lundi 16 janvier 2017

Fin de ma prèparation de mon trek et de mes visites dans la plaine de Padum et ses environs.

Vous l'avez vu dans mes dernières préparations, si je retourne au Zanskar cette année, c'est pour, dans un premier temps, pousser un peu plus loin, mes balades dans les montagnes qui entourent la vallée de Padum. Ceci afin de remonter l'Histoire et les histoires de la région avec, comme objectif, la découverte de sculptures sur pierres  très anciennes, comme celles que j'ai vues dans le village de Konchet ou Raru. Ensuite, je rejoindrai le lac Tsomo Riri via Shade, Normoche, Satok, Tsokmetsik, Yagang, le Tso Kar etc ......




Sur la route de Rangdum / Padum, je m'arrêterai à Phe où je visiterai le vieux gonpa du XVIème siècle. Les murs de l'unique salle sont peints de fresques réalisées par le Lama Jerpa Dorje, qui a aussi réalisé celles du monastère de Dzonkhul. Pour la nuit, j'irai à la guesthouse "Darang Durung". Selon le guide de Jean-Louis Taillefer, c'est une vraie guesthouse où on vit avec la famille. 
Le lendemain, je partirai en direction de la passerelle passant sur la Doda Chu en aval de Phe. De nouveaux ponts pour voitures ont même été construits à côté des anciennes passerelles pour piétons, pour aller vers des villages plus haut en amont à Akshow et Kyagam. Le check-post a été déplacé de Abran à Kyagam.
Après la passerelle, suivre la route jusqu'à la vallée qui part vers le monastère (2h).


Dzongkhul gompa. Situé dans une vallée méconnue menant au col de l’Umasi La, le site est associé au grand maître indien Naropa, qui y aurait médité au XIème siècle. Au terme d’une piste en montagnes russes, on ne découvre cet important monastère (une trentaine de moines et de novices) qu’au tout dernier moment, avant de buter dessus.
Encastré sous un énorme auvent rocheux, il est construit autour de la grotte inférieure, à laquelle on accède par un escalier abrupt et une trappe. La roche noire, luisante de suie, est constellée d’offrandes. Une empreinte au plafond serait celle des pieds de Naropa lui-même. Le petit ermitage de Naropa semble suspendu, juste sous le ciel.

Vu qu'il n'y a aucun moyen de logement dans le coin, je passerai la nuit dans ma tente. Au matin, je partirai vers Tungri.

Depuis Dzongkul, prendre la route vers Padum et au pont, traverser la Doda Chu pour  Tungri situé sur la rive gauche. Cette année, je voudrais reprendre, comme en 2011, les traces de Michel Peissel. A l'époque, j'avais raté deux gros rendez vous avec les moines Lobsang et Nordrup Tinley, ainsi que le roi de Zangla, Kalzang Chodak Namgyal. J'ajouterai aussi au programme quelques visites que je n'avais pas relevées.




Visite à Tungri : La nonnerie de Phuntsog Ling aussi appelé Samten Chöling Monastery, Cette nonnerie abrite l'un des plus beaux et vieux Lhakhang du Zanskar. Les plus grandes statues sont celles d'Avalokiteshvara à onze têtes et mille bras. Tous les murs sont entièrement couverts de quantités de belles vieilles fresques un peu noircies. Le reste du bâtiment est occupé par une cuisine, deux salles de classe et une salle de prière, puja room, neuve et claire dont le mur du fond est occupé par les 108 volumes du Kangyur.
La nonnerie a une chambre d'hôte, de l'eau depuis 2010. 
Après la visite il me faudra trouver la maison de la famille Tinley (Nawang, Lobsang et Nordrup).


Logement chez l'habitant possible ou bien à la nonnerie.

Pour préparer ces nouvelles visites, je me suis replongé cet hiver, dans le livre de Michel Peissel " Zanskar royaume oublié aux confins du Tibet " et j'y ai relevé quelques points que je voudrais faire.

Voici deux découvertes que j'ai rajoutées à mon programme.


