Pashupatinah
Lever 8h. La douche est froide.
Petit déjeuner au guest-house.
Nous partons vers 10h en direction du temple Pashupatinah,
grand sanctuaire hindouiste, situé à la lisière Est de Kathamandou.
Après une bonne heure de marche à travers les rues polluées
et stressantes de la circulation de KTM, nous arrivons par une ruelle bordée de
stands d’encens, de fleurs (soucis), de conques marines et d’objets religieux.
Pashupatinah est le Bénarès du Népal. La rivière Bagmati se
jetant dans le Gange, a le même caractère sacré. C’est donc ici qu’ont lieu les
crémations avant que les cendres ne soient dispersées dans l’eau de la rivière.
Au sud de la passerelle, les ghâts de crémation servent aux défunts d’extraction
commune. Tandis que les ghâts de crémation devant le temple (interdit aux
non-hindous), au nord des passerelles, sont réservés aux incinérations royales
ou de personnes d’une caste élevée.
Depuis la terrasse en face, de l’autre côté de la rivière, nous
assistons d’abord à une préparation d'une incinération. Sur la berge, un corps attend qu’un ghât se libère.
La succession quasi ininterrompue des crémations donne à réfléchir sur la mort. Puis le corps est déposé
sur un bûcher Des pleureuses circulent plusieurs fois autour du corps dans le
sens des aiguilles d’une montre, en jetant sur le linceul les dernières
offrandes. Un homme de la famille met le
feu au bûcher tandis qu’un autre homme jette les fleurs jaunes dans la
rivière. Il met aussi de la paille sur le corps et entretient le feu avec du
petit bois. Les hommes de la famille se font raser la tête en signe de deuil.
A la fin de la crémation, les cendres et les dernières bûches presque consumées sont jetées dans la rivière. Rivière qui sert de dépotoir, puisque tout y est jeté, fleurs, cendres, …plastics compris. Deux hommes, debout dans la rivière, raclent les nombreux détritus (fleurs, plastics, bois, …) pour les ramener dans le courant de la rivière et ainsi les faire partir.
Un peu plus loin, en aval, des enfants jouent dans l’eau en repêchant les bouquets de fleurs, des femmes lavent leur linge, des hommes font leur toilette, … !!!
Nous poursuivons notre visite en grimpant les marches menant au sommet de la colline, où s’étend l’ensemble du temple de Gorakhnarth. A part un shikara rouge et blanc, il y a une multitude de temples et de sculptures, des effigies du taureau Nandi montant la garde, des tridents tandis que les singes se baladent sur ce site paisible.
Nous redescendons vers la rivière Bagmati, voir une crémations d'un noble.
Pashupatinah, haut lieu de culte hindouiste, est à l’image du Népal, lieu de contrastes : la vie côtoyant la mort, l’activité mercantile des vendeurs de babioles suppliant des fidèles venus de partout pour se recueillir dans ce lieu de prières, l’enfant jouant près de l’ancêtre qui s’éteint, des ghâts pour les gens des hautes castes jouxtant ceux destinés aux gens impurs des basses castes, des renonçant (des sâdhus) en quête de sainteté parmi des mendiants déguisés en saints hommes, des femmes enveloppées dans leurs luxueux saris parmi des hommes presque nus barbouillés de cendre, le brahmane se recueillant avant d’officier à une cérémonie, à quelques pas de touristes voyeurs au milieu desquels se promènent des babouins.
Et malgré toute l’animation de ce lieu saint, les mouvements et les bruits feutrés donnent à cette immense place, une ambiance paisible empreinte à la fois de ferveur religieuse, de respect, de tristesse et de joie, …. Car mourir au Népal, c’est aussi renaître !
C’est vers 14h30 que nous rentrons par le même chemin que l’aller. Nous nous arrêtons pour manger de délicieux momos dans un boui-boui et poursuivons jusqu’à l’hôtel, où une douche chaude est bienfaisante pour enlever toute la poussière que nos corps ont pris durant ce trajet.
Nous réservons le taxi et les billets de bus pour aller à Pokhara le lendemain.
Un peu de lecture quand vers 18h, coupure d’électricité.
Nous allons souper au resto de notre guest-house : un bon
macaroni poulet pour Serge et un chowmein poulet pour moi.
20h30 : dodo puisqu'il n'y a toujours pas d'électricité.
Texte de Tripinette
Texte de Tripinette
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire