samedi 3 septembre 2011

Zanskar V

Trek de Padum à Tongde via le monastère de Phuktal et Shade

Partie de trek faite du 3/09 au 7/09.

Pour ce trek, nous avons choisi de vous le décrire en deux parties, au lieu de le faire jour après jour comme nous en avions pris l'habitude depuis notre départ. La première partie sera consacrée à notre périple entre Padum jusqu'au monastère de Phuktal, la deuxième partie sera la partie entre Phuktal jusqu'au village de Tongde. Nous pensons qu'il est plus simple de le faire ainsi car il est évident que pendant ces journées de trek nous n'allons pas vous décortiquer mètre par mètre ce que nous avons enduré, mais bien vous décrire nos impressions et vous faire partager nos rencontres et découvertes que nous avons faites au fur et à mesure de notre périple.
Tout commence au matin du 3 septembre alors que nous refermions une nouvelle fois la porte de notre chambre au Guesthouse pour nous diriger cette fois vers le pont qui enjambe la Tsarap River. Celui-ci permet d'aller au village de Chila par un chemin de muletier plutôt que de suivre l'autre rive et être obligé de marcher sur une route plus ou moins macadamisée pendant de nombreux kilomètres. Ce qui vous l'avouerez est nettement moins sympa !

Nous voilà donc au début de ce trek. La première partie ne m'est pas inconnue puisque je l'ais faite avec Christian l'année passée. 

Après une petite heure de marche, nous voilà déjà au village de Chila. C'est aussi pour nous permettre de pouvoir visiter ce village que nous avons débuté le trek par cette rive. 

Avec sa cascade et ses quelques maisons, ce village m'avait paru fort sympathique lorsque nous étions de l'autre côté de la rivière l'année passée.



En effet, le village de Chila vaut bien quelques photos. Nous y déposons nos sacs et allons jusqu'à la jolie cascade et en profitons ainsi pour remplir nos gourdes.
Mais nous ne pouvons pas trop nous attarder si nous voulons arriver ce soir au village de Reru. Surtout que sur notre chemin, il y a encore d'autres villages.

Le chemin n'est toutefois pas trop difficile et après deux heures, nous arrivons au monastère de Bardan que nous ne pouvons pas visiter directement puisque nous sommes sur la mauvaise rive. Mais qu'à cela ne tienne puisqu'un peu plus loin, il y a un pont qui permet de se rendre au Gompa.

Il est presque midi et nous voulons d'abord aller au village de Pidcha. Sur place, nous sommes accueillis par des villageois qui travaillent dans leurs champs. Comme depuis le début de notre périple, nous constatons que nous sommes en pleine période des moissons et que le travail ne manque pas car l'hiver est déjà à la porte et que toutes les récoltes doivent être évidemment rentrées avant.


Un paysan nous interpelle et nous demande si nous voulons du thé ? Nous répondons que nous avions l'intention d'aller le boire au village. Pourquoi aller jusqu'au village puisque ma femme est là qui en apporte ?! Evidement puisque sa femme en apporte, cette proposition ne se refuse alors pas et nous accueillons l’opportunité avec un large sourire. Tout le monde est assis en cercle à même le sol avec les thermos de thé au milieu. Nous ne voulons pas être en reste et nous sortons de notre sac quelques fruits secs. Le paysan surenchère avec un pot de tchang. Sa mixture délicieuse s'avèrera extrêmement alcoolisée et nous aurons du mal à finir son pot !!!!

Pendant ce temps, j'en profite pour montrer les photos que nous devons encore donner dans la région. Il y a entre autre les photos du monastère d'Ichar, dont je garde un grand souvenir. Le paysan m'explique que ce ne sont pas les moines d'Ichar qui sont sur les photos car il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de moines là bas. Ce sont les moines du monastère de Bardan et, celui qui dirige la Puja c'est le grand Lama de Bardan.
Ok, je comprends que je ne pourrai pas assister à une nouvelle Puja à Ichar. Qu'à cela ne tienne, mon paysan se propose de remettre toutes les photos en main propre lorsque les moines seront de retour au monastère, car pour le moment, ils sont à Leh où ils assistent à une congrégation avec un grand Ripoché.
Le temps passe, le pot de tchang est vide, la famille se remet au boulot et nous nous repartons, non pas vers le monastère puisqu'il est fermé, mais vers le village suivant qui sera notre étape du soir.




