Malgré ma préparation d'un nouveau trek dans la région du Kumbu et la fin supposée de la pandémie du Covid-19, je pense qu'il est toutefois compliqué de prévoir un trek pour une durée de trois mois au Népal. J'ai donc décidé qu'il serait plus sage de reporter ce voyage à l'année prochaine. Cette année, je vais donc faire une infidélité à la chaîne himalayenne, en m'attaquant à partir de la mi-juin, à la grande traversée des Alpes (GR5).
Ma Grande traversée des Alpes
Le GR5, la traversée des Alpes, est sûrement une des plus
belles randonnées de France. Cette qualification peut bien évidemment se
discuter et chaque trekkeur aura son plus beau et grand trek à revendiquer.
Mais une chose qu’il faut reconnaître, c’est que cette grande traversée des
Alpes, avec ses 600 kilomètres de marche pour 33200 m de dénivelé positif et 34700
m de dénivelé négatif, est assurément un trek qui donne envie de faire. De plus, le GR5 des Alpes ne laisse pas indifférent, car les grands espaces se succèdent sans
pour autant se ressembler. Pas après pas, je pourrai découvrir l'incroyable diversité de la flore, de la
faune et des paysages. Ce trek comprend la traversée de deux parcs nationaux et d’un
parc naturel régional comme la Vanoise, le Mercantour et le Queyras, mais aussi
des massifs moins connus mais tout aussi attrayants le Chablais, le Thabor, l’Ubaye
en passant aussi par la vallée des Merveilles avant de terminer à Menton.
La traversée des Alpes va classiquement du Lac Léman avec un
départ de Thonon les Bains ou de Saint Gingolph, jusqu'à la méditerranée. Pour
terminer son parcours, il y a là aussi deux points de chutes, soit Nice, soit Menton.
Après avoir pesé le pour et le contre, et même si un départ
de Thonon les Bains rallonge un peu le trajet (mais cela ne vient plus à 20 km
de plus), je pense bien que je choisirai la petite bourgade comme lieu de
départ. Le départ est d'ailleurs prévu le 14 juin, mais l'arrivée à Menton ou Nice reste indéterminé, vu que cela fait deux ans que je n'ai plus mis les pieds en montagne et que je ne sais pas trop où j'en suis avec ma condition physique. Dans ce contexte, si j'arrive à voir la mer méditerranée, ce sera déjà très bien !!
Si le trajet principal se trouve sur le GR5, les
concepteurs de ce beau chemin ont prévu des variantes. C’est-à-dire une branche
balisée du GR qui fait un détour, souvent pour passer par un endroit
magnifique ou spectaculaire.
C’est le cas de la variante GR55 ......
....... Ou encore La Vallée des Merveilles (variante GR52)
La vallée des Merveilles est sûrement la variante la plus connue du GR5. La bifurcation a lieu quelques jours de marche avant d’arriver à la méditerranée. Alors que le GR5 «normal» part vers Nice, le GR52 part vers Menton, en passant par cette fameuse vallée. Tous les gens qui ont fait les Merveilles conseillent fortement de faire cette variante. La vallée est parait-il magnifique, plutôt bien préservée, et le GR passe par un site archéologique exceptionnel. Des milliers de peintures rupestres dans un excellent état de conservation jalonnent le parcours. Autre avantage de cette variante : le retour à la « civilisation » à Menton est beaucoup moins violent qu’à Nice … Bon à savoir !
Autre avantage sur ce GR5, c’est qu’en cas de coup « dur », ce tracé est jalonné d’une trentaine de gares SNCF et d’arrêts de bus. Soit, plus ou moins une possibilité d’un transport tous les 25 kilomètres environ. Ce qui est, avouons-le, quelque peu plus rassurant ,au cas où ! On peut retrouver facilement sur internet des listes de ces possibilités de transport.
