous rejoindre avant de monter une nouvelle fois au Ladakh (mai / juin 2010).
C'était prévu, une fois arrivés à Leh, Pascale rentre à Bruxelles et je continue avec Christian au Zanskar. Cette fabuleuse vallée que m'avait fait découvrir Michel Peissel dans son livre.
Le Zanskar, c'est avant tout une vallée perdue à 4.000 mètres d’altitude, la plus élevée qui soit habitée dans l’Himalaya. Nous allons jusqu'au monastère de Phukthal, les moines vivent là retirés dans leur monastère accroché au flanc d’une falaise perdue.
Le voyage est sublime. Mon seul regret, c'est que Pascale n'est pas là, alors que nous avons fait tous les grands voyages ensemble, j'aimerais tellement pouvoir partager avec elle tous ces décors fabuleux.
Qu'à cela ne tienne, l'année prochaine, je reviendrai ici avec elle et nous ferons alors toute la vallée du Zanskar jusqu'à Zangla en passant par tous les villages qui sont décrits dans le bouquin de Michel Peissel. Nous continuerons jusqu'à Phuktal et nous rentrerons à Padum par le s'Tongde La en passant par le plus éloigné des villages au Zanskar, Shade.

Lorsque je rentre à la maison, mon enthousiasme la persuade de tenter cette aventure.
Nous faisons le Zanskar et nous poussons aussi une petite pointe de deux jours jusqu'au lac Tsomoriri. Question de voir de quoi il a l'air.
Après ces deux aventures, Pascale rentre une nouvelle fois à Bruxelles et je continue le voyage seul, pour faire la vallée de la Noubra et la vallée de la Markha (août / septembre / octobre 2011).

Le temps passe trop vite, j'ai presque 60 ans et je n'ai pas encore fini d'user mes chaussures dans l'Himalaya. Aujourd'hui, je me suis mis en tête d'entreprendre une aventure encore plus folle, celle de traverser le Ladakh en solitaire. Non pas depuis Lamayuru comme les agences le font, mais bien depuis la frontière pakistanaise dans la vallée du Dha en passant par les petits gonpas troglodytes dans la région de Mulbek, là où les moines vont pour méditer. Puis je continuerai à descendre vers le Zanskar pour finir mon trek à Darsha, hameau qui se trouve sur la route Manali / Leh.
La traversée terminée, je rentrerai à Leh où Pascale viendra me rejoindre et nous retournerons alors, mais pour une plus longue période que la première fois, voir les eaux turquoises du lac Tsomoriri. Nous ferons aussi un trek dans le Sham et dans la vallée de la Noubra.

         .  La préparation complète de ces deux circuits est déjà publiée sur ce blog (voir janvier 2012).
         .  Les dates qui sont insérées dans le texte correspondent aux articles qu'on retrouve dans le blog et qui décrivent le voyage en question.


                                                                                                           *********************

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