Nous sommes obligés pour se faire de passer de l'autre côté de la rivière et de marcher cette fois sur cette route sans fin. Après quatre heures de marche, nous arrivons à la hauteur d'un camion qui termine son chargement de pierres. Le chauffeur nous demande où nous allons ? Reru ! Par chance, c'est aussi sa destination et même s'il ne reste que huit kilomètres, nous acceptons la proposition avec plaisir surtout que ces dernièrs kilomètres ne sont qu'une longue montée interminable en lacets.
Voilà comment nous mettons fin à notre première journée de marche. Après être sortis de la benne, nous allons directement au Homestay du bled pour ensuite faire un tour dans les champs.


  

Le soir, nous mangeons un dal quelconque.

Le lendemain matin, nous sommes obligés de repartir le ventre vide car dans la maison, il n'y a personne, tous les habitants étant déjà dans les champs. Comme nous n'avions pas encore payé la nuit, nous laissons l'argent sur la petite table sans oublier de déduire le petit dej que nous allons prendre dans l'épicerie du coin.


Nous ne sommes pas trop pressés et nous décidons de faire une toute petite étape aujourd'hui. En effet, nous n'irons pas plus loin que le village d'Ichar et le lendemain ce sera pareil puisque cette fois, on s'arrêtera à Enmu. 


La première journée a été longue (avec l'arrêt de tchang !) et nous avons décidé de lever un peu le pied jusqu'à Phuktal que nous rejoindrons seulement dans quatre jours.
Il ne nous faut que deux heures pour arriver au pied du village d'Ichar. Mais plus d'une heure sera nécessaire pour arriver en son centre car il faut monter sans arrêt une pente des plus raides ........... et je vous assure qu'elle fait très mal !!!
Arrivés sur place, nous choisissons d'aller dormir cette fois, dans les maisons les plus hautes du village, là où la vue est imprenable sur les champs et la rivière. Spectacle garanti au lever et au coucher de soleil.

Même si nous nous sentons bien à Ichar, nous continuons notre périple. Après Ichar, c'est le village de Enmu qui nous accueillera pour la nuit.
Encore une petite étape de presque trois heures, mais elle nous permet d'enfin quitter cette route en construction. Hé oui, aujourd'hui, elle va jusqu'après Ichar, alors que l'an dernier, elle ne dépassait guère Reru. C'est vous dire que si vous avez envie d'avoir l'occasion de découvrir la région sans cette foutue route, il est alors grand temps de faire ce voyage car après, ce trek aura beaucoup perdu de son authenticité.
C'est vrai que tout le monde a droit à une route pour rentrer chez lui. Et je ne rentrerai pas dans le débat, à savoir si c'est bien ou mauvais, puisque j'ai posé la question aux villageois. Ils sont tous contents que la route arrive. Mais pour le moment, le génie civil est confronté à de gros problèmes de percement de roche et de stabilité du flanc de la montagne. La partie n'est pas gagnée, surtout que dans la partie avant Zangla, les travaux sont carrément stoppés, un rocher s'est détaché pendant un percement et a écrasé un bulldozer et son chauffeur.





Enmu, tout petit hameau de cinq maisons. Nous avions une bonne adresse, hélas quand nous nous présentons, il n'y a personne à la maison et nous trouvons à loger dans la maison d'à côté. Par chance, l'adresse s'avère tout aussi bonne, la propriétaire met les petits plats dans les grands en nous offrant dès notre arrivée, du yaourt, du thé sucré ou salé, de la thukpa (soupe) etc ..... Le soir, le repas est du même gabarit.
Dans la soirée, la maison voisine étant éclairée, nous avons été dire bonjour et remettre les photos  que nous avions d'eux et des enfants. Ils sont déçus que nous ne nous sommes pas arrêtés chez eux, mais ils doivent aussi comprendre que nous ne savons pas attendre vingt heures pour enfin pouvoir nous poser. La période n'est vraiment pas facile pour trouver des maisons ouvertes. Si les champs sont trop loin, ils ne voient pas que des touristes arrivent au village et ne savent donc pas venir vous aider.
Bonne adresse ou pas, le chemin est encore long jusqu'à Phuktal. Demain, nous doublerons nos heures de marche. 