Voici la liste
Thonon-les-Bains - gare SNCF, Saint Gingolph - autocar de Thonon-les-Bains, Chapelle-d'Abondance - autocar de Thonon-les-Bains, Samöens - autocar de Cluses, Les Houches - gare SNCF, Les Contamines-Montjoie - autocar de St-Gervais-le Fayet, Landry - gare SNCF, Tignes - autocar de Bourg Saint Maurice, Val d'Isère - autocar de Bourg Saint Maurice, Bonneval sur Arc - autocar de Modane, Bressans - autocar de Modane, Lanslebourg - autocar de Modane, Termignon - autocar de Modane, Modane - gare SNCF, Névache - autocar de Briançon, Montgenèvre - autocar de Briançon, Briançon - gare SNCF, Chateau Queyras - autocar de Mont Dauphin, Ceillac - autocar de Mont Dauphin sur réservation, Larche - autocar de Gap à Barcelonnette puis autocar de Barcelonnette à Larche, Saint-Etienne-de-Tinée - autocar de Nice, Auron - autocar de Nice, Saint-Sauveur-de-Tinée - autocar de Nice, Saint-Dalmas - autocar de Nice, Sospel - gare SNCF, Menton - gare SNCF
Avant d’aborder le tracé lui-même, je devrai encore préparer
la logistique et ses points de ravitaillements afin de ne porter que la
nourriture nécessaire. Ce point est important si je veux voyager le plus léger
possible. Ce qui ne sera pas si évident, puisque j’ai l’intention de faire ce
trek en totale autonomie, cela pour pouvoir le faire à mon rythme et de pouvoir
m’arrêter lorsque j’en aurai envie. Pour cela, j’aurai besoin de ma tente et
tout ce qui va avec afin de passer des nuits paisibles ! Il me faudra
aussi de quoi me restaurer. Là viendra la réflexion, mais plus tard, si je vais
manger chaud ou froid. Tout en sachant qu’il est possible d’avoir des plats
chauds dans les refuges afin de changer des repas quotidiens. C’est évidemment
aussi possible pour les nuits au cas de mauvais temps.
Ravitaillement possible :
Dans les Alpes, les points de ravitaillement sont
inégalement répartis le long du GR5. Il n'est pas rare de devoir provisionner
son sac pour 2 jours de rando avant d'atteindre le ravitaillement suivant.
Il est possible de faire des courses dans les villages
suivants :
Du Léman au Mont
Blanc : Thonon les Bains ou St Gingolph (départ),
Chapelle-D’abondance, Samoëns, Sixt, Les Houches, St-Gervais-les-Bains, Les
Contamines-Montjoie
La Vanoise : Bellentre,
Landry, Peisey-Nancroix, Val d'Isère, Bonneval-sur-Arc, Bressans, Modane
L'Ubaye : Val
Fréjus, Montgenèvre, Briançon, Ville-Vieille, Ceillac
Tinée-Vésubie : St-Dalmas-le-Selvage,
St-Etienne-de-Tinée, Auron, St-Sauveur-de-Tinée, Rimplas, La Bolline, St-Dalmas-Valdeblore
Vers Nice : Utelle,
Levens, Aspremont, Nice
Vers Menton : Sospel,
Menton
Les tronçons où il faut faire attention :
13h de marche entre
Chapelle-d'Abondance et Samoëns, mais possibilité de manger dans des
restaurants ou des refuges le long du chemin.
12h de marche entre
Sixt et Les Houches, possibilité de manger uniquement dans des refuges le
long du chemin.
9h de marche entre
Peisey-Nancroix et Val d'Isère, mais possibilité de manger dans des
restaurants ou des refuges le long du chemin.
26h de marche entre
Bressans et Modane (la Vanoise), possibilité de manger uniquement dans des
refuges le long du chemin.
15h de marche entre
Val Fréjus et Montgenèvre, les 2 seules possibilités étant les refuges du
Mont Thabor et de Vallée Etroite.
13h de marche entre
Briançon et Ville-Vieille, mais possibilité de manger dans des restaurants
ou des refuges le long du chemin.
25h de marche entre
Ceillac et St-Dalmas-le-Selvage (pas de la Cavale), mais possibilité de
manger dans des restaurants ou des refuges le long du chemin.
28h de marche entre
St-Dalmas-Valdeblore et Sospel (vallée des Merveilles), les 3 seules
possibilités étant les refuges de la Madone de Fenestre, de Nice et des
Merveilles.
Ce qu'il faut savoir sur la réglementation des parcs naturels
Parc national de la
Vanoise
Camping interdit. Feu interdit. Chien interdit. Prélèvement de fleurs, d'insectes et de minéraux interdit. Dépôt de déchet interdit. Vélo tout terrain interdit.
Bivouac autorisé autour des refuges suivants :
Aussois : La Dent
Parrachée (GR5) - Le Fond d'Aussois (GR5)
Bonneval-sur-Arc :
Le Carro
Champagny-en-Vanoise
: La Glière
Peisey-Nancroix : le Col du Palet (GR5 - * )
Pralognan-la-Vanoise
: La Valette ( * )
Saint Bon-Courchevel
: Les Lacs Merlet
Termignon : L'
Arpont (GR5 - *) - La Femma ( * ) - La Leisse (GR55 - * )
Val d'Isère : Le
Fond des fours ( * )
( * ) = Refuges
du Parc national de la Vanoise - 3.5 € la nuit
Et dans les conditions suivantes :
Utilisation d'une tente ne permettant pas la station debout.
implantation pour 1 nuit, entre 19 et 8 heures du matin uniquement pendant la
période de gardiennage du refuge concerné comprise entre le 1er juin et le 30
septembre dans la limite de la capacité d'accueil du lieu prévu pour le bivouac.
Parc naturel régional
du Queyras
Pas de réglementation spécifique.
Parc national du
Mercantour
Camping interdit. Feu interdit. Chien interdit. Prélèvement
de fleurs, d'insectes et de minéraux interdit. Dépôt de déchet interdit.
Bivouac autorisé à plus de 1 heure de marche des limites du
parc ou d'un accès routier.
La vallée des
Merveilles
Incluse dans le parc du Mercantour, une réglementation
spécifique à la vallée des Merveilles s'ajoute à celle du parc.
Il est interdit de toucher les gravures rupestres. Les
bâtons à pointe ferrée sont interdits. Il faut obligatoirement être accompagné
d'un guide pour quitter les sentiers balisés.
Voilà ce qu’il faut savoir sur ce que l’on peut et ne pas
faire sur le GR5.
Je vais maintenant attaquer le programme de ce trek. Il est
évident que je ne vais pas le faire au jour le jour. Cela fait deux années que
je n’ai plus mis les pieds en montagne (cause de Covid), je ne sais donc pas
comment mon corps va réagir à des efforts successifs. Comme il faut bien faire
un plan de trek, je le fais sur base d’autres trekkeurs. Mais je n’ai toutefois
pas l’intention de suivre leur rythme. D’ailleurs à 70 ans, je ne saurais plus
le faire !!!!
Programme du trek GR5
Il va de soi que le deux tableaux, sont uniquement là pour connaitre les dénivelés et non pas pour le nombre d'étapes. Les kilomètres ne sont pas plus importants, puisque dans la montagne, on parle toujours en nombre d'heures.
Du Léman à Chapelle
d'Abondance
Premiers pas sur le GR5 dans les Alpes, et première mise en jambes : monter de Thonon les Bains (386m) au Col de Bise 1915m ou départ à Saint Gingolph (à voir sur place). Au départ de Thonon-les-Bains, cette étape invite à quitter le bassin Lémanique pour rejoindre le massif du Chablais, le long d'un sentier en balcon au-dessus du lac.
Le GR® 5 part de la gare SNCF de Thonon (431 m) à droite (est) dans la rue Jean-Blanchard. Au Pôle emploi, tourner à droite (sud) en direction d’une passerelle qui permet de franchir la voie ferrée puis de gagner la place de Crête par un passage souterrain obélisque rappelant le passage des troupes napoléoniennes lors de la campagne d’Italie (eau potable au pied du monument). Passer à droite de l’entrée de l’hôtel L’Arc en Ciel et, au carrefour suivant, rester à droite. Longer la place, passer devant l’école des Charmilles et s’engager dans le petit chemin de Trossy. Face à un terrain de sport, prendre à gauche la montée du chemin des Harpes qui mène à un carrefour. Poursuivre en face dans le chemin de la Vionnaz ; il mène au pont qui enjambe la voie rapide, puis atteint la forêt communale de Thonon, appelée bois de Ville. Poursuivre jusqu’au carrefour de chemins (490 m). Des rives du Léman à l'alpage de Bise, c'est une belle mise en jambes. Avec l'ascension du col de Bise, l'immersion dans le cœur des Alpes est immédiate !