Sur la route de Karsha, à 4 km environ de Tungri, il y a aujourd'hui un panneau indiquant le départ du sentier vers la grotte de Dzong Bao, dans laquelle a médité Padmasambhava. Il faut plus d'une heure d'une ascension très raide pour y accéder. Peissel en parle dans son livre, mais il n'y est pas allé.
Dzong Bao (ou « grotte forteresse »). On ne peut s’empêcher de se demander par quel prodige un ermitage a été bâti là. Cette caverne où médita Guru Rimpoche, aménagée à 4000 mètres d’altitude, se cache entre deux barres rocheuses dominant un précipice.
Un lieu indétectable depuis la vallée, difficile d’accès par un sentier-raidillon et vertigineux. Balade de 400 mètres verticaux dans des éboulis pénibles !
En pénétrant dans la cavité, on découvre une cuisine à gauche et une chambre à droite. Une échelle mène à la pièce de méditation sous la roche. Le mobilier fait dans le minimalisme : un petit autel avec la statue du découvreur des lieux, Padma Sambhava (Guru Rimpoche « Précieux Maître »), quelques lampes à beurre et une poignée de kataks. Par l’ouverture s’offre un panorama majustueux sur une brochette de cimes enneigées, le patchwork des champs miniatures et le village de Sani ainsi que le gonpa, telle une maquette. Le gonpa de Sani est le plus vieux monastère de la région, c'est là qu'aurait résidé au XIème siècle le grand moine bouddhiste Panchen Naro et le saint Bhodisattva (lama) Guru Rimpoche, le fondateur du lamaïsme, connu sous le nom de Padma Sambava.
Il est fort probable que, comme sur le site d'Urgyen Dzong, j'y passerai la nuit.
Le lendemain, descente vers le chemin menant à Karsha via les hameaux qui surplombent la vallée. 
Au bas du chemin, je devrais trouver un petit chorten avec des drapeaux de prières. Là, il y aurait, imprimée dans le roc, l'empreinte d'un pied humain. Ce serait le pied de Guru Rimpoche ! D'après la légende, le saint aurait laissé cette empreinte quand il a quitté le monastère de Sani pour s'envoler vers son ermitage, la caverne que je viens de quitter. Comme disait Michel Peissel, débarrassons nous de nos habitudes d’occidental rationnel, pour cesser de mettre en doute les faits et les  personnages, et de chercher une explication à tout. Après tout, Guru Rimpoche et Norapa sont des personnages historiques qui ont vécu aux IXème et XIème siècle et qui ont effectivement propagé le bouddhisme dans de nombreuses régions de l'Himalaya. 

Après le hameau de Ramanyut, la vallée s'élargit un peu plus pour devenir une vaste plaine qui pourrait avoir été un lit asséché d'un lac de haute altitude, fermée de tous les côtés par des montagnes escarpées. C'est du moins la conclusion du même Michel Peissel.


Dans le village de Konchet se trouvent quatre pierres sculptées représentant des divinités très anciennes, que j'ai déjà vues par deux fois. Mais cette fois, je ne me contenterai pas de ces sculptures, car il paraîtrait qu'il y en a encore plusieurs autres à gauche au-dessus du hameau et une autre série à l'arrière du monastère situé plus haut dans la montagne. C'est un peu vague comme informations, mais c'est tout ce que j'ai pour le moment. Je monterai donc là-haut dans l'espoir de les découvrir !


Pour arriver au monastère de Dorje Dzong, j'aurai un dénivelé positif de plus de 300 m à faire. Là-haut, la vue sur la plaine et les cimes entourant celle-ci, devrait être une nouvelle fois splendide. 
Visite du monastère si j'ai la chance de trouver quelqu'un. Au cas contraire, je continuerai mon ascension encore un peu plus, jusqu'à une petite chapelle où derrière celle-ci, se cachent encore trois pierres sculptées. Ces sculptures seraient du VIème siècle de notre ère, donc avant la conquête du Zanskar par les tibétains. 
   