Après Enmu, on doit rejoindre le village de Char, afin d'y remettre aussi des photos. Puis, nous entamerons la longue descente vers Purne pour retrouver la très connue Dolma (émission Terre Inconnue avec Gilbert Montagné).

Il nous faut quatre grosses heures pour arriver à Char. 




Au village, j'ai appelé un enfant à qui j'ai montré les photos que je devais remettre. Il s'est chargé lui même de prévenir les personnes concernées. En moins d'une demi heure, le tour était joué et nous avons pu continuer notre chemin vers Purne.
Chez Dolma, beaucoup de choses ont changé. Tout de suite après le pont, il y a maintenant un camping tout neuf au nom de « New camping Dolma ». Il y a toujours les deux maisons et l'autre camping pour les groupes qui ont des mules et chevaux. Mais la grande nouveauté, en prévision de la route, ce sont deux nouvelles maisons en construction avec des chambres pour un autre tourisme que les trekkeurs. Est ce que le calcul est judicieux ? En tout cas, c'est un pari sur l'avenir.
Malgré tous ces changements, l'adresse est toujours très bonne et nous avons eu droit à des momos à la viande et aux légumes, du thé à volonté et un lit dans la Gilbert Room.

Le lendemain, nous faisons déjà nos adieux car entre temps, Jean-Louis nous a rejoint et nous montons directement au monastère de Phuktal où je voudrais refaire des photos de la nouvelle salle de prières et aussi voir la pierre sculptée que Csomo de Köros a faite entre 1825 et 26.
Purne-Phuktal est encore une petite étape, rassurez vous, ce sera la dernière du genre car dès demain, les choses sérieuses vont commencer et sur tout le reste du trek, nous ne rencontrerons qu'un seul village, celui de Shade.





Après un peu moins de deux heures, nous sommes face au monastère de Phuktal. Toujours aussi beau, il trône fièrement sur le flanc de sa colline. C'est ma deuxième visite, mais l'instant où on aperçoit le monastère après des heures de marche depuis Padum, reste magique. La surprise n'est peut-être plus la même, mais l'émotion reste réelle.
Nous déposons nos sacs à la guesthouse du monastère et allons directement visiter les lieux. Là non plus, rien n'a véritablement changé, si ce n'est la salle de prières qui est aujourd'hui terminée. Je fais des photos qui montrent peut-être un autre visage que celles de l'année passée.

                 






Je demande à un moine s'il est possible de voir la fameuse pierre de Csomo de Köros. Le moine me répond par l'affirmative et demande à un jeune moine d'aller m'ouvrir la porte. Un tour de clé plus tard et je me retrouve face à cette pierre de bonne taille où une inscription confirme le passage de Csomo dans ce monastère en 1825 et 26. 


Après Zangla, voici une nouvelle preuve du passage du premier européen dans la région. Il est interdit de faire des photos dans la pièce, mais je demande au jeune moine s'il est possible de faire une ou deux photos de la pierre sans faire des photos des formidables peintures anciennes qui sont sur les murs. Le jeune moine s'en va demander l'autorisation à un Lama, il revient avec le sourire et me dit que je peux faire des photos mais uniquement de la pierre. Cela me convient amplement. Après, Pascale et moi admirons les peintures murales.



La visite du monastère se termine. Avant de partir, nous assisterons à la Puja de l'après-midi avant de rejoindre notre guesthouse heureux de cette deuxième visite.
Le soir, repas simple puis directement au lit car demain une autre aventure, encore un peu plus sérieuse sur le plan physique, va commencer pour nous. Autant être en grande forme.

Voilà la fin de la première partie de ce long trek. 

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