Jonction avec le GR5 venant de Saint Gingolph.
Malgré la saison, avec le vent et l'altitude, l'air risque
d’être frais au col de Bise. Dépasser les chalets, une nouvelle bosse pour
arriver à la Chapelle d'Abondance.
De Chapelle d'Abondance à Samoëns
Ce tronçon sera très aérien avec pas mal de cols au programme, avec aussi le passage de la frontière franco-suisse au Col de Chésery (attention, les balisages suisses sont différents). Le col des Portes de l'Hiver est le premier passage à 2000m. Retour en France après le col de Coux.
Après plus de 1000m de descente sans intérêt, on arrive à
Samoëns. Ce sera l’occasion de faire un ravitaillement dans une supérette.
Possibilité de campement après le village le long de la rivière Griffe.
De Samoëns à les
Houches
Le profil de cette partie du GR5 montre que ce ne sera pas
de tout repos. Au programme, belles grimpettes et dénivelés raides (+1500m,
-650m, +900m, -1500m) avec un passage au sommet du Brévent. Le début de la
montée est accidenté, à travers les gorges de l'ancien lit du Giffre.
Mais fort heureusement, le décor est beau, avec ses cascades
classées : la cascade du Rouget, la reine des Alpes et la cascade de la
pleureuse et de la Sauffaz.
Ensuite, c’est le collet d'Anterne, les chalets d'Anterne,
le lac d'Anterne pour aboutir finalement au col d'Anterne. Puis c’est
directement la montée du Brévant. Là-haut, dans un écrin de falaises, voir le
massif du Mont Blanc se révéler centimètres par centimètres est une pure
merveille. Après le Col, nouvelle grosse descente jusqu'au pont d'Arlevé, qui
est démonté chaque hiver pour être reconstruit au printemps (voilà pourquoi il
ne faut pas partir trop tôt dans la saison !). Si on n’a pas envie de
faire les 1500 mètres de la descente à pied, il y a le téléphérique de Chamonix
qui offre la tentation de l'emprunter pour nous épargner un mal aux jambes
assuré !! Aussi non, un sentier traverse une forêt de conifères marquée
par des trouées, cicatrices laissées par des avalanches. A Houches, nouvelle
possibilité de ravitaillement.
De les Houches à
Grande Berge
Encore une journée avec une ascension de 1500 mètres. Décidément, les journées sont rythmées par les montées et les descentes. Vive les Alpes !!
Le bas de la vallée des Contamines Montjoie n'est pas très
enthousiasmant et il faut attendre d'arriver au chalet du Nant-Borrant pour
s'élever et retrouver des panoramas exceptionnels.
A partir du Col de la Croix du Bonhomme, le sentier devient
un peu plus aérien et très plaisant.
Passé le refuge (109 places quand même !), le sentier
slalome avec la crête des Gittes pour redescendre vers le Plan de la Laie. Ce
sera un bel endroit pour poser ma tente dans une prairie alpine fleurie à 2000m.
Mais attention au vent qui peut souffler très fort là-haut. Il est peut-être
bon de trouver une petite cuvette plus abritée.
De Grande Berge à Landry
Un col puis une grande descente peu raide pour arriver à Landry. Mais attention, l'itinéraire jusqu'au col de Bresson n'est pas facile à trouver, car il s’effectue entre rochers et neige. Du col, on aperçoit le refuge de Presset. Après c’est plus simple, il reste peu de dénivelé, mais le GR descend par une piste carrossable de faible pente, ce qui rend la descente très longue. Valezan, village très particulier parce que construit tout en dénivelé, il y a 9 lacets du haut jusqu'en bas ! Après on arrive à Bellentre puis il faut longer l'Isère jusqu'à Landry.
De Landry aux chalets
de la Grassaz
Le trajet est simple, il s'agit de monter en direction du parc de la Vanoise. Le sentier remonte la vallée en pente douce et le refuge de Rosuel (au profil si particulier tel une vague) marque l'entrée dans les Alpes sauvages. Le passage au lac de la Plagne est un bel emplacement pour le bivouac à 2300m d'altitude.