Après ces diverses recherches, que j'espère fructueuses, je redescendrai au hameau de Konchet où je passerai probablement la nuit. Si j'ai de la chance, chez l'habitant, au cas contraire dans ma tente !!


Il me faudra encore aller jusqu'à la maison la plus haute de Konchet pour voir un petit shorten juché sur un gros rocher. Sur ce rocher, il devrait y avoir des dessins d'ibex et autres animaux. Ces dessins préhistoriques sont fréquents au Ladakh, mais au Zanskar, je n'en ai jamais vu.

Si j'en parle, c'est que l'ibex était vénéré par les habitants du néolithique ce qui prouve qu'ils occupaient déjà cette vallée bien avant l'arrivée du bouddhisme. Comme disait Peissel, il est bien difficile d'imaginer comment vivaient les hommes qui avaient gravé ces dessins. Peut-être, le Zanskar était-il alors une région chaude, avec beaucoup d'arbres ?! 
Quoi qu'il en soit, ces sculptures prouvent que les régions les plus hautes de l'Himalaya sont peuplées depuis des temps très reculés. Ce qui montre bien l'esprit aventureux et la robustesse de l'homme et semble contredire la théorie selon laquelle, il aurait été contraint de gagner les montagnes hostiles, chassé des basses terres par la surpopulation. C'est toujours bon à rappeler surtout à nos amis chinois qui prétendent que les régions du Ladakh, Zanskar, Spiti et le Sikkim, sans oublier le Tibet, appartiennent à la Chine !!!!

Départ vers Karsha. Pour ce faire, j'emprunterai le chemin le plus haut, ainsi j'arriverai directement, non pas au monastère, mais à la nonnerie de Karsha.

La nonnerie comprend deux très beaux temples :

Chuchikjal Lhakhang, daté du XIème siècle, abrite un grand Avalokiteshvara à onze (chu.chik) faces (jal), qui a donné son nom bcu-gcig-l-dgon-p-\ (Chuchikjal gonpa) à la nonnerie. On a tendance à laisser de côté ce beau vieux temple parce qu'il n'est pas sur le passage le plus fréquenté et que, de l'extérieur, il ne paye pas de mine et qu'on n'y prête pas attention.
Le Dukhang, plus récent, est décoré de belles fresques et d'une statue de Khachod Drubling, la protectrice du gonpa.

Avec une école de nonnes, construite par les nonnes elles-même en 2005, la nonnerie compte 4 "chomo" confirmées et 27 "chomo chungtse" (nonnes novices) en 2011. Elle s'est agrandie de chambres pour les visiteurs. 

Au-dessus de la nonnerie et au-dessus du monastère des moines, on voit les ruines d’anciens châteaux qui n’ont pas laissé de traces dans l’histoire.

Le Monastère Karsha Chamspaling : Là, je suivrai les notes de Peissel que je ne peux pas développer ici car elles font dix pages. Mais il parle entre autre de la chapelle du village qui est appuyée à même le rocher. Il y aurait à l'intérieur, une sculpture étonnante de quatre mètres et demi de hauteur, taillée à même la roche et représentant un Maitreya debout. Au dessus, gravées dans le même rocher, se dressent plusieurs représentations archaïques de divinités du panthéon bouddhiste. Le moine Lobsang a dit à Peissel que tous ces chefs-oeuvre dataient de l'époque du roi Kanishka, au IIème siècle de notre ère.
Mais voilà que lorsque j'en parle à Jean-Louis Taillefer, il me répond : "Il y a une chose que je n'ai jamais pu voir, c'est le Bouddha sculpté dans le rocher qui se trouve dans un temple toujours fermé au pied du grand monastère des moines. On y passe devant quand on monte à pied au gonpa depuis le village le long du torrent.
J'ai su que la clé était conservée dans la maison au dessous, à droite au début de la montée.
Comme il n'y avait personne, je suis allé voir le restaurant fermé, et la patronne m'a emmené chez elle. Je lui ai demandé comment visiter ce temple, et elle m'a dit que c'était la maison en face qui avait la clé. Ce qui confirmait mon information d'une année précédente. Je suis donc revenu ensuite à cette maison, et par chance, l'homme était sur son toit-terrasse. Quand je lui ai demandé la clé du temple, il m'a renvoyé vers le restaurant. Je suis revenu au restaurant, et elle m'a renvoyé vers la maison.
Je pensais que le menteur finirait par avoir honte. mais non !"
Est ce que j'aurai plus de chance. C'est la bonne question.