De la Grassaz à
Sollières
Poursuivre l’ascension vers le col du Palet. Le passage du col est balisé par des pierres le long du sentier et un cairn de bonne taille, qui donnent à l'endroit une allure de sanctuaire himalayen.
Descente à travers le domaine skiable de Tignes, jusqu'à la
station où je passerai du GR5 au GR55. Pour
traverser le parc national de la Vanoise dans un décor sauvage aux panoramas
grandioses et découvrir la beauté de la haute-montagne et de sa faune sauvage. Pour
cela, il faut remonter juste en face en direction du col de Fresse.
Le chemin grimpe vite au-dessus de 2500m d'altitude, puis
bientôt 2758 pour franchir le col de la Leisse, le col le plus haut du GR5. Attention
sur la possible présence de névés. Ce passage est magnifique, patchwork de
prairies, rochers, lacs d'altitude et neiges éternelles.
Arrivé au pont de Croé-Vieil, il faut suivre le torrent de la
Leisse pour rejoindre un peu plus loin le GR5, puis quitter pour tracer droit
dans la pente afin de redescendre à Termignon. Passer au refuge
d'Entre-Deux-Eaux pour rejoindre le refuge hyper-fréquenté de Plan-du-Lac pour
prendre les sentiers plus ou moins pentus pour descendre dans la vallée de la
Maurienne. Récupérer à Termignon le GR5, appelé chemin du petit bonheur.
De Sollières au col de la vallée étroite
Reprendre le chemin du petit bonheur pour descendre la vallée de la Maurienne. Le chemin marque un écart en remontant à la Norma pour descendre ensuite à Modane. Emprunter la voie la plus rapide sous la forme d'un sentier très escarpé dans une gorge, passant devant un panneau indiquant que le sentier est submergé en cas de forte pluie.
Départ Modane 1100m, arrivée col de la vallée étroite 2434m.
Ca fait donc 1334m de dénivelé d'une traite, c'est parti.
La montée des lacets de Valfréjus
Plus on monte et plus la vallée, étroite à basse altitude,
s'ouvre largement vers le haut. Les couleurs y sont magnifiques, avec des
contrastes de rochers noirs et ocres qui dominent les prairies alpines. Sur la
droite, le mont Thabor domine l'arc de cercle formé par les crêtes.
Du col de la vallée
étroite à Chantemerle
Arrivé à un hameau de refuges, le GR5 oblique à droite pour la montée au col de Thure.
Dans la descente, suivre le torrent de Robiou, bien souvent
à sec. Arriver au beau village de Névache.
Il reste une belle bosse (800m de dénivelé) à passer pour
arriver à Briançon, le prochain point de ravitaillement. La montée vers la
Porte de Cristol se fait sur un sentier jusqu’au sommet à 2483m.
Le GR5 suit
une crête dénudée entre 2400m et 2600m avant de descendre sur Briançon. C’est
parti sur les pentes de la Grande Peyrolle. En cas de mauvais temps, il est
préférable de rejoindre le col de Granon (2404m) et de prendre le premier chemin
à gauche, qui redescend dans la vallée jusqu’à Chantemerle, commune de
Serre-Chevalier (Itinéraire en rouge)
De Chantemerle au lac de Roue
Rejoindre Briançon pour ravitaillement et retrouver le GR5.
La citadelle Vauban sert de point de mire.
Le GR5 s'élève à nouveau le long du torrent des Ayes, pente
régulière jusqu'au col du même nom. Les arbres disparaissent et après une
transition de prairies, les cailloux se font de plus en plus présents. Le
paysage est magnifique à la montée, mais l'est un peu moins à la descente. La
végétation a bien changé depuis la Vanoise, on arrive dans le sud,
l'environnement est beaucoup plus sec.
Après un passage assez long sur du bitume, on s’engage sur
une côte pour atteindre le lac de Roue.
Du lac de Roue à
Ceillac
Du lac, on s’engage dans une descente d’où on commence à apercevoir le magnifique Chateau-Queyras. On s’engage vers les 1000m d’ascension jusqu'au col Fromage. Le chemin serpente dans les alpages parallèlement au torrent. Au col, il y a une baraque en mauvais état qui sert d'abri. Au cas où !
A Ceillac, nouveau ravitaillement. Après Ceillac se trouve le très beau lac miroir
et ensuite, on se dirige seulement vers le col Girardin à 2700m. Mais avant d’y
arriver, mon programme annonce quand même 5h de montée après Ceillac.
De Ceillac au vallon de Plate Lombarde
On quitte Ceillac pour se lancer dans une grosse montée avec
l’espoir de passer au lac miroir par beau temps. Dès le lac miroir passé (2214m),
la pente est raide. De l'autre côté, face au sud, on descend la vallée de
l'Ubaye. Il faut passer par l'impressionnant pont du Châtelet pour passer dans
la vallée adjacente pour arriver dans le vallon de Plate Lombarde.
Du vallon de Plate
Lombarde à Larche
Belle montée vers le Vallonnet. Entre les cols du Vallonnet et de Mallemort, l’environnement est magnifique et reposant, mélangeant prairies et eau avec harmonie. Arriver aux baraquements de Viraysse constitués d'une caserne à 2500m et d’un fort à 2700m d'altitude.
Un virage à 90° à droite et Larche se dévoile, petit
troupeau de maisons en fond de vallée. Il ne reste plus qu'à descendre.
De Larche à la cabane Fouque
GR5 à Larche pour la cabane Fouque : sans difficulté puisque le chemin est presque plat. Un abri en bois situé au sommet d'une petite butte est approprié pour passer la nuit.
De la cabane Fouque à
Auron
Depuis la cabane Fouque, le sentier est en pente douce, très
douce même, pour remonter un vallon à travers les prairies alpines avec en
point de mire le Pas de la Cavale. C'est le premier col à passer, qui affiche
2671m. On passe le lac du Lauzanier, là le sentier s'élève mais reste
facilement praticable. Une fois arrivé au col, l'autre face est totalement
différente, des falaises créent un grand vide et le panorama est grandiose.
Une courte remontée au col des Fourches puis prendre la direction
de Bousièyas. On passe une ancienne caserne militaire, des bâtiments dont ne subsistent
que les murs. Après on attaque les pentes du col de la Colombière. Au col
d'Anelle, il y a une fontaine pour un approvisionnement en eau fraîche. Les
montagnes russes continuent pour arriver à St-Etienne-de-Tinée
C’est à présent une nouvelle rude grimpette pour aller vers
Auron. Cette montée se fait dans un coupe-feu à travers la forêt. La pente est
forte, les lacets très serrés (un virage tous les 4-5m).
De Auron à Roure
Le sentier est jalonné de nombreux oratoires (tantôt St Joseph, tantôt St Etienne et parfois la vierge Marie). Passé le col du Blainon, les paysages du parc national du Mercantour se dévoilent. Les pentes recouvertes de prairies sont parsemées d'arbres et de granges. C’est maintenant la descente qui va à Roya, qu’il faut traverser avant de remonter en face. C’est l’entrée du Parc National du Mercantour. On s'engage dans des gorges assez resserrées, qui s'ouvrent au-dessus de 1900m sur un cirque très dénudé délimité par des crêtes culminant à plus de 2800m. Il faut maintenant se diriger vers la barre de Sallevieille qui, vue de là, semble infranchissable. Le sentier oblique vers la gauche et se fraye un chemin à travers l'enchevêtrement de cailloux pour passer l'obstacle. Ne reste plus qu'à franchir le col de Crousette.
Après le col, il me faut monter encore quelques dizaines de
mètres sur un chemin à flanc de montagne pour se retrouver sur une crête qui
offre la même vue qu'à la proue d'un navire. C'est une longue descente qui
attend les trekkeurs, pour passer de 2480m à 1096m. Le GR traverse une région
encore très alpestre avec de vieux chalets d'alpage en bois. Après une partie
presque horizontale aux abords de la vacherie de Roure, le GR5 plonge pour
descendre dans la forêt. Cette forêt s'ouvre sur le plateau suspendu à 1400m du
hameau de Rougios. La suite n'est guère intéressante, puisque le GR5 suit une
piste forestière d'où on n'a quasiment aucune vue, jusqu'à ce que les toits du
pittoresque village médiéval de Roure.