Visite du gonpa de Karsha que j'ai déjà visité avec Brigitte comme guide. Ce qui m'avait permis de voir un vieux temple aux fresques incroyables. Deux temples fondés par Rinchen Zangpo sont construits à proximité du monastère : Thugsjechhenpoi Lhakhang et Lhakhang Karpo.
Nuit chez l'habitant Tzering Tobden dans le bas du village (2picerir)


Voici une petite curiosité, peut-être unique au Ladakh et au Zanskar : sur la route en montant à Karsha, caché derrière l'école, à droite, se trouve un chorten noir !

De Karsha, je rentrerai à Padum pour y acheter des provisions de nourriture et continuer mes visites jusquà Zangla.

Direction le village de S'Tongde qui est dominé par son beau monastère. La montée pour l'atteindre est rude mais la vue est peut-être la plus belle sur la vallée du Zanskar. C'est Marpa qui aurait fondé ce monastère en 1052, d'où son nom Marpaling gonpa. Ce monastère est placé sous la protection de Paldem Lhamo, l'une des grandes protectrices de la foi. Après la visite ce petit monastère, que je connais pour avoir été au festival en 2010, je continuerai plus haut dans la montagne jusqu'aux pâturages d'été du village. En chemin, nous avons une vue fantastique sur le monastère et la vallée.
La vallée oblique alors vers le nord, les rivières Tsarap et Doda ont mélangé leurs eaux afin de former la rivière Zanskar et là-bas au loin, c'est Zangla. Ma prochaine destination.

Plus grand chose à découvrir à Zangla. Ce sera un plaisir de retrouver Tundup Tsering et j'ai le secret espoir que pour ma troisième visite au village, j'aurai la chance de rencontrer le roi. J'ai plusieurs questions à lui poser concernant le voyage de Michel Peissel à Zangla. 

Quelques jours de repos chez Tundup avant le début de ma grande aventure jusqu'au lac Tsomo Riri.
Le défi est énorme et la grosse difficulté sera de gérer la nourriture, puisque sur le trajet, il n'y a pas beaucoup de village (1) et aucun point de ravitaillement avant 13 jours de trek. Après, je retrouverai un ravitaillement pour un nouveau départ de 4 jours jusqu'à Korzok au lac Tsomo Riri. Là, nouvelle possibilité de ravitaillement et un dernier trek de 8 jours  de solitude jusqu'à Pang qui se trouve sur la route Manali / Leh. J'aurai alors fini cette partie et je rentrerai à Leh pour quelques jours avant de repartir vers une aventure de 7 jours de trek.

Quelques dates qui pourraient faire changer mon programme : 

Salut Serge,

Je viens de voir que tu pourras faire la fête au Zanskar

à Karsha les 21-22 juillet et à Sani les 6-7 août.

Tu pourras faire le plein de Chang ! et de gurgur cha ! !

Bons préparatifs,
Jean-Louis.

2 commentaires:

  1. Cher Serges
    Je vais te suivre de très loin...et de près ! Bon voyage !
    Jef

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est très gentil, mais lorsque je suis en trek, il y a rarement une possibilité de connexion à la wifi. Il faudra donc attendre mon retour pour avoir les récits et photos de mon périple.A noter aussi que le Ladakh est un zone militaire et qu'il y est interdit d'avoir un téléphone satellite et la carte sim du gsm ne fonctionne pas là bas. Ce qui complique bien évidemment les contacts. Bien à toi. Serge

      Supprimer