De Roure à la vacherie de Salèse
Le profil de cette journée promet une nouvelle randonnée éprouvante. Descente que la carte annonce comme rude jusqu'à Saint-Sauveur-sur-Tinée suivie d'une montée de 2000m de dénivelé jusqu'au col du Barn.
A la sortie du village, une nouvelle ascension pour arriver
à Rimplas, charmant village bâti sur un épaulement rocheux et dominé par un
fort imposant.
C’est l’approche pour Saint-Dalmas-Valdeblore. Là je devrai
ravitailler en eau et en nourriture (pour 2 jours 1/2) pour partir par le GR52.
Mais je devrai aussi faire une évaluation de mon état physique pour savoir si
j’ai encore assez de ressource pour m’aventurer sur ce GR52 qui semble
nettement plus technique que le GR5. A voir sur place s’il ne serait pas plus
judicieux de terminer à Nice plutôt que s’obstiner d’aller vers Menton.
C’est donc ici que les deux GR se séparent. Après
Saint-Dalmas-Valdeblore, c’est déjà l’ascension qui commence. Après, le sentier
traverse alternativement des bandes de forêts et des bandes sans arbre,
probable résultat d'avalanches. Il faut toujours monter, traverser des vallons,
suivre des flancs de montagne, passer des collets. L’arrivée au lac de
Millefonds constitue un havre de paix pour le trekkeur.
La descente, d'abord dégagée, entre ensuite dans une forêt
clairsemée. Très longue descente jusqu’à la vacherie du Collet.
Les chemins se démultiplient et s'entrelacent avec le
torrent.
De la vacherie de
Salèse au lac de Basto
La grimpette ne fait « que » 1000m jusqu’au barrage du Boréon. Le GR52 emprunte le bon côté du vallon, celui qui permet de marcher à l'ombre jusqu'à 9h passé.
Une fois sorti de la forêt, le lac de Trécolpas offre une
vue magnifique. Le GR52 serpente, monte et traverse la montagne pour descendre plein
sud et atteindre la Madone de Fenestre.
La montée au Pas du Mont-Colomb devrait être rude. C'est
rare sur un GR, mais il parait qu’on se retrouve devant un mur de pierres presque infranchissable sans y mettre les
mains.
Le Pas du Mont-Colomb est une étroite ouverture à travers
les pointes de pierre. La descente de l'autre côté débute dans un couloir très
raide. Arriver au lac de la Barme, qui ouvre la vue sur le refuge de Nice
accroché sur un promontoire rocheux à la base du Mont Clapier.
Avec ma préparation, j’ai compris que la montée à la Baisse
du Basto devrait être technique et difficile. Le lac du Basto est à 2500m
d'altitude.
Du lac de Basto aux
ruines des Castés
La suite du programme, traverser la vallée des Merveilles. C'est un coin sauvage et doublement préservé, du fait du parc national du Mercantour mais aussi de la zone archéologique réglementée.
L’ascension de la Baisse de Valmasque est le dernier
obstacle avant de voir la mer. C’est là qu’on rentre dans la vallée des
Merveilles pour voir les gravures rupestres le long du chemin. La plus impressionnante
est intitulée « le Christ ». Puis le paysage change, la vallée
s'ouvre et se couvre en fond de plusieurs lacs. Il faut passer 4 lacs avant de monter
au Pas du Diable.
Le chemin suis le flanc de la montagne et offre une vue
dégagée. Puis c’est la descente vers Sospel.
Des ruines des Castés
à Menton
La dernière journée est relativement facile. Même s'il y a 2
cols à franchir, ils frôlent seulement les 1100m.
Depuis le Col du Razet, on peut apercevoir Menton et la côte.
Le Col du Berceau sera la toute dernière ascension de cette Grande traversée
des Alpes.
Avant de terminer, je voudrait faire un spécial thanks à Jérôme Maire qui sans son site http://www.gr5.fr/gr5/index.html ma préparation aurait été beaucoup plus difficile. Encore merci à lui
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